Clôture ce samedi 8 octobre, du 7ème festival du cinéma au féminin au théâtre Fémina à Bordeaux. Grand merci au sieur Zébulon faitou qui m’a filé une invite. L’ambiance est conviviale, avec la cérémonie de clôture, animée avec chaleur par François Marthouret. Macha Méril vient également donner un joli discours, et le jury présidé avec classe par Marisa Berenson, est assez turbulent, grâce à François Morel, Bernard-Pierre Donnadieu, Jeanne Labrune et Fanny Cottençon, voir palmarès ici.

Gisèle Casadesus, Valérie Lemercier, Lambert Wilson et Catherine Deneuve

Suit l’avant-première du film de Valérie Lemercier « Palais royal ! ». On pense évidemment au « Mariage du siècle » (1985), de Philippe Galland – homonyme d’un des organisateurs du festival, avec déjà Michel Aumont, déchu du rôle de roi, à celui dans ce film du chef du protocole -. Le film commence dans l’Eurostar, la princesse Armelle, cœur d’or aide une vieille dame indigne à poser sa valise – Marie Mergey -, devant les ricanements de son mari le prince Arnaud – Lambert Wilson jouant avec son image et s’essayant à la trivialité -. Ce dernier est un grossier personnage, mais fils de roi. Ils partent en week-end pour Londres, en compagnie de « Titi » – Denis Podalydès, amusé -, ami d’enfance peu contrariant d’Arnaud, et sa femme Laurence – Mathilde Seigner dans le registre frondeur qu’on lui connaît 6. Un ambassadeur – Pierre Vernier circonspect et décalé – les reçoit à l’aéroport, suit un quiproquo sur l’accident du roi d’une principauté imaginaire, qui meurt des suites de ses blessures. La reine – Catherine Deneuve, retrouvant son aise pour la comédie des films de Jean-Paul Belmondo – a ourdi un complot pour évincer son fils aimé – Michel Vuillermoz, formidable -, qui devient ainsi le « prince qu’on sort ». Le prince Arnaud devient donc le roi. Valérie Lemercier qui s’est attribué le personnage principal, narre donc cette femme dans l’ombre de son mari, et de son évolution. On assiste ici à la mise en pièce d’une royauté d’opérette, si n’est pas sans évoquer la vie de la princesse Diana. On retrouve avec plaisir l’univers singulier de Valérie Lemercier, même si le film est moins abouti que « Le derrière », elle retrouve son mordant. Elle semble ne pas avoir suffisamment confiance aux spectateurs, insistant parfois sur ses nombreuses trouvailles.

Michel Aumont, Lambert Wilson et Valérie Lemercier

La grande force de ce film est l’interprétation, l’alchimie du couple Deneuve-Aumont fonctionne, manipulateurs et fourbes, il y a un plaisir communicatif à leurs compositions. Il faut voir Catherine Deneuve, recevoir des gens du peuple – Catherine Hosmalin et Patrick Massieu -, lors d’une journée porte ouverte, et la dévotion amoureuse de Michel Aumont, calculateur et dépassé. Outre les précédents cités, on retrouve donc Michel Vuillermoz, qui a enfin un rôle à sa mesure, en prince écrasé par sa mère qui finit par se révolter – avec une scène d’anthologie dans un chalet -, Gilbert Melki est parfait en coach, Gisèle Casadesus en reine-mère est amusante. On retrouve énormément de seconds rôles – c’est assez rare dans les comédies actuelles pour le signaler. Citons Véronique Barrault en désopilante journaliste TV, Michel Fortin et Chick Ortega en paparazzi, Franck de la Personne en ministre frondeur, Philippe Béglia singulier vendeur de lingerie, Didier Bénureau en curé grandiloquent, Hubert Saint-Macary en condescendant directeur de maison de retraite. Il y a même dans leurs propres rôles Maurane en amie sûre et même Noël Godin en entarteur. Au final c’est une comédie enlevée, quoi qu’un peu inégale mais décalée. Sortie prévue le 23 novembre…