Georges Franju parlant de son cinéma dans feu « Cinéma Cinémas », disait (de mémoire), « une personne anormale, qui fait quel chose d’anormal c’est normal, mais une personne qui fait une chose anormale, là c’est étrange » . La bande-annonce de Xavier Giannolli « Une aventure » laisse entrevoir un thriller assez efficace, un exercice de style plaisant, mais le film se révèle beaucoup plus passionnant. Il prend un parti-pris naturaliste, dans cette histoire de vampirisation – le « Nosfératu » de Murnau est cité -, pour Julien, un jeune employé de la Vidéothèque a Paris, sans histoire et qui aménage dans un nouveau quartier avec son amie Cécile – Florence Loiret-Caille dans une sorte de résignation impuissante -. Après le très aboutit « Corps impatients », le cinéaste talentueux s’approprie cette histoire, gardant son réalisme – utilisation de vrais médecins -, s’inspire d’un grand maître – Barbet Schroeder, apparaissant dans un document vidéo -, et crée un climat d’angoisse avec un subtile ancrage dans le réalisme et une utilisation salutaire de l’image en DV. Il n’y a ici aucune esbroufe, mais un regard assez clinique sur la fascination que provoque une somnambule, joué dans le style femme fatale par Ludivine Sagnier, pas toujours à l’aise cependant. Dans un registre plus en retrait que l’on ne lui connaissait que très peu Nicolas Duvauchelle, arrive à faire exister son personnage, il est à situer dans la filiation d’un Patrick Dewaere.
Ludivine Sagnier
Le film garde son climat inquiétant jusqu’au bout, à noter outre la performance de Florence Loiret-Caille – vue il y a peu en fille de Daniel Auteuil et Sabine Azéma dans « Peindre ou faire l’amour »-, celle de Bruno Todeschini en personnage trouble, type nouveau riche dont la principale activité est de faire de l’argent, on ne sait trop par quels moyens, fragile et manipulateur à la fois, il dégage une belle présence et Estelle Vincent en fille bonne à tout faire et qui n’a pas froid aux yeux. Xavier Giannolli s’acquitte parfaitement du postulat de départ du film et confirme son talent une nouvelle fois dans ce film de genre soucieux.
commentaires ancien blog
4.9.05 13:46)
Ce film est bel objet esthétique, après ? Direction d’acteurs artificielle, les personnages n’existent pas ou peu, beaucoup de partis pris osés mais à quel prix ? Empathie molle, maniérisme, ça se discute.
(19.9.05 17:00)
Un film que j’ai eu envie de voir dès que j’ai vu la bande-annonce. Merci pour cette belle et intelligente critique. Rien que l’affiche donne envie… Ludivine Sagnier et Nicolas Duvauchelle (que lui je n’ai vu que dans le sombre « Snowboarder ») deux jeunes acteurs très prometteurs…
(27.9.05 18:07)
Le film n’est pas effectivement sans faiblesses, schèmatisme des personnages parfois, mais dans la continuité du précédent film de Xavier Giannolli, le film semble cohérent.
commentaires ancien blog
4.9.05 13:46)
Ce film est bel objet esthétique, après ? Direction d’acteurs artificielle, les personnages n’existent pas ou peu, beaucoup de partis pris osés mais à quel prix ? Empathie molle, maniérisme, ça se discute.
(19.9.05 17:00)
Un film que j’ai eu envie de voir dès que j’ai vu la bande-annonce. Merci pour cette belle et intelligente critique. Rien que l’affiche donne envie… Ludivine Sagnier et Nicolas Duvauchelle (que lui je n’ai vu que dans le sombre « Snowboarder ») deux jeunes acteurs très prometteurs…
(27.9.05 18:07)
Le film n’est pas effectivement sans faiblesses, schèmatisme des personnages parfois, mais dans la continuité du précédent film de Xavier Giannolli, le film semble cohérent.