The Wilby Conspiracy (Le vent de la violence), film de 1974 de Ralph Nelson, a une La vision sur l’Afrique du Sud proprement surprenante. Elle dénonce l’Apartheid bien sûr, mais sur le mode sarcastique alors que l’on attendait un digne film à message. Michael Caine est un ingénieur assez désinvolte, peu concerné par les problèmes politiques et préférant les mots croisés. Il est évidemment rattrapé par la dure réalité des événements, alors que sa maîtresse, une avocate tente de faire un plaidoyer. L’accusé, est un activiste bantou, joué par un Sidney Poitier, qui semble vouloir s’amuser des ses rôles « à message ». Il est libéré grâce à l’enthousiasme de la jeune avocate – la méconnue Prunella Gee -, mais le trio de sortie voulant fêter la libération n’est pas au bout de leurs peines.
Ils sont pris en chasse par un officiel sud-africain, le major Horn, particulièrement déplaisant, et raciste, campé formidablement par un Nicol Williamson en grande forme. Il est jubilatoire en militaire besogneux, par son cynisme, son approche sadique et sa clope vissée au bec . Le comédien est d’une redoutable efficacité, volant même souvent la vedette à ses prestigieux partenaires. Suit alors un sadique jeu du chat et de la souris. On comprend bien dans le style caustique, l’instinct de possession, des Afrikaners, finalement plus efficace que bien des discours, à l’image du personnage cynique de Blane Van Niekirk, joué avec humour par Rutger Hauer. Mais même les minorités à l’image de l’Indien, Saeed Jaffrey, très drôle en dentiste maladroit et intéressé, en tandem avec une belle et mystérieuse assistante. Ce film montre que les mécanismes de l’héroïsme, ne proviennent pas toujours des grands sentiments. En dépit de quelques « transparences » absolument maladroites – scènes de voitures –, le ton du film est réjouissant et Michael Caine reste un des meilleurs acteurs mondiaux.