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Danielle Godet par Yvan Foucart

 

Danielle Godet dans « Un couple » (Jean-Pierre Mocky, 1960)

 

 

Yvan Foucart après son portrait de Maurice Régamey, nous fait l’amitié une nouvelle fois  de rendre hommage suite au décès de la comédienne Danielle Godet. 

 

Danielle  GODET : Un chemin parsemé de roses et d’épines

 

Parisienne, Danielle naît le 30 janvier 1927 non loin de la place de la Nation, fille d’un papa industriel et d’une maman au foyer, pianiste douée et fervente des musiques de Ravel et de Debussy en particulier, lesquelles berceront  toute la douce enfance de Danielle, encore Dany.

Encouragée par sa maman, Danielle lorgnant davantage vers la scène de l’Opéra, se retrouve néanmoins, suivant le vœu et l’insistance maternelle, devant un clavier de piano et suit les cours privés d’un professeur à domicile. Elle brille honorablement au Concours Léopold Belland à la salle Gaveau et sort avec un premier prix, il est vrai de satisfaction.

La guerre éclate, le père étant mobilisé, s’empresse de mettre toute sa petite famille agrandie d’un petit frère pour Danielle, à l’abri dans la zone libre.

Démobilisé, le père revenu à Paris, Danielle entre en sixième au Lycée Hélène Boucher du Cours Vincennes à Paris.

A 14 ans, n’ayant pas renoncé aux entrechats et aux fouettés, elle entre dans un cours de danse classique ayant comme compagnes et voisines de barre, Brigitte Auber et Christiane Minnazolli.

Plus tard, une amie l’entraîne aux cours d’art dramatique donnés par Jean Martinelli et Marie Ventura, deux éminents sociétaires de la Comédie Française.

Elle a seize ans, renonce à la danse, se concentre sur ses études de philo, obtient le bac de justesse et se rapproche dès l’année suivante du théâtre.  Elle fréquente les cours de René Simon où ses condisciples s’appellent Pierre Mondy, Robert Hossein, Geneviève Page et Marcelle Derrien.

Elle se trouve par ailleurs en compétition avec cette dernière pour le principal rôle féminin de l’hommage au cinématographe muet que rend René Clair avec Le silence est d’or. Finalement, c’est Marcelle Derrien qui obtient le rôle et le cinéaste lui offre un maigre rôle de consolation ainsi qu’une réplique à Maurice Chevalier dans l’un de ses meilleurs rôles dramatiques.  

L’année suivante s’annonce sous de meilleurs auspices car Alexandre Esway, réalisateur d’origine hongroise ayant commencé sa carrière en Angleterre avant de la poursuivre de l’autre côté du Channel, lui fait confiance et la dirige dans le rôle principal de L’idole auprès d’Yves Montand. Esway est satisfait, mais son film ne récolte qu’un succès très mitigé, ce qui incite Danielle à retourner chez René Simon afin d’y parfaire ses connaissances.

Henri-Georges Clouzot prépare Manon et Danielle est l’une des prétendantes avec Dany Robin et Cécile Aubry. C’est cette dernière qui hérite du rôle et des exactions bien connues de l’exigeant cinéaste.

A défaut, elle fait partie de la distribution de J’irai cracher sur vos tombes, le pamphlet polémiste de Boris Vian au Théâtre Verlaine. A ses côtés, entre autres : Daniel Ivernel, Christian Marquand, Véra Norman et Jacqueline Pierreux.

Remarquée par Alexandre Korda, celui-ci lui demande de rejoindre ses studios de  Londres pour The Elusive Pimpernel et y tenir le rôle d’une jeune aristocrate française sauvée de la guillotine auprès de David Niven et de Margaret Leighton. La presse anglaise apprécie son interprétation et lors de la « Royal Performance », tenue un peu plus tard comme c’est la tradition en présence de la reine et du prince consort, la surnomme « new Madeleine », allusion très flatteuse à l’actrice américaine très populaire sur l’île, Madeleine Carroll.

Elle gagne l’Italie pour Taxi de nuit qui marque sa rencontre avec Philippe Lemaire, le sémillant jeune premier de l’époque, qu’elle retrouve l’année suivante pour Nous irons à Monte-Carlo, la suite voulue par Jean Boyer et Ray Ventura eu égard à l’immense succès populaire que fut Nous irons à Paris.

Seulement voilà, les deux complices ne retrouvent pas la magie du précédent, et si le public regrette l’absence de Françoise Arnoul dans cette mouture, il fait néanmoins la connaissance d’une elfe bien craquante et jolie, mais dont il ne discerne pas encore l’aura qu’elle va immanquablement dégager sur le cinéma international. Cette gracieuse sylphide qui ravit Danielle n’est autre qu’Audrey Hepburn.

Danielle enchaîne avec Les trois mousquetaires version Hunebelle pour laquelle elle interprète la toute douce Constance Bonacieux auprès d’un autre séducteur, encore et toujours jeune premier,  Georges Marchal.

Suit une vingtaine de films, des comédies, bonnes et mauvaises : Ces sacrées vacances; C’est une fille de Paname (où elle retrouve Philippe Lemaire entre-temps marié et divorcé de Juliette Gréco); Arènes joyeuses avec Fernand Raynaud; des polars, bons et moins bons, parmi une belle brochette de truands de série B : Votre dévoué Blake, Rapt au deuxième bureau ou Y’en a marre (et il y a de quoi) du Belge Yvan Govar, etc.

Par contre, Les honneurs de la guerre un film antimilitariste de Jean Dewever, tourné sur les bords de l’Eure à défaut de la Venise verte près de Niort, lui laisse un très bon souvenir.

Et ce sera le dernier, car la suite n’est vraiment pas en adéquation avec son talent.

La fin des années 50 ne seront pas les meilleures. Insatisfaite de ses films et de ses amours, Danielle broie du noir et se réfugie dans la boisson.

Seule lueur réjouissante, Robert Lamoureux la fait teindre en brune avant de lui faire rejoindre son quatuor de « fringantes pouliches » (dixit Jean-Jacques Gautier) dans sa pièce La brune que voilà aux côtés d’Odette Laure, de Michèle Mercier et de Françoise Brion. La pièce est créée à Bruxelles,  récolte un très large succès reconduit au Théâtre des Variétés à Paris (1958).

Deux ans plus tard, il s’ensuit une version cinématographique que signe l’auteur pour laquelle seule Michèle Mercier retrouve son rôle. Danielle ayant été remplacée par Perrette Pradier.

Un tout dernier film, Joy, une co-production franco-canadienne à la recherche d’un succès comparable à celui d’Emmanuelle lui réserve le rôle de la maman de l’héroïne, Claudia Ury.

Seulement voilà, Serge Bergon alias Bergonzelli n’est pas Just Jaeckin et Claudia, toute ravissante qu’elle soit, n’est qu’une pâle copie de Sylvia Kristel qui, elle-même, n’est qu’une pâle copie de… ?

Le rideau se ferme sur cette réalisation déprimante et pataude et une présence inconsistante chronométrée à deux minutes et vingt secondes. Pour Danielle, ce n’est évidemment pas la meilleure sortie. Quoi qu’il en soit, sa carrière est définitivement close.

Une fin injustement imméritée. A 56 ans, meurtrie par les blessures et les dépressions, le beau diamant a perdu de son éclat.

Loin des paillettes du show-biz, du miroir aux alouettes, elle s’enfonce, repliée et recluse, dans la déprime et l’oubli quasi total.

On n’entendra plus jamais parler d’elle, même pas de sa façon la plus discrète de nous quitter en Ile-de-France, victime de sa longue maladie.

Heureusement, il nous reste le souvenir romanesque de la douce Constance telle que nous l’avait imaginée Alexandre Dumas père…

 

@   Yvan Foucart (Dictionnaire des comédiens français disparus) + source, entre autres « Si tu n’es pas gentille tu ne feras pas de cinéma » (Ed. France-Empire, 1981)

 

 

Danielle GODET et de Jean RAYMOND lors de la version théâtrale de « Les hommes préfèrent les blondes » au Théâtre des Arts à Paris

 

Filmographie : 1942  L’homme sans nom (Léon Mathot) – 1945 L’idiot (Georges Lampin) – 1946  Ploum ploum tra la la (Robert Hennion) – Le silence est d’or (René Clair) – 1947  L’idole  (Alexandre Esway) – 1948 Une femme par jour (Jean Boyer) – The Elusive Pimpernel / Le chevalier de Londres (Michael Powell et Emeric Pressburger) – 1949 La souricière (Henri Calef) – 1950  Taxi di notte / Taxi de nuit (Carmine Gallone) – Identité judiciaire (Hervé Bromberger) – 1951  Nous irons à Monte-Carlo (Jean Boyer) – Monte Carlo baby, version anglaise du précédent (Jean Boyer et Lester Fuller) – 1952  Quitte ou double (Robert Vernay) – 1953 Les trois mousquetaires (André Hunebelle) – Boum sur Paris (Maurice de Canonge) – L’aventurier de Séville (Ladislas Vajda) – 1954  Votre dévoué Blake (Jean Laviron) – Chéri-Bibi (Marcello Pagliero) – 1955  Ces sacrées vacances (Robert Vernay) – 1956 C’est une fille de Paname (Henry Lepage) – 1957 Cuatro en la frontera / De l’or dans la vallée (Antonio Santillán) – Le souffle du désir (Henry Lepage) – Paris clandestins ( Walter Kapps) – Arènes joyeuses (Maurice de Canonge) – 1958  Rapt au deuxième bureau ( Jean Stelli) – Nuits de Pigalle (Georges Jaffé) – Amour, autocar et boîtes de nuit (Walter Kapps) – 1959  Monsieur Suzuki (Robert Vernay) – Y’en a marre / Le gars d’Anvers (Yvan Govar) – La Reina del Tabarin / Mariquita, fille de Tabarin / Mariquita, la belle de Tabarin (Jesus Franco) – 1960 Un couple, de Jean-Pierre Mocky – Le capitaine Fracasse (Pierre Gaspard-Huit) – Les honneurs de la guerre (Jean Dewever) – 1961 Horace 62 (André Versini) – 1962 Autopsia de un criminal / Autopsie d’un criminel (Ricardo Blasco) – El innocente / 6 heures, quai 23 (José Maria Forn) – 1965  Kommisar X : Jagd auf Unbekannt / Le commissaire X traque les chiens verts (Frank Kramer) – Un bellissimo novembre / Ce merveilleux automne (Mauro Bolognini) – 1969  El enigma del ataúd  / Les orgies du Docteur Orloff (Santos Alcocer) – Los amantes de la isla del diablo / Les amants de l’île du diable / Quartier de femmes (Jesus Franco) 1977  Sale rêveur (Jean-Marie Périer) – 1983 Joy (Serge Bergon). Télévision (notamment) : 1955  Captain Gallant of the Foreign Legion :  The lady from Zagora (Jean Yarbrough) – 1969  Minouche (Maurice Fasquel & Rinaldo Bassi) – 1972  Les chemins de pierre (Joseph Drimal) – 1973  Du plomb dans la tête (Roger Dallier) – 1975  Un souper chez Lauzun (Georges Lacombe) – 1978  Les héritiers : Photos de famille (Juan Luis Buñuel) – 1980  Fantômas : Le mort qui tue (Juan Luis Buñuel) – 1982  De bien étranges affaires : Un homme ordinaire (Juan Luis Buñuel) – 1983  La route inconnue (Jean Dewever).

Maurice Régamey par Yvan Foucart

Nadine Tallier (future « baronne de Rothschild ») et Louis de Funès dans « Comme un cheveu sur la soupe »

Yvan Foucart auteur de l’indispensable « Dictionnaire des comédiens français disparus« , nous fait l’amitié de rendre hommage à Maurice Régamey, réalisateur connu pour avoir donné à Louis de Funès l’un de ses premiers rôles principaux avec « Comme un cheveu sur la soupe » – disponible chez René Chateau vidéo -, et c’est également l’une des rares fois où on le voit jouer du piano. Le 9 octobre prochain France 3 diffusera « Honorin de Marseille ». Peu avant son décès, aidé de son épouse, il s’était confié à Yvan à qui nous devons cette très complète évocation :

Maurice Régamey 

Décédé le 23 août 2009 dans la discrétion totale telle qu’il l’avait souhaitée, Maurice Régamey était né à Wolanka (Pologne) le 7 janvier 1924 où le papa avait été appelé pour travailler au réseau des chemins de fer.  Maurice n’en garda aucun souvenir puisqu’il arriva en France à l’âge de quatre ans.  Il effectua ses études primaires à Montreuil dans la région parisienne, puis entra dans une école de spécialisation en T.S.F.

 

Attiré par le théâtre, il fréquenta les cours d’art dramatique de Catherine Fonteney, sociétaire de la Comédie Française, ainsi que ceux de Tania Balachova où il côtoya Jean-Claude Pascal, son cadet de trois ans.  

 

A 19 ans, il se produisit en tournée avec Mon curé chez les riches de Clément Vautel et La puce à l’oreille de Georges Feydeau. Revenu à la capitale, on le remarqua dans Antigone de Jean Anouilh (Théâtre de l’Atelier, 1944); La patronne d’André Luguet (Théâtre des Nouveautés, 1947); Dix petits nègres d’Agatha Christie (Théâtre Antoine, 1947); Les mains sales de Jean-Paul Sartre (Théâtre Antoine, 1948); Un tramway nommé désir de Tennessee Williams (Théâtre de l’Athénée, 1949) dont il garda le plus merveilleux des souvenirs, celui d’une partenaire d’exception : Arletty; La femme en blanc de Marcel Achard (Théâtre des Galeries à Bruxelles), etc.

 

Il doit sa première apparition au cinéma à Georges Lacombe qui l’engagea pour un petit rôle dans Florence est folle, celui d’un maître d’hôtel en prise avec une bouteille de champagne trop chaude et récalcitrante !

 

Il s’ensuivit une filmographie de plus de trente titres en tant qu’interprète et de cinq longs métrages en tant que réalisateur.

 

Dans la première série, il se distingua dans l’évocation émouvante de la vie de Grock, le plus célèbre clown de la première moitié du XXème siècle (Au revoir Monsieur Grock,… se souvient-on encore des Sans blââgue ! et des Pourquouâ ?); en souteneur de Suzy Delair dans le Lady Paname de Henri Jeanson; mais aussi de l’ancien collégien devenu aveugle des Anciens de Saint-Loup; de l’énergique et séduisant inspecteur de police de Rue des saussaies; du tout aussi brillant agent secret de Duel à Dakar.

 

Son meilleur souvenir d’acteur ira cependant à Ils sont dans les vignes où, représentant de boisson non alcoolisée, il séduisait la fille du cafetier, laquelle n’était autre que Line Renaud.  Un aimable divertissement, sans plus, dans lequel il chantait (il est vrai avec la voix de Lucien Jeunesse) et dansait sur l’agréable musique de Loulou Gasté, lequel venait juste de convoler avec Line.

 

On le « vit » une dernière fois en 1956 dans Comme un cheveu sur la soupe dont il signait la  réalisation, mais sa participation était si modeste qu’elle ressemblait davantage à un clin d’œil.

 

Acteur, c’est bien, mais la technique semblait l’intéresser davantage aussi est-ce donc, tout naturellement, qu’il se retrouva derrière la caméra pour des courts métrages, bientôt suivis de plus longs.

 

Il se lança dans des tournages humoristiques, puis dans des séries inspirées par les programmes de la télévision américaine, ce qui donnèrent les fameux Rendez-vous avec Maurice Chevalier lesquels servirent d’argument pour y inviter des célébrités telles que Michèle Morgan, Brigitte Bardot ou Martine Carol.

 

Ayant dirigé Fernandel pour l’un de ses courts, il le retrouva pour sa première grande réalisation, Honoré de Marseille, où notre comique put se laisser aller à sa truculence, à ses galéjades et en poussant la chansonnette (ce qu’il n’avait plus fait depuis Simplet en 1942) et ce, tour à tour, en chef phocéen, en gouverneur, et en marseillais contemporain.

 

Avec Comme un cheveu sur la soupe il confia à Louis de Funès le soin de conduire une comédie burlesque fertile en gags, style tarte à la crème, cela en galante compagnie, puisqu’il fut  accompagné de la charmante Noëlle Adam, future Madame Reggiani et d’une piquante blonde Nadine Tallier… future baronne de Rothschild.  Ensuite, Cigarettes, whisky et p’tites pépées nous propulsèrent dans une institution de culture physique reconvertie en saloon animé par d’accortes hôtesses qu’entraînaient Annie Cordy et une piquante blonde vue précédemment… Nadine Tallier, bien sûr.

 

Citons aussi La salamandre d’or, un western historique, comme il se plaisait à le définir lui-même, en fait sur fond de bataille de Pavie, tourné en grande partie en Belgique, à Bruges et au château d’Oostkerke, ainsi qu’en Languedoc. Ce fut son ultime grand engagement cinématographique.  

 

En 1962/63, il réalisa Ciné-Parade pour le compte de Télé Luxembourg, des rencontres surtout prétextes à des interviews de vedettes. En 1966, son nom apparut encore une dernière fois au générique d’une fiction télévisée de treize fois 26mn, Trois étoiles, une co-production franco-anglaise, hommage à notre gastronomie dont il signa  le co-scénario et la mise en scène et à laquelle outre la Britannique Suzanna Leigh, participèrent de nombreux comédiens français dont Dalio, Dufilho et Raymond Bussières.

 

Ensuite, l’O.R.T.F. l’engagea pour réaliser les reportages de ses envoyés spéciaux, avant d’opérer un changement radical en remplissant les fonctions de directeur commercial chez Hachette-Belgique.

 

C’est à cette époque, en juin 1966 qu’il se marie avec Francine Wainer, une scripte et monteuse, avec laquelle il eut une fille, Lena Frédérique, née en 1967. 

 

De sa carrière cinématographique, il ne fut pas toujours épargné des critiques, en particulier ceux de la Nouvelle Vague, mais il put toujours compter sur d’indéfectibles amitiés comme celles de Joe van Cottom et de Jean Vietti, piliers du vrai « Ciné-Revue » (celui de la bonne époque), ainsi que celle de Rodolphe-Maurice Arlaud de « Combat ».

 

Depuis plus de quarante ans, retiré du show-business, son nom s’était forcément quelque peu dissous dans l’amnésie du temps.

 

  

 

©  Yvan Foucart.

FILMOGRAPHIE : 1944  Florence est folle (Georges Lacombe) – 1945  Les démons de l’aube (Yves Allégret) – L’idiot (Georges Lampin) – Le roi des resquilleurs (Jean Devaivre) – 1946  Antoine et Antoinette (Jacques Becker) – Miroir (Raymond Lamy) – 1947  Blanc comme neige (André Berthomieu) – Croisière pour l’inconnu (Pierre Montazel) – L’idole (Alexandre Esway) – 1948  Cartouche, roi de Paris (Guillaume Radot) – Les autos volages (c.m. Marcel Martin) – 1949  Au revoir, Monsieur Grock (Pierre Billon) – Je n’aime que toi (Pierre Montazel) – Le jugement de Dieu (Raymond Bernard) – Lady Paname (Henri Jeanson) – Maya (Raymond Bernard) – Pas de week-end pour notre amour (Pierre Montazel) – Rendez-vous avec la chance (Emile Edwin Reinert) – 1950  Les anciens de Saint-Loup (Georges Lampin) – Boîte de nuit (Alfred Rode) – Les mémoires de la vache Yolande (Ernest Neubach) – La rose rouge (Marcel Pagliero) – Rue des Saussaies (Ralph Habib) – Souvenirs perdus, sketch « La statuette d’Osiris » (Christian-Jaque) – Les mécanos de l’air (c.m. Marcel Martin) – 1951  Adhémar ou le jouet de la fatalité (Fernandel) – Duel à Dakar (Claude Orval et Georges Combret) – Et ta sœur (Henri Lepage) – Ils sont dans les vignes (Robert Vernay) – La plus belle fille du monde (Christian Stengel) – 1952  Au diable la vertu (Jean Laviron) – Le huitième art et la manière (c.m., réalisation) – 1953  Le village près du ciel / Sie fanden eine Heimat (Léopold Lindtberg)Numéro spécial, (c.m., réalisation) – Derrière le rideau (c.m., réalisation) – Dansez maintenant (c.m., réalisation) – Le rire, (c.m., réalisation) – 1954  L’art et la manière de rire (c.m., réalisation) – Plaisir des neiges (c.m., réalisation) – Sur toute la gamme (c.m., réalisation) – 1955  Les carnets du major Thompson (Preston Sturges) – Les indiscrètes (Raoul André) – 1956  Honoré de Marseille (réalisation) – L’art d’être papa (c.m., réalisation et scénario) – Le téléphone (c.m., réalisation) – 1957  Comme un cheveu sur la soupe (réalisation et co-scénario) – Rendez-vous avec Maurice Chevalier N° 1 (c.m., réalisation) – Rendez-vous avec Maurice Chevalier N° 2 (c.m., réalisation) – Rendez-vous avec Maurice Chevalier N° 3 (c.m., réalisation) – Rendez-vous avec Maurice Chevalier N° 4 (c.m., réalisation) – Rendez-vous avec Maurice Chevalier N° 5, sketch « Soirs de Paris » (c.m., réalisation) – Rendez-vous avec Maurice Chevalier N° 6, sketch « Une Américaine à Paris » (c.m., réalisation) – 1958  Cigarettes, whisky et p’tites pépées (réalisation et scénario) – 1959  A pleines main (réalisation et scénario) 1960  La brune que voilà (Robert Lamoureux, uniquement conseiller technique) – Ravissante (Robert Lamoureux, uniquement conseiller technique) – 1961  Les hommes veulent vivre (Léonide Moguy, uniquement conseiller technique) – 1962  La salamandre d’or (réalisation et scénario) – Indiscrétion (c.m. Georges Reich, uniquement assistant réalisateur) – 1964  Le petit monstre (Jean-Paul Sassy, uniquement scénario, inédit en salles).

DICTIONNAIRE DES COMÉDIENS FRANCAIS DISPARUS D’YVAN FOUCART (NOUVELLE ÉDITION)

J’’avais évoqué ici, les meilleurs dictionnaires de cinéma, que je connaissais. En 2000, grâce à « La lettre des comédiens » de Jean-Jacques Jouve, je découvrais le dictionnaire des comédiens français disparus d’Yvan Foucart, mine incroyable d’informations de 894 pages. J’évoquais souvent avec mes amis cinéphiles ce modèle de rigueur, plaignant les malchanceux de ne pas pouvoir l’acquérir car il était épuisé. On attendait vivement une réédition, en découvrant quelques nouveaux portraits dans le site d’André Siscot, « Les gens du cinéma ». Presque 8 ans après, nous découvrons avec bonheur une nouvelle édition de ce magnifique ouvrage. Les 543 portraits et 1170 noms – états civils complets -, de la précédente édition, deviennent donc 694 portraits et 2147 noms. On est bluffé de recevoir les 1186 pages de ce livre. Car mis à part une petite rubrique feu dans Ciné-Revue, le « Carnet noir » – qui n’existe plus en France après 60 ans de parutions ! – que quelques vieux schnocks atteignant leur 4ème décennie connaissaient bien, nombre de disparitions passaient superbement inaperçues. Grâce au livre d’Yvan Foucart, et les recherches de l’équipe d’André Siscot, on pouvait découvrir que l’attachant Roger Riffard était mort presque jour pour jour, en même temps que Georges Brassens. Et c’est toujours le cas, pour cette nouvelle édition, le pauvre Jean-Pierre Rambal, – professeur Plumecousin dans « Broc et Chnock » est mort en 2001, Max Vialle en 2000, etc… Évidemment avec le web, ces infos inédites se diffusent très rapidement – IMDB, Wikipédia, certains sites, etc… -, mais si on connaît ces informations, il faut bien dire que tout le mérite revient surtout à M. Foucart. C’est d’abord l’occasion de rendre à César… ce qui n’appartient pas à Alain Delon. Belge, il fait donc perdurer une tradition cinéphilique sérieuse, comme les travaux de ses compatriotes, André Siscot, Jean-Marie Lardinois, pour la revue « Stars », Bertrand Van Wonterghem « Eurobis », etc… -. Dans cette édition, nous retrouvons nos chers disparus récents – Michel Serrault, Jean-Claude Brialy, Giselle Pascal, Raymond Pellegrin, Philippe Noiret, Jean-Pierre Cassel – et hélas son grand ami Jean-Pierre Aumont, qui avait préfacé la précédente édition -, mais aussi d’autres plus méconnus – Neige Dolsky… . Citons  le sympathique Jean Droze, que l’on retrouve souvent dans les films de Louis de Funès, et dont Wikipédia disait il y a peu qu’il était « toujours vivant et à 82 ans, il prend une retraite bien méritée » ( !), alors qu’il est mort en 1995. Une mémoire du cinéma français, vous est ainsi donnée. Le livre est riche en anecdotes, si vous ne le connaissez pas, il va vite devenir votre compagnon, à la diffusion d’un film TV, ou à la lecture d’un DVD d’un film ancien ou récent. Toujours à l’affût d’un second rôle, c’est mon pêché mignon, je suis toujours à repérer une silhouette, ou une gueule, j’ai grâce à ce livre fortement progressé dans ma connaissance des acteurs, repérant un Louis Bugette, alors que croyais qu’il y avait toute une dynastie de « Bugette(s) », à l’instar des Barrymore, les dictionnaires de cinéma, le stipulant avec le prénom d’André ou Henri, alors que c’est bien le même acteur. Chaque portrait est accompagné d’une photo, formidable pour aider à identifier certains comédiens connus mais pas reconnus… La lecture des états-civils est riche en surprises, sur les noms véritables ou les années de naissance. Surprise, il n’y a pas que les comédiennes qui trichent sur leurs âges – Martine Carol, Capucine, Olga Georges-Picot -, mais aussi quelques acteurs comme Jean Lefebvre ou le coquet Howard Vernon, ce dernier se rajeunissant de 6 ans !. On retrouve les stars incontestées – Jean Gabin, Lino Ventura -, aussi bien que les excentriques du cinéma français chers à Raymond Chirat et Olivier Barrot – Julien Carette, Jean Tissier, Pauline Carton… -, leurs dignes successeurs – Michel Peyrelon, Jean-Pierre Bisson, Roland Blanche, Jacques Monod , Pierre Frag…-, des personnalités plus discrètes et souvent oubliées des dictionnaires – Jacques Hilling, Gérard Hérold, Denis Manuel, Mathilde Casadesus, Nicolas Vogel, Gabriel Gobin, Gabriel Cattand… -, de grandes voix du doublage – Sylviane Margollé, Jean Davy, Raymond Loyer.. -, des étoiles filantes – Pierre Blaise, Lyne Chardonnet, Anne Caudry, Pascale Ogier… -, des destins tragiques – Patrick Dewaere, Dominique Laffin, Françoise Dorléac… -. S’il y a un formidable travail de recherches des états civils exacts et des lieux d’inhumation – y compris en province -, il y a aussi un grand effort sur les filmographies, exhaustives même pour les très prolifiques Albert Michel ou Raymond Aimos. Dans le livre « Jeux d’auteurs, mots  d’acteurs » – « scénaristes et dialoguistes du cinéma français » 1930-1945 aux Éditions Actes Sud (1994), Philippe d’Hugues citait  une formule de Jacques Prévert, « Menteur comme un générique de film », reprise dans la préface de ce dictionnaire. Il y précisait  « La filmographie est devenue, depuis quelques années, une science précise. On peut regretter les comportements cinéphiles, passionnés et sentimentaux qui passent outre ce genre de question mais -tant pis pour la nostalgie d’antan – il est utile que nous abordions aussi l’étude des films munis de méthodes sérieuses, sinon scientifiques. La filmographie ne consiste pas à recopier les génériques de films, dont la véracité laisse perplexe ». C’est le cas ici, et il faut louer M. Foucart, de ne pas recopier sans se poser de questions la base IMDB ou les dictionnaires du cinéma français de Raymond Chirat – qui ne pouvait pas avoir vu certains films qui passent désormais sur le câble et en DVD -. Tout comme Armel de Lorme, il fait preuve d’un grand sérieux. Enfin un dictionnaire qui par sa rigueur, tord le coup à une multitude d’erreurs, et dont le plaisir de la lecture est sans cesse renouvelé. Ce livre risque d’être très vite épuisé, n’attendez pas trop, pour les modalités de commande du livre, le tirage étant limité, voir le lien suivant sur le site des « Gens du cinéma ». Indispensable en ces périodes « oublieuses » ! Tous mes remerciements à André Siscot pour la photo du livre.