Son rôle marquant dans la série « H » de Clara Saulnier, véritable mère « tape-dur », risquait de la cantonner dans un certain type de rôle, à l’image la « journaliste pipelette » au festival de Cannes, dans « La cité de la peur » ou la coiffeuse acariâtre dans « Ah, si j’étais riche ! » . Mais si elle excelle dans ce type de rôle, elle amène toujours une humanité à  ses rôles, comme la secrétaire zélée de Jean-Claude Dreyfus dans « Tiré à part », et la célibataire en mal d’amour dans « Monique ». On retrouve son bel aplomb souvent en « bonne copine ». Elle est bouleversante dans « Clara et Moi » quand regardant les photos de famille de Julien Boisselier, ses démons familiers et familiaux remontent à la surface, elle ne peut que fuir, alors que son personnage de femme marquée par la vie ne semblait taillé que dans un seul roc. A noter qu’outre H, elle participe à deux des plus intéressantes séries actuelles « Les enquêtes d’Éloïse Rome » où elle campe une femme médecin légiste ironique et dans « Police district » où elle joue Pascale, une femme flic. Elle est toujours irrésistible de la régisseuse assez odieuse faisant passer des castings à des enfants dans « Un château en Espagne » à la rivale Julie Ferrier, candidate cosmonaute pour aller dans l’espace, mais encombrée par sa vieille mère dans « Ça se soigne ? ». Elle est irrésistible dans « Victor » en femme délaissée et dépressive, qui retrouve son mordant en se souvenant des expressions de sa grand-mère. On la retrouve dans la catégorie des femmes odieuses, en directrice de crèche raciste dans un épisode de la saison 3 de « Fais pas ci, fais pas ça ». Elle ne va jusqu’à promettre une place pour le bébé d’Isabelle Gélinas, qu’en échange d’un « dog-sitting », cerise sur le gâteau son chien étant particulièrement répugnant. La critique la salue unanimement, quand on lui propose un rôle plus subtil de mère dépassée par l’adolescence de sa fille dans « La robe du soir ». On peut retrouver des informations sur cette comédienne sur le site « sophiemounicot.free.fr »

Filmographie : 1987  Le dos à la main (Valérie Boudrand, CM) – 1988  Deux (Claude Zidi) – 1990  La pagaille (Pascal Thomas) – 1991  Ne m’appelle pas René (Jean-Stéphane Sauvaire, CM) – 1992  Tous les garçons (Étienne Faure, CM) – 1993   Rêve d’amour (Nick Quinn, CM) – La cité de la peur, une comédie familiale (Alain Berbérian) – 1994  Les frères Gravet (René Feret) – 1995  Les apprentis (Pierre Salvadori) – Les menteurs (Elie Chouraqui) – Tiré à part (Bernard Rapp) – 1996  Qui vole un oeuf vole un boeuf (Pascal Bourdiaux & Éric Peruchon) – 1997  Les jeux sont faits (Bernard Rosselli, CM) – Direct (Myriam Donnasice, CM) – Prison à domicile (Christophe Jacrot) – 1998  Facile (Nathalie Serrault, CM) – Blind date (plusieurs réalisateurs)  – La dilettante (Pascal Thomas) – Du bleu jusqu’en Amérique (Sarah Lévy) – In extremis (Étienne Faure) – 1999  Sur un air d’autoroute (Thierry Boscheron) – Trait d’union (Bruno Garcia, CM) – À vot’service [épisode «Welcome »] de Claude Berne (inédit en salles) – 2000  Un bon flic (Olivier Marchal, CM) – Scénarios sur la drogue : Cake (Jean-Louis Tribes, CM) – 2001  Vertiges de l’amour (Laurent Chouchan) – Jojo la frite (Nicolas Cuche) –   Lieu magique pour une soirée ordinaire (Marius Moutet, CM) – Monique (Valérie Guinabodet) – Ah, si j’étais riche (Michel Munz & Gérard Bitton) – 2002  Saturday night frayeur (Nathalie Serrault, CM) –  Bois ta suze (Emmanuel Silvestre & Thibault Staib, CM) – 2003  Le trésor (Annabel Boubli, CM) – 2003  Clara et moi (Arnaud Viard) – 2004  Ze film (Guy Jacques) – 2006  Un château en Espagne (Isabelle Doval) – Bean II (Steve Bendelack, rôle coupé au montage ?) –  2007  Ça se soigne ? (Laurent Chouchan) – 2008  Victor (Thomas Gilou) – Rumeurs, Commérages, On dit que (Ingrid Lanzenberg, CM) – 2009  La robe du soir (Myriam Aziza) – Par amour (Laurent Firode) – 2010  Hollywoo (Pierre Bertre & Pascal Series).

 

Télévision(notamment) : 1988  Voisin, voisine (série) – A fine romance (Tom Wright) – 1989  Un faux tableau (Gérard Espinasse) – 1991  Fdm (plusieurs réalisateurs) – 1991  Station Charenton (Franck Godard) – 1992  Les Nuls, l’émission – 1993  Regarde moi quand je te quitte (Philippe de Broca) – 1996  Docteur Sylvestre : « Condamné à vivre » & « D’origine inconnue » (Dominique Tabuteau) – 1997  L’instit : Que personne ne bouge (Christian Faure) – Julie Lescaut : Question de confiance (Alain Wermus) – Chaos technique (Laurent Jaoui) – 1998  La traversée du phare (Thierry Redler) – Avocats & associés : Prise dans la toile (Philippe Triboit) –  1998/2002 « H » (rôle récurrent, série) (plusieurs réalisateurs) – 1999  Police district (rôle récurrent, série) (plusieurs réalisateurs) – 1999  Sauvetage : Portés disparus (Igaal Niddam) – 2000  Le crime ne paye pas (Denys Granier-Deferre) – 2001  Carnets d’ados : Les paradis de Laura (Olivier Planchot) – On ne choisit pas sa famille (François Lucciani) – L’impasse du cachalot (Élisabeth Rappeneau) – 2001/2005  Les enquêtes d’Éloïse Rome (rôle récurrent, série) (plusieurs réalisateurs) – 2002  Je hais les enfants (Lorenzo Gabriele) – Un petit garçon silencieux (Sarah Lévy) – Faut’il (Jérôme Cornueau) – 2003  L’inconnue de la départementale (Didier Bivel) – L’arbre et l’oiseau (Marc Rivière) – Les copains d’abord (Joël Santoni) – Les Robinsonnes (Laurent Dussaux) – Jeff et Léo, flics et jumeaux : Un mystère de trop (Olivier Guignard) – 2005  Au crépuscule des temps (Sarah Lévy) – Mes parents chéris (Philomène Esposito) – 2006  Confidences (Laurent Dussaux) – 2007  Le monde est petit (Régis Musset) – 2008  Un vrai papa Noël (José Pinheiro) – Frères de sang (Stéphane Kappes) – Pas de toit sans moi (Guy Jacques) – 2009  La famille Grenelle (Hervé Brami) – Les amants de l’ombre (Philippe Niang) – Les semaines de Lucide (Claire de La Rochefoucauld) – Tombé sur la tête (Didier Albert) – 2010  Joséphine, ange gardien : Un bébé tombé du ciel (Pascal Heylbroeck) – Ripoux anonymes (Claude Zidi) – Fais pas ci, fais pas ça : épisode ? (Laurent Dussaux) – La grève des femmes (Stéphane Kappes) – Midi et soir (Laurent Firode) – Camping Paradis : Ça décoiffe au camping (François Guérin) – 2011  Frère et soeur (Denis Malleval) – Le bonheur des Dupré (Bruno Chiche).

Théâtre : 2004  Quand l’amour s’emmêle, de et m.e.s. d’Anne-Marie Étienne. 2005/2006  Toc toc, de et m.e.s. de Laurent Baffie (Théâtre du Palais Royal) – 2008/2010  C’est mon tour, de Gérald Sibleyras, François Rollin & Sophie Mounicot, m.e.s. de Roland Marchisio (Théâtre des Mathurins – Point virgule). Mise à jour du 14/07/2011

 

Antoine Duléry, Julien Boisselier, Riton Liebman & Sophie Mounicot, dans « Clara et moi »

Article L’HUMANITE du 27 mars 2004. 

TV. Une femme en case, par Sébastien Homer  

Sophie Mounicot porte un regard acerbe sur la télé et le métier d’acteur. 

Les Robinsonnes. France 3, 20 h 55. 

 » Les hommes, c’est pas très difficile à trouver « , explique à ses comparses son personnage dans les Robinsonnes. Alors ?  » M’ouais ! Même si j’ai de plus en plus de mal à voir l’humain dans tout ça « , répond Sophie Mounicot en lançant un regard autour d’elle. Ajoutant lorsqu’on égrène les adjectifs censés la qualifier :  » Drôle, pince-sans-rire, ironique, sarcastique ? Ironique, oui, caustique, plutôt. Mais je ne suis pas ce que je joue. Le problème, en télé, c’est qu’on fait tout pour te faire rentrer dans une case. Moi, je ne fais que prendre les rôles qu’on me donne. Et ils sont rares, ceux qui cherchent la petite bête ! «  Des années que Sophie, entre petit et grand écran, désir de planches et rêve d’écriture, cherche, se cherche, teste, déteste, conteste. Accepte ! Et même si c’est le personnage de Clara dans H, sur Canal, qui l’a fait connaître, pour mieux la saisir, on se penchera sur Pascale, cette fliquette débraillée et borderline traînant sa blondeur faussement dégingandée dans la noirceur de Police District :  » J’aimais tellement ce personnage que ça m’a fait mal de voir cette série s’arrêter, assène-t-elle. Pascale, c’était pas de la fliquette manucurée en talons hauts. Ce personnage, on l’a vraiment construit à plusieurs. Après quelques engueulades, parce qu’au départ c’était physique : je ne supportais pas l’uniforme ! Alors, sur le plateau, je tirais sur mon col, je dégrafais mes boutons. Et ça cadrait parfaitement : une fliquette qui n’a rien à foutre du règlement, plus flic par dépit que par conviction. Et n’attendant pas plus de la vie que de son métier ! » De l’arrêt de la série, un goût amer :  » En télé, personne ne prend de risque. Faut pas choquer. Mais les images de carnage au JT, les reality-shows où le seul rêve qu’on donne, c’est de baiser sous l’oeil des caméras, c’est pas pareil « , déplore celle qui, dernièrement, a participé à une fiction prenant la poussière dans un tiroir de TF1. Entre Sophie Mounicot et le petit écran, un mélange d’amour et de haine. Se demandant parfois :  » J’aurais peut-être dû bouffer plus souvent des pâtes et être plus sélective. Quand on débute, on ne se rend pas compte à quel point on se fait mal à tout accepter. Car, même si c’est un métier qui vous apporte beaucoup de bonheur ! acteur, c’était une évidence pour moi ! c’est aussi d’une violence inouïe. En revanche, je ne supporte pas le snobisme à l’égard de la télé. J’y ai fait de formidables rencontres et appris à travailler vite. « Travailler vite, comme dans H :  » une expérience formidable et la seule sitcom qui ait marché : on était comme une petite troupe de théâtre, à jouer en direct devant le public  » où elle incarnait Clara :  » Ça m’a fait marrer de faire ce personnage caricatural. Et autoritaire, encore une fois.  » C’est le physique mais surtout la voix, sourit la cadette d’une famille  » où, très tôt, entre filles, on a appris à se débrouiller « . Quand j’étais petite, j’ai eu une maladie assez rare qui a affecté ma diction. Je compense donc en parlant vite et en appuyant certaines syllabes. D’où un ton qui peut être jugé cassant ! «  Avec l’humour, une autre  » carapace  » qui constitue tant un atout qu’un handicap chez cette  » vraie timide  » :  » Autre problème aussi, la franchise, confesse-t-elle. On est dans un milieu et une société qui vous demandent en permanence d’être franc, d’être vrai sans accepter de l’entendre « . En tête, quelques castings. Qu’importe, sourcil relevé et sourire en coin, elle lâche :  » Sûre que le rôle de ma vie, on ne me l’a pas encore donné Bah ! Quand ça arrivera, ça se remarquera.  » Et de travailler sur son long métrage :  » Un film sur les rapports mère-fille. Des rapports inversés : là, ce serait la mère qui fuguerait  » Adepte d’Audiard et de Desproges, elle n’a même pas besoin d’ajouter que la seule certitude qu’elle a, c’est d’être dans le doute :  » Car, aujourd’hui, il n’y a pas que les acteurs qui rament. Les réalisateurs aussi « . Et de conclure, dans un clin d’oeil :  » Un jour, un réalisateur m’a dit que j’étais comme un bon vin. Faut laisser reposer, quoi «