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Fragments d’un dictionnaire amoureux : Philippe Volter

Triste nouvelle trouvée sur Les gens du cinéma, – où on peut lire le portrait par Yvan Foucart – du suicide du comédien Philippe Volter. C’était un comédien, on se souvient de son personnage balloté par l’étrange dans « Simple mortel », le marionnetiste de « La double vie de Véronique », le prisonnier permissionnaire dans « Abracadabra ». Un acteur rare… L’homme semblait sensible, en témoigne un documentaire qui lui était consacré, diffusé sur TPS où il faisait part d’une inquiétude légitime sur une perte d’audition. Nos pensées vont à sa mère, Jacqueline Bir

Filmographie établie avec Yvan Foucart : 1984  De leeuw van Vlaanderen  / Le lion des Flandres (Hugo Claus) – 1986  Les roses de Matmata (José Pinheiro) – 1987  Le maître de musique (Gérard Corbiau) – Issue de secours (Thierry Michel, film expérimental) – Macbeth (Claude D’Anna) – 1988  Les bois noirs (Jacques Deray) – 5150 (Yannick Saillet, CM) – 1989  Cyrano de Bergerac (Jean-Paul Rappeneau) – Trois années (Fabrice Cazeneuve) – 1990  Sirènes (Harry Cleven, CM) – La double vie de Véronique (Krzysztof Kieslowski) – La passion Van Gogh (Samy Pavel) – Simple mortel (Pierre Jolivet) – 1991  Abracadabra (Harry Cleven) – 1992  Trois couleurs : Bleu (Krzysztof Kieslowski) – Basse tension (Yves Buclet, CM) – Aline (Carole Laganiere) – 1993  Le concert (Samy Brunett, CM) – L’affaire (Sergio Gobbi) – Dernier stade (Christian Zerbib) – 1996  The fives senses / Les cinq sens (Jeremy Podeswa) – 1997  La nuit du destin (Abdelkrim Bahloul) – 2002  Y gospod sleze da ni vidi / Posseteni ot gospod (Même Dieu est venu nous voir) (Peter Popzlatev) – 2003  Resistance (Todd Komarnicki) – 2004  Les gens honnêtes vivent en France (Bob Decout).

 

Pour info  : « LA LIBRE BELGIQUE »

Philippe Volter meurt à 45 ans

 

 

L’acteur belge s’est suicidé hier soir à Paris. Il était le fils du metteur en scène Claude Volter.À la fois sensible et énergique, il avait notamment été remarqué dans le mystérieux « La Double Vie de Véronique » de Krzysztof Kieslowski. Le comédien belge Philippe Volter, 45 ans, a mis fin à ses jours mercredi à Paris. Fils du metteur en scène Claude Volter et de la comédienne Jacqueline Bir, il avait notamment été remarqué dans « La Double vie de Véronique » de Krzysztof Kieslowski et « Le Maître de musique » de Gérard Corbiau. Né en 1959 en Belgique, Philippe Volter fait ses premiers pas sur les planches à l’âge de 4 ans. Après plusieurs grands rôles sur les scènes belges, il débute sa carrière cinématographique en 1985 dans une fresque de Hugo Claus, « De Leeuw van Vlanderen ». Il est ensuite remarqué dans « Le Maître de musique » (1988) de Gérard Corbiau où il interprète un jeune voyou qui apprend le chant auprès du baryton José Van Dam. Le comédien au physique de jeune premier mystérieux interprète ensuite en 1989 un rôle de mari violent aux côtés de Béatrice Dalle dans « Les Bois Noirs » de Jacques Deray, prestation qui lui vaudra une nomination pour le César du Meilleur espoir en 1990. Il décroche deux rôles importants dans « La Double vie de Véronique » (1991) et « Trois couleurs: Bleu » (1993) de Krzysztof Kieslowski. En 1991, il est également le héros de « Simple Mortel », audacieuse incursion de Pierre Jolivet dans la Sience-fiction. Si sa carrière se partage essentiellement entre la France et la Belgique, Philippe Volter tourne aussi sous la direction du Bulgare Petar Popzlatev dans « Même Dieu est venu nous voir » (2001) et du cinéaste d’origine algérienne Abdelkrim Bahloul dans « La Nuit du destin » (1997). A partir des années 90, Philippe Volter remonte régulièrement sur les planches. On le retrouve également souvent à la télévision, notamment dans « L’Affaire Dreyfus » (1995) et « Le Pantalon » (1997) d’Yves Boisset, ou « Madame Sans-Gêne » (2002) de Philippe de Broca. Son dernier rôle au cinéma, il l’interprète dans « Les Gens honnêtes vivent en France » de Bob Decout, sorti en France en mars dernier. Après le décès de son père en 2002, il avait pris la direction artistique de la comédie Claude Volter à Bruxelles aux côtés de l’actuel directeur, Michel de Warzée. Il avait démissioné de ce poste en juin 2004.

Philippe Volter, comme un météore par Philip Tirard

Mis en ligne le 15/04/2005
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Le comédien et metteur en scène belge a choisi de prendre congé de la vie à l’âge de 45 ans. Il se faisait une très haute idée de son métier d’artiste.

C’était le lundi 23 septembre 2002 au Théâtre du Parc, pour un hommage à Jacqueline Bir et à ses cinquante ans de carrière. Philippe Volter monta sur scène pour évoquer, avec humour et tendresse, cette mère hors norme. Son père, Claude Volter, était dans la salle, bien incapable de prendre la parole en public: il s’éteignit à peine huit semaines plus tard, à 69 ans.

Difficile de mieux répondre à la définition d’un enfant de la balle que Philippe Volter. «Je dormais dans le théâtre de mes parents, confiait-il dans une interview à «L’Humanité» en juillet 2003. S’ils avaient été bouchers, j’aurais dormi dans la boucherie…» A quatre ans, il descendait un grand escalier sur scène en tenant la main de sa mère. Bientôt son père lui confierait le rôle de Britannicus. Autant dire qu’il avait peu à apprendre au Conservatoire de Bruxelles dont il n’acheva pas le cycle complet. Un surdoué «Je me souviens de l’arrivée de Philippe Volter sur nos scènes comme de celle d’un météore», dit Jacques De Decker. Dans L’Ange couteau de Jean Sigrid, il était fabuleux face à Claude Etienne. Plus tard, nous avons travaillé ensemble. Il avait tout: le panache, l’élégance, la beauté, le lyrisme, l’agilité physique. Toutes qualités qui en firent aussi un remarquable d’Artagnan dans «Les Trois Mousquetaires», puis un mémorable Hamlet – qui lui vaudra l’Eve du meilleur comédien en 1985, NdlR -, dont il donnait le monologue Être ou ne pas être juché sur une galerie métallique au sommet de la Rotonde du Botanique. Il y eut encore son Treplev dans La Mouette de Tchekhov…» Ces trois spectacles étaient mis en scène par Daniel Scahaise, qui le dirigea aussi dans «La Nuit juste avant les forêts», le premier texte de Bernard-Marie Koltès monté en Belgique. «C’était un surdoué, confie un Scahaise inconsolable. Il s’investissait complètement dans ses rôles, au point d’en devenir parfois difficile à vivre. Il nourrissait la plus haute exigence à l’endroit de son art, pour lui-même comme pour les autres.» Prise de risques Promis à une confortable carrière d’acteur en Belgique, Philippe Volter est aussi lucide qu’ambitieux. Il comprend, à 25 ans, qu’il a déjà fait le tour de la question: il a joué au National, au Parc, au Rideau, aux Galeries, au Varia, à l’Ancre, etc. En 1985, il part pour Paris, pousse la porte du Conservatoire pour en repartir aussi sec, vit une vraie «galère» et finit par jouer dans le «Mariage de Figaro» de Beaumarchais mis en scène par Jean-Pierre Vincent. Cela lui vaut de décrocher le personnage de Jean Nilson face à José Van Dam dans «Le Maître de musique», le film de Gérard Corbiau qui va changer la face du cinéma belge. Il enchaîne les films: «Les Bois noirs» de Jacques Deray, avec Béatrice Dalle et Stéphane Freiss, puis «La Double Vie de Véronique» de Krzysztof Kieslowski avec Irène Jacob. Ses qualités de bretteur font merveille face à (la doublure de) Gérard Depardieu dans le «Cyrano de Bergerac» de Rappeneau. Au début des années 90, il paraît lancé dans une carrière cinématographique à succès. Mais les véhicules suivants ne s’avèrent pas à la mesure de ses espérances. Et puis, cet homme qui ignore le sens du mot compromis n’aime rien tant que prendre des risques… Il revient vers le théâtre, mettant en scène Jacqueline Bir dans «Master Class» de Terence McNally: le monde du chant et de l’opéra, encore et toujours. La dépression Au fil de la décennie, son physique se marque; mélomane, il souffre de troubles de l’ouïe. En 2003, après la mort de son père, il fait un fracassant retour au pays, prenant la direction de la Comédie Claude Volter aux côtés de Michel de Warzée. Un an plus tard, il démissionne, non sans avoir mis en scène un excellent «Misanthrope» de Molière. «Depuis plusieurs mois, il traversait une terrible dépression, confie son ami le comédien Yves Claessens. C’était un être exceptionnel, mais son extrême lucidité pouvait le mener à un auto-aveuglement. Il était extraordinairement chaleureux et fidèle en amitié. Sur un plateau, c’était un pur-sang, fragilité et d’excès compris.» Philippe Volter aura choisi sa fin, comme le loup solitaire qu’il était aussi. Victime de la dépression? Il n’a pas su trouver, en tout cas, la sortie du labyrinthe; sa part d’ombre a mangé toute sa lumière. Nos pensées vont à Jacqueline Bir qui vient de bouleverser la Belgique francophone pendant plusieurs mois avec son interprétation du petit garçon condamné par la leucémie dans «Oscar et la dame rose» d’Eric-Emmanuel Schmitt. Elle reprend en ce moment même «Le Récit de la servante Zerline» d’Hermann Broch, selon Jacques Franck, «le monologue le plus dur et le plus difficile de sa carrière». Terrible métier…© La Libre Belgique 2005 Source : La libre Belgique

 

 

Mis en ligne le 14/04/2005

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Pierre Trabaud

 

Affiche provenenant de Les gens du cinéma

 

L’excellent site « La gazette du doublage » annonce l’hommage à Pierre Trabaud, la SACD et le Cinéma des cinéaste à Paris organisent la projection de son film « Le Voleur de feuilles » le 18 avril prochain. C’est l’occasion pour évoquer sa disparition le 26 février dernier.

Il avait réalisé un film « Le voleur de feuilles » lorgnant sur un certain « réalisme poétique » et donnant des rôles à ses potes du doublage…et son meilleur rôle à Jean-Pierre Castaldi, provincial qui venait de tuer sa femme (temps lointain où ce comédien ne tentait pas de voler le statut de « honte de la famille » à son fils Benjamin en pataugeant dans la gadoue TF1). Je l’avais vu dans les années 80, il me reste un souvenir d’un film attachant. On le voyait surtout dans les années 50, chez Jacques Becker et Léo Joannon – le cornichonesque « Défroqué » -, notamment, il était l’instituteur de la « guerre des boutons ». Bertrand Tavernier l’avait utilisé également tel le père de Francis (François Cluzet) dans « Autour de minuit » (1985) et le profiteur de « La vie et rien d’autre » (1988). Une anecdote aide à comprendre son absence sur les écrans ces dernières années, dans la série « Julien Fontanes », l’épisode « La dernière haie », Pierre Trabaud à la suite d’un différend avec TF1, a refusé que son nom figure au générique. (« Meutres en séries, par Jacques Baudou et Jean-Jacques Schleret,  Éditions 8ème art, 1990). Bibliographie : « Le dictionnaire des cmédiens français disparus » par Yvan Foucart, « Pierre Trabaud, comédien et homme-orchestre du doublage », par Thomas Sotinel (Le Monde du 05.03.2005).

A lire également un forum sur les doublages de Pierre Trabaud : La gazette du doublage. Un site lui est consacré « Pierrot et ses amis » où il est possible de commander le DVD de « Le voleur de feuilles ».

Filmographie : 1943  Lucrèce (Léo Joannon) – 1945  Le jugement dernier (René Chanas) – 1946  Antoine et Antoinette (Jacques Becker) – Ouvert pour cause d’inventaire (d’Alain Resnais, film amateur) – 1947  La fleur de l’âge (Marcel Carné, inachevé) – 1948  Manon (Henri-Georges Clouzot) – 1949  Lady Paname (Henri Jeanson) – Rendez-vous de juillet (Jacques Becker) – 1950  Sans laisser d’adresse (Jean-Paul Le Chanois) – 1952  Horizons sans fin (Jean Dréville) – Horizon (CM) – 1953  Le défroqué (Léo Joannon) – 1954  Les chiffonniers d’Emmaüs (Robert Darène) – Le petit nuage / La chasse au nuage / Le nuage atomique (Antoine Allard, Armand Bachelier & Charles Dekeukeleire) – 1955  Les indiscrètes (Raoul André) – 1956  Ah ! quelle équipe (Roland Quignon) – 1957  Le désert de Pigalle (Léo Joannon) – La finestra sul Luna Park (Tu es mon fils) (Luigi Comencini) – 1958  Ce soir on tue / Y en a marre / Le gars d’Anvers (Yvan Govar) – 1959  Normandie-Niemen (Jean Dréville & Damir Viatich Berejnykh) – 1961  La guerre des boutons (Yves Robert) – 1983  Le voleur de feuilles (+, scénario et réalisation) – 1985  Round midnight (Autour de minuit) (Bertrand Tavernier) – 1988  La vie et rien d’autre, de Bertrand Tavernier). Voxographie succincte : 1948  Alice in wonderland (Alice au pays des merveilles) (Lou Bunin, Dallas Bower & Marc Maurette) – 1964  Le gendarme de Saint-Tropez (Jean Girault, doublage) – 1967  Astérix le gaulois, dessin animé (René Goscinny, Albert Uderzo & Raymond Leblanc, animation) – 1968  Astérix et Cléopâtre( René Goscinny & Albert Uderzo, animation) – 1970  Lucky Luke (René Goscinny & Morris) – 1975  Tarzoon, la honte de la jungle (Picha & Boris Szulzinger) – 1977  La ballade des Dalton (René Goscinny, Morris, Henri Gruel & Pierre Watrin) – 1983  Lucky Luke, les Dalton en cavale (Les Dalton en cavale) (Joseph Barbera, William Hanna, Morris & Ray Patterson, animation). Télévision (notamment) : 1951  Jeanne avec vous (Claude Vermorel) – 1954  Le square des miracles (Jean-Jacques Vierne) – 1956  Sixième étage (Marcel Bluwal) -1964  Les oranges (Bernard-Roland) – 1966  Le parce (Bernard-Roland) – 1968  Polizeifunk ruft (Les cavaliers de la route) : Fahrerflucht im Morgengrauen / Délit de fuite (Paul Paviot & Hermann Leitner) – Un homme, un cheval (Jean-Pierre Marchand) – 1970  En attendant (Christiane Lénier) – 1972  Légion (Philippe Joulia) – 1973  La trêve (Philippe Joulia) – 1975  Amigo (Philippe Joulia) – Le tour du monde en 80 jours (Pierre Nivollet) – 1978  La filière (Guy-André Lefranc) – Le coup monté (Jean Cosmos) – 1979  Les yeux bleus (François Dupont-Midy) – 1981  Julien Fontanes : La dernière haie (François Dupont-Midy) – 2005  Carnet de naufrage (Claudine Bourbigot & Elisabeth Feytit, documentaire).

Mise à jour le 15/02/2011

Le lien du jour : La gazette du doublage est un site fourmillant d’infos, consacré aux comédiens du doublage. Il faut saluer la qualité rare des intervenants sur le forum.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Blanchette Brunoy

Blanchette Brunoy dans « Les cadets de Gascogne », source Bernard-Luc.com 

C’est une triste nouvelle que celle de la mort de Blanchette Brunoy. C’était une comédienne rare, d’une grande discrétion et touchante, souvent dans des rôles d’ingénues ou d’épouses aimantes. Elle avait beaucoup de très bons films à son actif – « La bête humaine », « Goupi mains rouges » – et elle faisait tourner les têtes de Daniel Gélin et Jean Carmet dans « Roulez jeunesse » (1992).

Dans l’excellent livre « Le cinéma des années quarante par ceux qui l’on fait » de Christian Gilles (L’Harmattan, 2000), elle déclarait : « J’ai eu la grande chance de connaître les joies de ce métier sans en avoir les inconvénients, c’est-à dire que j’ai évité la trop grosse notoriété qui fait tourner les têtes »…

Filmographie : 1936  La peau d’un autre (René Pujol) – Un mauvais garçon (Jean Boyer) – Le voleur de femmes (Abel Gance) – Vous n’avez rien à déclarer ? (Léo Joannon) – 1937  La chaste Suzanne (André Berthomieu) – Claudine à l’école (Serge de Poligny) – 1938  Altitude 3200 (Jean-Benoît Lévy & Marie Epstein) – La bête humaine (Jean Renoir) – Jeannette Bourgogne (Jean Gourguet) – 1939  Cavalcade d’amour (Raymond Bernard) – La famille Duraton (Christian Stengel) – Quartier Latin (Pierre Colombier, Christian Chamborant & Alexandre Esway) – L’empreinte du dieu (Léonide Moguy) – 1940  Elles étaient douze femmes (Georges Lacombe) – 24 heures de perm’ (Maurice Cloche) – 1941  Le briseur de chaînes / Mamouret (Jacques Daniel-Norman) – Dernière aventure (Robert Péguy) – Vie privée (Walter Kapps) – 1942  Les cadets de l’océan (Jean Dréville) – Le camion blanc (Léo Joannon) – Le grand combat (Bernard-Roland) – Goupi Mains-Rouges (Jacques Becker) – 1943  Ceux du rivage (Jacques Séverac) – Le voyageur sans bagages (Jean Anouilh) – Au bonheur des dames (André Cayatte) – 1945  Rabiolot (Jacques Daroy) – L’invité de la onzième heure (Maurice Cloche) – Solita de Cordoue (Willy Rozier) – 1946  Le café du cadran (Jean Gehret) – La taverne du poisson couronné (René Chanas) – L’ogresse (film inachevé) – L’Altra (ymphonie humaine) (Carlo Ludovico Bragaglia) – 1947  Le mannequin assassiné (Pierre de Hérain) – 1948  Les drames du Bois de Boulogne (Jacques Loew, CM) – Les souvenirs ne sont pas à vendre (Robert Hennion) – La maternelle (Henri Diamant-Berger) – 1949  Vedettes en liberté (Jacques Guillon, CM) – L’homme aux mains d’argile (Léon Mathot) – La Marie du port (Marcel Carné) – Vient de paraître (Jacques Houssin) – 1950  Traité de bave et d’éternité (Isidore Isou) – Désordre (Jacques Baratier, CM) – 1951  Le passage de Vénus (Maurice Gleize) – Une enfant dans la tourmente (Jean Gourguet) – Si ça vous chante (Jacques Loew) – 1952  Coiffeur pour dames (Jean Boyer) – Le secret d’une mère (Jean Gourguet) – 1953  Le petit Jacques (Robert Bibal) – Tourments (Jacques Daniel-Norman) – La rafle est pour ce soir [sketch « Le papa de Simon »] (Maurice Dekobra) – 1954  Opération Tonnerre (Gérard Sandoz) – 1956  Omloop van middernacht (Le circuit de minuit) (Yvan Govar) – 1959  La mère et l’enfant (Jacques Demy, CM, voix de la récitante) – Le baron de l’écluse (Jean Delannoy) – 1960  Il suffit d’aimer (Robert Darène) – 1962  Les veinards [sketch : « Le gros lot »] (Jack Pinoteau) – 1963  La vie conjugale (André Cayatte) – Bébert et l’omnibus (Yves Robert) – La bonne soupe (Robert Thomas) – 1964  L’enfer (Henri-Georges Clouzot, inachevé) – 1984  L’amour en douce (Édouard Molinaro) – 1992  Roulez jeunesse ! (Jacques Fansten) – 1994  Les cent et une nuit (Agnès Varda, scènes coupées au montage) – 1997 …Comme elle respire (Pierre Salvadori). Télévision (notamment) :  1961  La farce du château (François Gir) – 1978  Les Eygletière (René Lucot, série) – 1979  Les filles d’Adam (Éric Le Hung) – 1980  La vie des autres : Le bec de l’aigle (Pierre Nicolas) – Les amours des années folles : Les solitaires de Myols (Stéphane Bertin) – 1981  Marceloup (Roger Pigaut, série) – 1982  Toutes griffes dehors (Michel Boisrond, série) – 1984  Les amours des années cinquante : Ton pays sera le mien (Stéphane Bertin) – 1986  Le petit docteur : Une femme a crié (Éruc Le Hung) – 1987  La voglia di vincere (Vittorio Sindoni, série) – 1989  Tantie (Patrick Gandrey-Réty, série) – Un comédien dans un jeu de quilles (Hervé Baslé) – 1990  Scoop :  Le stagiaire (Jacques Rouffio) – 1991  Julie Lescaut : Pilote (Caroline Huppert) – 1992  Julie Lescaut : Police des viols (Caroline Huppert) – Julie Lescaut : Harcèlements (Caroline Huppert) – Julie Lescaut : Trafics (Josée Dayan) – Julie Lescaut : Ville haute, ville basse (Caroline Huppert) – La corruptrice (Bernard Stora).

©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jacques Poitrenaud

Photo source Christian Grenier

Le site www.lesgensducinema.com annoncent la mort de Jacques Poitrenaud, ce 4 avril 2005. André Siscot propose une superbe gallerie d’affiches à l’exemple de celle suivante de « La tête du client » : C’est une carrière honorable… Me viennent à l’esprit la rencontre Michel Simon-Serge Gainsbourg dans le sympathique « Ce sacré grand-père » (1967), avec la chanson culte de Gainsbourg « …se casser le cul sur l’herbe tendre »; « Une souris chez les hommes » parodie de polar avec Louis de Funès et Maurice Biraud; La belle troupe (qui pousse la chansonnette dans le générique final) de « La tête du client » (1965) (Poiret, Serrault, Blanche, Sophie Desmarets…), la rencontre Dany Carrel et Danièle Darrieux dans « Du grabuge chez les veuves » (1963), « Strip-tease » une atmosphère très « Faubourg-Saint-Germain des Près » avec une étonnante Nico et « Carré de dame pour un as » avec un François Maistre en grand méchant et Roger Hanin, en barbouze décontracté. Que de bons souvenirs… Il avait réalisé « Le canard en fer blanc » (1967) qui connaît une certaine réputation, et « Mendiants et orgueilleux » (1971) adapté de l’oeuvre d’Albert Cossery. On peut aisément anticiper sur l’absence d’hommage sur ce type d’honorable artisan du cinéma français…

Filmographie : Comme réalisateur : 1960  La revenante (CM) – Les portes claquent (co-réalisation avec Michel Fermaud) – Les amours de Paris – 1961  Les Parisiennes [sketch : « Ella »] – 1962  Strip-tease – 1963  L’inconnue de Hong Kong – Du grabuge chez les veuves – 1964  Une souris chez les hommes / Un drôle de caïd – 1965  La tête du client – 1966  Carré de dames pour un as – Le canard en fer-blanc – 1967  Ce sacré grand-père – 1969  Qu’est-ce qui fait courir les crocodiles ? – 1968  Féria à Séville (CM) – 1971  Mendiants et orgueilleux –

 

Pour info : Le monde

Nécrologie

Jacques Poitrenaud, réalisateur

LE MONDE | 06.04.05 | 14h55  •  Mis à jour le 06.04.05 | 14h55

Jacques Poitrenaud, réalisateur, est mort le 2 avril à l’âge de 83 ans.

  

Article paru dans l’édition du 07.04.05

Né en 1922 à Lille, Jacques Poitrenaud avait été l’assistant de Roger Vadim et Michel Boisrond, puis monteur, scénariste, producteur (de Viva la muerte d’Arrabal) et auteur d’une quinzaine de films de divertissement, de Les portes claquent (1960) à Mendiants et orgueilleux (1971), tiré du roman de son ami Albert Cossery, en passant par Strip-tease (avec Dany Saval, 1962), L’Inconnue de Hongkong (avec Dalida, 1963), Du grabuge chez les veuves (Danielle Darrieux, Dany Carrel, 1963), Une souris chez les hommes (Dany Saval, Dany Carrel, 1964), La Tête du client (Sophie Desmarets, 1965), Le Canard en fer blanc (Roger Hanin, 1966), Ce sacré grand-père (Marie Dubois, Michel Simon, Serge Gainsbourg, 1967), Qu’est-ce qui fait courir les crocodiles (Michel Serrault, Francis Blanche, 1969). Créateur du Ciné Halles, Jacques Poitrenaud décida en 1973 de se mettre au service des films français dans le cadre d’une section parallèle du Festival de Cannes : Perspectives du cinéma français fut pendant vingt ans la vitrine nationale de la Quinzaine des réalisateurs. En 1976, il rejoint l’équipe d’Unifrance Film et organise des Semaines du cinéma français à l’étranger. En 1978, il devient responsable à Cannes de la section Un certain regard. Membre fondateur de l’Association des réalisateurs producteurs, initiateur des Rencontres de Beaune en 1991, il anima également les Mercredis du Mac-Mahon, et Les Amoureux du cinéma.

LIBERATION

Jacques Poitrenaud, un certain regard s’éteint
Le réalisateur, infatigable propagandiste du cinéma français, est mort samedi à 83 ans.
Par Gérard LEFORT jeudi 07 avril 2005

Ça n’est pas gai que Jacques Poitrenaud soit mort le 2 avril à 83 ans. Les vieux habitués du Festival de Cannes se souviennent à coup sûr de sa mine joviale d’infatigable propagandiste du cinéma français. C’est lui en effet qui, en 1973, crée Perspectives du cinéma français, sous-section de la sélection parallèle la Quinzaine des réalisateurs, destinée à exposer le meilleur de la production française de l’année. Toujours à Cannes, après un intermède de deux ans au sein d’Unifrance, chargé de la promotion du cinéma français à l’étranger, il revient en 1978 pour diriger la section Un certain regard qui, au fil du temps, va s’affirmer comme une sélection officielle bis.  Toujours sur la brèche du cinéma français, on lui doit aussi d’être un cofondateur de la très active Association des réalisateurs producteurs (ARP) et des non moins essentielles Rencontres de Beaune qui, chaque année depuis 1991, offrent aux professionnels une pause de réflexion nécessaire. Mais on peut se souvenir autrement de Jacques Poitrenaud avec tout autant de profit. Au long des années 60, il fut réalisateur de quelques très joyeuses plaisanteries dont les titres sont déjà tout un programme : les Portes claquent (1960), d’après un énorme succès du théâtre de boulevard, avec mesdemoiselles Catherine Deneuve et Françoise Dorléac ; Strip-tease avec la piquante Danny Saval dans le rôle de Dodo Voluptuous, et Jean Tissier, tout un poème dans le rôle habituel du vieux coquin ; les Parisiennes (1961), film à sketches où figurent, entre autres, Johnny Hallyday et Kathe Deneuve (1962) ; l’Inconnue de Hong Kong (1963) avec Dalida (non ?) et Serge Gainsbourg (si !) ; Du grabuge chez les veuves (1963) avec Danielle Darrieux et rien à voir avec Du rififi chez les hommes (quoique…) ; Carré de dames pour un as (1964) ; Qu’est-ce qui fait courir les crocodiles ? (1969). Et surtout, en 1965, ce sommet : la Tête du client, avec tout le monde. Poiret, Serrault, Francis Blanche, Darry Cowl, Jean Richard et Sophie Desmarets, romancière foutraque dont le jeu consiste à répéter en aparté face à la caméra : «Exciting !»  Des chefs-d’oeuvre ? Cette hypothèse aurait sans doute fait sourire Poitrenaud. Des films de Noël sans façons mais avec juste ce qu’il faut de folie furieuse ? Plus certainement. 

http://www.liberation.fr/page.php?Article=287845

Le lien du jour : http://www.tvtome.com/

TVTOME Riche base de données sur la TV américaine, on pourrait rêver à un équivalent français, heureusement on peut rajouter des donnés sur IMDB.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Michel Grisolia

 

Michel Grisolia, romancier et scénariste est mort ce 29 mars 2005. Il tenait d’excellentes chroniques sur le magazine « Première » dans les années 80.

Articles :

Carnet : L’écrivain et scénariste
Michel Grisolia est mort

Auteur d’une trentaine d’ouvrages dont beaucoup de romans policiers souvent adaptés au cinéma, ancien collaborateur de l’Obs, il est décédé mardi à 56 ans.

L’écrivain et scénariste Michel Grisolia, connu notamment pour ses romans policiers et leur adaptation au cinéma (dont « Flic et voyou »  est décédé mardi à l’âge de 56 ans des suites d’un accident vasculaire cérébral, a annoncé mercredi 30 mars son entourage professionnel.
Michel Grisolia est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dont beaucoup de romans policiers.
Sa culture cinématographique lui a valu de collaborer au Nouvel Observateur et à L’Événement du Jeudi pour assurer la chronique des films.
Son premier livre publié en 1977, « L’inspecteur de la mer », avait donné naissance à un classique du cinéma populaire avec son adaptation par Georges Lautner sous le titre « Flic ou voyou » en 1979.
Michel Grisolia avait de même participé à l’adaptation cinématographique de son roman « Le choix des armes », publié en 1981 et porté à l’écran la même année par Alain Corneau.
Il avait créé des personnages, comme la détective Hélène Franck, à la tête de sa société SOS disparus, qu’il avait fait vivre dans une série de livres à partir de « L’homme aux yeux tristes » (1986).

Maigret : Michel Grisolia avait d’ailleurs participé en 1988 à l’adaptation de cette série à la télévision (« SOS disparus » . Il a également écrit ou co-écrit pour la télévision plusieurs « Maigret », de 2000 à 2003.
Ses romans « Les soeurs du Nord » (Grand prix du roman d’aventures) et « 650 calories pour mourir » avaient également été adaptés pour des téléfilms signés respectivement Joël Santoni (1987) et Marc Lobet (1988).
Au cinéma, Michel Grisolia a participé au dialogue ou au scenario de nombreux films, dont « Sang Neuf » de Regis Wargnier (2000), « J’embrasse pas » (1990) co-écrit avec André Téchiné et Jacques Nolot, « L’Etoile du Nord » de Pierre Granier-Deferre (1982) ou « Je vous aime » de Claude Berri (1980). Il a noué également une longue collaboration avec le réalisateur Francis Girod (« Passage à l’acte » en 1995, « Délit mineur » en 1993, « Le grand frère » en 1982).
Michel Grisolia a également été coparolier pour Marie-Paule Belle, Régine et Demis Roussos. Il était enfin critique littéraire à L’Express.

  

Source : http://permanent.nouvelobs.com/culture/20050330.OBS2581.html

Michel Grisolia

LE MONDE | 31.03.05 | 14h46  •  Mis à jour le 31.03.05 | 14h51 par Jean-Luc Douin

L’écrivain et scénariste Michel Grisolia est mort, mardi 29 mars, à Paris, des suites d’un accident vasculaire cérébral. Il était âgé de 56 ans.

  

Jean-Luc Douin

Article paru dans l’édition du 01.04.05

Source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3382,36-633847,0.html

CV joint trouvé sur www.artmedia.fr/

Michel Grisolia

Scénariste / Auteur Cinéma :

 

Long métrage
2000 LA SOUTANE TURQUOISE de Jean-Pierre MOCKY (non tourné )
2000 SANG NEUF de Régis WARGNIER (non tourné )

1999 LA FAUTE À DEGUN (non tourné )
Idée originale François THOMAZEAU
1996 VIDANGE de Jean-Pierre MOCKY
1996 A TRAVERS LA NUIT de Gaël MOREL (non tourné )
Idée originale de Gaël MOREL
1995 PASSAGE À L’ACTE de Francis GIROD
Co-écrit avec Gérard MILLER
1993 DÉLIT MINEUR de Francis GIROD
1990 J’EMBRASSE PAS de André TECHINE
Co-écrit avec André TECHINE et Jacques NOLOT
1982 L’ÉTOILE DU NORD de Pierre GRANIER-DEFERRE
Co-écrit avec Jean AURENCHE
1982 LE GRAND FRÈRE de Francis GIROD
1981 LE CHOIX DES ARMES
Co-écrit avec Alain CORNEAU
1980 JE VOUS AIME de Claude BERRI
1979 FLIC OU VOYOU de Georges LAUTNER
D’après son roman « Inspecteur de la mer »                                                                        

Affiche du film de J.P. Mocky  » Vidange » en 1996

Auteur Télévision :                                                                                                                      

Série Télévisée
2003 MAIGRET (Episode) « LES SCUPULES DE MAIGRET » FRANCE 2
Co-écrit avec Pierre GRANIER-DEFERRE
2002 MAIGRET (Episode) « MAIGRET EN MEUBLE » de Laurent HEYNEMANN FRANCE 2
2001 MAIGRET (Episode) « MAIGRET À L’ÉCOLE »
2001 MAIGRET (Episode) « MAIGRET ET LES VIEILLARDS »
2000 MAIGRET (Episode) « MAIGRET ET LA FENÊTRE OUVERTE de Pierre GRANIER-DEFERRE
2000 « MAIGRET ET LE FOU DE ST MARGUERITE »
1988 SOS DISPARUS de Michel FAVART, Pierre BOUTRON
Maurice FRYDLAND, Daniel LOSSET
D’après les personnages et les romans de Michel GRISOLIA
6X50 Minutes
1988 IMOGÈNE (Episode) « IMOGÈNE, VOUS ÊTES IMPOSSIBLE » de François LETERRIER
Co-écrit avec Martin LAMOTTE
D’après le roman de Charles EXBRAYAT

Téléfilms
2003 POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE
1999 PREMIÈRES NEIGES
Tétra Média Films
1993 LA RÈGLE DU SILENCE de Marc RIVIERE
1988 650 CALORIES POUR MOURIR de Marc LOBET
D’après le roman de Michel GRISOLIA
1988 HISTOIRES D’OMBRES de Denys GRANIER-DEFERRE
Co-écrit avec Yves STRAVIDES
D’après le roman de Hervé JAOUEN
1987 LES SOEURS DU NORD de Joël SANTONI
D’après le roman de Michel GRISOLIA

Auteur Littérature
2000 L’HEURE D’HIVER Edit. Albin Michel
Roman noir
1999 LES JARDINS DU TIGRE Edit. Albin Michel
1999 JULIETTE GRÉCO
1997 L’APÔTRE DES INDES Edit. Bayard
1997 L’ÉTÉ ROUGE Edit. Hachette
Roman pour la jeunesse
1995 L’EXCELSIOR Edit. Flammarion
1995 LA PETITE AMIE DU CRIME Edit. du Masque Nouvelles
1994 DÉLIT MINEUR Edit. Jean-Claude LATTES
1994 LA MAISON MÈRE Edit. Editions du Masque
1994 LA PETITE AFRIQUE Edit. Balland (Réédition)
1993 LA JUSTICE DE L’ABBÉ MOISAN Edit. Jean-Claude Lattès
1992 LES SECONDS RÔLES Edit. Flammarion Nouvelles
1991 LE MYSTÈRE DE L’ABBÉ MOISAN Edit. Jean-Claude Lattès
1990 L’AMOUR NOIR Edit. Flammarion
1988 NOCTURNES EN MINEUR Edit. du Masque
1988 COUP DE FEU DANS LA NUIT Edit. Bayard Presse
Roman pour enfants
1987 LA PROMENADE DES ANGLAISES Edit. du Masque
1987 650 CALORIES POUR MOURIR Edit. du Masque
1987 QUESTION DE BRUIT OU DE MORT Edit. du Masque
1986 LA CHAISE BLANCHE Edit. Jean-Claude Lattès
Prix Roland Dorgelès
1986 LES SOEURS DU NORD Edit. du Masque
Grand Prix du roman d’Aventure
1986 LA MADONE NOIRE Edit. du Masque
1986 L’HOMME AUX YEUX TRISTES Edit. du Masque
1984 L’HOMME DEVANT LE SQUARE Edit. Jean-Claude Lattès
Prix littéraire Nouvelles
1983 LES GUETTEURS Edit. Jean-Claude Lattès
1983 LA PETITE AFRIQUE Edit. L’instant romanesque
1981 LE CHOIX DES ARMES Edit. Hachette
1980 HAUTE MER Edit. Jean-Claude Lattès
1978 BARBARIE COAST Edit. Jean-Claude Lattès
1977 INSPECTEUR DE LA MER Edit. Jean-Claude Lattès

Comme acteur : « Vivement dimanche ! » (François Truffaut, 1982) & « Le bon plaisir » (Francis Girod, 1983)

Né le 12 août 1948 à Nice, Michel Grisolia avait été critique de cinéma au Nouvel Observateur de 1975 à 1979, puis à L’Express depuis 1994. Il avait signé des articles pour la revue de la Fédération des ciné-clubs cinéma, La Nouvelle Revue française, Positif, Le Nouveau Cinémonde, Les Lettres françaises, Mystère Magazine et L’Evénement du jeudi.

Parolier de la chanteuse Marie-Paule Belle (à laquelle il avait consacré un livre chez Seghers, en collaboration avec Françoise Mallet-Joris), mais également de Régine, Fabienne Thibault et Demis Roussos, il avait adapté plusieurs « Maigret » pour la télévision, et cosigné les scénarios et dialogues de films de Claude Berri (Je vous aime), Pierre Granier-Deferre (L’Etoile du Nord, d’après Simenon, dont il était grand connaisseur), André Téchiné (J’embrasse pas), Régis Wargnier (Sang neuf), Fran-cis Girod (Le Grand Frère, Délit mineur, Passage à l’acte).

Romancier, Michel Grisolia avait lui-même adapté certains de ses titres : Le Choix des armes pour Alain Corneau, Les Soeurs du Nord pour Joël Santoni, ainsi que L’Homme aux yeux tristes, dont le personnage principal, la détective Hélène Franck, était devenue l’héroïne d’une série télévisée, SOS disparus. Son premier roman, L’Inspecteur de la mer (1977), était devenu Flic ou voyou devant la caméra de Georges Lautner, avec Jean-Paul Belmondo.

 FILMS D’AUTEUR ET NANARS

Styliste mordant et doté d’un humour narquois, ami fidèle et doté d’une vaste culture, féru de films d’auteur comme de nanars dont il savourait le second degré, Michel Grisolia, dit Grigri, avait publié une trentaine d’ouvrages, essentiellement policiers. Dès L’Inspecteur de la mer, situé dans sa ville natale, aux relents glauques, bientôt suivi par Barbarie Coast et par Haute Mer, ce représentant de la littérature populaire la plus noble imposait sa science de l’intrigue venimeuse, ses dons d’observation caustique, son goût pour les cadavres exquis.

« Pas loin d’Eugène Sue, tout près de Gustave Lerouge », écrivait Pierre Ajame en 1977, Michel Grisolia arrachait les fleurs d’un mal nommé fric, corruption. Les noms de James Hadley Chase ou de John Updike étaient cités dans les comptes rendus de ses divertissements voués au crime et au mystère. Georges Conchon honora en son temps le talent de ce malicieux misanthrope qui savait être à la fois « un raconteur pervers d’histoires » et un « écrivain ».