A l’heure où la ville de Bordeaux est candidate à grands bruits pour être désignée par un jury pour devenir la capitale européenne de la culture, on peut être chagriné de voir que le cinéma Jean Vigo n’a pas réouvert ses portes depuis fin juillet. Ce cinéma se trouvant dans une petite rue, en face d’un centre commercial des quinconces, fait pourtant le régal des cinéphiles, de par sa programmation, ses cycles, ses manifestations – « Cinésites », des films en plein air sur la France entière -. La raison de l’absence de la rituelle réouverture est évoquée dans le journal « Sud-Ouest » du 29 septembre dernier par Christophe Loubes, qui précise qu’il ne devrait pas « rouvrir jusqu’à nouvel ordre » : « …Dans un communiqué publié hier, l’équipe du cinéma d’art et d’essai bordelais se dit « contrainte de prolonger (sa) fermeture estivale » dans l’attente d’une réponse de la mairie sur le montant d’une dotation qu’elle recevait chaque année. Cette aide, versée en plus d’une subvention annuelle de 250 000 euros, permet au Jean Vigo de payer le loger du Trianon, occupé depuis les années 70, les factures de gaz, l’électricité et les salaires des employés. Dominique Ducassou, adjoint à la culture, assure qu’elle sera versée en 2008. Or, au cinéma, on dit n’avoir reçu aucun courrier à ce sujet. « Ridiculement faible ». Dominique Ducassou est en revanche plus réservé sur le soutien municipal dans les années qui viennent : « Le Jean Vigo n’est plus seul à proposer des films d’art et essai. L’Utopia, le Mégarama ou des cinémas de communes périphériques ont provoqué une dispersion du public. Du coup sa fréquentation est devenue ridiculement faible. D’autre part, la donne a changé depuis qu’Alain Marty n’est plus directeur et nous voulons maintenant connaître le projet du centre Jean-Vigo pour l’avenir avant de nous engager. N’oublions pas qu’il s’agit d’une société de droit privée… ». À l’activité comparable, pourquoi soutenir un cinéma plus que les autres ? – à titre de comparaison, l’aide que perçoit l’Utopia avoisine les 3000 euros pour cinq ans -. C’est la question que soulève Dominique Ducassou. L’élu maintient toutefois le partenariat engagé pour le futur festival Cinéma-Science (…) ou les cinésites. Cette opération se poursuit d’ailleurs en septembre avec cinq dates décentralisées. Reste à savoir si, comme on commence à le chuchoter, Alain Marty cherche à passer en force à quatre jours de la venue de la délégation pour l’attribution du titre de capitale européenne de la culture. Celui qui est toujours président de l’association qui gère le Jean-Vigo était injoignable hier et n’a pas pu répondre notamment à cette question ». S’il est difficile au final de se faire une opinion, il est dommage que ce cinéma ne perdure pas dans le paysage culturel bordelais, sa programmation complétant des sites comme l’Utopia et l’UGC – à la programmation pointue -, il avait programmé par exemple le dernier film de Jacques Doillon -. Pour avoir un attachement sentimental dans ce cinéma pour des raisons personnelles – avec la vision de West Side Story avec celle qui occupe mes pensées -, et pour avoir vu quelques films souvent mal distribués ou quelques classiques, je ne peux que déplorer une situation inquiétante à surveiller donc, un cinéma de qualité qui ferme est toujours un drame. Ce cinéma a un site officiel à visiter ici.
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