Annonce de la mort de Shelley Winters à l’âge de 85 ans. Elle avait débuté à Broadway en 1941, si elle ne répondait pas aux canons de beauté de l’époque, elle était d’une incroyable sensualité, la petite histoire a retenue nombre de ses amants comme Marlon Brando, elle était divorcée de Vittorio Gassman et Anthony Franciosa. La première image qui vient à notre esprit c’est la mère de famille qui consent à être sacrifiée par un pasteur fou joué par l’admirable Robert Mitchum dans « The night of hunter » / « La nuit du chasseur » (Charles Laughton, 1955). On se souvient d’elle en jeune ouvrière séduite et abandonnée par Montgomery Clift « A place in the sun » / « Une place au soleil » (Georges Stevens, 1951), une starlette un peu cruche mais attachante (« The big knife » / « Le grand couteau », Robert Aldrich, 1955), la mère d’Anne Franck (« The diary of Anne Franck » / « Le journal d’Anne Franck », George Stevens, 1959), pour lequel elle obtient l’oscar du meilleur second rôle, la mère de « Lolita » (Stanley Kubrick, 1962), une  mère indigne d’une fille aveugle (« A patch of blue » / « Un coin de ciel de bleu », Guy Green, 1965), aux côtés de Sidney Poitier, où elle obtient un second oscar du meilleur second rôle, impitoyable « Ma Barker » dans « Bloody mama » (Roger Corman, 1970), aux côtés de Robert de Niro alors débutant qui joue son fils, une des victime désignée d’un film catastrophe (« The Poseidon adventure » / « L’aventure du Poséidon » (Ronald Neame, 1972), la concierge revêche du « Locataire » (Roman Polanski, 1975), l’épouse d’Alberto Sordi, dont le fils est abattu par des truands (« Un borghese piccolo piccolo » / « Un bourgeois tout petit petit », Mario Monicelli, 1977), pour ne citer que quelques titres dans sa riche carrière. Un pincement au coeur particulier pour les cinéphiles, ce jour à l’annonce de sa mort.