Robert Dhéry & Colette Brosset
Les mouettes ne gueuleront plus… Annonce de la mort de Colette Brosset, à l’âge de 85 ans. Sa gouaille participait à un grand talent novateur dans la comédie française pour des films cultes, réalisé par son mari Robert Dhéry, décédé en 2004. Ce dernier ne me semble pas avoir la place qu’il mérite dans le panthéon des auteurs du cinéma français, mais ses films restent chers à nos coeurs. C’était un grand metteur en scéne, il suffit de comparer ses films avec la captation d' »Ah! Les belles bacchantes » par Jean Loubignac. Sa bande de comédiens autour de son couple, Christian Duvaleix, Robert Rollis ou Louis de Funès faisait merveilles. Dhéry lui-même jouait des personnages lunaires comme celui du supporter, tenu de rester muet par un dentiste dans un Londres hostile, ou le nouveau propriétaire de « La belle américaine », des rôles souvent lunaires. Colette Brosset incarnait la raison, avec un petit côté frondeur, il fallait la voir essayer de suivre, avec dynamisme, les chamailleries du tandem Dhéry-De Funès dans « Le petit baigneur ». Si comme comédien, Robert Dhéry était poignant dans « Malville » et « La passion Béatrice » dans le registre de l’émotion, Colette Brosset n’aura pas eu la chance d’avoir des rôles à sa mesure en dehors des films de son mari, mais on la retrouvait dans « La grande vadrouille » ou elle trouvait des uniformes allemands et des chiens pour les donner au tandem Bourvil-de Funès. Elle avait en effet un talent complet et un charme proche d’une Sophie Desmarets. Elle excellait pourtant dans tous les domaines, la danse – elle avait réalisé la chorégraphie des serveurs dans « Le grand restaurant » (Jacques Besnard, 1966), le théâtre, la radio et le cinéma. Certaines filmographies me semble la créditer à tort pour le film de René Clément « Paris brûle-t’il ? » (1965).
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