Vu hier proposé par l’UGC Cité-Ciné Bordeaux, un mois avant sa sortie « Ma vie en l’air » premier long métrage de Rémi Bezançon. Ca commence une comédie un peu mode, post-« Amélie », on se met à redouter un nouveau « Jeux d’enfants » – film de Yann Samuell avec déjà Marion Cotillard -. Le film n’est pas d’une originalité folle, reprennant l’idée de départ d' »En chair et en os » de Pedro Almodóvar, l’autobus étant troqué contre l’avion, mais on finit par s’y intéresser et rire, surtout quand il y a une habituée au rire contagieux et communicatif – ça aide pas mal – et la chanson de Serge Gainsbourg « Ford Mustang » est très ciné génique.

Vincent Elbaz dans un personnage assez sensible, sorte de grand enfant triste est très présent, Marion Cotillard a beaucoup de charme et Gilles Lellouche – co-réalisateur de « Narco » et du court rigolo « Pourquoi… passkeu » dans un personnage assez stéréotypé de copain envahissant – mais toujours prêt à rendre service – arrive à lui glisser une drôlerie et voler aux autres pas mal de scènes.  Le cinéaste aurait pu s’adjoindre un co-scénariste, mais au final on passe un bon moment. S’il y a des défauts, de grands sous-utilisés – Maurice Chevit, dans un rôle subliminal de prêtre, déranger un si grand acteur pour si peu…, le couple improbable Marie Rivière, Gérard Loussine-. Mais il y a de bonnes idées « la boîte noire est orange… « , le personnage d’Eddy « La tchache » joué par Vincent Winterhalter, et une écriture teintée d’un certain spleen. Il y a des acteurs attachants, Didier Bezace, passant du suffisant, du grotesque au touchant – grand moment d’acteur quand il évoque sa mère -, Elsa Kikoïne – fille de Gérard – est bien, Philippe Nahon, Cécile Cassel et Tom Novembre arrivent à se dépatouiller de rôles convenus. En prime François Levantal – décidément irréprochable – arrive même à nous faire une scène d’anthologie, avec le personnage le plus redoutable à avoir comme voisin dans un avion quand on est phobique du lieu – idée assez rallongée sur le personnage de Vincent Elbaz -. Au final c’est un film prometteur et sincère.