« Once more time » est la suite de 1970 inédite chez nous de « Salt and Pepper » – film de Richard Donner, sorti en 1968 -. Le film met en scène une partie du « Rat Pack », Peter Lawford et Sammy Davis Jr., en propriétaire d’un night club exilé en Angleterre, et qui ont des ennuis avec les règlements locaux. Chris Pepper a un frère aîné qui est un Lord anglais, qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau – Peter Lawford -, ce dernier daigne l’aider ainsi que son associé Charlie Salt – Sammy Davis Jr. -, à la condition qu’il retourne aux Etats Unis. Suit une histoire abracadabrante où Pepper prend la place de son frère assassiné, sans le dire à son ami Charlie, idée à la Pirandello « feu Mathias Pascal », il peut voir ainsi l’estime que lui garde son ami. L’intérêt majeur de ce film est la présence de Jerry Lewis à la réalisation, qui a pris au pied levé la relève d’un metteur en scène qui venait de se désister, il ne joue d’ailleurs pas dans ce film. Mais il y a une sorte de mimétisme avec le personnage de Charlie., vraiment hilarant, présentant un corps comique avec une voix de crooner, il faut le voir, ivre, traverser une rue en réglant un ballet de freinage de voitures. Bizarrement le courant ne semble pas trop fonctionner entre deux comédiens, pourtant amis dans la vie, Sammy Davis Jr. tirant largement la vedette sur lui face à un Peter Lawford lymphatique et peu inspiré.
Peter Lawford, Sammy Davis Jr. & Jerry Lewis, cinéaste
On peut s’amuser à voir le décalage entre les deux américains et les acteurs anglais – quelques figures familières, dont Dudley Sutton acteur fétiche de Ken Russel, en tueur abruti qui répète tout ce qu’on lui dit. Le scénario n’est pas formidable, il y a même une des séquences les plus drôles du film – le vieux valet qui met des heures à servir -, qui est une idée reprise d’un film de Blake Edwards (« La panthère rose », où le personnage était une vieille servante tremblante. Reste que Jerry Lewis amène son talent indéniable de réalisateur, sa manière d’utiliser les décors, à l’image de la porte démesurée d’un château médiéval, dont le salon est décoré selon le clinquant des années 60. Reste quelques réjouissances comme les « caméos » de Christopher Lee et Peter Cushing, échappés d’un film de la Hammer qui invitent Charlie dans une crypte à de sombres desseins. Il y a de bonnes idées comme le tandem Pepper & Salt qui vont garer directement leur voiture à la fourrière. Une curiosité à découvrir, servie par le formidable abattage de l’irrésistible Sammy Davis Jr., et pour voir comment Lewis cinéaste tente d’apporter quelques touches personnelles à une commande.