Attention, nanar d’anthologie en ce moment sur CinéExtrême, le film sorti sous le titre de « Y a-t-il un pirate sur l’antenne ? » en juillet 1983, est diffusé ici sous le titre de « Superflic se déchaîne » et a connu en plus une diffusion DVD EN 2004 ! Le superflic c’est Paul Préboist, qui se nomme Harry Kossek, si vous aimez le charme suranné de l’humour de l’Almanach Vermot, vous allez vous régaler. L’autre inspecteur Harry arrive en fait à la 38ème minute du film, sinistre arnaque pour les amateurs de l’acteur !
Le film narre les exploits de six jeunes zigotos – dont on ne connaît désormais qu’Éric Métayer, la belle Caroline Berg et Charlotte Kady, coiffée – mode des années 80 oblige -, comme Elsa Lanchester dans « La fiancée de Frankenstein ». L’essor des radios libres, a donné « l’idée » au réalisateur Jean-Claude Roy de faire un piratage mais version TV. Il auteur d’un honnête polar « L’insolent » avec Henry Silva, et cinéaste de films pornos sous le nom de Patrick Aubin.
Mais on est loin évidemment de « La grande lessive ! » de Jean-Pierre Mocky, la dénonciation de la télé est molle, elle est symbolisée par Jean-Claude Arnaud, qui redoute d’avoir une idée et ne pense qu’à trousser ses secrétaires. Six jeunes donc créé une télépirate « Canal Soleil », histoire d’amener un peu de subversion. Subversion, tu parles ! ils déclenchent des explosions en mangeant du Crunch – comme la pub d’alors -, font des numéros musicaux lamentablement longs et ridicules, nargue la police qui sont des crétins finis.
Tout est niais, Paul Préboist renouvelle son imitation du mérou – numéro déjà rodé sur « Mon curé chez les nudistes » -, se fait violer par Yvonne Clech dans un placard, sous l’oeil de Marie-Pierre Casey en femme de ménage qui singe la pub Plizz, démonte la voiture de son chef, etc… Il est flanqué de flics encore plus débiles, mais composés de bon seconds rôles, Guy Grosso le plus crétin, Bernard Musson le plus énervé, Patrice Dozier le plus niais, Guy Piérauld qui nous régale de sa voix caractéristique et Jean-Paul Farré dans son numéro d’halluciné habituel. Le chef c’est Roger Carel, qui fait ce qu’il peut à s’énerver tout le temps, on finit par redouter que son coeur finisse par lâcher.
Tout ce petit monde en roue libre, est désopilant alors que les jeunes font preuve d’une niaiserie absolue. En prime il y a Claude Véga qui imite Delphine Seyrig, Michel Serrault, Barbara et Alice Sapritch, c’est assez curieux – un petit malin a rajouté par erreur Alice Sapritch dans le rôle de Barbara sur la fiche IMDB, pourtant presque complète, je n’ai pas eu trop de noms à rajouter. Il y a beaucoup de seconds rôles amusants, Gérard Caillaud en ministre avec une perruque rose, Michel Crémadès en vigile haricot vert, Roger Trapp en aubergiste survolté, Max Montavon – qui pour une fois ne fait pas la folle de service – qui en pesant les scénarios déguisé en épicier détermine si il est bon ou nom, Jacques Préboist, frère de l’autre en ministre de l’intérieur – ce qui dénote une certaine imagination du casting -, Jean-Paul Lilienfeld débutant et Gérard Croce en candidats de jeu débile. Bref c’est cornichon au possible, donc à voir par pur sadisme de voir tout ce beau monde toucher le fond. Amis du nanar, c’est une pépite !