C’est un pied de nez salutaire et potache à l’Amérique bien pensante, qui se scandalise à la vue d’un sein – celle qui se scandalise à la vue du sein de Janet Jackson, lors du superbowl, ou la récente censure des dessins animés de Tex Avery par Warner, voir le site de Martin Winckler -. Ses interprètes s’en donne à cœur joie, telle Tracey Ullman (« Escrocs mais pas trop », ou Chris Isaak continue à dégommer son image de crooner, le jackassien Johnny Knoxville est hilarant en messie du sexe, et on retrouve Patty Hearst, habituée des films de John Waters et connue pour son enlèvement. Le film commence comme dans « Frissons » de David Cronenberg, un souffle pervers semble atteindre Baltimore – ville de naissance du cinéaste -, y compris chez les végétaux et les écureuils, suit un salutaire et revigorant jeu de massacre, cartoon jubilatoire, avec la satisfaction de voir que le cinéaste n’a rien perdu de sa virulence, depuis ses premières provocations avec le célèbre Divine. Le film fourmille de trouvailles – la maison de retraite, la guest-star de la scène de l’avion -, transcendant le mauvais goût, même s’il n’évite pas les répétitions.

Tracey Ullman & Chris Isaak, où comment consolider son couple…

La sévérité de la critique me semble excessive pour ce film qui peut être une ôde à la liberté. Le ton est proche de celui d’un cartoon, est on est loin des habituelles comédies adolescentes scatophiles. C’est un film à rapprocher avec le récent « Team America », réjouissant jeu de massacre, en plus d’une réussite formelle en hommage des « Thunterbirds ». Personne n’est épargné, et le film brille par son inventivité constante, tout en osant le mauvais goût et le dénigrement de nos icônes hollywoodienne (Alec Baldwin en parrain du Film Actor Guild ((F.A.G. !), ou Susan Sarandon, en actrice dont le talent décline, ce qui n’est évidemment pas le cas). En plus un film qui nous venge de Michael Bay et de son « Pearl Harbour » ne peut qu’avoir notre estime. L’Amérique puritaine sous l’ère Bush, permet ce type de film, soupape autorisée, mais la France reste plus frileuse avec nos conformismes.