Dans le cadre de comment recycler vos eaux usées, voici « Dark water » ze remake. Pour peu que comme moi vous ayez aimé l’original, qu’est ce qu’il vous reste à faire ici sinon d’improbables aller-retour entre les deux œuvres, entre un film prenant et angoissant et qui doit figurer comme brouillon dans l’esprit de l’arrogance américaine du recyclage perpétuel et cette aimable oeuvrette. C’est finalement comme le remake de « Psycho » par Gus Van Sandt face au chef d’œuvre d’Hitchcock, c’est la même mouvance, ce qui fonctionne parfaitement dans le premier, ne fonctionne pas du tout et encore là il y a une volonté délibérée de s’éloigner de l’œuvre originale, et de rajouter un ancrage sociologique lourdaud, un pathos assez bienvenu finalement dans le désarroi pour une mère fraîchement divorcée de trouver un emploi, même inintéressant pour peu que l’on propose une couverture médicale pour sa fille. Walter Salles est un bon cinéaste, il a regard assez critique vis à vis de la société américaine, et fait ce qu’il peut avec ce scénario en surcharge signé Rafael Yglesias qui en rajouts en personnages multiples – Pete Postlethwaite, en gardien le genre qui rit quand on se brûle, John C. Reilly en gérant d’immeuble roublard, Tim Roth en avocat survolté dont son bureau est sa voiture… -.
Le cinéaste a la « carte » avec « Carnets de voyage » et « Central do Brasil », succombe aux sirènes hollywoodiennes, et fait ce qu’il peut sans bénéficier du final cut, il film formidablement Roosevelt Island, arrive à créer une émotion, mais côté effroi vous repasserez. On peut sauver Jennifer Connely, que l’on a vu grandir et rayonner désormais, on ne résiste pas à son charme, on la trouve bonne comédienne, on pense retrouver un trouble adolescent type ver amoureux d’une étoile, on se dit que son regard peut vous sortir de l’ennui et on sombre avec ce film, en se remémorant l’angoisse apprivoisée du film admirable d’Hideo Nakata. On a envie de dire un jour comme Jacques Renard dans la maman et la putain comparant Zarah Leander à Marlene Dietrich, que toutes les copies sont nécessairement supérieures à l’original. Le jour où ça vous arrive prière de me réveiller, je sombre. Souhaitons à Walter Salles de se montrer plus original la prochaine fois, avant de perdre tout crédit.
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