Elvis Sandow – Gael Garcia Bernal, qui ne cesse de nous surprendre -, dont le prénom évoque évidemment « Le King », après avoir effectué son service dans la Navy, par avec son arme dans une petite ville puritaine du Texas, nommée Chorpus Christi !, trouver son véritable géniteur, un certain David Sander – William Hurt, en très grande forme ces derniers temps -, qui a abandonné sa mère. Ce dernier est devenu prédicateur respecté, faisant son prêche à l’Américaine, a épousé une très belle femme, et a deux enfants une adolescente réservée et un fils qui reprend les idées de son père, en essayant de faire valoir en vain, ses croyances contre les théories officielles de Darwin, dans son école. Le premier contact entre Elvis et son père, ne fait que provoquer l’animosité de ce dernier, réveillant une ancienne vie, peu recommandable, et en contradiction totale avec son nouveau rôle. Qu’importe, Elvis persiste, s’installe, et élabore volontairement ou non une stratégie pour ce faire accepter.
Gael Garcia Bernal
Ce film, pas aimable, corrosif et à contre-courant avec le cinéma américain actuel, a une sorte de logique implacable et assez salutaire. Le Texas, et les allusions bibliques -Le retour de l’enfant prodigue – ne sont pas le fait du hasard, pour son premier film de fiction, James Marsh semble se délecter de bousculer l’hypocrisie générale d’une petite ville tranquille des États Unis, en étudie les codes pour mieux les détruire. Refusant d’éclairer certaines zones d’ombres, le film compte sur le charisme de Gael Garcia Bernal, dans un personnage à la fois bafoué et monstre froid. Par son ambiance torve et sans apitoiements moralisateurs, le réalisateur décortique les mécanismes du certain fanatisme, instrumentalisé, mis en spectacle, et soucieux des apparences et l’aliénation par la foi, par l’armée – l’arme est une compagne ritualisée pour Elvis -. Le film refuse l’utilisation d’un suspense artificiel, mais nous laisse assez amer face à la situation. Un film inconfortable et très maîtrisé, à la fois détaché et sans complaisances. L’atmosphère, proche d’un David Lynch, trouble est remarquablement réussite par sa musique, sa lumière et son interprétation – mention spéciale à la jeune Pell James -.