John Phillip Law dans une photo de studio pour la Columbia en 1971

Annonce de la mort de John Phillip Law, à l’âge de 70 ans des suites d’un cancer. Ce fils d’un shérif et de l’actrice, Phyllis Sallee, étudie auprès d’Elia Kazan au début des années 60, et très vite sa haute stature et sa blondeur sont utilisées au cinéma, il est un russe membre de l’équipage d’un sous-marin dans la comédie « Les russes arrivent… ». C’est grâce à l’Europe qu’il connaîtra une consécration dans des films de séries et adaptations de bande-dessinées. Il évite le ridicule par son charisme – ce qui n’est pas une mince performance – dès son apparition emplumée en  ange aveugle dans l’étonnant « Barbarella », devenu culte par nostalgie de par son décorum très « sixties ». Il est choisi par Vadim, sur les conseils de Jane Fonda, qui jouait sa cousine dans « Que vienne la nuit », en lutte contre le Klu Klux Klan. Il est aussi un tireur vengeur initié par Lee Van Cleef qui participa à l’assassinat de son père, dans un des meilleurs westerns européens dans « La mort était au rendez-vous ». Sa prestation assez expressionniste dans « Diabolik » pour Mario Bava, tiré d’une B.D. culte des soeurs Giussani, participe au résultat jouissif de l’ensemble. Il est idéal pour camper un gentleman cambrioleur, et le couple qu’il forme avec Marisa Mell fonctionne parfaitement, quand ils font tourner en « bourrique » un officier de police joué Michel Piccoli.  Il tourne en 1967 dans « Le Sergent » avec Rod Steiger et Ludmila Mikaël, sujet jugé plus sérieux, traitant de l’homosexualité à l’armée, mais Guy Allombert est sévère sur son jeu dans « La saison cinématographique 1969 » : « …John Phillip Law, fade, sans éclat, sans volonté ne soutient pas la comparaison [en comparaison du jeu de Rod Steiger qui joue Callan] et ne justifie jamais qu’un homme comme Callan l’ai remarqué ». Pour Roger Corman, il est un baron, pilote allemand obstiné de la première guerre mondiale dans « Le baron rouge » (1971). En 1973, en compagnie de la belle Caroline Munro, il est « Sinbad » dans « Le voyage fantastique de Sinbad », film qui bénéficie du grand talent de Ray Harryhaussen, maître des effets spéciaux. Jean-Marie Sabatier n’est pas tendre non plus dans la « Saison cinématographique 1976 » : « …John Phillip Law donne une interprétation bien pâle de l’intrépide capitaine Sinbad ». En 1975, il retrouvera un autre personnage adapté d’une B.D., « Docteur Justice », d’Ollivier et Marcello, réalisé par le vétéran Christian-Jaque, où il arrive à animer un film assez terne en médecin justicier spécialiste en arts-martiaux. Suivent dans les années 80, de nombreuses incursions dans des films de séries B., voire Z. Vient le temps des hommages – il est l’invité de « L’étrange festival » en 2003 -, Roman Coppola l’utilise comme citation du « Barbarella » de Vadim dans « C.Q ». Il figure même dans un court-métrage expérimental français – impossible d’en trouver le titre pour l’instant, si quelqu’un pouvait m’aider…-, variantes autour des scènes de voitures du « Diabolik », en hommage à Mario Bava. Il méritait vraiment mieux que certaines critiques acerbes à son sujet, ces films étant souvent cultes. A lire son portrait dans l’indispensable « Nanarland » .

avec Marisa Mell dans « Danger Diabolik », provenant de son site officiel

Filmographie : 1950  The magnificent yankee (John Sturges) – 1951  Show Boat (George Sidney) – 1961  Smog (Franco Rossi) – 1963  Alta infidelità (Haute infidélité) [Sketch : « Scandaloso »] (Franco Rossi) – 1964  Tre notti d’amore [sketch : « Fatebenefratelli »] (Luigi Comencini) – 1966  The Russians are coming, the Russians are coming (Les russes arrivent) (Norman Jewison) – Hurry Sundown (Que vienne la nuit) (Otto Preminger) – 1967  L’harem (Le harem) (Marco Ferreri) – Da uomo a uomo (La mort était au rendez-vous) (Giulio Petroni) – Barbarella (Roger Vadim) – Diabolik / Danger : Diabolik (Danger Diabolik) (Mario Bava) – 1968  Skidoo (Otto Preminger) – The sergeant (Le sergent) (John Flynn) – 1969  Certo, certissimo, anzi… probabile (Marcello Fondato) – 1970  The Hawaiians / Master of the island (Le maître des îles) (Tom Gries) – 1971  The last movie (Id) (Dennis Hopper) – Strogoff (Michel Strogoff) (Eriprando Visconti) – Von Richthofen and Brown / The Red Baron (La baron rouge) (Roger Corman) – The love machine (Id) (Jack Haley jr.) – 1973  Polvere di stelle (Titre TV : Poussière d’étoiles) (Alberto Sordi) – The golden voyage of Sinbab (Le voyage fantastique de Sinbab) (Gordon Hessler) – Open Season / Los Cazadores (Vidéo : La chasse sanglante) (Peter Collinson) – 1975  The spiral staircase (La nuit de la peur) (Peter Collinson) – Docteur Justice (Christian-Jaque) – 1976  Tigers don’t cry (Un risque à courir) (Peter Collinson) – The Cassandra crossing (Le pont de Cassandra) (George Pan Cosmatos) –Tu dios y mi infierno / Your God my hell (Rafael Romero Marchent) – 1977  L’occhio dietro la parete (Vidéo : Voyeur pervers) (Giuliano Petrelli) – 1978  Der schimmelreider (Aldred Weidenmann) – 1979  Un’ombra nell’ombra (Vidéo : Les vierges damnées) (Pier Carpi) – 1979  The Z men (Attack force Z) (Tim Burstall & Jing Ao Hsing) –  1981  Tarzan the ape man (Tarzan l’homme singe) (John Derek) – 1982  Tin man (John G. Thomas) – 1984  American commandos / Hitman (Le commando du triangle d’or) (Bobby A. Suarez) – L.A. Bad / Rainy day friends (Vidéo : Rémission pour un voyou) (Gary Kent) – 1985  Night train of terror (Vidéo : Train express pour l’enfer) (John Carr, Philip Marshak, Tom McGowan, Gregg C. Tallas & Jay Schlossberg-Cohen) – 1986  Moon in scorpio (Gary Graver) – Johann Strauss – Der könig ohne krone (Johann Strauss, le roi sans couronne) (Franz Antel) – 1987  Stricker (Enzo G. Castellari) – Colpo di stato (Fabrizio De Angelis) – Space mutiny (David Winters & Neal Sundstrom) – Blood Delirium / Delirio di sangue (Sergio Bergonzelli) – 1988  Thunder III (Fabrizio de Angelis) – A case of honor (Vidéo : American heroes 1) (Eddie Romero) – Nerds of a feather (Gary Graver) – 1989  Cold heat (Ulli Lommel) – Alienator (Fred Olen Ray) – 1990  The guest / L’ospite (Alberto Marras) – 1991  Il giorno del porco (Sergio Pacelli) – 1992  Marilyn alive and behind bars (John Carr) – Shining blood (Stash Klossowski) – 1993  Angel eyes (Gary Graver) – 1994  Brennendes herz (Peter Patzak) – 1996  Hindsight (John T. Bone) – 1998  Bad guys (Bryan Genesse) – Wanted (Harald Sicheritz) – 1999  Vic / Final act (Sage Stallone) – 2000  Citizens of perpretual indulgence (Alex Monty Canawati) – CQ (Id) (Roman Coppola) – 2002  Curse of the forty-niner (John Carl Buechler) –  2004  I tre volti del terrore (Sergio Stivaletti) – L’apocalisse delle scimmie (Romano Scavolini) – 2005  Chinaman’s chance (Aki Aleong) – 2006  Ray of sunshine (Norbert Meisel). Télévision (notamment) : 1977  Love boat – 1978  The devil’s bed (Helmut Pfandler) – 1979  The best place to be (David Miller) – 1984  La signora in giallo – Danger : Keine zeit zum sterben / No time to die (Vidéo : La forêt explosive) (Helmut Ashley) – 1985  Una grande storia d’amore (Duccio Tessari) – 1989  Quatro piccole donne (Gianfranco Albano) – 1990  Le Gorille : Le Gorille sans cravate (Peter Patzak) – 1994  Intrighi internazionali (Fernando Cicero) – 1996  My ghost dog / My magic dog (John Putch) – 1999  Working with dinosaurs (Louis Heaton, documentaire).   

Bibliographie : « Attori stranieri del nostro cinema » d’Enrico Lancia & Fabio Melelli (Gremese editore, 2006), « Quinlan’s film stars » de David Quinlan (Bastford, 2000).