En lisant l’un de mes blogs préférés, celui du docteur Orloff, je tombe sur ce questionnaire foncièrement original, je m’empresse d’y répondre en prenant pour bases les addendas formidables de 365 jours ouvrables, dans son excellent blog que je découvre. Histoire de briser le silence de ce fichu blog ces derniers temps… Promis, je ferai une note sur « Na ! » de Jacques Martin…

Plaisirs inavouables : Évidemment les nanars, la découverte de certains DVD de René Château, comme « C’est arrivé à 36 chandelles » ou « Les Duraton », et quelques parangons de la comédie franchouillarde genre Philippe Clair, les films de la Hammer heureusement reconsidérés désormais…

« EST CLASSIQUE CE QUI FAIT AUTORITE » (Paul Valéry)

Classiques ennuyeux : « Mort à Venise » – je sais, j’ai honte, mais il faudrait le revoir, et en salles plutôt qu’à la télévision –, 

Classiques de l’ennui, mais films adorés car dégageant une émotion tout à fait inattendue : « L’éternité et un jour » (Theodoros Angelopoulos), ce titre est d’ailleurs parfaitement adapté à ma vision du film en passant…

Classiques vus il y a tellement longtemps qu’on s’en souvient vraiment très mal : « La chevauchée fantastique » (John Ford).

PASSER A COTE

Vus trop jeune pour comprendre : « Le désert rouge » (Michelangelo Antonioni).

Vus en morceaux, et donc jamais d’une traite : « L’amour fou » de Jacques Rivette, c’est mieux que rien …

Vu à moitié : « Dans ma peau » (Marina de Van), tellement déstabilisé que je ne l’ai pas terminé, vu sur le câble.

« QUOI ! TU L’AS PAS VU ! »

Classiques jamais vus : « La maison du bonheur » (Robert Wise),

Film arty jamais vu : « Traité de bave et d’éternité » (Isidore Isou) –

Pas vu alors que le DVD est sur nos étagères depuis trois ans : « A l’ouest des rails », les films de Chantal Akerman des années 70, « La condition de l’homme » (Masaki Kobayashi).

Pas vu alors que tout le monde l’a vu : « Mission impossible » (version De Palma) –

Films Moby Dick (on rêve de le voir depuis des années et impossible à attraper avec les yeux : Les films de Pierre Etaix…

Pas vu un seul de leurs films :  Jacques Baratier, Elem Klimow.

Vu qu’un seul de leurs films :  Emile Couzinet (« Le don d’Adèle »).

Vu tous leurs films sauf un :  Jean-Pierre Mocky (« Le deal » « Le bénévole »), Philippe Clair (« Rodriguez au pays des Merguez »)…

Vu tous leurs films : Alain Resnais, Maurice Pialat, François Truffaut, David Lynch…

BIENVENUE DANS L’AGE INGRAT

Tout le monde les as vus entre 11 et 16 ans, sauf moi et toujours pas rattrapé depuis : « THX1138 » (Georges Lucas), « Jonathan Livingstone, le goéland » (Hall Bartlett).

Film que j’aurais adoré à l’adolescence mais vu (et apprécié) beaucoup plus tard : « Persona » (Ingmar Bergman)

Films qui m’ont fait entrer en cinéphilie : « Le charme discret de la bourgeoisie » – méchante baffe vue à la télé en 1981, et le souvenir amusé d’en avoir parlé avec des camarades à l’école. On ose imaginer ce type de film diffusé à 20h50 en dehors d’Arte, et encore…, « La nuit du chasseur ». J’en profite pour rendre hommage aux Patrick Brion, Frédéric Mitterrand, Michel Boujut, Claude Ventura, Anne Andreu, Claude-Jean Philippe, sans qui je ne serais pas cinéphile, passeurs télévisuels émérites dans une autre vie, quand la télé était un peu plus inventive.

Adorés à l’adolescence puis abandonnés : Les films de Brian de Palma (« Pulsions », « Blow out »).

Adorés à l’adolescence et auxquels on reste tout de même fidèles, malgré leurs coups de vieux manifeste et leurs poses évidentes : Mauvais sang (Léos Carax) –

Trop fashion à l’adolescence, et qui malgré mes craintes lors de leur revoyure récente, tiennent encore sacrément le coup : « Breakfast club » (John Hugues).

DES GOUTS ET DES COULEURS

Chefs d’oeuvres méconnus : « Mollenard » de Robert Siodmak, « Toni » de Jean Renoir, « Wanda » de Barbara Loden, « L’année des 13 lunes » (Rainer Werner Fassbinder).

Navets géniaux :  : « Les gorilles  » de Jean Girault – phléthore d’acteurs formidables -, « Oh, que mambo » de John Berry – film hallucinant, il faut voir Dario Moreno, transformé en « fée du logis » et  marié à la sublime Magali Noël, « Le défroqué » ahurissant film de Léo Joannon avec un Pierre Fresnay au sommet de son cabotinage. 

Films détestables : « Apocalypto » (Mel Gibson), « L’expérience interdite » (Joel Schumacher) – « private joke » -, « Le vieux fusil « (Robert Enrico), comme Pierrot/Orloff – j’ai toujours eu du mal avec les films prônant l’autodéfense -.

FAD (film anti-détestable) loin d’être fade : « A ma soeur » (Catherine Breillat) – « Sombre » (Philippe Grandrieux)

SEUL CONTRE TOUS

Tout le monde l’adore sauf moi : « Le projet Blair Witch », pour moi plus un canular qu’un film, je ne comprends pas comment on puisse avoir une montée d’adrénaline avec cette vaste fumisterie .

Doit être le seul à l’adorer : « I want to go home » (Alain Resnais- « Fédora » (Billy Wilder).

Tout le monde y pleure sauf moi, cœur de pierre : La fille de Ryan (David Lean), Sur la roude de Madison (Clint Eastwood) – honte sur moi –


HUMEURS ET EMOTIONS

Pleurer à chaque fois : L’incompris (Luigi Comencini) – Mar adentro (Alejandro Amenabar), mais je dois confesser un petit handicap, impossible de pleurer devant un écran en général.

Mourir de rire à chaque fois : « The party » de Blake Edwards », comme tout le monde, les films des frères Marx, « Les Monty Pythons », les « screwball comedy » en général, des années 40-50, « No sex last night », sommet du ridicule signée de la très surestimée Sophie Calle, Arielle Dombasle comparant les vaches à des animaux préhistoriques dans « L’arbre, le maire et la médiathéque » (Éric Rohmer).

Etre émoustillé à chaque fois : Les films où l’on retrouve Claudia Cardinale, de « Sandra » aux… « Pétroleuses ». Pour le reste voir ici.

ON NE S’EN LASSE PAS

Débuts dont je ne me lasse pas : « Buffet froid » (Bertrand Blier), « Le bal des vampires » (Roman Polanski).

Fins dont je ne me lasse pas : « Johnny s’en va t’en guerre » (Dalton Trumbo).

Vu, vu et revu, toujours avec le même plaisir : « La nuit du chasseur », « La maman et la putain », « Le charme discret de la bourgeoisie », « Shock corridor », « Les compagnons de la marguerite », « Frontière chinoise » (John Ford) – ce dernier pour en avoir parlé il y a peu avec le cinéaste Thomas Bardinet -.

Vu, vu et revu, mais jamais en salle (en amphi de fac, en ciné-club, sur les moniteurs du Forum des Images, sur You Tube)  : « Les contrebandiers de Moonfleet » (Fritz Lang), « Le salon de musique » (Satyajit Ray).

Vu qu’une seule fois, mais sûr et certain que je pourrais le voir et le revoir (d’ailleurs, j’ai déjà hâte) : « La tour des ambitieux » (Robert Wise) –

CRITIQUE DE LA CRITIQUE

Cahiers du Cinéma, Positif ou ni l’un ni l’autre :  J’ai plutôt biberonné avec « Les cahiers du cinéma » – ah le petit journal central des « Cahiers » -, et je trouve un plaisir toujours renouvelé à lire la réédition des fameux cahiers jaunes, je dois cependant déplorer me détacher un peu de la dernière version « frodonisée ».  J’ai découvert au début des années 90, « Positif », que j’apprécie toujours autant. Je trouve ces deux revues complémentaires, reste que j’ai un drôle de rapports avec ces revues, ayant un problème de boîtes aux lettres, c’est un membre de ma famille qui les reçoit, je les lis parfois plusieurs mois après ! Je garde une énorme nostalgie de la « Revue du cinéma », – la version disparue des années 90, à ne pas confondre avec le titre homonyme que l’on trouve actuellement -.  avec sa célèbre couverture noire -par son éclectisme et sa pertinence. Je serais plutôt « Revue du cinéma », quand même la seule revue à évoquer les comiques ringards et Émile Couzinet.

Cinéastes trop vantés : Paul Greengrass, Joel Schumacher, Michael Bay, Paul Schrader, Luc Besson.

Cinéastes trop peu vantés : Raoul Ruiz, Jacques Rozier, Jean Grémillon, Joe Dante.

Cinéaste en courant alternatif (tour à tour détesté et apprécié) : Lars Von Trier de par son côté manipulateur dans ses mélos tire-larmes…

PANTHEON

Sainte trinité : Alain Resnais / Luis Buñuel / Jean Eustache

Bulle Ogier dans « L’amour fou »