Annonce de la mort de Nicole Stéphane actrice et productrice française. Elle est très active durant la seconde guerre mondiale, confère sa fiche Wikipédia. Issue de la célèbre famille des de Rothschild, elle est choisie par Jean-Pierre Melville qui est un de ses amis pour incarner la mutique nièce de Jean-Marie Robain dans « Le silence de la mer », adaptation du célèbre roman de Vercors, tourné en 1947 sans avoir l’autorisation de ce dernier. Melville l’évoque dans le livre de « Rui Nogueira », « Le cinéma de Jean-Pierre Melville » (Éditions Seghers – Cinéma 2000, 1974, réédité par « Les cahiers du cinéma » : «  …Un jour qu’elle me confiait son désir de devenir réalisateur, je lui avais répondu : « Je vous prendrai comme assistante le jour où je ferai un film, mais permettez-moi de vous dire que j’aimerais mieux que vous y participiez comme comédienne ». Son profil très pur et ses yeux très clair convenaient parfaitement au rôle de la nièce ». Elle est excellente dans son attitude butée face à Howard Vernon incarnant un officier allemand cultivé. Elle retrouve Melville, dans l’adaptation de Jean Cocteau, « Les enfants terribles », où elle incarne une échevelée Élisabeth, elle y est excellente face au piètre Edouard Dhermite imposé par Cocteau. Elle abandonne très vite sa carrière d’actrice – elle figurait Marie Curie dans un court-métrage de Georges Franju », suite à un accident de la route pour se lancer dans la production pour des projets ambitieux. Elle produit « La vie de château » qui est un petit bijou de la comédie et est le premier film de Jean-Paul Rappeneau, Le site Artepix évoquait ses difficultés sur le financement de « Mourir à Madrid », évoqué dans le bonus du DVD du film : « Cette entrevue avec la productrice du film, Nicole Stéphane, permet de revenir sur son engagement sur le projet et les difficultés qu’elle a rencontrées avec Frédéric Rossif pour le mener à bien. Elle explique, entre autres choses, comment le gouvernement espagnol lui a proposé de racheter son film, pour l’empêcher d’être projeté en Espagne… ». A partir de 1969, elle avait pour projet d’adapter Marcel Proust dans une adaptation de Suso Cecchi d’Amico pour Luchino Visconti, la préparation fut évoquée dans deux livres « Proust à l’écran » de Peter Kranvanja » éditions « La lettre volée » et dans un livre de Suso Cecchi D’Amico paru aux éditions Personna. L’adaptation, finit par aboutir en 1983, pour le film honorable de Wolker Schlöndorff. Il convenait de saluer ce parcours exceptionnel. Annonce également, ces derniers jours du décès de la comédienne Betty Hutton et du réalisateur Jeff Musso.

Filmographie : Comme actrice : Le silence de la mer (Jean-Pierre Melville) – 1949  Les enfants terribles (Jean-Pierre Melville) La dernière nouvelle (Rune Hagberg &  Georges Patrix, CM) – 1950  Né de père inconnu (Maurice Cloche) – 1953  Le défroqué (Léo Joannon) – Monsieur et Madame Curie (Georges Franju, CM) – 1957  (Carve har name with pride (Agent secret S.Z.) (Lewis Gilbert) – 1984  Libération, libération : Le cinéma de l’ombre (Pierre Beuchot, documentaire TV). Comme réalisatrice : 1956  Les Hydrocéphales (CM) – 1958  La génération du désert (CM) – 1967  Une guerre pour une paix (CM) – 1993 En attendant Godot à Sarajevo (CM) – Comme productrice : 1961  Vel d’hiv (Frédéric Rossif & Guy Blanc, CM) – 1962  Mourir à Madrid (Frédéric Rossif) – 1965  La vie de château (Jean-Paul Rappeneau) – 1967  L’une et l’autre (René Allio) – 1968  Phèdre (Pierre Jourdan) – 1969  Détruire, dit-elle  (Marguerite Duras) – 1974  Promised lands (Susan Sontag, documentaire) –  1988  Sarah (Edgardo Cozarinsky, CM) –  Divers : Montage du générique : 1963  Behold a pale horse (Et vint le jour de la vengeance) (Fred Zinnemann). Comme assistante réalisatrice : 1957  Mon chien (Georges Franju, CM).