A l’heure où Jean-Pierre Mocky sort son nouveau livre que l’on annonce vachard « Cette fois je flingue », édité chez « Florence Massot présente »,  faisant suite à son « M. Le Mocky », il convient de saluer la collection des films de « l’oiseau mockyeur » en 35 DVD, édités chez Pathé.                      

Cette collection est un évènement pour reconsidérer l’œuvre de Jean-Pierre Mocky, soit 35 films de 1959 « Les dragueurs » à « Grabuge » sorti en 2005. Pour ma part, il y a mes deux préférés « Les compagnons de la marguerite » ( 1966 ) et « La grande frousse ou la cité de l’indicible peur ». Les bonus, assez courts, hélas, sont pourtant passionnants. Jean-Pierre Mocky donne la parole à ses comédiens de Michel Serrault à Dominique Zardi, et laisse passer la critique à son égard d’un Eddy Mitchell, par exemple, ce qui est tout à son honneur. C’est ici l’occasion de pouvoir rendre hommage à l’un de nos cinéastes les plus inventifs. Nous retrouvons donc ses meilleurs films comme « Solo », « L’albatros », etc… Mais on peut retrouver ses derniers films, souvent peu distribués comme « Les araignées de la nuit », « Le glandeur », « Grabuge », « La bête de miséricorde », qui même s’ils souffrent d’un budget modeste, nous offrent quelques scènes originales. Il ne faudrait pas le réduire à ses habituelles interventions dans quelques talk-shows pathétiques où on ne l’utilise qu’en « bon client » cabotin.

Vous pouvez retrouver une excellente analyse de ses films par l’équipe de « Artcancre, le cinoche des cancres ». et une interview croquignolette du réalisateur dans DVDrama. A lire deux articles ci dessous de Libération, dont un de 2004, où il parle des ses acteurs fétiches, dont l’hallucinant Jean-Claude Rémoleux.. Vivement la suite…

ARTICLES

LIBÉRATION

Portrait par Samuel Douhaire :   

Dans le tableau de famille du cinéma français, Jean-Pierre Mocky occupe une drôle de place. Celle, «nécessaire», disait Jean-Louis Bory de «l’affreux Jojo qui tire la queue du chat (…), annonce à table que la grande soeur couche avec le cousin militaire, pousse dans l’escalier le fauteuil roulant du grand-père paralytique, ( … ) glisse du poil à gratter dans tous les slips». Alors que ce sale gosse de 75 printemps prépare son 47e long métrage (un polar sur la malbouffe où il espère donner des petits rôles à José Bové et Bernard Tapie), Pathé lance les sept premiers titres d’une collection Mocky qui se présente comme une quasi-intégrale en DVD. Avec des images restaurées et des bonus parfois un peu chiches, même s’ils incluent toujours les bandes-annonces, toujours très inventives, du bonhomme. Dix autres films sont programmés pour l’automne puis, si les ventes sont jugées satisfaisantes, une dizaine de plus tous les mois. L’apothéose est attendue pour 2006 avec des raretés : ses courts métrages, ses «Hitchcock présente» (Myster Mocky, une série télé de 1991 jamais diffusée hormis en avant-programme dans son cinéma de quartier du Brady)… et même des extraits de son unique film porno, réalisé «en 1975 pour protester à ma manière contre la loi de Giscard autorisant les pornos, assure Mocky en rigolant. Les droits d’exploitation du film ont été achetés par le mari de la fille qui jouait dedans !». Si se promener dans la filmographie de Mocky ressemble beaucoup à un tour de montagnes russes, tout est bon ou presque dans cette première salve de DVD, qui propose aussi bien des comédies satiriques (Un drôle de paroissien, la Grande Lessive) que des polars politiques très sombres (Solo, l’Albatros). On y retrouve à leur meilleur les acteurs fétiches d’un cinéaste qui, en bon conteur jamais avare d’un bon mot, a ouvert pour nous sa boîte à souvenirs apparemment inépuisable…

Bourvil, l’ami fidèle. «Fernandel avait refusé le rôle d’Un drôle de paroissien, parce qu’il sortait des Don Camillo et qu’il en avait marre des films avec curés. C’est Marcel Aymé, dont j’étais proche, qui m’a conseillé Bourvil. Je dépose le scénario à midi dans sa boîte aux lettres et à une heure et demie, il me téléphone. Je vais le voir dans l’après-midi et, ensuite, on n’a pas arrêté de rigoler jusqu’à sa mort en 1970, même sur le tournage de l’Etalon où il était pourtant très malade. Le plus dur a été de négocier avec son agent, Trives, un type étonnant, une gueule cassée avec une jambe de bois. Il a engueulé Bourvil : « T’es pas un peu cinglé de faire ça ? »     Il faut dire que la clientèle de Bourvil, c’était celle du général de Gaulle, l’incarnation de la Normandie profonde. Alors, un rôle de bon catholique pilleur de troncs, ça faisait désordre…»

Francis Blanche, l’ami polygame. «On a fait dix films ensemble dont son dernier, Un linceul n’a pas de poches. Il est mort avant la postsynchronisation : c’est Roger Carel qui l’a doublé en imitant sa voix. Francis joue le rôle d’un républicain espagnol dont l’ultime phrase est : «Viva la muerte !»… Sur son lit de mort, Francis a dit à Jean Carmet : « Quel dommage que je n’ai pas fait plus de films avec Mocky ! » Comme beaucoup de comiques, il aimait tourner avec moi. Il avait l’impression de bosser avec un gars sérieux alors que, la plupart du temps, il tournait dans tellement de conneries… Son problème, c’est qu’il avait besoin d’argent pour entretenir ses quatre femmes.»

Jean-Claude Rémoleux, l’ami maousse. «A mes débuts comme acteur, j’ai tourné avec des grands seconds rôles, Pierre Larquey ou Saturnin Fabre, et j’ai toujours regretté que des trognes comme eux aient disparu des écrans. Il faut dire qu’aujourd’hui, les acteurs de premier plan n’ont pas le charisme d’un Jules Berry ou d’un Raimu : vu leurs physiques plutôt banals, un second rôle très typé risquerait de leur voler la vedette. Rémoleux, à la base, n’était pas un acteur. Il venait d’une famille très riche, actionnaire de Prisunic. C’était un type très important, mais complètement fou. Je l’ai repéré sur le plateau du Procès d’Orson Welles en 1962, où il jouait un flic. Un gros qui m’a heurté comme un ours en baragouinant… et que j’ai immédiatement engagé pour Un drôle de paroissien. Je l’ai utilisé dans 12 films, toujours comme un mastodonte ahuri : on dirait un phoque ! Même son enterrement s’est terminé par un gag : les croque-morts ont glissé sur le sol gelé et son cercueil est tombé à l’eau.»

Jean-Pierre Mocky, le faux ami. «Je n’aime pas jouer, je préfère mettre en scène. Mais quand l’acteur principal vous dit non et que les dates de tournage sont calées, vous êtes bien obligé de boucher les trous ! Dans Solo, j’ai remplacé Delon, dans l’Albatros, Trintignant, dans Un linceul n’a pas de poches Daniel Gélin, dans Vidange, Gérard Lanvin… On me reproche d’être narcissique, mais c’est parce que je ne peux pas faire autrement !»

( Libération le 14/05/2004 )


Auteur. Sept films décalés et foutraques, à l’image du réalisateur.

Eclectique Mocky
Par Samuel DOUHAIRE – vendredi 14 janvier 2005
La collection Mocky

Sept nouveaux titres:

les Dragueurs (1959), Snobs (1961), la Cité de l’indicible peur (1964),
les Compagnons de la marguerite (1966), l’Ibis rouge (1975), le Témoin (1978) et Y a-t-il un Français dans la salle? (1982). Pathé. 7 DVD, 19,99 € chaque.

Et sept qui font quatorze. La quasi-intégrale Jean-Pierre Mocky en DVD, lancée au printemps (Libération du 14 mai), s’enrichit de sept nouveaux titres, tous recommandables, dans un désordre chronologique bien à l’image du réalisateur foutraque. Cette deuxième salve (1) pioche en effet sans véritable vision d’ensemble dans vingt-trois années de carrière, depuis les Dragueurs, premier long métrage très Nouvelle Vague tourné en 1959, jusqu’à Y a-t-il un Français dans la salle ?, décapante séance de tir aux pigeons politique écrite avec Frédéric Dard en 1982. Au moins, il y en a pour tous les goûts : une satire sociale acharnée (Snobs), une dénonciation militante de la peine de mort (le Témoin), une comédie sur le mariage aussi charmante que surréaliste (les Compagnons de la marguerite), deux polars décalés (les très drôles l’Ibis rouge et la Cité de l’indicible peur, à l’ambiance proche du cinéma fantastique)…

Au-delà de leur diversité, ces titres sont très représentatifs du style Mocky : de l’humour au vitriol, de la rapidité presque pathologique et un défilé de «trognes» incroyables dans les seconds rôles, toujours très soignés. Visiblement, les acteurs ont autant de plaisir à tourner un film de Mocky que les spectateurs à le regarder. Ecoutez Michel Serrault, mort de rire quand il raconte ( hélas ! trop brièvement, comme la plupart des bonus de la collection ) la séquence de l’ascenseur avec Michel Galabru dans l’Ibis rouge. «Il faut avoir eu la chance de connaître ça au moins une fois dans sa vie», renchérit Jean-François Stévenin, qui admet toutefois avoir frôlé «150 crises cardiaques» sur le plateau de Y a-t-il un Français dans la salle ? : «Mocky fout un tel bordel» que, même quand il ne joue pas dedans, «c’est lui la star de son propre film». Et de ses propres DVD, serait-on tenté d’ajouter.
Chaque titre comporte un très court extrait de son autoportrait cinématographique, Mocky Story, et une présentation de l’histoire du film, dans laquelle il laisse libre cours à ses talents de conteur, voire d’affabulateur. Woody Allen a-t-il vraiment acheté des gags de Snobs ? Et un sorcier cantalou a-t-il vraiment jeté un sort à la pellicule parce qu’on lui avait refusé un rôle dans la Cité de l’indicible peur ? L’histoire est si belle qu’on la croirait tirée d’un film de Mocky.

(1) La suite est prévue, si les ventes sont jugées satisfaisantes par Pathé, à l’automne 2005.

Jean-Pierre Mocky parie sur le DVD pour la diffusion de ses films

LE MONDE DU 13 MARS 2005

Le maître de l’humour noir et de la comédie absurde, qui travaille sur trois projets, espère sortir en DVD, au rythme de sept par semestre, les quarante-sept longs métrages qu’il a déjà réalisés.
C’est un cas dans le cinéma français : alors qu’une partie de la profession se lamente sur les difficultés de financement des films, Jean-Pierre Mocky a, lui, trois titres dans ses tiroirs. Grabuge, avec Charles Berling et Michel Serrault, est l’adaptation d’un polar de Pierre-Alain Mesplède, Les Trottoirs de Belgrano (Gallimard, « Série noire » . Touristes, oh yes ! est une comédie quasi muette narrant les tribulations de fromagers hollandais invités à passer un week-end dans la banlieue parisienne. Enfin, Les Ballets écarlates sont, selon son auteur, un « mélodrame horrible ». Une femme dont l’enfant a disparu y tue les membres d’un réseau de pédophiles. Ces trois œuvres sont pour Mocky appelées à connaître des conditions de distribution diverses et parfois fort surprenantes.

Grabuge sera très classiquement distribué par Pathé. En ce qui concerne les deux autres films, rien n’est encore fait. « J’ai eu une proposition d’un grand magasin qui veut sortir Touristes, oh, yes ! directement en DVD, indique le réalisateur. Ils veulent que je sois le premier réalisateur connu à sortir directement en DVD ; il aurait un tirage de 300 000 exemplaires et serait vendu 4 euros ! Pour Les Ballets écarlates, fait sur un coup de colère mais difficile à sortir, on s’associerait avec une association de lutte contre les réseaux pédophiles pour présenter le film dans 400 villes françaises. Je m’intéresse à de nombreux sujets. Je pourrais faire des films-dossiers sur des sujets divers et trouver à chaque fois des sorties adaptées. » Et Mocky de finir un roman, Mister Flash, gentleman-gangster (Flammarion).

L’œuvre prolixe de Mocky se décline aujourd’hui aussi en DVD. Sept titres sont sortis récemment, tous représentatifs d’un moment de la carrière de l’auteur du Miraculé. « Pour chaque sortie de films, on fait un panachage. Ici, il y a quatre films en noir et blanc et trois films en couleurs, d’époques différentes. » Les Dragueurs sont, en 1959, le premier long métrage de Mocky. Centré sur un don Juan désabusé et malheureux (Jacques Charrier) qui initie un timide (Charles Aznavour) à l’art de la séduction, le film est imprégné de l’esprit de la Nouvelle Vague dans son désir de captation de la réalité du Paris nocturne.

Snobs (1962) imagine la rivalité entre les héritiers présomptifs d’une laiterie industrielle qui inaugurent, en un réjouissant mélange de trognes et de tics, la comédie absurde et antinaturaliste telle que la concevra le cinéaste. La Cité de l’indicible peur (1964), adaptée d’un roman de Jean Ray, invente ce genre spécifiquement « mockyen », une forme de fantastique absurde et comique qui se retrouvera dans des œuvres comme Litan ou Villes à vendre. Les Compagnons de la marguerite (1967) exaltent l’escroquerie anarchisante en peignant un employé de mairie qui s’amuse à transformer les états civils pour éviter les divorces coûteux.

L’Ibis rouge (1975) est une mixture où l’univers du réalisateur rejoint une forme de réalisme poétique. Le Témoin (1978) est un des chefs-d’œuvre de Mocky. L’humour noir, l’amour des acteurs s’y teintent d’une indéniable cruauté. Sordi y tient le rôle d’un restaurateur de tableaux accusé du meurtre d’une fillette, en fait assassinée par un notable incarné par Philippe Noiret. Il est condamné à mort et exécuté. « Avec Le Témoin, je n’ai pas voulu dépeindre la pédophilie au sens où on l’entend aujourd’hui, et qui désigne l’exploitation sexuelle de l’enfance, mais je voulais montrer qu’un adulte pouvait tomber amoureux d’un enfant. Sordi adorait le rôle, même si, à l’origine, c’est Gabin qui devait jouer son personnage. »

DES RÔLES INATTENDUS

Y a-t-il un Français dans la salle ?, adaptation en 1982 d’un roman de Frédéric Dard, est un jeu de massacre au cours duquel un politicien (Victor Lanoux) retrouve le chemin de la grâce en tombant amoureux d’une adolescente. C’est un bel exemple de la façon dont le cinéaste utilise, de façon toujours surprenante, les comédiens du cinéma français. Jean-François Stévenin et Jacques Dutronc sont étourdissants dans des rôles inattendus, conjurant le typage prédéterminé.

Pour Mocky, le DVD, c’est capital. « Beaucoup de mes films ont été interdits aux moins de 18 ans. Je les faisais pour des jeunes qui ne pouvaient pas les voir. Donc, la génération qui n’avait pas 18 ans dans les années 1970 ne les a pas vus ; les jeunes de 20 ans aujourd’hui, non plus. Ils sont enfin découverts grâce au DVD. Je voulais que ce soit dans une grande collection, c’est pour cela que mes films sortent chez Pathé. Un peu comme mon roman, qui sort chez Flammarion. » Les suppléments sont constitués d’entretiens avec Mocky et avec des acteurs. Quant au principe de montrer des scènes coupées au montage : « Je n’ai pas mis de scènes coupées, car celles qui m’auraient intéressé ont été détruites par les producteurs. Dans Les Dragueurs, il y avait une séquence finale où l’on revoyait Anouk Aimée. Le héros, qui était tombé amoureux d’elle, découvrait que c’était une prostituée et il montait avec elle. Mais le DVD de La Cité de l’indicible peur contient en supplément le prologue que les distributeurs m’avaient contraint de tourner. »

Au rythme de sept films par semestre, Mocky espère diffuser l’intégralité de son œuvre (47 films !) en peu de temps.

Jean-François Rauger

7 DVD (vendus séparément) : Les Dragueurs, Y a-t-il un Français dans la salle ?, L’Ibis rouge, La Cité de l’indicible peur, Les Compagnons de la marguerite, Le Témoin, Snobs. Ed. Fox-Pathé.

P.S. : Le cas Rémoleux :


Dominique Zardi & Jean-Claude Rémoleux en cuistot

L’une est figures les plus attachantes du bestiaire Mockien est Jean-Claude Rémoleux : Je ne résite pas de vous joindre l’hommage d’Olivier Assayas pour « Les cahiers du cinéma », lors de sa mort de en 1985. Notre ami Christophe Bier qui avait fait  une chronique dans »Mauvais genre » sur France Culture à son sujet, rappelait qu’il y avait une association sur ce comédien crée par Francis Kunz/Kafka pilier de l’équipe de « Groland », sur Canal +. A lire aussi l’excellent portrait à son sujet, par Armel de Lorme, dans l’indispensable @ide-mémoire.

J’avais rencontré Jean-Pierre Mocky et Patricia Barzyk lors d’une signature de son roman « Mister Flash ». Il était très chaleureux avec son groupe de fans, au Virgin Mégastore Bordeaux, le 13/05/2005. Un cinéphile de 23 ans avait évoqué… Rémoleux. La relève est assurée ! Ce dernier m’a même informé de l’existance d’un T-Shirt Rémoleux ! Si cette association voulait bien renaître de ses cendres…

LES CAHIERS DU CINÉMA

Hommage d’Olivier Assayas

« Tout de suite reconnaissable à sa large silhouette, son crâne chauve et sa mopie qui parfois semblait l’envelopper tout entier, il ne ouvait manquer de frapper par son improbable filet de voix, sa diction zozotante et hallucinée. Policier maladroit, écorchant « Marinella » comme en état de stupeur dans « La grande lessive », un des frères Robinhoude dans « La bourse et la vie » où il gémissait lamentablement sur sa banqueroute « Nous avons crû à une affaire mirobolante » , député Lacassagne dans « L’étalon  » où son aphonie l’empêchait de s’exprimer à la tribune (« Ve fuis un député muet » , on n’aurait pas fini d’énumerer les apparitions mémorables de Jean-Claude Rémoleux qui était bien sûr devenu un signe de reconnaissance, de complicité parmi le clan apparemment de plus en plus large des inconditionnels de Moky. On l’a vu chez Welles, dans « Le procès », on l’a vu chez Godard dans « Bande à part »  mais Rémoleux ne fut jamais acteur. Personnage de cinéma aussi bien à la ville qu’à l’écran il demeurera toujours irréductible à un rôle ou à plus forte raison à un emploi. Entier, monolitique, il était ce qu’il jouait sans distance, sans recul. En cela le rôle devenait Rémoleux et non l’inverse. On a ironisé sur Rémoleux. On a vu en lui un canular. C’est tout le contraire, non acteur Rémoleux était un être humain traversant le cinéma et l’émotion qu’on ne pouvait manquer d’éprouver en le retrouvant d’un film à l’autre était à la mesure de l’impossiblilité théorique rationnelle de sa présence. Il était toujours là contre tout. Olivier Assayas ( Cahiers du Cinéma N°369 Mars 85 )