Autant annoncer la couleur, je suis client de Fabrice Luchini, récitant le bottin ou du Friederich , déclamant les chansons de Salvatore, dans les films de Rohmer, dans « Tes folle ou quoi ? », dans les émissions de télé tendance promo ou quand je l’ai vu signer dans un salon des livres de Louis-Ferdinand !. Il m’a même aidé à passer le blues des fêtes de fin d’années 2004, avec la captation de son « Knock », célèbre pièce de Jules Romain, diffusée sur France 3. Il est formidable dans « La cloche a sonné », dans la délectation des mots, comme dans l’abattement. Il y a de grands moments de jubilation grâce à lui, sa manière de perdre de fil quand on lui parle de démocratie, d’utiliser la raideur de son corps et faire d’incroyables mimiques. Il sait se renouveller toujours, ici en grand gourou, mais est-ce suffisant pour sauver un film…

Fabrice Luchini

Mais ce film n’est rien de plus qu’un remake du « Psy » de Philippe de Broca (1980), d’après Gérard Lauzier, les personnages n’étant définis que par leurs névroses seulement. Si François Cluzet se montre hilarant en réfractaire et Amira Casar dans le rôle de Véra, compagne déboussolée et humiliée de Simon -on voudrait en savoir plus sur son personnage -, sont excellents, il est vraiment rageant de voir ainsi galvaudé les tempéraments d’Elsa Zylberstein – qui devait après son rôle de Christine Angot vouloir tenter quelque chose de plus léger -, d’une Valérie Bonneton, pourtant excellente, d’un Cartouche, d’un Arno Chévrier, d’une Coralie Zahorero, sans oublier Vincent Martin en paysan roublard. Malgré un bon début le film retombe comme un soufflet, mais on peut faire preuve d’indulgence car l’on rit tout de même. Dommage pour son réalisateur Bruno Herbulot, après des années de téléfilms…