Le nanar du jour est « O.K. Patron » film réalisé en 1973, et sorti en février 1974. On dirait un film de Georges Lautner, mais même s’il est bien placé au générique du film et sur l’affiche comme surperviseur, le réalisateur est ici Claude Vital. C’est son premier film et il va régaler bien souvent ensuite les amateurs de navets – « Le chasseur de chez Maxim’s » (1976), « Le maestro » (1977), « Le temps des vacances » (1979), « Une merveilleuse journée » (1980), « Si elle dit oui… Je ne dis pas non ! »  (1982) -. Que du bonheur ! C’est là qu’il faut rendre hommage au talent de metteur en scène de Lautner, en opposition tout est ici poussif, lent et presque sinistre. L’histoire, est un décalque sans imagination du « Grand blond », agrémenté de la mode lancée par le film de Coppola, « Le parrain » – les photos de Brando et Pacino, servent de la pub pour Smalto ! -. Mario, un maffioso important se meurt suite à une attaque sournoise – apparition amicale et non créditée de Michel Constantin -. Sa veuve – Mireille Darc -, charge ses deux gros bras – Henri Guybet & Jean Luisi, très drôles dans des rôles de truands idiots -, de trouver un leurre, pour éviter que des bandits à la gâchette facile, se goinfre sur l’héritage d’un empire maffieux. Ils trouvent en la personne de Léon Bonnet, hâbleur représentant en croix miraculeuses !, flanqué de sa petite amie BCBG – Axelle Abadie, dans son registre habituel de bourgeoise -. Selon certaines biographies de Michel Audiard, il aurait fait du rafistolage – ce qui n’améliore pas grand chose, d’ailleurs. Seule la distribution est digne d’intérêt ici. Si Mireille Darc, Maurice Biraud et Daniel Ceccaldi semblent s’ennuyer ferme et Francis Blanche montre des signes évidents de fatigue, dans l’un de ses derniers rôles. Mais on peut s’amuser à retrouver Renée Saint-Cyr, dans son rôle habituel de bourgeoise pas du tout décontenancée par les évenements, André Pousse en tueur baladé dans un avion, de détournements en détournements,  Paul Préboist en chef des représentants., etc…

Il y a également un multitude de seconds rôles, comme Robert Dalban, en commissaire fatigué et amusé – Léon Bonnet lui apporte des armes, qu’on lui a donné -, Dominque Zardi en notaire trop distingué pour dissimuler longtemps ses origines de voyous – un de ses rôles les longs -, Jacques Préboist – frère de l’autre injustement oublié – en livreur avenant, Hélène Dieudonné en concierge sympathique et dévouée, Jacqueline Doyen en grande bourgeoise, Bernard Musson en amiral aboyeur ou le trop méconnu Gabriel Jabbour, confectionneur tueur et homme d’honneur. On retrouve aussi avec surprise Pierre Zimmer, réalisateur et acteur chez Melville – « Le deuxième souffle » -, qui semble s’amuser ici avec un rôle de caïd en chef. Je viens de rajouter le générique complet sur la fiche IMDB, en cours de validation, les éléments présents provenant des catalogues du CNC. Reste le jeu de Jacques Dutronc, incroyable de décontraction, il amène une véritable originalité face à de vieux routiers aguerris. Primesautier, bondissant et iconoclaste, il se taille la part du lion, dans ce film si peu original. Il signe ici la musique et s’entoure de ses potes Jean Luisi et Hadi Kalafate. Il n’a plus qu’à attendre ici, son rôle dans « L’important s’est d’aimer », pour entrer dans la cour des grands l’année suivante.