Eddie Albert

Annonce aussi le 29 mai de la mort également du sympathique Eddie Albert, dont on se souvient de son personnage de paysan ex-citadin dans la série TV, « Les arpents verts » avec l’improbable Eva Gabor. Il était l’acteur fétiche de Robert Aldrich.

Article de Libération : Mort d’Eddie Albert, homme à tout faire d’Hollywood
Tour à tour militaire, fermier, gangster, directeur de prison…, il disparaît à 97 ans.

Par Philippe GARNIER
lundi 30 mai 2005
Los Angeles de notre correspondant

Eddie Albert, figurant d’une centaine de films et émissions de télé, est mort vendredi à 97 ans, chez lui en Californie. Surtout connu comme fermier néophyte du feuilleton Green Acres (les Arpents verts) et pour General Hospital, Albert était né, à Minneapolis, Edward Albert Heimberger ­ nom de ses débuts théâtraux avant de se lasser d’être appelé «Eddie Hamburger». Il fut aussi le premier acteur de télé tout court, pour RCA-NBC en juin 1936. Le système se bornait alors à quelques abonnés à New York. Les caméras «iconoscope» demandaient un maquillage infernal. Juste avant-guerre, Albert, acrobate de cirque, espionna au Mexique les activités nazies. Recruté dans les marines, il a participé à la plus sanglante bataille du Pacifique, Tarawa, en novembre 1943, et a été fait Bronze Star pour avoir sauvé des dizaines de marines sur 26 missions.

Albert jouera d’ailleurs force militaires, mais moins glorieux, tel le capitaine avide de gloire qu’affrontent Jack Palance et Lee Marvin dans Attack !. Eddie Albert était si crédible en ordure qu’Aldrich le reprendra notamment dans son film de prison Plein la gueule, en 1974. Il y joue Warden Hazen, directeur prêt à tout pour un match de foot dans sa cour de prison. Cheveux gris et sourire mielleux, Eddie Albert pouvait tout jouer, des gradés aux missionnaires, comme dans le dernier Ford, Sept femmes, en 1966. Huston l’a emmené, avec Erroll Flynn et Juliette Greco, en Afrique pour le désastreux les Racines du ciel. Don Siegel en a fait le gangster chafouin forçant Audie Murphy à transporter des réfugiés cubains dans l’énième remake de To Have and Have Not (The Gun Runners, 1958), et Aldrich l’a repris sur le tard pour son déprimant la Cité des dangers, avec Burt Reynolds et Deneuve.

NB. : Précision de « Gashade » du 1.06.2005 :  Juste un mot de précision, le film de Ford s’appele « Frontière Chinoise » et non « 7 Femmes » en français, c’est « 7 Women » qui est le titre original.