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MORT DE RAOUL DELFOSSE

Raoul Delfosse dans « Les colonnes du ciel : La lumière du lac »

Annonce de la mort du comédien Raoul Delfosse par l’excellent blog sur le doublage qui lui rend hommage, on ne peut que saluer ses instigateurs. C’était l’une des voix de notre enfance, voir les informations de Planète jeunesse. J’y reviendrai dès que possible… Annonce également de la mort de la comédienne Danielle Godet.

Raoul Delfosse dans « Le procès »

Filmographie : 1956  Paris Palace hôtel (Henri Verneuil) – Bonjour Paris, bonjour l’amour (Ralph Baum) – 1957  Bitter victory (Amère victoire) (Nicholas Ray) – La Tour, prends garde ! (Georges Lampin) – 1960  Boulevard (Julien Duvivier) – 1961  Mani in alto (En pleine bagarre) (Giorgio Bianchi) – 1962  The trial (Le procès) (Orson Welles) – Charade (Id) (Stanley Donen) – 1964  Aimez-vous les femmes ? (Jean Léon) – Week-end à Zuydcoote (Henri Verneuil) – La bonne occase (Michel Drach) – Fifi la plume (Albert Lamorisse) – 1966  Le grand restaurant (Jacques Besnard) – La vingt-cinquième heure (Henri Verneuil) – 1968  House of cards (Un cri dans l’ombre) (John Guillermin) – L’astragale (Guy Casaril) – Le cerveau (Gérard Oury) – La voie lactée (Luis Buñuel) – Start the revolution without me (Commencez la Révolution sans nous) (Bud Yorkin) – 1969  La maison de campagne (Jean Girault) – Le clan des Siciliens (Henri Verneuil) – The lady in the car with glasses and a gun / La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil (Anatole Litvak) – 1970  Le distrait (Pierre Richard) – 1971  Le casse (Henri Verneuil) – Les pétroleuses (Christian-Jaque) – 1974  French connection II (Id) (John Frankenheimer) – 1975  Le bougnoul (Daniel Moosmann) – Je t’aime moi non plus (Serge Gainsbourg) – 1976  À l’ouest du Rio Concho (Gilbert Roussel) – 1977  La nuit tous les chats sont gris (Gérard Zingg) – Herbies go to Monte-Carlo (La coccinelle à Monte-Carlo) (Vincent McEveety) – 1978  Je suis timide mais je me soigne (Pierre Richard) – 1986  Twist again à Moscou (Jean-Marie Poiré) – 1987  To kill a priest (Le complot) (Agnieszka Holland) – 1985  The frog prince (Vidéo : Prince) (Brian Gilbert) – 1993  Lumière noire (Med Hondo) – 1992  The hour of the pig (L’heure du cochon) (Leslie Megahey) – L’enfant de père inconnu (Laurent Thomas, diffusion en salles en province) – 1997  Animals / Animals with the Tollkeeper (Animals) (Michael Di Jiacomo) – 2000  Crépuscule (Laurence Grall, CM). Voxographie succincte : 1973  Piedone lo sbirro (Un flic hors la loi) (Steno, doublage) – 1977  Doppio delitto (Enquête à l’Italienne) (Steno, doublage) – 1978  Viaggio con Anita (Voyage avec Anita) (Mario Monicelli, doublage) – Die Blechtrommel (Le tambour) (Volker Schlöndorff) – L’ingorgo, una storia impossibile (Le grand embouteillage) (Luigi Comencini, doublage) – 1992  Les milles farces de Pif et Hercule (Bruno Desraisses & Charles de Latour).

Raoul Delfosse dans « La patience de Maigret »

Télévision (notamment) : 1964  Thierry la Fronde : Les héros (Paul Paviot) – 1965  Thierry la Fronde : le secret des Templiers (Robert Guez) – 1966  Illusions perdues (Maurice Cazeneuve) – 1967  Signé alouette (Jean Vernier) – 1968  Au théâtre ce soir : Mes 18 ans (Pierre Sabbagh) – 1969  Les oiseaux rares (Jean Dewever) – Les cinq dernières minutes : Le commissaire est sur la piste (Claude Loursais) –  1972  Irma la Douce (Paul Paviot) – Au théâtre ce soir : Le gendre de Monsieur Poirier (Pierre Sabbagh) – Les chemins de fer (Daniel Georgeot) – 1973  Le masque aux yeux d’or (Paul Paviot) – Molière pour rire et pour pleurer (Marcel Camus) – On l’appelait Tamerlan (Jacques Trébouta) – 1974  Au théâtre ce soir : L’honneur des Cipolino (Pierre Sabbagh) – 1975  Les grands détectives ; L’inspecteur Wens : Six hommes morts (Jacques Nahum) – Les compagnons d’Eleusis (Claude Grinberg) – Erreurs judiciares : La dame au fusil (Jean Laviron) – 1976  Commissaire Moulin : La surprise du chef (Jacques Trébouta) – Au théâtre ce soir : La rabouilleuse (Pierre Sabbagh) – 1977  The new avengers (Chapeau melon et bottes de cuir) : The lion and the unicorn (Ray Austin) – 1978  Histoires de voyous : La saison des voleurs (Michel Wyn) – 1979  La chaîne (Claude Santelli) – 1980  Commissaire Moulin : Le transfuge (Claude Boissol) – Fantômas : L’étreinte du diable (Juan Luis Buñuel) – Les dossiers de l’écran : Le président est gravement malade (Yves Ciampi) – 1981  La guerre des insectes (Peter Kassovitz) – Les dossiers de l’écran : Staline est mort (Yves Ciampi) – 1984  Les colonnes du ciel : La saison des loups & La lumière du lac (Gabriel Axel) – 1985  Bachou (Alain Dhouailly) – 1986  Adventures of William Tell (George Mihalka) – À nous les beaux dimanches (Robert Mazoyer) – Monte Carlo (Anthony Page) – 1987  Floodtide (Tom Cotter & Sebastian Graham Jones) – 1988  Un château au soleil (Robert Mazoyer) – Hemingway (Bernhard Sinkel) – 1989  Diamonds : The silver leaf (Paolo Barzman) – 1992  Warburg : A man of influence (Warburg, le banquier des princes) (Moshé Mizrahi) – 1993  Maigret : Maigret se défend (Andrzej Kostenko) – 1994  Maigret : La patience de Maigret (Andrzej Kostenko) – La grande collection : Goupi-mains rouges (Claude Goretta) – 1997  Une grosse bouchée d’amour (Michaëla Watteaux) – 2006  L’âge de l’amour (Olivier Lorelle).    

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Paul Naschy

Photo de Paul Naschy en 2007  par Oscal L. Tejeda Source : http://www.oscarltejeda.com/

Annonce de la mort de Paul Naschy des suites d’un cancer, à l’âge de 75 ans, ce 1 décembre. Il était bien connu des amateurs de fantastique, comme étant le Lon Chaney espagnol. Trapu, ce sportif de haut niveau – il était notamment haltérophile -, fait de la figuration dans les superproductions produites par Samuel Bronston et tournées en Espagne. Après des débuts hésitants, on apprend par Jean-Marie Lardenois dans « Stars N°34/35 », qu’il a choisi son pseudonyme de Paul Naschy en hommage au Pape Paul VI ! En 1968, il interprète le personnage qui le popularisera, celui de Waldemar Daninsky, un loup-garou au grand coeur selon la formule de Jean-Marie Sabatier. S’il reste encore assez méconnu en France, il a été pourtant très vite considéré chez nous, recevant en 1973 le prix du meilleur acteur à la deuxième convention française du cinéma fantastique de Paris pour son jeu dans « Le bossu de la morgue ».  Sabatier, toujours, le salue dans « La saison cinématographique 1973 » : « …L’interprétation de Paul Naschy illustre bien cette tendance du cinéma espagnol à revenir au cinéma fantastique américain des années vingt et trente, en ignorant délibérément tout apport des réalisateurs britanniques. Malgré des références un peu trop évidentes à Lon Chaney père et à « The Hunch-Back of Notre-Dame » (1922), Naschy parvient à donner à son personnage d’amoureux torturé une réelle dimension tragique, prenant en cela le contrepied d’un Christopher Lee par exemple, qui tendrait plutôt à ramener les personnages à des dimensions humaines ». Ses films contournent souvent la censure franquiste, en transposant les histoires à l’étranger. Il se consacrera au fantastique en incarnant toute une série de monstres tels Jekyll et Hyde, Dracula, la créature de Frankenstein, la momie, et même le docteur Petiot et Gilles de Rais. En 1976, il se lance dans la réalisation, Laurent Aknin évoque son « El caminante »  (1979), comme « une curieuse ballade picaresque, dans laquelle  Naschy joue le Diable en personne » (1). Si ces films demeurent rares en DVD, on pourra le découvrir en truand au visage bandé dans l’ahurissant « L’homme à la tête coupé », dont Christophe Bier parlait dans son excellent volume de « Cinéma Culte Européen » : « …Ce polar à la lisière du fantastique est une surprise de taille, pourtant peu appréciée à sa valeur par les spécialistes du cinéma bis ». On aimerait mieux connaître ses films, ce personnage méritant notre considération. La Cinémathèque Française lui avait consacré une soirée en novembre 2003. A voir un site très complet qui lui est consacré www.naschy.com ainsi que l’excellent Club des monstres qui lui consacre une page. Bibliographie : « Las estrellas de nuestro ciné » par Carlos Aguilar & Jaime Genover (Alianza editorial, 1996), + filmo – Stars N°34/35 (2ème trimestre 1999) –  (1) « Cinéma Bis – 50 ans de cinéma de quartier » par Laurent Aknin (Nouveau monde éditons, 2007).

Paul Naschy dans « Les vampires du Dr. Dracula »

Filmographie : 1960  El príncipe encadenado (Luis Lucia, figuration) – 1961  King of Kings (Le roi des rois) (Nicholas Ray, figuration) – 1963  55 Days at Peking (Les 55 jours de Pékin) (Nicholas Ray, figuration) – L’ultimo gladiatore (Hercule contre les mercenaires) (Umberto Lenzi, figuration) – 1966  Operación Plus Ultra (Pedro Lazaga, figuration) – 1967  Plan Jack cero tres (Cecilia Bartolomé, CM) – Dove si spara di più  (Un doigt sur la gâchette) (Gianni Puccini) – 1968  Agonizando en el crimen (Enrique L. Eguiluz) – La marca del hombre-lobo (Vidéo : Les vampires du Dr. Dracula / Manwolf le seigneur de la nuit) (Enrique L. Eguiluz) – La esclava del paraíso (José Maria Elorrieta) – 1969  Los monstruos del terror (Dracula contre Frankenstein) (Hugo Fregonese & Tullio Demicheli) –  1970  El Vértigo del crimen (Pascal Cervera) – La furia del hombre-lobo (José María Zabalza) – La noche de Walpurgis (La furie des vampires) (León Klimovsky) – 1971  Jack el destripador de Londres (José Luis Madrid, + co-scénario) – Doctor Jekyll y el hombre-lobo (León Klimovsky, + co-scénario) – 1972  El gran amor del Conde Drácula (Javier Aguirre, + scénario) – El jorobado de la morgue (Le bossu de la morgue) (Javier Aguirre, + scénario) – La rebelión de las muertas (La vengeance des zombies) (León Klimovsky, + co-scénario) – Los crímenes de Petiot (José Luis Madrid, + co-scénario) – Disco rojo (Rafael Romero Marchent) – La orgía de los muertos / L’orgia dei morti (Orgies macabres) (José Luis Merino) – El espanto surge de la tumba (Carlos Aured, + scénario) – Los ojos azules de la muñeca rota (Carlos Aured, + co-scénario) – 1973  La venganza de la momia (Carlos Aured, + co-scénario) – El retorno de Walpurgis (L’empreinte de Dracula) (Carlos Aured) – Las ratas no duermen de noche (Version Eurociné : L’homme à la tête coupée / Version X : Le viol et l’enfer des X) (Juan Fortuny) – Una libélula para cada muerto (León Kimovsky, + co-scénario) – El asesino está entre los trece (Javier Aguirre, + co-scénario) – Tarzán en las minas del rey Salomón (José Luis Merino) – 1974  Todos los gritos del silencio (Ramón Barco, + co-scénario) – La diosa salvaje (M.I. Bonns [Miguel Iglesias]) – Exorcismo (Juan Bosch) – El mariscal del infierno (León Klimovsky, + co-scénario) – 1975  Los pasajeros (José Antonio Barrero) – Muerte de un quinqui (León Klimovsky, + co-scénario) – La maldición de la bestia (Dans les griffes du loup-garou) (M.I. Bonns [Miguel Iglesias], + scénario) – Último deseo (León Klimovsky) – Docteur Justice (Christian-Jaque) – 1976  Secuestro (León Klimovsky) – Muerte de un presidente / Commando Txiquia (José Luis Madrid) – Inquisición (+ scénario et réalisation sous son vrai nom, Jacinto Molina) – 1977  El francotirador (Carlos Puerto, + scénario) – Pecado mortal (Miguel Ángel Díaz) – El transexual (José Jara) – El huerto del francés’ (+ scénario et réalisation sous son vrai nom, Jacinto Molina) – 1978  Madrid al desnudo (+ scénario et réalisation sous son vrai nom, Jacinto Molina) – 1979  El caminante (+ scénario et réalisation sous son vrai nom,Jacinto Molina) – 1980  Los cántabros (+ scénario et réalisation sous son vrai nom, Jacinto Molina) – El carnaval de las bestias (+ scénario et réalisation sous son vrai nom, Jacinto Molina) – El retorno del hombre lobo (+ scénario et réalisation sous son vrai nom, Jacinto Molina) – 1981  Misterio en la isla de los monstruos (Le mystère de l’île aux monstres) (Juan Piquer Simón) – La batalla del porro (Joan Minguell) – 1982  Buenas noches señor monstruo (Antonio Mercero) – 1983  Latidos de pánico (+ réalisation sous son vrai nom, Jacinto Molina) – La bestia y la espada mágica (Jacinto Molina) – 1984  Mi amigo el vagabundo (+ scénario et réalisation sous son vrai nom, Jacinto Molina) – Operación Mantis (+ scénario et réalisation sous son vrai nom, Jacinto Molina) – El último kamikaze (+ scénario et réalisation sous son vrai nom, Jacinto Molina) – 1985  Pez (Luis Guridi, CM) – 1986  Mordiendo la vida (Martín Garrido) – Shh (Luis Guridi, CM) – Trampa (Maurizo Ladrón) – 1987  El aullido del diablo (+ scénario et réalisation sous son vrai nom, Jacinto Molina) – 1988  El último guateque 2 (José Luis Porto) – 1989  Aquí huele a muerto… / ¡pues yo no he sido! (Álvaro Sáenz de Heredia) – La hija de Fu-Manchu (Escuadlilla Amalilla, CM) – 1990  La noche del ejecutor (+ scénario et  réalisation sous son vrai nom, Jacinto Molina) – 1992  State of mind (Reginald Adamson) – 1996  Licántropo: el asesino de la luna llena (Francisco Rodríguez Gordillo) – Científicamente perfectos (Francisco Javier Capell) – 1998  Cuando el mundo se acabe te seguiré amando (Pilar Sueiro) – El ojo de la Médusa (José Cabanach) – 2000  Érase otra vez (Juan Pinzás) – La gran vida (Une vie de rêve) (Antonio Cuadri) – 2001  School Killer (Carlos Gil) – 2002  El lado oscuro (Luciano Berriatúa) – Octavia (Basilio Martín Patino) – Mucha sangre (Pepe de las Heras) – 2003  Aldea Muriel (Israel Calzado, CM) – 2004  Tomb of The Werewolf (Fred Olen Ray) – Countess Dracula’s Orgy of Blood (Donald F. Glut, vidéo) – Rojo sangre (Christian Molina) – Rottweiler (Brian Yuzna) – 2005  Um lobisomem na Amazônia (Ivan Cardoso) – 2006  The Edgar Allan Poe Collection: Vol. 1 : Annabel Lee & Other Tales of Mystery and Imagination [sketch : « El corazón delator » (Alfonso S. Suárez) – 2007  La duodécima hora (Rodrigo Plaza & Juanma Ruiz, CM) – Lagrimas de papel (Angel Gomez, CM) – 2009  Coffin of light (Nacho Cerdà, documentaire) – La herencia Valdemar (José Luis Alemán) – La sonrisa del lobo (Javier Perea). Voxographie : 2008  O Apóstolo / El apóstol (Fernando Cortizo).

©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

MORT DE GILLES CARLE

Annonce de la mort du cinéaste québéquois Gilles Carle. Il fut très novateur et honoré, il avait reçu du gouvernement du Québec en 1990 le prix « Albert Tessier », remis par le gouvernement du Québec pour l’ensemble de son oeuvre, et le prestigieux prix Jutra en 2001 – la récompense donnée lors des soirés Jutra à Montréal dont le nom est un hommage au réalisateur Claude Jutra – pour l’ensemble de sa carrière. Certains de ses courts-métrages sont en libre consultation sur le site ONF. Je reviendrai plus longuement sur son parcours. Bibliographie : Le dictionnaire du cinéma québecois (Boréal, 1999). Annonce également du décès du cinéaste Jacques Baratier, j’y reviendrai dès que possible.

Carole Laure et Gilles Carle

Comme réalisateur – scénariste : 1961  Dimanche d’Amérique (CM documentaire) – Manger (CM documentaire, co-réalisé avec Louis Portugais) – 1962  Patinoire (CM documentaire) – 1963  Natation (CM documentaire) – Patte mouillée (CM documentaire) –  Un air de famille (CM) – 1964  Percé on the Rocks (documentaire) – 1964  Solange dans nos campagne (CM) – 1965  La vie heureuse de Léopold Z. – 1966  Place à Olivier Guimond (MM) – 1967  Place aux Jérolas (Série TV) – 1968  Le Québec à l’heure de L’Expo (CM documentaire) –  Le viol d’une jeune fille douce – 1969  Red – 1970  Les mâles – Stéréo (CM) – 1971  Un hiver brûlant (MM) – 1972  La vraie nature de Bernadette – 1973  La mort d’un bûcheron – Les corps célestes – 1975  Les chevaux ont-ils des ailes ? (CM) – La tête de Normande St-Onge – A thousand moons (CM) – 1977  L’ange et la femme – 1978  Homecoming  (Série TV) – L’âge de la machine (CM) – 1980  Fantastica – 1981  Carle masque (CM) – Les Plouffe / Il était une fois des gens heureux… (+ version TV) – 1982  Jouer sa vie (Co-réalisation avec Camille Coudari) – 1983  Maria Chapdelaine (+ version TV) – 1985  Cinéma, cinéma (Co-réalisation avec Werner Nold) – Ô Picasso (CM documentaire) – 1986  La guêpe – 1988  Vive Québec ! – 1989  ONF 50 ans (documentaire) – 1990  Le diable d’Amérique (documentaire) – 1991  Montréal Off  (MM documentaire) – Miss Moscou (TV) –  1992  La postière – 1994  Aventures dans le grand nord : Le sang du chasseur (TV) –  Aventures dans le Grand Nord : L’honneur des grandes neiges (TV) – 1996  Pudding chômeur – 1998  Moi, j’me fais mon cinéma. Comme scénariste  : 1959 CF-RCK (Claude Caron, Louis Létuvé & Pierre Gavreau, série TV) – Terre de soleil (Morten Parker, documentaire) – Tout l’or du monde (Raymond Leboursier, documentaire) – 1960  Le prix de la science (Raymond Leboursier, documentaire) – Wilfrid Pelletier, chef d’orchestre et éducateur (Louis Portugais, documentaire). Comme producteur : 1974  Gina (Denys Arcand).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jocelyn Quivrin

Jocelyn Quivrin dans « Incognito »

Annonce de la mort du comédien Jocelyn Quivrin, hier à l’âge de 30 ans, le 15 novembre dernier d’un accident au volant de son « Ariel Atom ». Il était l’un des comédiens les plus prometteurs de sa génération, son panache nous manquera beaucoup. Il débute comme comédien enfant, il est retenu dans un casting dans le Marais, venant accompagner son voisin. Il se retrouve pendant deux mois et demi dans la série TV « Les compagnons de l’aventure », rôle pour lequel il sera remarqué par Roger Planchon (1).  On le retrouve au cinéma en jeune Duc d’Anjou dans « Louis, enfant roi », ou apprenti cuistot impertinent et bousculé par Michel Aumont dans « Au petit Marguery » avec déjà un petit côté frondeur. De petits rôles en petits rôles, on le remarque dans « Rastignac ou les ambitieux », intéressante transposition moderne de l’univers de Balzac. Christian Bosséno rappelait pourtant, dans « Télévision française – la saison 2001 » que la presse se partageait lors de à sa première diffusion : « Des inrockuptibles à Libération, c’est une surenchère de sarcasmes : Rastignasse, titre par exemple (non sans humour) Libé, par allusion à la chevelure en pétard de Jocelyn Quivrin, en présentant le premier épisode, ou Rastignac ou le cousin bête (dernier épisode). » Il trouve également à la télévision un beau rôle, celui du fils de Nathalie Baye dans « L’enfant des lumières », qui préfère lutiner plutôt que de venger sa mère. Il saura retenir le conseil de sa prestigieuse partenaire « On ne fait pas sa carrière avec des oui, mais on fait carrière avec des noms ».  Il excelle en jeune étudiant sportif, venant d’un milieu aisé dans « Grande École », adapté d’une pièce de Jean-Marie Besset. Face à Alice Taglioni et Grégori Baquet, il y est l’objet d’un pari sexuel entre ses deux partenaires. Il fait jeu égal avec Jean Reno dans le médiocre « L’empire des loups », adaptation de l’univers de Jean-Christophe Grangé, il y campe un jeune policier fougueux chargé d’enquêter sur le meurtre de jeunes clandestines turques. Il est le grand méchant comte de Nansac dans « Jacquou le croquant », il fait preuve de maturité et de cruauté dans un film pourtant mal reçu lors de sa sortie. Il reste dans la noblesse en incarnant un Louis XIV plein de morgue dans « Jean de La Fontaine ». Il compose ensuite plusieurs personnages souvent désinvoltes tel le copain fumiste de Jean Dujardin dans « 99 francs », s’aidant de son sens de la répartie pour tirer partie de la superficialité du monde de la pub. Il aimera aussi participer à un certain cinéma d’auteur, comme en tenant un petit rôle chez Éric Rohmer dans « Les amours d’Astrée et de Céladon » ou les grandes amours contrariées chez les bergers. Il devait toujours défendre ce cinéma en tournant aussi avec le radical Jean-Claude Brisseau.  Il est à l’aise dans la comédie, il est un policier décontracté et amant de Sophie Marceau dans « Lol… », et l’ami faussement désinvolte de Bénabar dans « Incognito », coupé des réalités et de retour d’un voyage en Inde. Il trouve l’un de ses meilleurs rôles dans « Notre univers impitoyable », en avocat carriériste mis en compétition avec sa femme – Alice Taglioni -. Dans « La famille Wolberg », il est « l’homme blond », rival de François Damiens qui représente tout ce qu’il déteste. Il préparait la réalisation de son premier long-métrage comme réalisateur « Maestro », il avait déjà réalisé un court-métrage très prometteur « Acteur ». Pour l’anecdote, l’ayant vu lors d’avant-premières à Bordeaux, notamment celle de « Notre univers impitoyable », où il était venu avec sa compagne Alice Taglioni et la réalisatrice Léa Fazer, on ne pouvait qu’être admiratif de sa passion du cinéma. Il défendait aussi bien l’univers d’un Jan Kounen que celui d’Éric Rohmer avec la même ferveur. Il était très disponible et enthousiaste. Nos pensées vont à sa famille.

(1) Source Vincennes : Portrait de Jocelyn Quivrin

Dans « Au petit Marguery »

Filmographie : 1991  Louis, enfant roi (Roger Planchon) – 1993  Crash record (Dominique Champetier, CM) – 1994  Au petit Marguery (Laurent Bénégui) – Option cinéma (Patrick Volson, MM) – Fiesta (Pierre Boutron) 1996  Au bout de la nuit (Étienne Faure, CM) – Country Boy (Rafaël Schneider & Sébastien Lafarge, CM) – 1997  La leçon de Monsieur Paillasson (Michel Fessler, CM) – Lautrec (Roger Planchon) – 1998  Peut-être (Cédric Klapisch) – Noël en famille (Aruna Villiers & Fabienne Berthaud, CM) – Il fait trop chaud ici – J’ai froid – J’ai chaud – Vous ne vous souvenez pas ? (Patricia Bardon, CM) – Elizabeth (Id) (Shekhar Kapur) – Befschnargel (Pierre Mégemont, inédit) – Le prof (Alexandre Jardin) – Sans plomb (Muriel Teodori) – 2000  En solitaire (Stéphane Kazandjian, CM) – Féroce (Gilles de Maistre) – Clément (Emmanuelle Bercot, téléfilm diffusé en salles) – 2001  Qui veut devenir une star ? (Patrice Pooyard, inédit en salles) – 2002  Sem Ela (Sans elle) (Anna de Palma) – 2003  Zoltex (David Ingaro, CM) – Grande école (Robert Salis) – L’outremangeur (Thierry Binisti) – 2004  Le premier jour (Luc de Saint-Sernin, CM) – L’empire des loups (Chris Nahon) – Syriana (Id) (Stephen Gaghan) – Quoi ? l’éternité (Étienne Faure) – 2005  Jacquou le croquant (Laurent Boutonnat) – L’ultimatum (Rafaël Schneider, & Sébastien Lafarge, CM) – 2006  Jean de la Fontaine, le défi (Daniel Vigne) – Les amours d’Astrée et de Céladon (Éric Rohmer) – 99 francs (Jan Kounen) – 2007  Ca$h (Éric Besnard) – Notre univers impitoyable (Léa Fazer) – Deux vies plus une (Idit Cebula) – À l’aventure (Jean-Claude Brisseau) – 2008  Comité exécutif (Gilbert Carsoux, CM) – LOL (laughing out loud) ® (Lisa Azuelos) – Incognito (Éric Lavaine) – 5 à 7 (Audrey Dana, CM) – 2009  La famille Wolberg (Axelle Ropert) – Ensemble c’est trop (Léa Fazer). Comme acteur-auteur-réalisateur : 2006  Acteur (CM).

  

Télévision : 1990  Les compagnons de l’aventure (Christophe Andrei) – Port Breac’h (Pierre Goutas) – 1991  Oeil pour oeil : Besoin de personne (Nicolas Lublin) – 1994  L’instit : Vanessa et la petite dormeuse (Philippe Triboit) – 1995  Clara et son juge (Joël Santoni) – Mylène (Claire Devers) – 1996  Histoires d’hommes (Olivier Langlois) – Les Boeuf-carottes : Émotions fortes (Pierre Lary) – 1997  Le juge est une femme : Drôle de jeu (Daniel Vigne) – Dossiers : disparus : Madeleine (Frédéric Demont) – 1998  Embarquement immédiat (Aline Issermann) – Anne Le Guen : Un poids lourd sur la conscience (Alain Wermus) – La banquise (Pierre Lary) – La façon de le dire (Sébastien Grall) – Voyage à travers le XXème siècle (Hélène Guétary) – 1999  L’ombre d’un doute (Gilles Béhat) – Julie Lescaut : Destins croisés (Alain Wermus) – Maigret : Maigret chez les riches (Denys Granier-Deferre) –  P.J. : Garde à vue (Gérard Vergez) – Chère Marianne : La sous-préfète (Pierre Joassin) – 2000  Rastignac ou les ambitieux (Alain Tasma) – Nana (Édouard Molinaro) – 2001  L’enfant des lumières (Daniel Vigne) – 2002  Navarro : Meutre en famille (Gilles Béhat) – 2008  Antonio Palizzi : CDD conneries (Jean Dujardin) – Équipe médicale d’urgence : L’enfant diamant (Étienne Dhaene) – Revivre (Haïm Bouzaglo). Publicités : 1997  Lutte anti tabac (Marion Vernoux) – 1998  Loto (Cédric Klapisch) – 1999  Freeyop (Bertrand Blier).   

Mise à jour le 28/11/2009

©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

MORT DE CHRISTIAN BARBIER

 

Christian Barbier dans « L’homme de Picardie »

 

Annonce de la mort du comédien d’origine belge Christian Barbier à l’âge de 85 ans, j’y reviendrai dès que possible.

 

Filmographie : 1956  Alerte au Deuxième Bureau (Jean Stelli) – 1960  Il fallait commencer par là (Pierre Fannoy, CM) – 1964  Lucky Jo (Michel Deville) – Week-end à Zuydcoote (Henri Verneuil) – Marie-Soleil (Antoine Bourseiller) – 1965  La vie de château (Jean-Paul Rappeneau) – 1966  Trans-Europ-Express (Alain Robbe-Grillet) – Maigret a Pigalle (Maigret à Pigalle) (Mario Landi) – L’homme qui osa (Jean Delire, CM) – 1966  La loi du survivant (José Giovanni, sous réserves) – 1967  Le Franciscain de Bourges (Claude Autant-Lara) – L’homme qui valait des milliards (Michel Boisrond) – Lamiel (Jean Aurel) – 1968  La désirade (Alain Cuniot) – 1969  L’armée des ombres (Jean-Pierre Melville) – L’hiver (Marcel Hanoun) – La horse (Pierre Granier-Deferre) – Paix sur les champs (Jacques Boigelot) – 1970  César Grandblaise / Les jambes en l’air (Jean Dewever) – 1972  La chambre rouge (Jean-Pierre Berckmans) – Le gang des otages (Édouard Molinaro) – 1973  Les granges brûlées (Jean Chapot) – Les tueurs fous (Boris Szulzinger) – 1975  Jésus né en Provence (Marc Mopty, CM) – 1976  Jambon d’Ardenne (Benoît Lamy) – 1977  Un jour comme un autre (Marc Mopty, CM) – L’homme pressé (Édouard Molinaro) – 1980  Trois hommes à abattre (Jacques Deray) – 1982  Hiver 60 (Thierry Michel) – 1984  Brigade des mœurs (Max Pécas) – Le voyage d’hiver (Marian Handwerker) – 1987  La maison assassinée (Georges Lautner) – 1990  L’année de l’éveil (Gérard Corbiau) – 1991  Bill’s party (Simon Cresswell, CM) – Mayrig (Henri Verneuil, + version TV) – 1995  Éternelles (Erick Zonca, CM) – 2001  Une belle journée (Frédérique Dolphyn, CM) – 2002  Les sabots de Vénus (Jean-Pierre Coindet, dit Jimmy-Paul Coti).

 

Télévision : (notamment) : 1964  Les Indes noires (Marcel Bluwal) – 1965  Le théâtre de la jeunesse : Tarrass Boulba (Alain Boudet) – 1966  Corsaires et flibustiers (Claude Barma) – Le condamné meurt à cinq heures – Les Troyennes – Mission accomplie – 1968  Les enquêtes du commissaire Maigret : L’inspecteur cadavre (Michel Drach) – L’homme du Picardie (Jacques Ertaud) – 1972  Le grillon du foyer (Jean-Paul Carrère) – Les rois maudits : Le lis et le lion (Claude Barma) – 1973  Un homme et une ville (Joseph Drimal) – La chamaille (Jacques Pierre) – Coup de sang (Jean-Paul Carrère) – La ligne de démarcation : Raymond (Jacques Ertaud) – 1974  Messieurs les jurés : L’affaire Lusanger (André Michel) – Le bon samaritain (René Gainville) – Les cinq dernières minutes : Rouges sont les vendanges (Claude Loursais) – 1975  Les cinq dernières minutes : Le coup de pouce (Claude Loursais) – Les malfaisants (Jean Kerchbron) – 1977  Les lettres volées (Pierre Goutas) – 1978  Preuves à l’appui : Les loups du bois (Jean Laviron) – 1979  Bauduin des mines (Michel Jakar) – Le jeune homme vert (Roger Pigaut) – L’oeil du sorcier (Alain Dhénaut) – Mon ami Gaylor (Pierre Goutas) – 1980  La fortune des Rougon (Yves-André Hubert) – 1981  Sept hommes en enfer (Youri) – Sans famille (Jacques Ertaud) – 1982  Les amours des années grises : Mon village à l’heure allemande (Marlène Bertin) – 1984  Julien Fontanes : Un coup de bluff (Daniel Moosmann) – 1986  Espionne et tais-toi (Claude Boissol, saison 1) – 1987  Marie Pervenche : Une tigresse dans le moteur (Claude Boissol) – L’heure Simenon : Le fils Cardinaud (Gérard Mordillat) – 1988  Espionne et tais-toi (Claude Boissol, saison 2) – La vie en panne (Agnès Delarive) – 1991  Les hordes (Jean-Claude Missiaen) – 1993  Martineau… et le portrait de femme (Daniel Moosmann) – 1994  Tout feu, tout femme (Marion Sarraut & Pierre Sisser) – 1995  Théo la tendresse : La nouvelle de la semaine (Yves Amoureux) – 1997  Le surdoué (Alain Bonnot) – La serre aux truffes (Jacques Audoir) – 1998  La grande Béké (Alain Maline) – 1999  Le porteur de destins (Denis Malleval) – Retour à Fonteyne (Philomène Esposito) – 2003  Retour à Locmaria (Williams Crépin).

 

 

Christian Barbier dans « Cinématon N° 1006 », photo source le site officiel de Gérard Courant

 

Nota : Seul IMDB le crédite dans « La loi du survivant » (José Giovanni, 1966), toute précision serait bienvenue. Il convient de ne pas le confondre avec son homonyme Christian Barbier, célèbre animateur d’Europe 1 et acteur occasionnel. Il pose de multiples problèmes aux filmographes, mais saluons le travail de Jacques Noël qui le premier fit sa filmographie dans l’excellente revue « Stars N°11 ». Filmographie : 1965  Masculin Féminin (Jean-Luc Godard) – 1967  Les Poneyttes (Joël Le Moigné) – 1968  Target : Harry (Istanbul mission impossible) (Roger Corman) – 1970  Point de chute (Sergio Gobbi) – 1971  Les gales d’Etretat (Sergio Gobbi) – 1972  Les voraces (Sergio Gobbi) – La raison du plus fou (François Reichenbach) – 1973  L’affaire Crazy Capo (Patrick Jamain) – 1974  Sérieux comme le plaisir (Robert Benayoun) – Seul le vent connaît la réponse (Alfred Vohrer) – 1975  Blondy (Sergio Gobbi) – 1983  La France interdite (Jean-Pierre Imbrohoris, Jean-Pierre Garnier & Gilles Delannoy, documentaire, voix du récitant) – 1985  Suivez mon regard (Jean Curtelin) – 1988  Drôle d’endroit pour une rencontre (François Dupeyron, voix seulement) – Cinématon N°1006 (Gérard Courant, CM) – 1997  Le pari (Bernard Campan & Didier Bourdon). J’avais fait « le ménage » dans IMDB, créant également un troisième Christian Barbier acteur-cascadeur chez Luc Besson dans son « Jeanne D’Arc », mais quelques erreurs subsistent, en attendant de les corriger…

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Pierre Doris

 

Dans « La maison des bois »  

Annonce de la mort du comédien Pierre Doris, grand chantre de l’humour noir, alors qu’il allait atteindre son 90ème anniversaire. Il ne semble pas avoir pris le cinéma au sérieux. Il joue le satyre dans bien des films depuis la série des « Saintes chéries ». Le regard salace, l’air libidineux, il se régale dans l’égrillard. Il est même en vedette avec France Anglade dans le navrant mais néanmoins désopilant « Clémentine Chérie », adapté d’une B.D. de Jean Bellus. Il y joue Gaston Bellus, un archétype du Français moyen, inventeur du tissu élastique. La plupart du temps, il se contente de faire-valoir tel le moine fourbe face à Fernandel dans « Le bon roi Dagobert ». Il trouve le rôle de sa vie à la télévision, en tragi-comique garde-champêtre, grâce à Maurice Pialat qui lui donne l’occasion de donner le meilleur de lui-même dans le feuilleton « La maison des bois », à l’instar d’un Hubert Deschamps dans « La gueule ouverte ». Samuel Douhaire en parle parfaitement dans « Le dictionnaire Pialat », (Éditons Léo Scheer, 2008). : « …Grâce à Pialat, un grand acteur comique vient de révéler un don pour la tragédie que les circonstances ne lui avaient pas permis d’exprimer. Et ne lui permettront plus d’exprimer : pour Pierre Doris, « La maison des bois » sera resté une parenthèse éblouissante entre le boulevard télévisé d’Au théâtre ce soir et Les planqués du régiment ». Selon Pascal Mérigeau, dans son livre « Pialat » (Bernard Grasset, 2002 », il ne semble pas avoir pris son rôle très au sérieux : « …Sans doute Pierre Doris se considérera-t-il parfois, lui aussi, comme de passage, un cacheton de plus à toucher, chaque soir il repart pour Paris au volant de sa Mercedes pour faire le zouave dans un cabaret ou dans un autre ».  Hormis Pialat, il n’aura eu que rarement d’occasions de sortir du registre « franchouille », comme chez Jean Marboeuf « La ville des silences », où il est un commissaire corrompu et chez Nicole Garcia dans « Outremer », en oncle patriarche vivant dans l’Algérie coloniale. Malgré une parfaite tendance au n’importe quoi – il fallait l’entendre parodier l’ineffable Jordy dans « C’est dur d’être un pépé », il aura gardé une truculence rabelaisienne dans bien des nanars. Dans « Les rois du gag », il est même cantonné dans le rôle d’un gagman de Michel Serrault, qui faisant équipe avec Maurice Baquet forme un duo totalement ringard. On se régalera à le voir en spectateur bavard dans le « Kulte » « Si vous n’aimez pas ça n’en dégoutez pas les autres » , ou en truand d’opérette dans « L’émir préfère les blondes ». Il sera un Bérurier adipeux dans « San Antonio ne pense qu’à ça », dans hélas, le moins intéressant des films de Joël Séria. Mais il restera comme un comique novateur, jouant avec les tabous comme la mort « Nuance : quand l’homme est mort, on l’enterre, quand l’arbre est mort, on le déterre ! », et ouvrant des perspectives à d’autres, comme Laurent Ruquier, qui ne manquait jamais de s’en référer. Son fils Michel Tugot-Doris est également comédien.   

Dans « L’émir préfère les blondes »

Filmographie : 1956  Comme un cheveu sur la soupe (Maurice Régamey) – 1957  Paris Music-Hall (Stany Cordier) – L’amour est en jeu / Ma femme, mon gosse et moi (Marc Allégret) – Le triporteur (Jack Pinoteau) – Mimi Pinson (Robert Darène) – 1958  En légitime défense (André Berthomieu) – Cigarettes, whisky et p’tites pépées (Maurice Régamey) – Messieurs des Ronds de Cuir (Henri Diamant-Berger) – Julie la Rousse (Claude Boissol) – 1959  Business (Maurice Boutel) – 1960  Fortunat (Alex Joffé) – Le Sahara brûle (Michel Gast) – Dans la gueule du loup (Jean-Charles Dudrumet) – Dans l’eau qui fait des bulles / Le garde-champêtre mène l’enquête (Maurice Delbez) – 1962  L’empire de la nuit (Pierre Grimblat) – Les veinards [Sketch : « Une nuit avec la vedette »] (Philippe de Broca) – Clémentine chérie (Pierre Chevalier) – L’assassin viendra ce soir (Jean Maley) – 1963  Cherchez l’idole (Michel Boisrond) – La porteuse de pain (Maurice Cloche) – Le bon roi Dagobert (Pierre Chevalier) – Le motorizzate (Les motorisées) [Sketch : « Roulotte squillo »] (Marino Girolami) – 1964  Le petit monstre (Jean-Paul Sassy, inédit en salles) – Les mordus de Paris (Pierre Armand) – Requiem pour un caïd (Maurice Cloche) – Allez France ! (Robert Dhéry) – Les gorilles (Jean Girault) – Déclic… et des claques (Philippe Clair) – La bonne occase (Philippe Clair) – 1965  Whisky y vodka (Fernando Palacios, inédit en France) – 1966  Trois enfants dans le désordre (Léo Joannon) – 1967  La permission (Melvin Van Peebles) – 1968  Bruno, l’enfant du dimanche (Louis Grospierre) – Slogan (Pierre Grimblat, bien que crédité au générique, il n’apparaît pas dans les copies existantes) – 1969  Aux frais de la princesse (Roland Quignon) – 1972  La guerre des espions / Bastos ou ma soeur préfère le colt 45 (Jean-Louis Van Belle, film belge inédit en France) – 1973  Le Führer en folie (Philippe Clair) – 1974  Mais où sont passées les jeunes filles en fleurs (Jean Desvilles) – 1975  Les petits dessous des grands ensembles (Christian Chevreuse) – 1976  Le jour de gloire (Jacques Besnard) – 1977  Si vous n’aimez pas ça, n’en dégoûtez pas les autres ! (Raymond Lewin) – Ça glisse au pays des merveilles (Christian Chevreuse) – 1978  Freddy (Titre DVD : Jeannot la frime) (Robert Thomas) – 1979  La ville des silences (Jean Marboeuf) – 1980  San Antonio ne pense qu’à ça (Joël Séria) – 1982  Ça va faire mal ! (Jean-François Davy) – On n’est pas sorti de l’auberge (Max Pécas) – On l’appelle catastrophe (Richard Balducci) – 1983  L’Émir préfère les blondes (Alain Payet) – Les planqués du régiment (Michel Caputo) – 1984  Les rois du gag (Claude Zidi) – 1985  Dressage / Titre TV : Éducation perverse (Pierre B. Reinhard) – 1987  Le diable rose (Pierre B. Reinhard, inédit en salles) – 1989  Outremer (Brigitte Roüan). Voxographie : 1978  Tess (Id) (Roman Polanski, doublage version française) – 1983  Heidi’s song (Les malheurs d’Heidi) (Robert Taylor, animation, version française).

Télévision : (notamment) : 1960  La coupe enchantée (François Gir) – 1961  La dame de Monsoreau (Alain Boudet) – 1962  Vincent Scotto (Henri Spade) – 1963  La chasse ou l’amour ravi (Alain Boudet) – Teuf-teuf ou hommage à l’automobile (Georges Folgoas, variétés) – Le contrôleur des wagons lits (Gilbert Pineau) – 1964  Un homme en or (André Leroux) – Les raisins verts (Jean-Christophe Averty, série TV) – Pauline ou l’écume de la mer (François Gir) – Pierrot des alouettes (Henri Spade) – 1965  La misère et la gloire / La misère et la gloire d’Alexandre Dumas (Henri Spade) – Paris paradis (Jacques Pierre, divertissement) – Cherche merveille (Richard Chaumont) – Conflis mineurs : Le bonheur conjugal (Jacqueline Audrey) – La queue du diable (André Leroux) – Les saintes chéries : Ève au volant (Jean Becker) – 1966  Gerfaut (François Gir, série TV) –  Lazare le pâte (Jean-Marie Coldefy) – Rhésus B : Comment épouser son patron (Serge Leroy) – 1967  Les locataires de l’escalier 15 / Les sept de l’escalier quinze B (Georges Régnier, série TV) – Deux romains en Gaule (Pierre Tchernia, série TV) – Rhésus B : Il est prudent de louer (Jean-Charles Lagneau) – Deslouettes père et fils : L’auberge espagnole (Claude Robrini) – Le sourire de la Joconde (Albert Riéra) – Meurtre en sourdine (Gilbert Pineau) – 1968  Les saintes chéries : Quand Éve n’est pas là (Jean Becker) – Les saintes chéries : Ève sur la plage (Jean Becker) – Chansons souvenirs (Robert Valey, divertissement) – Les dossiers de l’agence O : La petite fleuriste de Deauville (Jean Salvy) – La tempête (François Gir) – 1969  Au théâtre ce soir : Le mari ne compte pas (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : Rappelez-moi votre nom (Pierre Sabbagh) – 1970  Les fiancés de Loches (Pierre Badel) – Au théâtre ce soir : Les assassins associés (Pierre Sabbagh) – Les lettres de mon moulin (Pierre Badel) – Une autre vie (Louis Grospierre) – La maison des bois (Maurice Pialat) – Le père Noël est en prison (Pierre Gautherin) – 1972  Au théâtre ce soir : Le fils d’Achille (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : La main passe (Pierre Sabbagh) – 1973  Pierre et Jean (Michel Favart) – Le temps de vivre, le temps d’aimer (Louis Grospierre) – Monsieur Pompadour (André Leroux, captation) – 1974  Un curé de choc : Hold-up campagnard (Philippe Arnal) – L’ange de la rivière morte (Édouard Logereau) – Le droit aux étrennes (Jean Bertho) – 1975  La rôtisserie de la reine Pédauque (Jean-Paul Carrère) – La simple histoire d’un merveilleux poste de télévision (Armand Ridel) – Au théâtre ce soir : Les hannetons (Pierre Sabbagh) – Le docteur noir (Gérard Vergez) – 1976  Robert Macaire (Roger Kahane) – 1978  Les amours sous la Révolution : Les amants de Thermidor (Jean-Paul Carrère) – Les samedis de l’histoire : La banqueroute de Law (Jean-François Delassus) – Le temps des as (Claude Boissol) – 1979  Histoires de voyous : La belle affaire (Pierre Arago) – Le petit théâtre d’Antenne 2 : Tout un dimanche ensemble (Stéphane Bertin) – Les amours de la Belle Époque : Le maître de Forges (Dominique Giuliani) – 1980  Tarendol (Louis Grospierre) – Petit déjeuner compris (Michel Berny) – Les amours des années folles : Les soeurs Hortensia (Dominique Giuliani) – 1981  Le mécréant (Jean L’Hôte) – Les amours des années folles : Un mort tout neuf (Dominique Giuliani) – Sans famille (Jacques Ertaud) – 1982  Bekenntnisse des Hochstaplers Felix Krull (Les confessions du chevalier d’industrie Felix Krull) (Bernhard Sinkel) – En votre aimable réglement (Jean-Claude Charnay) – Ralentir école (Alain Dhouailly) – L’ours en peluche (Édouard Logereau) – 1983  Julien Fontanes, magistrat : L’âge difficile (Serge Friedman) – 1984  Battling le ténébreux (Louis Grospierre) – Les fils des alligators (André Farwagi) – 1985  Les Bargeot [épisode ?] – Maguy : Amorale, morale et demie – 1986  La guerre du cochon (Gérard Chouchan) – Le coeur du voyage (François Leterrier) – 1987  Les idiots (Jean-Daniel Verhaeghe) – 1988/1989  L’homme à tout faire (Patrick Gandrey-Réty, 42 épisodes) – 1990  Les voisins du dessus (Jacques Audoir, captation) – Pépé la gâchette (Jean Pignol) – 1991  Héloïse (Robert Dhéry) – 1992  Mes coquins (Jean-Daniel Verhaeghe) – 2001  Des croix sur la mer (Luc Béraud).

Maurice Régamey par Yvan Foucart

Nadine Tallier (future « baronne de Rothschild ») et Louis de Funès dans « Comme un cheveu sur la soupe »

Yvan Foucart auteur de l’indispensable « Dictionnaire des comédiens français disparus« , nous fait l’amitié de rendre hommage à Maurice Régamey, réalisateur connu pour avoir donné à Louis de Funès l’un de ses premiers rôles principaux avec « Comme un cheveu sur la soupe » – disponible chez René Chateau vidéo -, et c’est également l’une des rares fois où on le voit jouer du piano. Le 9 octobre prochain France 3 diffusera « Honorin de Marseille ». Peu avant son décès, aidé de son épouse, il s’était confié à Yvan à qui nous devons cette très complète évocation :

Maurice Régamey 

Décédé le 23 août 2009 dans la discrétion totale telle qu’il l’avait souhaitée, Maurice Régamey était né à Wolanka (Pologne) le 7 janvier 1924 où le papa avait été appelé pour travailler au réseau des chemins de fer.  Maurice n’en garda aucun souvenir puisqu’il arriva en France à l’âge de quatre ans.  Il effectua ses études primaires à Montreuil dans la région parisienne, puis entra dans une école de spécialisation en T.S.F.

 

Attiré par le théâtre, il fréquenta les cours d’art dramatique de Catherine Fonteney, sociétaire de la Comédie Française, ainsi que ceux de Tania Balachova où il côtoya Jean-Claude Pascal, son cadet de trois ans.  

 

A 19 ans, il se produisit en tournée avec Mon curé chez les riches de Clément Vautel et La puce à l’oreille de Georges Feydeau. Revenu à la capitale, on le remarqua dans Antigone de Jean Anouilh (Théâtre de l’Atelier, 1944); La patronne d’André Luguet (Théâtre des Nouveautés, 1947); Dix petits nègres d’Agatha Christie (Théâtre Antoine, 1947); Les mains sales de Jean-Paul Sartre (Théâtre Antoine, 1948); Un tramway nommé désir de Tennessee Williams (Théâtre de l’Athénée, 1949) dont il garda le plus merveilleux des souvenirs, celui d’une partenaire d’exception : Arletty; La femme en blanc de Marcel Achard (Théâtre des Galeries à Bruxelles), etc.

 

Il doit sa première apparition au cinéma à Georges Lacombe qui l’engagea pour un petit rôle dans Florence est folle, celui d’un maître d’hôtel en prise avec une bouteille de champagne trop chaude et récalcitrante !

 

Il s’ensuivit une filmographie de plus de trente titres en tant qu’interprète et de cinq longs métrages en tant que réalisateur.

 

Dans la première série, il se distingua dans l’évocation émouvante de la vie de Grock, le plus célèbre clown de la première moitié du XXème siècle (Au revoir Monsieur Grock,… se souvient-on encore des Sans blââgue ! et des Pourquouâ ?); en souteneur de Suzy Delair dans le Lady Paname de Henri Jeanson; mais aussi de l’ancien collégien devenu aveugle des Anciens de Saint-Loup; de l’énergique et séduisant inspecteur de police de Rue des saussaies; du tout aussi brillant agent secret de Duel à Dakar.

 

Son meilleur souvenir d’acteur ira cependant à Ils sont dans les vignes où, représentant de boisson non alcoolisée, il séduisait la fille du cafetier, laquelle n’était autre que Line Renaud.  Un aimable divertissement, sans plus, dans lequel il chantait (il est vrai avec la voix de Lucien Jeunesse) et dansait sur l’agréable musique de Loulou Gasté, lequel venait juste de convoler avec Line.

 

On le « vit » une dernière fois en 1956 dans Comme un cheveu sur la soupe dont il signait la  réalisation, mais sa participation était si modeste qu’elle ressemblait davantage à un clin d’œil.

 

Acteur, c’est bien, mais la technique semblait l’intéresser davantage aussi est-ce donc, tout naturellement, qu’il se retrouva derrière la caméra pour des courts métrages, bientôt suivis de plus longs.

 

Il se lança dans des tournages humoristiques, puis dans des séries inspirées par les programmes de la télévision américaine, ce qui donnèrent les fameux Rendez-vous avec Maurice Chevalier lesquels servirent d’argument pour y inviter des célébrités telles que Michèle Morgan, Brigitte Bardot ou Martine Carol.

 

Ayant dirigé Fernandel pour l’un de ses courts, il le retrouva pour sa première grande réalisation, Honoré de Marseille, où notre comique put se laisser aller à sa truculence, à ses galéjades et en poussant la chansonnette (ce qu’il n’avait plus fait depuis Simplet en 1942) et ce, tour à tour, en chef phocéen, en gouverneur, et en marseillais contemporain.

 

Avec Comme un cheveu sur la soupe il confia à Louis de Funès le soin de conduire une comédie burlesque fertile en gags, style tarte à la crème, cela en galante compagnie, puisqu’il fut  accompagné de la charmante Noëlle Adam, future Madame Reggiani et d’une piquante blonde Nadine Tallier… future baronne de Rothschild.  Ensuite, Cigarettes, whisky et p’tites pépées nous propulsèrent dans une institution de culture physique reconvertie en saloon animé par d’accortes hôtesses qu’entraînaient Annie Cordy et une piquante blonde vue précédemment… Nadine Tallier, bien sûr.

 

Citons aussi La salamandre d’or, un western historique, comme il se plaisait à le définir lui-même, en fait sur fond de bataille de Pavie, tourné en grande partie en Belgique, à Bruges et au château d’Oostkerke, ainsi qu’en Languedoc. Ce fut son ultime grand engagement cinématographique.  

 

En 1962/63, il réalisa Ciné-Parade pour le compte de Télé Luxembourg, des rencontres surtout prétextes à des interviews de vedettes. En 1966, son nom apparut encore une dernière fois au générique d’une fiction télévisée de treize fois 26mn, Trois étoiles, une co-production franco-anglaise, hommage à notre gastronomie dont il signa  le co-scénario et la mise en scène et à laquelle outre la Britannique Suzanna Leigh, participèrent de nombreux comédiens français dont Dalio, Dufilho et Raymond Bussières.

 

Ensuite, l’O.R.T.F. l’engagea pour réaliser les reportages de ses envoyés spéciaux, avant d’opérer un changement radical en remplissant les fonctions de directeur commercial chez Hachette-Belgique.

 

C’est à cette époque, en juin 1966 qu’il se marie avec Francine Wainer, une scripte et monteuse, avec laquelle il eut une fille, Lena Frédérique, née en 1967. 

 

De sa carrière cinématographique, il ne fut pas toujours épargné des critiques, en particulier ceux de la Nouvelle Vague, mais il put toujours compter sur d’indéfectibles amitiés comme celles de Joe van Cottom et de Jean Vietti, piliers du vrai « Ciné-Revue » (celui de la bonne époque), ainsi que celle de Rodolphe-Maurice Arlaud de « Combat ».

 

Depuis plus de quarante ans, retiré du show-business, son nom s’était forcément quelque peu dissous dans l’amnésie du temps.

 

  

 

©  Yvan Foucart.

FILMOGRAPHIE : 1944  Florence est folle (Georges Lacombe) – 1945  Les démons de l’aube (Yves Allégret) – L’idiot (Georges Lampin) – Le roi des resquilleurs (Jean Devaivre) – 1946  Antoine et Antoinette (Jacques Becker) – Miroir (Raymond Lamy) – 1947  Blanc comme neige (André Berthomieu) – Croisière pour l’inconnu (Pierre Montazel) – L’idole (Alexandre Esway) – 1948  Cartouche, roi de Paris (Guillaume Radot) – Les autos volages (c.m. Marcel Martin) – 1949  Au revoir, Monsieur Grock (Pierre Billon) – Je n’aime que toi (Pierre Montazel) – Le jugement de Dieu (Raymond Bernard) – Lady Paname (Henri Jeanson) – Maya (Raymond Bernard) – Pas de week-end pour notre amour (Pierre Montazel) – Rendez-vous avec la chance (Emile Edwin Reinert) – 1950  Les anciens de Saint-Loup (Georges Lampin) – Boîte de nuit (Alfred Rode) – Les mémoires de la vache Yolande (Ernest Neubach) – La rose rouge (Marcel Pagliero) – Rue des Saussaies (Ralph Habib) – Souvenirs perdus, sketch « La statuette d’Osiris » (Christian-Jaque) – Les mécanos de l’air (c.m. Marcel Martin) – 1951  Adhémar ou le jouet de la fatalité (Fernandel) – Duel à Dakar (Claude Orval et Georges Combret) – Et ta sœur (Henri Lepage) – Ils sont dans les vignes (Robert Vernay) – La plus belle fille du monde (Christian Stengel) – 1952  Au diable la vertu (Jean Laviron) – Le huitième art et la manière (c.m., réalisation) – 1953  Le village près du ciel / Sie fanden eine Heimat (Léopold Lindtberg)Numéro spécial, (c.m., réalisation) – Derrière le rideau (c.m., réalisation) – Dansez maintenant (c.m., réalisation) – Le rire, (c.m., réalisation) – 1954  L’art et la manière de rire (c.m., réalisation) – Plaisir des neiges (c.m., réalisation) – Sur toute la gamme (c.m., réalisation) – 1955  Les carnets du major Thompson (Preston Sturges) – Les indiscrètes (Raoul André) – 1956  Honoré de Marseille (réalisation) – L’art d’être papa (c.m., réalisation et scénario) – Le téléphone (c.m., réalisation) – 1957  Comme un cheveu sur la soupe (réalisation et co-scénario) – Rendez-vous avec Maurice Chevalier N° 1 (c.m., réalisation) – Rendez-vous avec Maurice Chevalier N° 2 (c.m., réalisation) – Rendez-vous avec Maurice Chevalier N° 3 (c.m., réalisation) – Rendez-vous avec Maurice Chevalier N° 4 (c.m., réalisation) – Rendez-vous avec Maurice Chevalier N° 5, sketch « Soirs de Paris » (c.m., réalisation) – Rendez-vous avec Maurice Chevalier N° 6, sketch « Une Américaine à Paris » (c.m., réalisation) – 1958  Cigarettes, whisky et p’tites pépées (réalisation et scénario) – 1959  A pleines main (réalisation et scénario) 1960  La brune que voilà (Robert Lamoureux, uniquement conseiller technique) – Ravissante (Robert Lamoureux, uniquement conseiller technique) – 1961  Les hommes veulent vivre (Léonide Moguy, uniquement conseiller technique) – 1962  La salamandre d’or (réalisation et scénario) – Indiscrétion (c.m. Georges Reich, uniquement assistant réalisateur) – 1964  Le petit monstre (Jean-Paul Sassy, uniquement scénario, inédit en salles).

MORT DE JEAN-CLAUDE MASSOULIER

Jean-Claude Massoulier en 2006 dans le documentaire : « Gabin intime, aristocrate et paysan »

Annonce de la mort du comédien, chansonnier et scénariste Jean-Claude Massoulier, le 3 septembre dernier à l’âge de 77 ans, j’y reviendrai dès que possible.

Filmographie : Comme acteur :1961  La ligne droite (Jacques Gaillard) – Les sept péchés capitaux [Sketch : « L’avarice »] (Claude Chabrol) – 1963  La drogue du vice (José Benazeraf) – 1966  Un idiot à Paris (Serge Korber) – 1967  La petite vertu (Serge Korber) –  1970  Les jambes en l’air / César grand Blaise (Jean Dewever) -1971  Papa, les petits bateaux (Nelly Kaplan) – 1972  Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (Jean Yanne) – L’affaire Dominici (Claude Bernard-Aubert) – 1973  La gueule de l’emploi (Jacques Rouland) – 1977  La vie parisienne (Christian-Jaque) – Ça va pas la tête (Raphaël Delpard) – Je suis timide… mais je me soigne (Pierre Richard) – 1978  Je vous ferai aimer la vie (Serge Korber) – 1980  Voulez-vous un bébé Nobel ? (Robert Pouret, + scénario) – 1982  N’oublie pas ton père au vestiaire (Richard Balducci, + scénario et dialogue) –  En cas de guerre mondiale, je file à l’étranger (Jacques Ardouin) – Salut la puce ! (Richard Balducci, + scénario et adaptation) – 1987  La brute (Claude Guillemet) – À notre regrettable époux (Serge Korber) – 1993  La braconne (Serge Pénard, inédit en salles) – Télévision (notamment) : 1969  S.O.S. Fréquence 17 : M.O.C. ou objet volant non identifié (Jean Dréville) – 1970  Les enquêteurs associés : Tête de Turc (Serge Korber) – 1972  Les cinq dernières minutes : Meurtre par la bande (Claude Loursais) – 1975 Jo Gaillard : Le peur (Christian-Jaque) – 1981  La double vie de Théophraste Longuet (Yannick Andréi) – 1983  Merci Sylvestre : Merveilleuse Daphné (Serge Korber) – 1985  La chienlit (Bernard Deflandre, captation) – 1987  Florence ou la vie de château (Serge Korber) – 1991  Marie Pervenche : Un ressort diabolique (Serge Korber) – 1993  Au beau rivage (Serge Korber) – L’aigle et le cheval (Serge Korber). Scénariste TV seulement : 1990  Pas une seconde à perdre (Jean-Claude Sussfeld) 1991 Quiproquois ! (Claude Vital) – Papy superstar (Serge Pénard) – 1993  Le gourou occidental (Danièle J. Suissa) – Divers : 1963  L’épouse infernale (Serge Korber, CM, auteur des chansons seulement).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Sim

Sim dans « La voce della luna »

Annonce de la mort de Sim, à l’âge de 83 ans ce 6 septembre dernier, des suites d’une embolie. Ce fantaisiste très populaire fut assez mal utilisé au cinéma, mais Michel Audiard qui disait de lui « Sim semble être le fruit des amours d’un étourneau et d’une pointe Bic », lui donnera l’un de ses rôles les plus mémorables dans « Elle boit pas… », en maître-chanteur retord et artiste de cabaret, il faut le voir en libellule chantante. Il participa à quelques nanars qui sont très souvent des sommets du « film cornichon ». Il tourne ainsi avec Philippe Clair dans « La grande maffia » où il est un petit chef de bureau garde-chiourme et autoritaire, qui oblige ses subordonnés à faire de la gymnastique et dans « La brigade en folie », en douanier crétin en mission avec Jacques Dufilho, pour pourchasser les fraudeurs et retrouver les capitaux cachés en Suisse – comme qui dirait d’actualité ! -. On peut légitimement vouer un culte à « Drôles de zèbres », de l’ineffable Guy Lux, où il forme un tandem  machiavélique avec Alice Sapritch, film où il reprend son célèbre personnage de la baronne de la Tronchembiais, ce bijou est disponible en DVD chez L.C.J. éditions. Il y eut un rendez-vous manqué avec Jean-Pierre Mocky pour « Le roi des bricoleurs », dans un rôle prévu pour Louis de Funès, mais sa vis comica semble mal adaptée à ce film. Selon Mocky lui même dans le livre d’entretien avec Gaston Haustrate (Edilig, 1989), qui déclarait « …Quelqu’un m’a conseillé Sim, mais il a fallu remanier le scénario en fonction de la personnalité de ce fantaisiste. J’ai en quelque sorte, divisé le rôle principal en ceux, Sim et Pierre Bolo se partageant plus ou moins les gags de cette satire du bricolage. Finalement, cela a quelque peu déséquilibré le film. Le talent de Sim n’est pas en cause. En fait , on s’était trompé en confiant le rôle d’un méchant à un gentil… » : Federico Fellini lui donne l’occasion de sortir de ses emplois habituels, dans « La voce della luna », avec son rôle de joueur de hautbois lunaire. Devenu complètement fou – il pense que son instrument déplace ses meubles et provoque des sortilèges -, il décide de vivre dans un cimetière au grand désarroi de sa femme. Le cinéma l’a dédaigné ces dernières années, sa prestation d’Agecanonix dans deux versions d' »Astérix… »  tenant plus d’une présence à assurer que d’un véritable rôle à tenir… ». Grand ami et partenaire au théâtre de Victor Lanoux – il en témoignait en début d’année dans le documentaire « Victor Lanoux, l’essai de la vie »  -,  on le retrouve à ses côtés dans le rôle de Théo de Montalenvert, un marginal doux dingue naïf et porté sur la boisson dans 4 épisodes de « Louis la brocante ».  

 

Sim dans « Le roi des bricoleurs »

 

Filmographie : 1958  Les gaietés de l’escadrille (Georges Péclet) – 1961  Cartouche (Philippe de Broca, rôle coupé au montage) – 1969  Une veuve en or (Michel Audiard) – Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas… mais elle cause (Michel Audiard) – 1970  Les mariés de l’An II (Jean-Paul Rappeneau) – 1971  La grande maffia (Philippe Clair) – 1972  La brigade en folie (Philippe Clair) – 1973  La grande nouba (Christian Caza) – 1975  Andréa ((Henri Glaeser) (1) – 1976  Le roi des bricoleurs / Mocky s’moque N°2 (Jean-Pierre Mocky) – Drôles de zèbres (Guy Lux) –  1980  Sacrés gendarmes (Bernard Launois) – Touch’ pas à mon biniou (Bernard Launois) – 1984  Pinot simple flic (Gérard Jugnot) – 1989  La voce della luna (Id) (Federico Fellini) – 1998  Astérix et Obélix contre César : de Claude Zidi) – 2006  Astérix aux jeux Olympiques (Thomas Langmann & Frédéric Forestier). Télévision (notamment) : 1970  Le personnage (Jean-Paul Sassy) – 1973  La porteuse de pain (Marcel Camus) – 1974  Au théâtre ce soir : Edmée (Georges Folgoas) – 1981  Les rats de cave (Jean-Claude Morin) – Le roman du samedi : L’agent secret (Marcel Camus) – 1984  Le brin de muguet (Jean-Claude Morin) –  2003  Louis la brocante : Louis, Mathilde et les autres (Pierre Sisser) – 2004  Louis la brocante : Louis et le mystère du viager (Pierre Sisser) – 2006  Louis la brocante : Louis et les répondants (Michel Favart) – 2008  Louis la brocante : Louis voit double (Pierre Sisser) – Victor Lanoux, l’essai de la vie (Véronique Langlois, documentaire).

 

(1) On apprend sa présence dans ce film dans « Le dictionnaire des longs métrages français érotiques et pornographiques », il y joue sous le pseudonyme de Sim O’Connor.

 

Bibliographie : Dictionnaire cinématographique de Bretagne de Gérard-Louis Gauthier (Télégram édition, 1995).

 

 

 

©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

MORT D’OLGA DE POLIAKOFF

Olga Poliakoff & Marie Trintignant dans « Cible émouvante »

Annonce de la mort d’Olga Poliakoff à l’âge de 81 ans, l’ainée de la famille des 4 soeurs de Poliakoff, avec Marina Vlady, Hélène Vallier et Odile Versois.  Elle fit pourtant un peu de cinéma sous divers pseudonymes – Olga Ken, Olga Varen, Olga Baïda de Poliakoff. On se souviendra de sa composition d’une vieille dame trop gentille, abusée par Marie Trintignant dans « Cible émouvante » (Pierre Salvadori, 1992). Autres films : Orage d’été (Jean Gehret, 1949), Le grand gala (François Campaux, 1952), Giorni d’amore (Jours d’amour) (Giuseppe de Santis & Leopoldo Savona, 1953), Sophie et le crime (Pierre Gaspard-Huit, 1955), J’ai 8 ans (René Vautier & Yann Le Masson, 1961), The unbearable lightness of being (L’insoutenable légéreté de l’être) (Philippe Kauffman, 1986), Boujour l’angoisse (Pierre Tchernia, 1987), La joie de vivre (Roger Guillot, 1992). On apprend dans « Sars N°39 », 3ème trimestre 2000, dans le portrait d’Hélène Vallier, qu’elle fut seconde assistante de Robert Hossein dans « Pardonnez nos offenses » en 1956. Elle fut réalisatrice de journaux télévisés sur France 2.