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Peut-on continuer à causer cinoche, alors que le vrai cirque médiatique se trouve désormais plus à l’Élysée qu’au festival de Cannes. Au programme, cumul des mandats, castings originaux en vue de déstabiliser une opposition exsangue, famille d’opérette se pâmant au possible et parité oblige des « fillonettes » qui succèdent aux « jupettes »… Ces dernières ne devraient donc pas piquer dans la « caisse » (arf-arf). Et là une question se pose, le petit Louis S. pourra-t-il percevoir ses indemnités spectacles pour ses précédentes prestations longtemps « floutées ». On est en campagne électorale mais tout de même… La majorité des Français en redemande tendance mélange des genres « poudre aux yeux »…. Histoire d’une « main basse » médiatique sur la démocratie – confère le cas Solly qui part sur TF1 -, gare à la gueule de bois… Avant de sombrer totalement dans l’aigreur, revenons donc un peu s’oxygéner au cinéma. Les temps sont toujours difficile, comme chantait Léo Ferré… Pour peu que « l’amor » et le « trepalium » ne vous donnent pas vraiment de satisfaction, transformant votre vie en désert de « Sergio » Gob(b)i, vous filez donc au cinéma pour vous consoler de votre morne existence. C’est bien connu, quand on n’aime pas la vie, on va au cinéma ! Et là, on vous soumet à une épreuve – d’accord il faut bien être puni pour avoir la carte UGC, mais tout de même -, le « doigt » de « La Société Générale » ! Dans « Signé Furax : La lumière qui éteint », célèbre feuilleton radio de Pierre Dac et Francis Blanche, il y a le supplice de « Bambino »… Les « babus » pratiquent la torture en passant en boucle la chanson rendue célèbre par Dalida… La victime n’a plus qu’une seule alternative devenir fou. L’adage publicitaire « plus c’est con, plus ça reste dans les mémoires », est ici à son apogée… On a l’habitude pourtant de ce type de malversation, comme les publicités radios – le lait « Candia » sur France Inter -. Elles sont d’une connerie abyssale, heureusement que l’humour de Guy Carlier vous venge un peu. Mes ces horreurs, en comparaison, deviennent des œuvres d’arts devant un sommet de la crétinerie « séguelesque ». Depuis avril 2006, cette « socgénitale » pub sévit dans les Multiplex – et à la télé mais on peut couper le son -, précédée d’un pseudo-documentaire, making off, ou les premiers pas interminables de jeunes qui débutent dans la vie active, complètement anémié, pour torcher un hippopotame, devenir garde du corps pour V.I.P. ou sauter à l’élastique. C’est hallucinent de fausseté, la mise en scène prise sur le vif, pseudo-zoom pour animer l’ensemble, confine au grotesque. La banque qui se prétend être là pour vous aider, décide de continuer à nous emmerder, en enchaînant par la pub. D’abord, il y a l’horrible musiquette, de « Rollin Dana » chantant « Winchester’s Cathedral », avec un son proche de l’agonie d’un chat écorché tendance nasillarde. Au bout de la 820 372ème écoute, vos neurones se font la malle, votre sang se glace, vous fermez les yeux, respirez un bon coup devant autant de cruauté. L’image n’est pas triste, un doigt levé géant qui marche – ce serait un pouce, mais après une minutieuse exploration du mien, je ne vois pas grand chose en commun -. Ca pourrait être aussi bien un majeur, le voir ainsi levé nous fait évidemment penser à un geste obscène. Et si c’était un doigt d’honneur géant, une variante des contraintes à la bancarisation chère à Pascal Thomas ? On imagine une provocation inconsciente, avec une cohorte d’huissiers en cas de surendettement. Une créature minaudante pend sa crémaillère. Elle a donc invité ce fameux doigt, lui permettant de s’installer et d’avoir son premier appartement… Le monstre manucuré lui s’agite, tape « l’incruste », il aide à porter les paquets, fait le D.J., remue d’une manière éhontée… Il n’a même pas l’excuse de l’ivresse, n’ayant pas de bouche on ne voit pas comment il peut se mettre à boire ! Plan final, la pièce est illuminée par un néon géant notifié « Parking » ! La jeune fille a intérêt à installer des doubles rideaux, mais gageons qu’elle risque de garder une solide rancune après quelques nuits blanches passées à dormir au dessus ou à côté d’un parking… La banque est certes prêteuse mais pas au point de pouvoir s’installer dans un endroit calme. Notre symbole phallique géant est par contre bien mieux disposé envers les riches, quand il accompagne de riches seniors golfeurs dans un avion. Si Nietzsche – ou Nike on ne sait plus à force – nous disait « Tout ce qui nous tue pas, nous rend plus fort », il y a des limites au supportable, depuis avril que l’on se farcie cette horreur ambulante. Le seul pouce que je souhaiterais voir c’est le film de Pierre Badel, avec Guy Bedos, de 1971, disparu de la circulation… Je propose de jeter le sieur Julien Trousselier – ineffable réalisateur de ces sinistres oeuvrette – au rang d’indignité nationale. Car la pub a cet avantage, on est pas obligé d’apposer son nom à ce bassinage généralisé. Heureusement qu’il a eu une parodie de « Groland » chez Canal+, pour nous sauver de cette indigestion… On a envie de crier « Pouce » !