Ce film de Nathalie Schmidt, d’après son spectacle théâtral et sorti en catimini en 2003, est diffusé en ce moment sur TPS. C’est un problème de voir un film où l’on reconnaît qu’il y a un ton, une originalité et de « rester à la porte ». Rose Bonbon (sic), superbe Julie Gayet pousse la chansonnette (pas plus faussement que beaucoup d’autes), rayonne d’un gnangnan acidulé, et attire par sa naïveté le bossu libidineux du coin – étonnant Fawzi Saïchi -. Son copain, Roger est une brute épaisse, le genre à écraser ses mégots dans ses crèmes de nuit  et peu avare de coups, c’est Clovis Cornillac, formid comme d’hab. La rose tombe en voulant s’échapper des assiduités du bossu, sur Dubel, producteur combinard – Marc Barbé, surprenant dans un rôle virevoltant, loin de ses précédents films « taciturnus » -. Reste qu’aux pérégrinations de ce trio infernal, je décroche, et je me mets à me demander, que représente le tatouage au bras du Clovis, un lion sans crinière, Alain Juppé, le tigre d’Esso, un raton laveur. Si vous avez la réponse. Tombé pour la France, comme sous la mitraille, impossible de retourner au film. Pourtant les acteurs sont formidables, Clovis Cornillac s’est servi de ce rôle visiblement comme une sorte de répétition pour « Au suivant ! » (imitations, jeux avec un flingue, etc…).

Tom Novembre, Julie Gayet, Marc Barbé & Clovis Cornillac

Il fallait avoir l’idée de l’utiliser dans une comédie avant les autres. Et Julie Gayet assume son rôle de nunuche, et rayonne comme tout, Barbé étonne par son décalage comme à son anniversaire pour ses 49 ans – alors qu’Elvis à cet âge… » -. Ce sont des râtés, mais loin d’être attachants comme dans l’âge d’or de la comédie italienne, tout le monde s’époumone un peu en vain… Mais rien à faire, il y a bien des seconds rôles – bouée de sauvetage souvent pour moi – de Salvatore Ingoglia en pianiste en mal d’amour, Gérard Rinaldi en notable de village, Isabelle Petit-Jacques – actrice fétiche de Patrice Leconte -, Patrick Rocca en râleur, Jean Rupert – l’Anglais type dans tous les films des années 60 -, un duo singulier René Lafleur et Philippe Lehembre… Mais rien n’y fait, même pas l’arrivée au dernier tiers de l’incroyable Tom Novembre, décalé, lunaire, grincheux et maniaque, il est pourtant excellent et il amène un nouveau souffle. La réalisatrice me semble se reposer trop sur le jeux des acteurs et les incongruités des situations, et la sauce ne prend pas. Le producteur Paolo Branco aurait dû la cadrer un peu. Mais la comédie est un genre difficile, attendons la suite donc…