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Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jean-Paul Roussillon

Annonce de la mort de Jean-Paul Roussillon, le 31 juillet dernier à Auxerre, des suites d’un cancer du poumon, à l’âge 78 ans. Ce grand comédien et metteur en scène de théâtre, voir le blog d’Armelle Helliot fit son entrée à la Comédie Française en 1950. Il y devint sociétaire en 1960, puis sociétaire honoraire en 1982. Il eu pourtant, ces dernières années de beaux rôles au cinéma. On ne le retrouve que très peu au cinéma durant les années 50 à 70, mais il est déjà remarquable en apprenti cuistot, subissant la mauvaise humeur bourrue d’un Jean Gabin dans « Voici venu le temps des assassins ». Il était alors filiforme, n’oublions pas qu’il avait joué Poil de carotte au théâtre. Parallèlement au théâtre, on le retrouve souvent dans des captations que propose la Comédie Française, en 1953. C’est en 1979 que Jean-Daniel Verhaeghe le choisit pour la dramatique « Le feu dans l’eau ». Il y incarne un homme esseulé habitant le marais poitevin qui recueille un adolescent échappé de l’assistance publique, joué par son fils Baptiste Roussillon. Dans les années 80, il devient une valeur sûre du cinéma, Jacques Valot le décrit avec son talent habituel dans « Stars deuxième » : « Le dos courbé, il traverse d’un pas lourd certains films en grommelant quelques jurons au passage. La lippe méprisante, l’œil arrogant et la mine méfiante, Jean-Paul Roussillon endosse à merveille la carapace du vieil homme mal embouché… ». S’en suit une galerie de personnages souvent frustres ou antipathiques… Il est ainsi éleveur de truites, père incompris par sa fille jouée par Isabelle Huppert dans « La truite » (1982), et un paysan cruel dans « Hors-la-loi » (1984). On le cantonne alors dans des rôles de bons copains de personnages misanthropes tel celui de Claude Chabrol dans « Alouette, je te plumerai ». Dans ce type d’emploi, il fait souvent face à Michel Serrault, citons le concierge confident dans « On ne meurt que deux fois », l’ami de Paul Léautaud qui trouve qu’il collectionne les emmerdeuses dans « Comédie d’été », et le voisin fier de sa nouvelle voiture dans « Une hirondelle a fait le printemps ». Ses personnages s’humanisent ces dernières années, même s’ils gardent souvent un petit côté renfrogné. Il est un agriculteur rustre, communiquant mal avec son fils – excellent Eric Elmosnino – dans le téléfilm « Une preuve d’amour » (diffusé en 2003), mais se laissant amadouer par le charme d’Anouk Grimberg. Il est le paysan atrabilaire, plutôt distant avec sa belle-fille – Mathilde Seigner – qui recueille une famille juive dans « Zone libre » (2004). Arnaud Desplechin l’engage à 3 reprises. Il est ainsi le père de Mathieu Amalric dans « Rois et reines », il faut le voir se débarrasser d’agresseurs dans son épicerie, de manière particulièrement musclée, loin de l’image bonhomme qu’on lui donne régulièrement. Il est prodigieux en mari de Catherine Deneuve dans « Un conte de Noël », le couple qui pouvait paraître assez improbable « sur le papier » est parfaitement crédible à l’écran, il y a une magnifique évidence à les voir ensemble. Ce rôle protecteur et aimant lui vaut le César du meilleur second rôle en 2009. On pourra garder une tendresse particulière pour son rôle titre dans « Mischka », grand-père taiseux oublié sur une aire d’autoroute par sa famille. Dans ce film libre de Jean-François Stévenin, il promène une grâce dans une belle retenue de jeu, tout en irradiant l’écran. Ce grand comédien bien que malade jouait encore en début d’année « La cerisaie » sous la direction d’Alain Françon. Dans des personnages jouissant de la vie ou manifestant une certaine mauvaise humeur, il aura toujours réussi à leurs donner une empreinte unique.

Avec Jean-François Stévenin dans « Mischka »

Filmographie, initialement établie pour le site Les « Gens du cinéma » : 1953  La chair et le diable (Jean Jasipovici) – 195  Voici le temps des assassins (Julien Duvivier) – 1956  L’amour descend du ciel (Maurice Cam) – 1957  Der Fuchs von Paris (Mission diabolique) (Paul May) – 1959  Le mariage de Figaro (Jean Meyer) – La millième fenêtre (Robert Ménégoz) – 1964  Week-end à Zuydcoote (Henri Verneuil) – 1981  Une affaire d’hommes (Nicolas Ribowski) – 1982  La truite (Joseph Losey) – 1983  La guerre des demoiselles (Jacques Nichet, inédit en salles, mais diffusion TV) – 1964  Hors-la-loi (Robin Davis) – Monsieur de Pourceaugnac (Michel Mitrani) – Elsa, Elsa ! (Didier Haudepin) – 1985  On meurt que deux fois (Jacques Deray) – Les clowns de Dieu (Jean Schmidt) – Mon beau-frère a tué ma soeur (Jacques Rouffio) – 1986  États d’âmes (Jacques Fansten) – Twist again à Moscou (Jean-Marie Poiré) – Hôtel de France (Patrice Chéreau) – 1987  Maladie d’amour (Jacques Deray) – Alouette, je te plumerai (Pierre Zucca) – 1988  Baxter (Jérôme Boivin) – La fille du magicien (Claudine Bories) – 1989  Comédie d’amour (Jean-Pierre Rawson) – Le brasier (Éric Barbier) – Plein fer (Josée Dayan) – 1990  Le secret de Sarah Tombelaine (Daniel Lacambre) – Déminage (Pierre Oscar Levy, CM) – 1991  Cherokee (Pascal Ortega) – 1992  Tableau d’honneur (Charles Némès) – La fille de l’air (Maroun Bagdadi) – 1993  La fille de d’Artagnan (Bertrand Tavernier) – 1994  Oui (Pascal Pérennès, MM) – Les truffes (Bernard Nauer) – 1995  Le libraire de l’ambigu (Joachim Lombard, CM) – 1997  On connaît la chanson (Alain Resnais) – 1998  Le plus beau pays du monde (Marcel Bluwal) – 2000  Une hirondelle a fait le printemps (Christian Carion) – 2001  Mischka (Jean-François Stévenin) – 2002  L’idole (Samantha Lang) – En jouant « Dans la compagnie des hommes » (Arnaud Desplechin) – 2003  Rois et reine (Arnaud Desplechin) – 2006  Zone libre (Christophe Malavoy) – 2007  Un conte de Noël (Arnaud Desplechin). Voxographie : 1996  Drancy avenir (Arnaud des Pallières) – 2003  L’île de Black Mor (Jean-François Laguionie, animation).

Jean-Paul Roussillon dans « Voici le temps des assassins »

Télévision : (notamment) : 1957 Comédie-Française : La bonne mère (Philippe Ducrest, captation) – 1960  Comédie-Française : La méprise (Yves-André Hubert, captation) – L’histoire dépasse la fiction : Pierre de Giac qui vendit son âme au diable (Jean Kerchbron) – 1962  Parades (Philippe Ducrest) – Cent ans d’amour : La navette et divorçons (Maurice Château) – 1964  La mégère apprivoisée (Pierre Badel) – 1965 – Comédie-Française : Le legs (Jean-Paul Sassy, captation) – 1966  Les sept de l’escalier 15 (Georges Régnier) – 1967  Comédie-Française : Amphitryon (Jean Pignol, captation) – 1968  Comédie Française : Le chien du jardinier (Edmond Tyborowski) – Au théâtre ce soir : Feu la mère de Madame (Pierre Sabbagh) – 1970  Au théâtre ce soir : Un fil à la patte (Pierre Sabbagh) – 1972  La lumière noire (Pierre Viallet) – Comédie-Française : Le prince travesti ou l’illustre aventurier (François Chatel, captation) – Comédie Française : Georges Dandin (Jean Dewever, captation) – 1973  Une fille bien gardée (Jean Pignol, captation) – Comédie-Française : La troupe du roy (Claude Barma) – L’avare (René Lucot, captation) – 1975  Le médecin malgré lui (Alain Quercy, captation) – 1976 – Comédie-Française : La commère (Nat Lilenstein, captation) – 1979  Caméra une première : Le feu dans l’eau (Jean-Daniel Verhaeghe) – 1980  Comédie-Française : Les trois sœurs (Jean-Marie Coldefy, captation) – 1982  Comédie-Française : La double inconstance (Jean-Roger Cadet, captation) – La Locandiera d’Yves-André Hubert (captation) – 1983  L’étrange château du docteur Lerne (Jean-Daniel Verhaeghe) – 1984  L’âge vermeil (Roger Kahane) – 1985  Série noire : Meutres pour mémoire (Laurent Heynemann) – Le génie du faux (Stéphane Kurc) – La maison piège (Michel Favart) – 1986  Julien Fontanes, magistrat : Jamais rien à Coudeuvres (Roger Kahane) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Un échec de Maigret (Gilles Katz) – 1987  Cinéma 16 : Le loufiat (Michel Boisrond) – 1988  L’argent (Jacques Rouffio) – M’as-tu vu ? : La rencontre (Éric Le Hung) – 1989  Quartier nègre (Pierre Koralnik, diffusion en 1995) – Les grandes familles (Édouard Molinaro) – 1991  L’huissier (Pierre Tchernia) – Marie la louve (Daniel Wronecki) – Mes coquins (Jean-Daniel Verhaeghe) – 1992  Nestor Burma : Fièvre au marais (Henri Helman) – Le haut de forme (Renaud Saint-Pierre, captation) – 1994  Ferbac et le festin de miséricorde (Christian Faure) – Germaine et Benjamin (Jacques Doillon) – Novacek : Un château en Bohème (Andrzej Kostenko) – Novacek : Souvenirs d’Anvers (Marc Lobet) – Novacek : La star de Babelsberg (Peter Goedel) – Novacek : Le croisé de l’ordre (Marco Pico) – 1995  Novacek : Cargo infernal (Fernando Silva e Silva) – Novacek : Guérilla (Patrick Catalifo) – Maigret : Maigret a peur (Claude Goretta) – 1997  À chacun son tour (Jean-Jacques Kahn) – 1998  Petits nuages d’été (Olivier Langlois) – 2000  Un cœur oublié (Philippe Monnier) – 2002  Une preuve d’amour (Bernard Stora) – 2007  Louis la brocante : Louis n’en dort plus (Bruno Gantillon) – 2009  La cerisaie (Vincent Bataillon, captation).

Remerciements : à Alain Plège
Bibliographie : Jacques Valot et Gilles Grandmaire « Stars Deuxième » Édition Edilig 1989 (+ filmo)
 

 

 

 

Fragments d’un dictionnaire amoureux : André Falcon

DR

Annonce de la mort d’André Falcon, le 22 juillet dernier à l’âge de 84 ans. Il débute au théâtre auprès de Gaston Baty, avant de connaître le succès dans « Le cid » de Corneille en 1959. Il devint à 25 ans le plus jeune sociétaire de la Comédie Française. Le cinéma s’intéresse à lui dans les années 60, alors qu’il quitte « La Maison de Molière » en 1966. On le remarque ainsi dans  « Paris brûle-t’il ? » – tourné en 1965 -, il est l’homme qui fait cesser les querelles internes de résistants en brisant une armoire vitrée. François Truffaut lui donne un de ses rôles les plus mémorables avec le directeur de l’agence de détectives qui engage Jean-Pierre Léaud dans « Baisers volés » (1968). Il devient le notable type ou le grand bourgeois des années Pompidou puis Giscard, dans les années 70 et 80. Claude Lelouch l’emploie souvent et s’amuse même avec son image, tel l’homme kidnappé et humilié, forcé de jouer à la roulette russe par la bande des « Pieds Nickelés » dans « L’aventure c’est l’aventure ». La scène est d’une grande drôlerie en raison de la grande couardise de son personnage. On le retrouvera en bijoutier dupé dans « La bonne année » – il reprendra ce rôle dans « Le courage d’aimer » – et en avocat défendant André Dussollier dans « Toute une vie ». A noter qu’il tournera à 4 reprises dans des films espagnols, il est ainsi un directeur de banque braqué dans « Vivre vite », il est doublé dans la version originale. La télévision le sort aussi de ses emplois habituels, citons son rôle de propriétaire d’un magasin de prêt à porter victime d’une rumeur – inspirée de la rumeur d’Orléans – dans l’épisode « Joseph » de la série « François Gaillard ou la vie des autres » – à découvrir absolument en DVD aux éditions Koba films -. Face à Pierre Santini, en rescapé des camps de concentration, victime de l’antisémitisme, il tente de maîtriser vainement cette situation diffamatoire et incontrôlable, étant accusé de faire disparaître des vendeuses.  Il est excellent aussi dans « Les rois maudits », où il compose un bouillant Enguerrand de Marigny, qui paiera de sa vie ses attitudes réformistes et son opposition à Charles de Vallois. Dans « Julien Fontanes, magistrat », il est le supérieur hiérarchique de Jacques Morel. Jacques Baudou & Jean-Jacques Schleret le décrivent à la perfection dans l’excellent  « Meutres en séries » (Huitième art, 1990) en « directeur des affaires criminelles et des grâces à la Chancellerie : fonctionnaire aux bottes du garde des Sceaux, il est toujours prêt à ouvrir le parapluie et à désavouer Fontanes, bien que celui-ci lui ait à plusieurs reprises sauvé la mise : lors d’une affaire de drogue dans laquelle sa fille, Martine Le Cardonnois est impliquée « La 10ème plaie d’Égypte » ou lorsqu’il est pris en otage par des terroristes « Les nerfs en pelotes », ou encore lorsqu’il lui sert d’alibi durant sa liaison avec une jeunesse, qui a l’âge de sa fille. Le Cardonnois apporte souvent une note comique qui atténue la noirceur des récits ». Toujours sociétaire à la Comédie Française, il délaisse le cinéma ces dernières années, mais on retiendra sa composition de colonel ganache, qui tente de lire laborieusement un discours dans « Capitaine Conan ». Il eut également une importante activité dans le doublage, lire à cet effet Le blog sur le doublage.  Il aura réussi à tirer son épingle du jeu, malgré les rôles stéréotypés dans lesquels il était parfois cantonné. Yvan Foucart rend hommage à Claude May, suite à sa disparition, sur le site des « Gens du cinéma ».

André Falcon dans l’épisode « Joseph » de la série « François Gaillard ou la vie des autres »

Filmographie : 1954  Le vicomte de Bragelonne (Fernando Cerchio) – 1965  Le due orfanelle (Les deux orphelines) (Riccardo Fredda) – Paris brûle-t-il ? (René Clément) – 1967  Le grand dadais (Pierre Granier-Deferre) – 1968  Baisers volés (François Truffaut) – 1969  Tout peut arriver (Philippe Labro) – L’aveu (Costa-Gavras) – L’homme de désir (Dominique Delouche) – 1971  Sans mobile apparent (Philippe Labro) – Un peu de soleil dans l’eau froide (Jacques Deray) – L’aventure c’est l’aventure (Claude Lelouch) – 1972  État de siège (Costa-Gavras) – Le silencieux (Claude Pinoteau) – Une journée bien remplie (Jean-Louis Trintignant) – Ras le bol (Michel Huisman) – Il n’y a pas de fumée sans feu (André Cayatte) – Le serpent (Henri Verneuil) – 1973  La bonne année (Claude Lelouch) – L’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la lune (Jacques Demy) – Les aventures de Rabbi Jacob (Gérard Oury) – Un tueur, un flic, ainsi soit-il… (diffusé avec des inserts hard sous le titre : La balançoire à minouches) (Jean-Louis Van Belle) – Ce que savait Morgan (Luc Béraud, CM) – Nada (Claude Chabrol) – Toute une vie (Claude Lelouch) – 1974  Les seins de glace (Georges Lautner) – Borsalino and Co (Jacques Deray) – Die Antwort kennt nur der Wind (Seul le vent connaît la réponse) (Alfred Vohrer) – 1975  Le faux cul (Roger Hanin) – Docteur Françoise Gailland (Jean-Louis Bertuccelli) – Le bon et les méchants (Claude Lelouch) – La marge (Walerian Borowczyk) – 1976  Mado (Claude Sautet) – Le gang (Jacques Deray) – Madame Claude (Just Jaeckin) – Un neveu silencieux (Robert Enrico, téléfilm diffusé en salles) – 1977  L’homme pressé (Édouard Molinaro) – Sorcerer / Wage of fears (Le convoi de la peur) (William Friedkin) – Ne pleure pas (Jacques Ertaud, téléfilm diffusé en salles) – 1978  Los ojos vendados (Les yeux bandés) (Carlos Saura) – L’ange gardien (Jacques Fournier) – 1980  Pile ou face (Robert Enrico) – Trois hommes à abattre (Jacques Deray) – Deprisa, deprisa (Vivre vite) (Carlos Saura) – 1981  Mille milliards de dollars (Henri Verneuil) – 1984  Gare de la douleur (Henri Jouf, CM) – 1986  Veintisiete hores (27 heures) (Montxo Armandáriz) – 1994  Historias del Kronen (Les histoires du Kronen) (Montxo Armandáriz) – 1995  Capitaine Conan (Bertrand Tavernier) – 1996  Le gardien du phare (Nicolas Tempier, CM) – Familia  (Fernando León de Aranoa) – 2003  Le genre humain – 1ère partie : Les Parisiens (Claude Leouch) –Le courage d’aimer (Claude Lelouch). Nota : 1975  Maître Pygmalion ou comment devenir un bon vendeur (Jacques Nahum & Hélène Durand) est un film d’entreprise, désitné à la formation à la technique des ventes en 10 épisodes. Voxographie succincte (doublage) : 1959  La scimittarra del saraceno (La vengeance du sarrazin) (Piero Pierroti) – 1962  Le masque de fer (Henri Decoin) – 1972  Il Decamerone proibito (Décaméron interdit) (Carlo Infascelli) – 1974  Les innocents aux mains pleines (Claude Chabrol) – 1978  Les sœurs Brontë (André Téchiné).

Télévision (notamment) : 1955  L’annonce faite à Marie (François Chatel) – 1960  Comdie Française : Tartuffe ou l’imposteur (Claude Dagues) – 1961  Comédie Française : Polyeucte (Alain Boudet) – 1966  Comédie-Française : Le cardinale d’Espagne (Jean Vernier) – 1966  Comédie Française : Les temps difficiles (Jean Pignol) – Manon : Le miroir à trois faces (Aimée Mortimer) – 1967  Tribunal de l’impossible : La bête de Gévaudan (Yves-André Hubert) – 1968  En votre âme et conscience : Les innocents d’Egalgson (Claude Barma) – Au théâtre ce soir : La part du feu (Pierre Sabbagh) – 1969  Allô police : Au diable la malice (Ado Kyrou) – 1970  La mort de Danton (Claude Barma) – 1972  François Gaillard ou la vie des autres : Joseph (Jacques Ertaud) – Les mal-aimés (Pierre Viallet) – L’inconnue du vol 141 (Louis Grospierre) – Les rois maudits (Claude Barma) – 1973  Témoignages : Peter (Édouard Luntz) – L’amour du métier (Yves Laumet) – 1974  Les cinq dernières minutes : Les griffes de la colombe (Claude Loursais) – 1974  Un bon patriote (Gérard Vergez) – 1975  Les grands détectives : Monsieur Lecoq (Jean Herman) – Messieurs les jurés : L’affaire Lambert (André Michel) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret hésite (Claude Boissol) – 1976  Les Monte en l’air (François Martin) – La pêche miraculeuse (Pierre Matteuzi) – 1977  La foire (Roland Vincent) – Rendez-vous en noir (Claude Grinberg) – Les femmes du monde (Georges Farrel) – Richelieu (Jean-Pierre Decourrt) – 1978  Les brigades du tigre : Cordialement vôtre (Victor Vicas) – Les bonnes âmes (Georges Farrel) – Les pieds poussent en Novembre (Pierre Viallet) – 1979  Histoires de voyous : Les marloupins (Michel Berny) – Il était un musicien : Monsieur Albeniz (Claude Lallemand) – Les yeux bleus (François Dupont-Midy) – Le journal (Philippe Lefebvre) – Ne rien savoir (Georges Farrel) – 1980  Petit déjeuner compris (Michel Berny) – Le mandarin (Patrick Jamain) – Julien Fontanes, magistrat : Par la bande (François Dupont-Midy) – Julien Fontanes, magistrat : Les mauvais chiens (Guy-André Lefranc) – Le carton rouge (Alain Quercy) – Les enquêtes du commissaire Maigret (Maigret et l’ambassadeur) (Stéphane Bertin) – À une voix près… ou la naissance d’une République (Alexandre Astruc) – 1981  Julien Fontanes, magistrat : Le soulier d’or (François Dupont-Midy) – Julien Fontanes, magistrat : Un si joli petit nuage (Jean Pignol) – Julien Fontanes, magistrat : La dernière haie (François Dupont-Midy) – Julien Fontanes, magistrat : La 10ème plaie d’Égypte (Patrick Jamain) – Les cinq dernières minutes : Le retour des coulons (Éric Le Hung) – Le bouffon (Guy Jorré) – Arcole ou la terre promise (Marcel Moussy) – Dickie-roi (Guy-André Lefranc) – Aide-toi… (Jean Cosmos) – 1982  Les invités (Roger Pigaut) – Le secret des Andrônes (Sam Itzkovitch) – Mozart (Marcel Bluwal) – Jupiter 81 (Maurice Frydland) – Julien Fontanes, magistrat : Cousin Michel (Guy-André Lefranc) – La marseillaise (Michel Berny) – Les poneys sauvages (Robert Mazoyer) – Le crime de Pierre Lacaze (Jean Delannoy) – Credo (Jacques Deray) – 1983  Tante Blandine (Guy Jorré) – Julien Fontanes, magistrat : Week-end au paradis (Guy-André Lefranc) – La veuve rouge (Édouard Molinaro) – Julien Fontanes, magistrat : Perpète (Jean-Pierre Decourt) – Le général a disparu (Yves-André Hubert) – Julien Fontanes, magistrat : Un coup de bluff (Daniel Moosman) – Thérèse Humbert (Marcel Bluwal) –1984  Julien Fontanes, magistrat : La pêche au vif (Guy-André Lefranc) – Les amours des années 50 : Les cinq doigts de la main (Catherine Roche) – 1985  Julien Fontanes, magistrat : Rien que la vérité (André Farwagi) – La politique est un métier (Maurice Frydman) – Stradivarius (Jacques Kirsner, diffusion en 1991) – 1986  Julien Fontanes, magistrat : Les nerfs en pelote (Jean-Pierre Decourt) – Julien Fontanes, magistrat : Jamais rien à Coudoeuvre (Roger Kahane) – Julien Fontanes, magistrat : Un dossier facile (Patty Villiers) – Julien Fontanes, magistrat : Retour de bâton (Guy-André Lefranc) – Le rire de Caïn (Marcel Moussy) – 1988  Le loufiat : Intrigue sur canapé (Maurice Fasquel) – 1989  Julien Fontanes, magistrat : Les portes s’ouvrent (Guy-André Lefranc) –  L’agence : La croisière (Jean Sagols) – 1990  Drôles d’histoires / Intrigues : L’annonce (Stéphane Bertin, CM) – Drôles d’histoires / Intrigues : Les imposteurs (Christiane Spiero) – 1992  Mes coquins (Jean-Daniel Verhaeghe) – 1993  L’affaire Seznec (Yves Boisset) – Puissance 4 : Chiens écrasés (Gérard Poitou) – L’interdiction (Jean-Daniel Verhaeghe) – 1994  Assedicquement vôtre (Maurice Frydland) – 1995  Quatre pour un loyer (un épisode) – L’affaire Dreyfus (Yves Boisset) – 1999  Cordier juge et flic : L’honneur d’un homme (Paul Planchon) – 2001  Casas (Yves Boisset) – 2002  Nestor Burma : Mignonne, allons voir si la rose (Laurent Carcélès) – 2005  Jaurès, naissance d’un géant (Jean-Daniel Verhaeghe) – La femme coquelicot (Jérôme Foulon) – 2006  Le clan Pasquier (Jean-Daniel Verhaeghe) – 2007  Chez Maupassant : Ce cochon de Morin (Laurent Heynemann). Nota : IMDB crédite ce comédien à la télévision dans « Britannicus » (Jean Meyer, 1977) et « Henri IV » (Sacha Pitoëff, 1967), absents du très fiable « Les fictions française à la télévision » de Jean-Marc Doniak (Dixit-SACD, 1998).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Henri-Jacques Huet

Dans « Chambre 12, hôtel de Suède »

A l’autre extrémité de la démesure autour de la mort de Michael Jackson, il y a celle très discrète d’Henri-Jacques Huet, mort le 4 juin dernier à l’âge de 79 ans. Nous avons cette information grâce à la vigilance de l’équipe des « Gens du cinéma ». Pascal Aubier dans ses « Mémoires de Gascogne » (éditions « Yellow Now », 1996) avait fait un portrait très juste à son sujet : « …Acteur français vu dans « Le petit soldat », si ce n’est pas lui qui dit que Raoul Coutard est le meilleur opérateur français, c’est en tous les cas lui qui appelle Michel Subor « Mon petit prince ». Par la suite, j’ai souvent donné du « petit prince » à mes amis, et c’est pour ça que Marco appelle ainsi Harvey (1). C’était un ami de ma mère, et je l’ai connu quand il était au TNP. Il avait une Simca et nous a emmenés un jour à l’aube d’Avignon nous baigner en Camargue. Je me souviens, à la même époque de l’avoir vu embrasser à bouche que veux-tu la blonde qui jouait le rôle de la femme de Roland Lesaffre dans « Les tricheurs », c’était devant le Champo et ça m’avait fort impressionné ». On retiendra son côté dandy et désinvolte qu’il donnait à bien de ses personnages. Il suit des cours de comédie auprès de Marguerite Long avant d’entrer au Conservatoire. Il a débuté au cinéma dans la veulerie dans « Le cas du docteur Laurent » , film faisant l’apologie de l’accouchement sans douleurs. Son personnage dominé par sa mère – Orane Demazis –, lâche de manière éhontée Nicole Courcel enceinte de lui puis abandonnée. Il se prend de remords quand sa conduite indigne lui est signifiée, mais rejeté avec véhémence, il se console très vite en partant à la pêche. Le ton est donné pour son parcours étonnant, et dès ses débuts il fait « le grand écart » passant de l’univers de Maurice Cloche à celui de Jean-Luc Godard. Ce dernier lui confie d’ailleurs son rôle le plus célèbre, celui d’Antonio Berrutti, copain de Michel Poicard dans « À bout de souffle ». On le retrouve ému dans le documentaire de Claude Ventura « Chambre 12, hôtel de Suède » de 1993 – disponible dans le DVD du film édité par Studio Canal et diffusé sur « Arte » -, il témoigne de la dernière journée de tournage de la scène culte tournée rue Campagne première à Paris, scène où il aide pour la dernière fois Jean-Paul Belmondo. On le retrouve dans « Le petit soldat » en militant d’extrême-droite maître-chanteur, qui pousse Michel Subor à commettre un meurtre. Odieux et manipulateur, il souhaiterait mourir comme le « Thomas l’imposteur » de Jean Cocteau. Souvent cynique, dragueur invétéré, il est souvent narquois comme dans le rôle d’un membre des F.F.I. qui n’est pas dupe à la Libération, devant un collaborateur joué par Yves Robert. On le retrouve souvent dans des rôles de hâbleurs à l’instar de son apparition dans « Extérieur nuit », où en commanditaire de musique de film, il demande un peu de légèreté à son compositeur campé par Gérard Lanvin. On apprend dans l’excellent « Blog sur le doublage » qu’il a fait beaucoup de doublage, il prêta sa voix au personnage du Comte Yoster dans la série franco-allemande, le « Comte Yoster a bien l’honneur ». Déplorons une fois de plus – refrain connu et archi-rebattu ici – peu d’intérêt des médias sur la mort de ce serviteur du cinéma français.

 

(1) personnages de son film « Le fils de Gascogne ».

Avec Gérard Lanvin dans « Extérieur nuit »

Filmographie : 1954  French Cancan (Jean Renoir) – 1956  Le cas du docteur Laurent (Jean-Paul Le Chanois) – 1957  Marchands de filles (Maurice Cloche) – Filles de nuit (Maurice Cloche) – En cas de malheur (Claude Autant-Lara) – 1958  Prisons de femmes (Maurice Cloche) – Le fric (Maurice Cloche) – Le mal des autres (CM) – 1959  Quand le bâtiment va… (Pierre Simon, voix du Récitant, CM) – À bout de souffle (Jean-Luc Godard) – Austerlitz (Abel Gance) – Un soir sur la plage (Michel Boisrond) – Le petit soldat (Jean-Luc Godard) – À fleur de peau (Claude Bernard-Aubert) – 1961  Conduite à gauche (Guy Lefranc) – Jusqu’à plus soir (Maurice Labro) – 1962  Et Satan conduit le bal (Grisha-M. Dabat) – 1963  O.S.S. 117 se déchaîne (André Hunebelle) – Le commissaire mène l’ enquête [sketch « Fermez la porte »] Fabien Collin & Jacques Delille) – 1966  Le grand restaurant (Jacques Besnard) – 1967 Ciné-girl (ressorti dans un nouveau montage en 1973 sous le titre : Piège à pucelles) (Francis Leroi) – 1968  Le corps de Diane (Jean-Louis Richard) – Slogan (Pierre Grimblat) – 1970  Max et les ferrailleurs (Claude Sautet) – 1971  Le viager (Pierre Tchernia) – 1972  César et Rosalie (Claude Sautet) – Pas folle la guêpe (Jean Delannoy) – 1973  Salut l’artiste (Yves Robert) – 1974  Peur sur la ville (Henri Verneuil) – 1977  Violette Nozière (Claude Chabrol) – 1978  L’amour en question (André Cayatte) – New Generation (Jean-Pierre Lowf-Legoff) – 1979  Je vais craquer (François Leterrier) – Extérieur nuit (Jacques Bral) – 1980  Les malheurs d’Octavie (Roland Urban) – Beau-père (Bertrand Blier) – 1981  Madame Claude 2 (François Mimet) – 1982  Le prix du danger (Yves Boisset) – 1983  Charlots connection (Jean Couturier) – 1984  Tranches de vies (François Leterrier) – 1985  Dressage (Titre TV : Éducation perverse) (Pierre B. Reinhard) – 1986  Avec plaisir (Claire Lise Panzer & Pierre Sisser) – Le débutant (Daniel Janneau) – Le solitaire (Jacques Deray) – 1994  Les misérables (Claude Lelouch). Nota : il ne figure pas dans les copies existantes de « Le grand restaurant » (Jacques Besnard, 1966), il est cité cependant dans « Histoire du cinéma français, encyclopédie des films 1966-1970 »-  

 

Télévision (notamment) : 1950  Agence Nostradamus (Claude Barma) – 1956  Beau sang (Maurice Cazeneuve) – 1958  Les cinq dernières minutes : Réactions en chaîne (Claude Loursais) – Misère et noblesse (Marcel Bluwal) – 1959  Le mouchoir rouge (Jean Prat) – Une nuit orageuse (Claude Barma) – 1960  Grabuge à Chioggia (Marcel Bluwal) – On roule à deux (Marcel Bluwal) – 1961  Un mariage sous Louis XV (Guy Lessertisseur) – 1963  L’inspecteur mène l’enquête : Preuve à l’appui (Pierre Badel) – 1965  Le bouquet (Jean-Pierre Marchand) – 22 avenue de la Victoire (Marcel Moussy) – Poly au Portugal (Claude Boissol) – 1966  Sacrés fantômes (Stellio Lorenzi) – 1967  Allô police : Mélo (Paul Siegrist) – L’amateur / S.O.S. Fernand (Maurice Delbez) – 1968  Les cinq dernières minutes : Les enfants du Faubourg (Claude Loursais) – 1969  Agence intérim : Henri III (Marcel Moussy) – Les trois portes (Abder Isker) – 1970  Au théâtre ce soir : La mariée est trop belle (Pierre Sabbagh) – Sébastien et la Mary-Morgane (Cécile Aubry) – Zamore (Jean-Marie Coldefy) – 1971  Des amis très chers (Abder Isker) – Diabolissimo (Pierre Bureau) – 1972  Les cinq dernières minutes : Meurtre par la bande (Claude Loursais) – Figaro-ci, Figaro-là (Hervé Bromberger) – Sang froid (Abder Isker) – Paix à ses cendres (Guy Lessertisseur) – Joseph Basalmo (André Hunebelle) – Un monsieur bien rangé (Agnès Delarive) – 1973  Un tyran sous la pluie (Philippe Arnal) –  Témoignages : Le vent rouge (Roger Buckhardt) – 1974  Gil Blas de Santillane (Jean-Roger Cadet) – Les cinq dernières minutes : Fausses notes (Claude Loursais) – 1975  Au théâtre ce soir : Dix minutes d’alibi (Pierre Sabbagh) – La mort d’un touriste (Abder Isker) – 1976  Au théâtre ce soir : Sacrés fantômes (Pierre Sabbagh) – 1977  Emmenez-moi au Ritz (Pierre Grimblat) – Commissaire Moulin : Marée basse (Jacques Trébouta) – Recherche dans l’intérêt des familles : La marmotte ((Philippe Arnal) – Esprit de suite (Jean Hennin) – C’est arrivé à Paris (François Villers) – 1978  Claudine à l’école (Édouard Molinaro) – Les hommes de Rose (Maurice Cloche) – Désiré Lafarge : Seize millimètres couleur (Jean Pignol) – 1979  L’inspecteur mène l’enquête : Le dernier éditorial (Jean-Paul Roux) – 1980  Les incorrigibles (Adber Isker) – 1981  Les gaités de la correctionnelle : Les ploucs (Joannick Desclers) – Les avocats du diable (André Cayatte) – La guerre des chaussettes (Maurice Cloche) – Le pilon (James Thor) – 1982  Les brigades du Tigre : Le réseau Brutus (Victor Vicas) – Les scénaristes ou les aventures extraordinaires de Robert Michon (Nino Monti) – Marion : Qui trop efface (Jean-Pignol) – Le truqueur (Abder Isker) – 1983  Les enquêtes du commissaire Maigret : La tête d’un homme (Louis Grospierre) – Cinéma 16 : Le refus (Patrick Jamain) –  1984  Aéroport : Le ciel et le feu « Zarka » (Roger Buckhardt) – Battling le ténébreux (Louis Grospierre) – 1993  Chambre 12, Hôtel de Suède (Claude Ventura & Xavier Villetard, documentaire). Non daté : Les Bargeot (un épisode). Divers : 1960  Touchez pas au blondes (Maurice Cloche, adaptation et dialogues).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Karl Malden

Annonce de la mort de Karl Malden le 1 juillet dernier à l’âge de 97 ans. Cet acteur était beaucoup plus subtil que le cliché que l’on peut avoir en France sur les comédiens forgés à l’Actor Studio. Il faut lire l’excellent portrait que faisait de lui encore vivant Jean-Louis Sauger dans « Retour à Yuma » : Un physique, un nez imposant, fracturé à deux reprises pour cause de basket-ball – Tavernier et Coursodon le décrivait comme « bourgeonnant qui semble croître de film en film ». Ce fils de charpentier, né à Chicago, commence par des petits métiers comme laitier ou et maçon. Pendant trois ans, il étudie à la « Goodman Theatre Dramatic School ». Il fait la rencontre déterminante, avant guerre, d’Elia Kazan sur la pièce de Clifford Odets, « Golden Boy ». Il débute au cinéma par une série impressionnante de grands films. On le retrouve ainsi en austère et nouveau chef de la police de Dana Andrews dans « Mark Dyxon détective ». De son rôle d’inspecteur dans « La loi du silence », Donald Spoto parlera de lui « qui a élevé la « sériosité » au rang d’archétype dans ses interprétations (1) Il restera fidèle à Kazan qui insistera pour qu’il reprenne son rôle créé au théâtre dans « Un tramway nommé désir », au cinéma en soupirant timide et lâche de Vivien Leigh, pour lequel il reçoit l’oscar du meilleur second rôle en 1952. Face à Brando, il sera un aumônier compatissant dans « Sur les quais », il n’est que nommé cette fois toujours pour l’oscar du meilleur second rôle en 1955. Kazan lui confiant le rôle du  mari jaloux et pyromane de Baby Doll, évoque son personne qui « éprouve à la fois du ressentiment et de l’amour pour Carroll Baker » (2). Il retrouve Brando, comme partenaire mais aussi comme réalisateur dans l’atypique, narcissique et sadomasochiste « La vengeance aux deux visages ». Il est un ancien pilleur de banque devenu shérif qui retrouve le personnage de Brando qui vient se venger. Il trouve l’un de ses meilleurs rôles en 1962 dans « Le prisonnier d’Alcatraz », en sévère geôlier de Burt Lancaster, condamné pour meurtre, qui se découvrira un don pour l’ornithologie en recueillant un oiseau blessé. Le directeur de la prison finira par lier une certaine amitié avec les années. Comme beaucoup d’acteurs américains, il fera un petit tour en Europe à l’aube des années 70, notamment avec son rôle d’aveugle témoin d’un meurtre dans « Le chat à neuf queues ». Il est excellent en propriétaire d’un ranch autoritaire, qui ne supporte pas que deux de ses employés – William Holden et Ryan O’Neal – lui échappent dans le très bon « Deux hommes dans l’Ouest » (Blake Edwards, 1971). On le revit une dernière fois au cinéma dans « Cinglée » (1987), où il était le beau-père « respectable » de Barbara Streisand, avant qu’il ne se consacre à la télévision. Il avait réalisé un film “La chute des héros” (1), en 1957 avec Richard Widmark et Richard Basehart, Le film ne connut pas un bon accueil critique, à l’instar de Guy Allombert pour « La saison cinématographique 1959 » : « Réalisé par Karl Malden, dans l’optique et les méthodes d’interprétation de l’Actor Studio, ce film de la série anti-rouge se ressent beaucoup de son origine théâtrale. On y parle beaucoup pour essayer d’intéresser le spectateur au « cas de conscience » qui est posé. Pourquoi trahit-on ? La décevante réponse donnée à cette question provoque le sourire. Est-ce à dire que l’ouvrage soit farouchement anti-communiste ? Non mais, seulement la qualité artistique, le talent reconnu pourraient sauver ce film ; au mieux, lui donner un intérêt… ». C’est un film sans doute à redécouvrir – voir Retour à Yuma également -. Il réalisa aussi quelques séquences de « La colline des potences ». Il connu une popularité internationale avec les 120 épisodes de « Les rues de San Francisco » de 1972 à 1977 avec Michael Douglas. Avec ce comédien « Bigger than life » disparaît une certaine mythologie d’un certain âge d’or du cinéma américain.

 

(1) L’art d’Alfred Hitchcock (Éditions Edilig, 1986). (1) (2) Kazan par Kazan entretiens avec Michel Ciment (1973-2009).

 

 

 

Filmographie : 1940  They knew what they wanted (Drôle de mariage) (Garson Kanin) – 1944  Winged victory (George Cukor) – 1946  13 rue Madeleine (Treize, rue Madeleine) (Henry Hathaway) – Boomerang ! (Boomerang) (Elia Kazan) – 1947  Kiss of death (Le carrefour de la mort) (Henry Hathaway) – 1950  Where the sidewalk ends (Mark Dixon detective) (Otto Preminger) – The gunfighter (La cible humaine) (Louis King) – Halls of Montezuma (Okinawa) (Lewis Milestone) – 1951  A A streetcar name Desire (Un tramway nommé Désir) (Elia Kazan) – The sellout (La carte forcée) (Gerald Mayer) – 1952  Diplomatic courier (Courrier diplomatique) (Lewis Seiler) – I confess (La loi du silence) (Alfred Hitchcock) – Operation secret (Lewis Seiler) – Ruby Gentry (La furie du désir) (King Vidor) – 1953  Take the high ground ! (Sergent la Terreur) (Richard Brooks) – 1954  Phantom of Rue Morgue (Le fantôme de la rue Morgue) (Roy Del Ruth) – On the waterfront (Sur les quais) (Elia Kazan) – 1956  Baby Doll (Baby Doll / La poupée de chair) (Elia Kazan) – Fear strikes out (Prisonniers de la peur) (Robert Mulligan) – 1957  Bombers B-52 (Bombardiers B 52) (Gordon Douglas) – 1958  The hanging tree (La colline des potences) (Delmer Daves, + realisation non créditée de scènes) – 1959  Pollyanna (Id) (David Swift) – 1960  The great impostor (Le roi des imposteurs) (Robert Mulligan) – One-eyed Jacks (La vengeance aux deux visages) (Marlon Brando) – Parrish (La soif de la jeunesse) (Delmer Daves) – 1962  All fall dawn (L’ange de la violence) (John Frankenheimer) – Gypsy (Gypsy, Vénus de Broadway) (Mervyn LeRoy, + lyrics) – Come fly with me (Les filles de l’air) (Henry Levin) – Birdman of Alcatraz (Le prisonnier d’Alcatraz) (John Frankenheimer) – How the West was won (La conquête de l’Ouest) [Sketch : « The rivers »] (Henry Hathaway) – 1963  Dead ringer (La mort frappe trois fois) (Paul Henreid) – 1964  Cheyenne Autumn (Les Cheyennes) (John Ford) – The Cincinatti Kid (Le Kid de Cincinnati) (Norman Jewison) – 166  Nevada Smith (Id) (Henry Hathaway) – Hotel (Hôtel Saint-Gregory) (Richard Quine) – Murdere’s row (Bien joué Matt Helm) (Henry Levin) – The adventyre of Bullwhip Griffin (L’honorable Griffin) (James Neilson) – 1967  Billion dollar brain (Un cerveau d’un milliard de dollars) (Ken Russel) – 1968  Hot millions (Chaud les millions) (Eric Till) – Blue (El Gringo) (Silvio Narizzano) – 1969  Patton (Id) (Franklin J. Schaffner) – 1970  Il gatto a nove code (Le chat à neuf queues) (Dario Argento) – 1971  Wild rovers (Deux homes dans l’Ouest) (Blake Edwards) – Un verano para matar (Meutres au soleil) (Antonio Isasi Isasmendi) – 1978  Beyond the Poseidon adventure (Le dernier secret du Poséidon) (Irwing Allen) – 1979  Meteor (Météor) (Ronald Neame) – 1982  Twillight time (Goran Paskaljevic) – 1983  The sting II (Vidéo : L’arnaque II) (Jeremy Paul Kagan) – 1986  Billy Galvin (John Gray) – 1987  Nuts (Cinglée) (Martin Ritt) – 2003  Broadway : The golden age, by the legends who were there (Rick McKay, documentaire) – 2006  Who is Norman Lloyd (Matthew Sussman, documentaire). Comme réalisateur : 1956  Time limit (La chute des héros). Télévision (notamment) : 1949  Little woman (Marc Davis) – 1972/1977  The streets of San Francisco (Les rues de San Francisco) (120 épisodes) – 1977  Captains courageous (Capitaines courageux) (Harvey Hart) – 1980  Skag (6 épisodes) – 1981  World of honor (Parole d’honneur) (Mel Damski) – Miracle on ice (Steven Hilliard Stern) – 1984  With intent to kill (Trou de mémoire) (Mike Robe) – Fatal vision (David Greene) – 1986  Alice in Wonderland (Harry Harris) – 1988  My father, my son (La mort à retardement) (Jeff Bleckner) – 1989  The hijacking of the Achille Moro (Robert E. Collins) – 1990  Call me Anna (Gilbert Cates) – 1991  Absolute strangers (Gilbert Cates) – 1992  Back to the streets of San Francisco (Mel Damski) – 1993  They’ve taken our children (Vern Gillum) – 2000  The west wing (À la maison blanche) : Take this Sabbath Day (Thomas Schlamme) – 2007  Brando (Mimi Freedman & Leslie Greif, documentaire).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : David Carradine

Annonce de la mort de David Carradine, le 3 juin dernier à Bangkok en Thaïlande. Il était un membre émérite du clan des Carradine, son père John Carradine étant l’un des plus grands second rôle du cinéma américain. Il était le frère ainé de Keith et Robert Carradine et demi-frère de Michael Bowen, sa fille Kansas et ses nièces Ever Carradine et Martha Pimpton sont également comédiennes. Il débute au cinéma comme second couteau souvent dans des westerns, tel l’original « Le clan des Mac Masters » (1970) où il campe un chef indien qui a appris l’anglais chez les missionnaires, mais qui reste critique et méfiant vis à vis des oppresseurs. Il est choisi pour la série « Shane » en 1966, puis il se lance dans le cinéma indépendant. Il excelle alors avec sa compagne du moment dans « Bertha Boxar », de Martin Scorese, débutant dans le rôle d’un syndicaliste marginal devenant hors-la-loi, lors de la grande dépression économique des années 30, aux Etats-Unis. Il est préféré à Bruce Lee, pour la série « Kung Fu » aux côtés de Key Luke, série qu’il reprendra dans les années 90. Il participe au cinéma au « Kulte » « La course à la mort de l’an 2000 », une production de Roger Corman, filmé par l’atypique Paul Bartel avec pour partenaire l’ineffable Sylvester Stallone. En coureur automobile du futur répondant au doux nom de Frankenstein, il s’illustre dans ce film qui mine de rien est une excellente critique des Etats-Unis. Ce musicien émérite trouvera sans doute son meilleur rôle dans « En route vers la gloire », où il retrouvera l’Amérique des années 30, dans l’évocation de Woodie Guthrie, un chanteur de folk nomade et méconnu chez nous. Il donna d’ailleurs plusieurs concerts interprétant ses propres chansons. Il tourne dans un production de Dino de Laurentis, dans un film inhabituel d’Ingmar Bergman, qui exilé fiscal accepte de réaliser une superproduction. Il y joue un ancien trapéziste confronté à plusieurs morts mystérieuses lors de la montée du nazisme. Curiosité, en 1979 il incarne Cole Younger avec ses propres frères Keith et Robert dans le rôle de Jim et Bob Younger, face aux frères Keach qui jouent Jesse et Frank James dans « Le gang des frères James » de Walter Hill. Il s’essaie à la réalisation, notamment avec « Américana », évocation du retour d’un vétéran du Vietnam, film qui fut présenté à Cannes en 1981 à « La quinzaine des réalisateur ».Sous la dépendance de la drogue et de l’alcool, il semble alors perdre toute ambition, pour tourner un nombre considérable de séries B, voire Z. Ces films ne connaîtront pour la plupart qu’une diffusion vidéo puis DVD en France. On pourra se faire une idée en lisant  avec intérêt son portrait dans l’excellent livre de Laurent Aknin « Cinéma bis – 20 ans de cinéma de quartier » et l’hommage de Nanarland. Il tournera même avec trois réalisateurs français, Jean Yanne, le temps d’une apparition – il apprend le Kung-Fu à Mimi Coutelier – dans « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette » (1978), Serge Korber, dans un téléfilm diffusé sur Canal+ « L’aigle et le cheval » (1993), où il campe un éleveur américain qui initie un enfant à la vocation de jockey, et Jean-Marie Pallardy qui réalise un remake de son propre film « La donneuse », « Femmes ou maîtresses » en 2000, inédit en salles en France mais diffusé en vidéo. Quentin Tarantino le remettra en scène dans le rôle du cruel Bill, dans « Kill Bill » en l’utilisant avec une certaine perversité car le comédien est carrément hors champs dans le premier volet ! La seconde partie lui donne l’occasion de défendre son personnage, et avec brio, il tire son épingle du jeu avec un dialogue typiquement tarantinien. Curieusement il reprend ses rôles habituels dans le tout venant des films de séries américains ou philippins, jusqu’à sa mort largement commentée dans un hôtel à Bangkok. Bibliographie : « Quinlan’s films stars » par David Quinland (B.T. Batsford limited London, 2000) ; « Cinéma bis – 50 ans de cinéma de quartier » par Laurent Aknin (Nouveau monde éditions, 2007).

 

 

 Dans « En route pour la gloire »

Filmographie : 1964  Taggart (Cinq mille dollars mort ou vif) (R.G. Springsteen) – Bus Riley’s back in town (Fièvre sur la ville) (Harvey Hart) –  1965 Too many thieves (Abner Biberman) – 1966  The violent ones (Fernando Lamas) – 1968  Young Billy Young (La vengeance du shérif) (Burt Kennedy) – 1969  Heaven with a gun (Au paradis à coups de revolver) (Lee H. Katzin) – The good guys and the bad guys (Un homme fait la loi) (Burt Kennedy) – 1970  The MacMasters (Le clan de McMasters) (Alf Kjellin) – Macho Callahan (Id) (Bernard L. Kowalski) – 1971  Bertha Boxcar (Id) (Martin Scorsese) – 1973  Mean Streets (Id) (Martin Scorsese) – The long goodbye (Le privé) (Robert Altman) – 1974  You and me / Around (+ realisation, musique et montage) – 1975  Death race 2000  (La course à la mort de l’an 2000 / Les seigneurs de la route) (Paul Bartel) – 1976  Cannonball (Id) (Paul Bartel) – Bound for glory (En route pour la gloire) (Hal Ashby) – Das schlangenei / The serpent’s egg (L’oeuf du serpent) (Ingmar Bergman) – A look at Liv (Richard Kaplan, documentaire) – 1977  Gray Lady Down (Sauvez le Neptune) (David Greene) – Thunger and lightning (Un cocktail explosif) (Corey Allen) – Deathsport (Les gladiateurs de l’an 3000) (Nicholas Niciphor & Allan Arkush) – 1978  The silent flute (Le cercle de fer) (Richard Moore) – Fast Charlie… the moonbeam rider (Steve Carver) – Roger Corman : Hollywood’s wild angel (Charles Blackwood, documentaire) – Je te tiens, tu me tiens par la barbichette (Jean Yanne, cameo) – 1979  Carradines together (Paul Hunt, documentaire, + musique) – Cloud dancer (Barry Brown, + musique) – The long riders (Le gang des frères James) (Walter Hill) – 1980  Americana (+ réalisation, scénario et musique) – 1981  Safari 3000 (Harry Hurwitz) – Trick or treats (Gary Graver) – The best of sex and violence (Ken Dixon, documentaire) – 1982  Q / Q : The winged serpent (Épouvante sur New York) (Larry Cohen) – 1983  Lone wolf McQuade (Œil pour œil) (Steve Carver) – 1984 The warrior and the sorceress / Kain of dark planet (Vidéo : Kaine le mercenaire) (John C. Broderick) – Río Abajo / On the line (José Luis Borau, + chanson) – 1985  Behind enemy lines / P.O.W. the escape (Dans les bras de l’enfer) (Gideon Amir) – 1986  Armed response / Jade jungle (Armé pour réponse) (Fred Olen Ray) – The misfit brigade / Wheels of terror (Vidéo : Les Panzers de la mort) (Gordon Hessler) –  1987  Run for your live (Vidéo : Marathon) (Terence Young) – Open fire (Roger Mende) – Fatal secret (Mats Helge & Anders Nilsson) – 1988  Animal protector (Mats Helge) – Crime zone (Luis Llosa, + production) – Nowhere to run (Vidéo : Témoins en sursis) (Carl Franklin) – Try this one for size (Sauf votre respect) (Guy Hamilton) – Warlords (Fred Olen Ray) – 1989  Tropical snow (Vidéo : Opération coke) (Ciro Durán) – To mad bunch (Mats Helge & Arne Mattsson) – Crime of crimes / Corredores de drogas / Crimen (Vidéo : Le crime des crimes) (Alfredo Zacarias) – Wizards of the lost kingdom II (Vidéo : Les magiciens du royaume perdu 2) (Charles B. Griffith) –  Las huellas del lince (Antonio Gonzalo) – Sonny Boy (Robert Martin Carroll, + musique) – 1990  Night children / Children of the night (Norbert Maisel) – Midnight fear (William Crain) – Martial law (La loi des arts martiaux) (Steven Cohen) – Future force (David A. Pryor, + procuction) – Bird on a wire (Comme un oiseau sur la branche) (John Badham) – Futur force 2 (David A. Pryor) – Sundown : The vampire in retreat (Vidéo : Sundown) (Anthony Hickox) – Dune warriors (Cirio H. Santiago) – 1991  Project eliminator (H. Kaye Dyal, + musique, production) – Karate cop (Vidéo : Dragon cop) (Alan Roberts) – Field of fire (Cirio H. Santiago) – Capital punishment / Kickbox terminator (David Huey) – Waxwork II : Lost in time (Vidéo : Waxwork II : Perdus dans le temps) (Anthony Hickox) – Evil toons (Vidéo : Qui a peur du diable) (Fred Olen Ray) – 1992  Double trouble (Vidéo : À chacun sa foi) (John Paragon) – Night rhythms (Gregory Dark, vidéo) – Roadside prophets (Abbe Wool, + musique) – Animal instincts (Gregory Dark) – Distant justice (Toru Murakawa) – Il patto / Cercasi successo disperatamente (Nini Grassia) – 1993  Kill zone (Cirio H. Santiago) – Frontera Sur (Hugo Stiglitz) – Bitter end (Bill Henderson) – 1994  Dead center / Crazy Joe (Steve Carver) – 1996  Macon county jail (Titre TV : L’évasion) (Victoria Muspratt) – 1997 Full blast (Eric Mintz) –  The rage (Titre TV : Les enrages) (Sidney J. Furie) – Light speed (Roger Mende) – The new swiss Robinson (Les naufragés du Pacifique) (Stewart Raffill) – 1998  Sublet / Codename : Jaguar) (John Hamilton) – Children of the corn V : Field of the terror (Vidéo : Les enfants du maïs 5 : La secte des damnés) (Ethan Wiley, video) – Lovers and liars / Criminal desire (Mark Freed) – The effects of magic (Charlie Martinez & Chuck Martinez) – Zoo (Alexandra King) – 1999  Shepherd / Cybercity) (Peter Hayman) – The puzzle in the air (Gino Cabanas) – Kiss of a stranger (Vidéo : Dernier rendez-vous) (Sam Irvin) – Knocking on death’s door / Haunted house (Vidéo : Aux portes de l’enfer) (Mitch Marcus) – Natural selection / The monster hunter (Titre DVD : Tueur de démons) (Mark Lambert Bristol) – 2000  Down’n dirty (Vidéo : Le nettoyeur) (Fred Williamson) –  The donor (Vidéo : Femmes ou maîtresses) (Jean-Marie Pallardy) – Dangerous curves / Stray bullet II (Jeremiah Cullinane) – 2001  G.O.D. (Titre DVD : Livraison dangereuse) (Dean Rusu) – Wheatfield with crows (Brent Roske) – Naked movie (Sam Henry Cass) – Modern warriors (Peter Spirer, documentaire) –  2002  American reel (Mark Acher, + musique) – Kill Bill : Vol. 1 (Kill Bill : Volume 1) (Quentin Tarantino) – Kill Bill : Vol. 2 (Kill Bill : Vol 2) (Quentin Tarantino, + chansons) – 2003  Bala perdida (Pau Martínez) – Dead & breakfast (Titre DVD : Id) (Matthew Leutwyler) – A-list (Shira-Lee Shalit) – 2004  Last goodbye (Jacob Gentry) – Max Havoc : Curse of the dragon (Titre TV : Max Havoc, la malédiction du dragon) (Albert Puyn) – Brothers in arms (Titre DVD : Id) (Jean-Claude La Marre) – UnConventional (Daniel F. Doyle & Michael Furno, documentaire) – 2005  Miracle at Sage Creek (James Intveld) – The last sect (Jonathan Dueck) –  Ringers : Lords of the fans (Carlene Cordova, documentaire) – 2006  Final Move (Titre TV : Final move, échec et mat) (Joey Travolta) – Homo Erectus / National Lampoon’s the stoned age (Adam Rifkin) – Epic movie (Titre DVD : Big movie) (Jason Friedberg & Aaron Seltzer) – Camille (Gregory Mackenzie) – How to rob a bank (Andrew Jenkins) – Being Michael Madsen (Michael Mongillo) – Trough your eyes (Donny Hall, Cory Hudson & James Paul) – 2007  Blizhniy boy : The ultimate fighter (Erken Ialgashev) – Fall down dead (Jon Keeyes) – Treasure raiders (Brent Huff) – Permanent vacation (W. Scott Peake) – Fuego (Damian Chapa) – Big Stan (Rob Schneider) – The golden boys (Daniel Adams) – The trident (Anurag Mehta, CM) – Kandisha (Jérôme Cohen-Olivar) – Hell ride (Larry Bishop) – 2008  Richard III (Scott Anderson,  + production) – Last hour (Pascal Caubet) – My suicide (David Lee Miller) – Road of no return (DVD : Very bad deal) (Parviz Saghizadeh, + production) – Absolute evil (Ulli Lommel) – Break (Marc Clebanoff) – Life on the road with Mr. and Mrs. Brown (Sheila Lussier & Camille Solari, documentaire) – Tatoos : A scarred history (S.J. Evans, documentaire) – Detention (James D.R. Hickox) – Crank 2 (Crank : High voltage (Crank 2) (Mark Neveldine & Brian Taylor) – Autumn / Autumn – Fin du monde (Steven Rumbelow) – 2009  Bad cop (Damian Chapa, vidéo) – All hell broke loose (Christopher Forbes, vidéo) – The rain chronicles (Douglas Schulze) – Su Qi-Er (True legend) (Woo-ping Yuen) – Six days in paradise (John Vidor) –  Money to burn (Roger Mende) –  Night of the templar (Paul Sampson) – King of the B’s : The independent life of Roger Corman (Alex Stapleton, documentaire) – Stretch (Charles de Meaux).

 

 

Nota : Certaines filmographies le créditent à tort dans « House of Dracula daughter » (Gordon Hessler, 1973). Voxographie : 1998  An american tail : The treasure of Manhattan island (Fievel et le trésor perdu) (Larry Latham, animation, vidéo) – 2003  Hair high (Id) (Bill Plympton, animation) – 2008  Death race (Course à la mort) (Paul W.S. Anderson) – Réalisateur : 1974  You and me – 1980  Americana – 2000  Lizzie McGuire (TV) (réalisation de plusieurs épisodes). Télévision (notamment) : 1964  Alfred Hitchcock hour (Suspicion) : Ten minutes from now (Alf Kjellin) – 1965  Alfred Hitchcock hour (Suspicion) : Thou still unravished bride (David Friedkin) – 1966  Shane (16 épisodes) – 1967  Johnny Belinda (Paul Bogart) – 1971  Maybe I’ll come home in the spring (Joseph Sargent) – 1972/1975 Kung Fu (série TV, 46 épisodes) – 1979  Mr. Horn (Jack Starrett) – Gauguin the savage (Fielder Cook) – 1980  High noon, part II : The return of Will Kane (Terreur à Hadleyville) (Jerry Jameson) – 1983  Jealousy (Jalousies) (Jeffrey Bloom) – 1984 Hammer house of mystery and suspense : A distant scream / Vidéo : The dying truth (John Hough) – 1985  The bad seed (L’ange du mal) (Paul Wendkos) – North and south (Nord et Sud) (Richard T. Heffron) – 1986  Kung Fu : The movie (Richard Lang) – Oceans of fire (Steve Carver) – 1987  Six against the rock (Paul Wendkos) – 1988  I saw what you did (Fred Walton) – 1989  The cover girl and the cop (Un témoin de trop / Mannequin sous haute protection) (Neal Israel) – 1991  Deadly surveillance (Paul Ziller) – Brotherhood of the gun (Vern Gillum) – The gamblers returns : The luck of the draw (Dick Lowry) – 1992/1997  Kung Fu : The legend continues (Kung Fu, la légende continue) (Série TV, pilote + 83 épisodes) – 1993  L’aigle et le cheval (Serge Korber) – 1997  Last stand at Saber River (Dick Lowry) – Lost treasure of Dos Santos (Le trésor perdu des conquistadors) (Jorge Montesi) – 1998  Martian law (Anthony Hickox) – Nosferatu : The first vampire (Wayne Keeley) – 2000  Big dawn’s early light (Arthur Allan Seidelman) – Warden of the Red Rock (Stephen Gyllenhaal) – 2001 Largo Winch : The heir (David Wu) – The defectors (Jim Banks) – Out of the wilderness (Steeve Kroschel) – 2002  The outsider (Randa Haines) – 2008  Kung Fu killer (Philip Spink) – 2009  Mental : Book of judges (Guy Ferland).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Philippe Nicaud

Annonce de la mort de Philippe Nicaud à l’âge de 82 ans, le 19 avril dernier. Il était veuf de la comédienne Christine Carrère, qu’il avait épousé en 1957, décédée le 13 décembre dernier. Le cinéma l’utilise dès les années 50, comme jeune premier bondissant et décontracté. Il faut le voir en médecin volage dans l’égrillard « Mademoiselle strip-tease », décevant sa fiancée Agnès Laurent qui lui réplique « »…Tu es resté campagne, bien que noctambule, tu as gardé l’habitude de coucher avec des poules ». Au début des années 60, il trouve son personnage le plus célèbre avec celui de l’inspecteur Leclerc, une sorte d’anti-Maigret et d’anti-Bourrel, suite à une commande du producteur de télévision, Roland Gritti. Marcel Bluwal témoigne dans l’excellent livre de Jacques Baudou & Jean-Jacques Schleret « Meutres en séries » (Huitième art, 1990) : « …Et on a défini un personnage de flic jeune, fantaisiste, pas du tout simenonien, pas du tout glauque. Je me rappelle avoir trouvé le nom de Leclerc – il fallait qu’il soit clair », pourquoi ne pas l’appeler Leclerc ? – et c’est moi qui ai choisi Philippe Nicaud pour tenir le rôle (Je me demande si je lui ai fait le plus grand bien en le choisissant pour incarner Leclerc !)… ». On peut rêver d’une édition DVD de cette série.  Le cinéma  délaisse ce comédien trop marqué par la télévision, Bluwal témoigne toujours « …Je pense que Philippe Nicaud a dû souffrir de son statut de vedette de télévision, surtout à une époque où tout le monde vous voyait parce qu’il n’y avait qu’une chaîne. Il a pu poursuivre sa carrière au théâtre, mais il a été barré au cinéma. Il y avait en effet un préjugé dans le monde cinématographique de cette époque là : si vous passiez à la télévision et si vous vous y faisiez connaître, on ne vous prenait pas au cinéma ». Nicaud devait confirmer en avoir souffert dans la très bonne série documentaire « Histoires de fictions » en 2003, sur « La cinquième ». Il participera à quelques uns des nanars les plus ahurissants des années 80, tel le cornichonesque « Mon curé chez les nudistes », il fallait le voir, avec un tablier de cuisine se promener les fesses à l’air face à Paul Préboist désorienté. Il aura aussi beaucoup œuvré dans le théâtre de boulevard, et dans la chanson, se spécialisant dans le créneau de la chanson coquine, comme dans l’album culte « Erotico Nicaud » (1970).  Philippe Nicaud aura gardé au fil des années un grand capital de sympathie auprès du public.

 

 

Avec Agnès Laurent dans « Miss strip-tease »

 

 

 

 

 

 

Filmographie : 1947  Les amoureux sont seuls au monde (Henri Decoin) – 1948  Aux yeux du souvenir (Jean Delannoy) – 1949  Miquette et sa mère (Henri-Georges Clouzot) – Ballerina (Ludwig Berger) – Maya (Raymond Bernard) – 1950  Meurtres (Richard Pottier) – Les amants de Bras-Mort (Belgique : Les requins du fleuve) (Marcel Pagliero) – 1952  Opération Magali (Lazlo V. Kish) – Adieu Paris (Claude Heymann) – 1954  Fantaisie d’un jour (Pierre Cardinal) – Le printemps, l’automne et l’amour (Gilles Grangier) – 1955  La môme Pigalle (Alfred Rode) – 1956  Ce soir, les jupons volent (Dimitri Kirsanov) – Printemps à Paris (Jean-Claude Roy) – Miss catastrophe (Dimitri Kirsanov) – Mademoiselle et son gang (Belgique : Le goût du massacre) (Jean Boyer) – 1957  Les trois font la paire (Sacha Guitry & Clément Duhour) – Mademoiselle strip-tease (Pierre Foucaud) – Le dos au mur (Édouard Molinaro) – 1958  En légitime défense (André Berthomieu) – Les noces vénitiennes (Alberto Cavalcanti) – 1959  Voulez-vous danser avec moi ? (Michel Boisrond) – 1960  Les moutons de Panurge (Jean Girault) – Le gigolo (Jacques Deray) – 1962  Les veinards [Sketch ; ‘Le yacht’] (Jean Girault) – 1963  L’inconnue de Hong-Kong (Jacques Poitrenaud) – Pouic-Pouic (Jean Girault) – Que personne ne sorte (Yvan Govar) – 1964  Il magnifico cornuto (Le cocu magnifique) (Antonio Pietrangeli) – 1969  Desirella / Les chattes (Jean-Claude Dague) – The lady in the car with glasses and a gun / La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil (Anatole Litvak) – 1970  La plus noble conquête de la femme (Christian Van Ryswyck, CM) – 1971  La isla misteriosa (L’île mystérieuse) (Henri Colpi & Juan Antonio Bardem) (+ version TV) – 1974  Deux grandes filles dans un pyjama (Jean Girault) – 1979  Comme une femme (Christian Dura) – 1980  Le chêne d’Allouville / Ils sont fous ces Normands ! (Serge Pénard) – Signé Furax (Marc Simenon) – Coco Chanel (Chanel solitaire) (George Kaczender) – 1981  Tais-toi quand tu parles (Philippe Clair) – Le corbillard de Jules (Serge Pénard) – 1982  Mon curé chez les nudistes (Robert Thomas) – Plus beau que moi, tu meurs (Philippe Clair) – 1986  Johann Strauss – Der Kônig ohne krone  (Johann Strauss, le roi sans couronne) (Franz Antel) – 1996  Nord pour mémoire, avant de le perdre  (Isabelle Ingold & Viviane Perelmuter) – 1999  Le mélomane (Georges Batagne, CM). Voxographie : 1980  Le chaînon manquant (Picha, animation). Nota : Philippe Nicaud a un homonyme comédien, à l’affiche notamment de « Quand je serai star » (Patrick Mimouni, 2004).

 

 

Avec Louis de Funès, Jacqueline Maillan et Mireille Darc dans « Pouic-Pouic »

 

Télévision (notamment) : 1952  Au petit bonheur Claude Barma) – 1954  Ami-Ami (François Gir) – 1955  Captain Gallant and the Foreign Legion (épisodes « Firepower », « Tina » &  « The Dagger of Judah » (Jean Yarbrough) – Monseigneur (Jean-Marie Coldefy) – 1958  Les dix petits nègres – 1959  Une étoile m’a dit – Le roi des palaces (André Baroux) – 1960  La main passe (François Gir) – 1961  Fumée (Claude Barma) – 1962 : L’inspecteur Leclerc enquête feuilleton en 26 épisodes de 26 min : [Titre des épisodes : Le prix du silence de Marcel Bluwal, Des huitres pour l’inspecteur de Marcel Bluwal, Le saut périlleux de André Michel, Ma femme est folle de Claude Barma, Les blousons gris de Marcel Bluwal, Vengeance de Marcel Bluwal, L’inconnu du téléphone de Marcel Bluwal, Le retour d’Hélène de Claude Barma, La trahison de Leclerc de Marcel Bluwal, Signé Santini de Marcel Bluwal, Les jumelles de Yannick Andreï, L’affaire Larive de Marcel Bluwal, Les bons enfants de Marcel Bluwal, Face à face de Marcel Bluwal, Les gangsters de Yannick Andreï, La mort d’un fantôme de Claude Barma, Black-out de Vicky Ivernel, Feu monsieur Serley de Jean Laviron, Mortellement votre de Mick Roussel, Coup double de Jean Laviron, Preuves à l’appui de Pierre Badel, Le taxi de Vicky Ivernel, Affaires de famille de Georges Lacombe, La filière de Maurice Delbez, Un mort sans portefeuille de Yannick Andreï, Haute infidélité de Guy-André Lefranc]. 1963 : L’inspecteur Leclerc enquête « seconde série » feuilleton en 13 épisodes de 26 min [Titre des épisodes: Knock-out de Serge Friedman, L’agent double de Maurice Cazeneuve, Le passé d’une femme de Maurice Cazeneuve, Leclerc pêche en eau trouble de Maurice Delbez, La vie sauve de André Michel, La chasse de Mick Roussel, Voir Paris et mourir de Yannick Andreï, Ultra confidentiel ou (L’enveloppe au cachet de cire) de Marcel Bluwal, Obsession de Yannick Andreï, L’homme couleur de muraille de Marcel Bluwal, La menace de Yannick Andreï, La mariée de Robert Vernay, Bonjour commissaire de Claude Barma] – 1963  Teuf-Teuf (Georges Folgoas) – 1964  Les fables de La Fontaine : Le savetier et le financier – 1965  Le chapeau de paille d’Italie (Claude Barma) – 1966  Blue light : Jet Trail (James Goldstone) – 1967  Spéciale dernière (Alain Dhénaut) – Max le débonnaire : De quoi je me mêle (Yves Allégret) – 1969  Marie-Marie – 1970  Au théâtre ce soir : Mary-Mary (Pierre Sabbagh) – 1971   Schulmeiser, espion de l’empereur : La conspiration Malet : La conjuration Malet (Jean-Pierre Decourt) – L’araignée (Rémy Grumbach) – 1976  Nick Verlaine ou comment voler la Tour Eiffel (Claude Boissol, six épisodes) – 1977  C’est arrivé à Paris (François Villiers) – 1978  Au théâtre ce soir : Acapulco madame (Pierre Sabbagh) – 1983  Le grand braquet (Maurice Fasquel) – 1984  Disparitions ; Vice-Versa (Claude Boissol) – 1985  Les amours des années 50 : Les scorpionnes (Jean-Paul Carrère) – 1987  Série noire : Ballon mort (György Gát) 1988  La garçonne (Étienne Périer) – 1989  Le saut du lit (Pierre Cavassilas, captation) – 1990  Fenêtre sur femmes (Don Kent) – 1993  Navarro : Le contrat (Gérard Marx) – 1995  Une femme dans les bras, un cadavre sur le dos (Daniel Colas, captation). Divers : Co-scénariste : 1985  La cage aux folles III ! « Elles » se marient (Georges Lautner).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : James Whitmore

 

James Whitmore dans l’épisode « Équation danger » de la série « Les envahisseurs »

On peut difficilement mieux évoquer son parcours que l’ont fait Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon dans « Trente ans de cinéma américain » (Éditions C.I.B, 1970) : « Encore un de ces acteurs que l’on n’a jamais vus mauvais. Grand spécialiste des personnages sympathiques, forts en gueule, critiquant tout mais prêts à se dévouer pour leur travail, leur cause, leur ami, Whtimore a créé plusieurs silhouettes foudroyantes, de celles qui mettent une salle en joue par une répartie, une boutade bien placée. Souvent sous l’uniforme moderne (Battleground) ou westernien (The command), il fut un sergent truculent dans Battle Cry. Trappeur bougonnant dans The Last Frontier, il partait seul en reconnaissance dans un pays infesté d’indiens, ce qui nous valait un mouvement de grue et une séquence fameux, et dans un rôle semblable de l’excellent Chuka de Gordon Douglas, comparait avec une certaine lucidité la vie de soldat et celle d’aventurier, tout en s’alcoolisant en compagnie de Rod Taylor. Il apparaissait avec Keenan Wynn au beau milieu de Kiss Me Kate, en pseudo-gangster, et leur duo, Brush Up Your Shakespeare, reste un grand moment du musical. A l’occasion Whitmore peut se révéler très efficace dans un rôle dramatique, comme celui du barman bossu de Asphalt Jungle, ou du social worker qui essayait de réformer John Cassavetes dans Crime in the streets. Co-star de ce dernier film, il fut vedette de quelques autres, dont Them, où il luttait contre des fourmis géantes, et The Next Voice You Hear, allégorie généreuse sur la société américaine où Dieu se faisait entendre à la radio. Il joua plus récemment le rôle de John Howard Griffin, ce journaliste qui se fit passer pour un Noir dans « Black Like Me ». » Il jouait souvent des rôles representant l’autorité, il joua même Harry S. Truman dans « Give’em Hell, Harry ! » et Teddy Roosevelt dans « Bully : an adventure with Teddy Roosevelt ». Un parcours exceptionnel auquel on peut rajouter ses rôles de prêtre dans « L’oeuf du serpent » (Ingmar Bergman, 1977), du juge humaniste dans « Cinglée » (Martin Ritt, 1987) et le vieux prisonnier supportant mal sa remise en liberté dans « Les évadés » (Frank Darabont, 1994). Son fils, James Whitmore jr, qui a débuté comme acteur, est un réalisateur pour la télévision. Bibliographie : « Quinlan’s character stars », par David Quinlan (Reynolds & Hearn Ltd, 2004) ; Ciné-Revue (La vedette de la semaine), filmographie.

 

Filmographie : 1949  The undercoverman (Le maître du gang) (Joseph H. Lewis) – Battleground (Bastogne) (William A. Wellman) – 1950  Please believe me (J’ai trois amours) (Norman Taurog) – The asphalt jungle (Quand la ville dort) (John Huston) – The outriders (Le convoi maudit) (Roy Rowland) – The next voice you hear… (La voix que vous allez entendre) (William A. Wellman) – A lady without passport (La dame sans passeport) (Joseph H. Lewis) – Mrs. O’Malley and Mr. Malone (Norman Taurog) – 1951  Across the wide Missouri (Au-delà du Missouri) (William A. Wellman) -It’s a big country ) [sketch #1] (Richard Thorpe) – Shadow in the sky (Fred M. Wilcox) – 1952  Because you’re mine (Tu es à moi) (Alexander Hall) – Above and beyond (Le grand secret) (Melville Frank & Norman Panama) – The girl who had everything (La fille qui avait tout) (Richard Thorpe) – 1953  All the brothers were valiant (La perle noire) (Richard Thorpe) – Kiss me Kate (Embrasse-moi, chérie) (George Sidney) – The great diamond robbery (Le vol du diamante bleu) (Robert Z.  Leonard) – The command (La poursuite dura sept jours) (David Butler) – 1954  Them ! (Des monstres attaquent la ville) (Gordon Douglas) – Battle cry (Le cri de la victoire) (Raoul Walsh) – 1955  The McConnell story (Le tigre du ciel) (Gordon Douglas) – Oklahoma ! (Oklahoma) (Fred Zinnemann) – The last frontier (La charge des tuniques bleues) (Anthony Mann) – 1956  Crime in the streets (Face au crime) (Don Siegel) – The Eddy Duchin story (Tu seras un homme mon fils) (George Sidney) – 1957  The young don’t cry (Graine de révolte) (Alfred L. Werker) – The deep six (En patrouille) (Rudolph Maté) – 1958  The restless years (1) (Helmut Käutner) – 1959  Face of fire (Albert Band) – Who whas that lady (Qui était donc cette dame) (George Sidney) – 1964  The tenderfoot (Byron Paul) – Black like me (Carl Lerner) – 1967  Chuka (Chuka, le redoutable) (Gordon Douglas) – Nobody’s perfect (Alan Rafkin) – Waterhole #3 / Waterhole number 3 (L’or des pistoleros, en Belgique : Les insaisissables) (William A. Graham) – Planet of apes (La planète des signes) (Franklin J. Schaffner) – 1968  Madigan (Police sur la ville) (Don Siegel) – The split (Le crime c’est notre business) (Gordon Flemyng) – 1969  Guns of the Magnificent Seven (Les colts des sept mercenaires) (Paul Wendkos) – 1970  Tora ! Tora ! Tora ! (Id) (Richard Fleischer, Toshio Massuda & Kinji Fukasaku) – 1972  Chato’s land (Les collines de la terreur) (Michael Winner) – La polizia incrimina la legge assolve (Le témoin à abattre) (Enzo G. Castellani [Enzo Girolami]) – 1973  The Harrad experiment (Id) (Ted Post) – 1974  Where the red fern grows (Norman Tokar) – Il venditore di palloncini (Mario Garriazzo) – 1975  Give’em hell, Harry ! (Steve Binder & Peter H. Hunt) – 1977  Das schlangenei / The serpent’s egg (L’oeuf du serpent) (Ingmar Bergman) – 1978  Bully : an adventure with Teddy Roosevelt (Peter H. Hunt) – 1980  The first deadly sin (De plein fouet) (Brian G. Hutton) – 1984  Zoo ship (Richard Shorr) – 1987  Nuts (Cinglée) (Martin Ritt) – 1989  Old explorers (William Pohlad) – 1994  The Shawshank redemption (Les évadés) (Frank Darabont) – 1995  Wild Bill : Hollywood maverick (Todd Robinson, documentaire) – 1996  The relic (Relic) (Peter Hyams) – 2000  Here’s to live (Arne Olsen) – 2001  The majestic (Id) (Frank Darabont) – (1) Titre français selon Ciné-Revue : Des yeux pour pleurer, selon IMDB : Les années merveilleuses, mais ce film semble inédit en France, de la difficulté de donner un titre français à un film américain…. Voxographie : 1951  The red badge of courage (La charge victorieuse) (John Huston, voix du récitant) – Angels in the outfield / Angels and the pirates (Clarence Brown) – 1952  The hoaxters (Victor Lasky, William Hebert & Herman Hoffman, documentaire, voix du récitant) – 1982  Hail Colombia ! (Graeme Ferguson, CM documentaire, voix du récitant) – 1985  The adventures of Mark Twain (Will Vinton, animation). Télévision (notamment) : 1971  It tomorrow comes (George McCowan) – 1974  The Canterville ghost (Le fantôme de Canterville) (Robin Miller) – 1984  Celebrity (Paul Wendkos) – 1989  Glory ! Glory ! (Les prêcheurs du mensonge) (Lindsay Anderson) – 1999  Swing vote (Vote sous influence) (David Anspaugh) – 2002  A ring of endless light (Greg Breedman).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : André Badin

André Badin dans « La folle de Maigret »

Annonce de la mort d’André Badin, le 23 janvier dernier à l’âge de 77 ans. Il suit les cours de Charles Dullin et Yves Furet et devient l’assistant d’André Thamin. C’est typiquement le comédien, qui tirait immédiatement son épingle du jeu. Il était demandé pour illustrer parfois un seul gag, tel dans le « kulte » « le plumard en folie » en employé d’un magasin de meubles, perplexe face au duo des frères Préboist en déménageurs fatigués ou dans « Impossible… pas français ! » où en petit pompiste, il s’éponge avec un billet de banque pour avoir vu une valise pleine d’argent dans la voiture du personnage interprété par Robert Lamoureux. Il est rare qu’on lui demande d’évoluer au-delà d’un seul plan, d’où son utilisation massive dans nombre de publicités, sa fabuleuse présence faisant mouche à coup sûr. Il y a souvent une constance, celle de ses rôles d’obsédés sexuels, tel dans « Une souris chez les hommes », où veilleur de nuit dans un grand magasin, il caresse libidineusement les mannequins féminins. Mais ses rôles reposent souvent sur sa petite taille (1m58), il est ainsi le directeur de la station-service – il y est d’ailleurs crédité sous le nom de Monsieur Badin, hommage à Georges Courteline -, raillé comme « grand  » directeur par son employé Philippe Dumat, humilié. Il est souvent victime tel le boucher souffre-douleur de Bernard Blier dans « Un idiot à Paris », et s’il court pour éviter une contravention, c’est pour se retrouver embobiné par un Darry Cowl survolté et déguisé en agent dans « Les livreurs ». Il est dommage qu’un Claude Chabrol ne l’ait pas mieux utilisé que pour deux silhouettes muettes, un policier acolyte de Daniel Boulanger dans « L’œil du malin » (1961) et un gardien de square qui joue à la balle avec un enfant dans « Landru » (1962). On le retrouvera avec émotion en oncle de La Baule,  que visite Daniel Prévost dans le mésestimé « Le soleil au-dessus des nuages ». On lui gardera une affection particulière, car il a nous a toujours tiré un sourire dans bien des comédies franchouillardes.

 

 

 

Filmographie, en collaboration avec Armel de Lorme, établie initialement pour Les gens du cinéma : 1959  Nathalie, agent secret (Henri Decoin) – À rebrousse poil (Pierre Armand) – 1960  La famille Fenouillard (Yves Robert) – Saint-Tropez Blues (Marcel Moussy) – 1961  Les livreurs (Jean Girault) – Léon Morin, prêtre (Jean-Pierre Melville, rôle coupé au montage) – Auguste (Pierre Chevalier) – La belle américaine (Robert Dhéry) – Horace 62 (André Versini) – Le monte-charge (Marcel Bluwal) – L’œil du malin (Claude Chabrol) – 1962  Pourquoi Paris ? (Denys de La Patellière) – Les bricoleurs (Jean Girault) – Arsène Lupin contre Arsène Lupin (Édouard Molinaro) – Strip-tease (Jacques Poitrenaud) – L’abominable homme des douanes (Marc Allégret) – Clémentine Chérie (Pierre Chevalier) – Landru (Claude Chabrol) – Les saintes nitouches (Pierre Montazel) – 1963  Carambolages (Marcel Bluwal) – L’assassin connait la musique… (Pierre Chenal) – Blague dans le coin (Maurice Labro) – Le magot de Joséfa (Claude Autant-Lara) – 1964  Une souris chez les hommes / Un drôle de caïd (Jacques Poitrenaud) – Les gorilles (Jean Girault) – Fantômas (André Hunebelle) – Déclic et des claques (Philippe Clair) – Le vampire de Düsseldorf (Robert Hossein) – Les combinards (Jean-Claude Roy) – Play Time (Jacques Tati) – 1965  La tête du client (Jacques Poitrenaud) – Le caïd de Champignol (Jean Bastia) – 1966  Le petit cheval de bois (Richard Balducci, CM) – Du mou dans la gâchette (Louis Grospierre) – Un idiot à Paris (Serge Korber) – L’homme qui trahit la maffia (Charles Gérard) – Le grand restaurant (Jacques Besnard) – Trois enfants dans le désordre (Léo Joannon) – 1967  L’homme qui valait des milliards (Michel Boisrond) – Caroline Chérie (Denys de la Patellière) – La petite vertu (Serge Korber) – Le grand bidule (Raoul André) – Ces messieurs de la famille (Raoul André) – 1968  La femme écarlate (Jean Valère) – Sous le signe du taureau (Gilles Grangier, crédit au générique seulement, rôle coupé au montage ?) – 1969  Et qu’ça saute ! (Guy Lefranc) – La honte de la famille (Richard Balducci) – Aux frais de la princesse (Roland Quignon) – L’homme orchestre (Serge Korber) – 1970  Élise ou la vraie vie (Michel Drach) – Le distrait (Pierre Richard) – Macédoine (Jacques Scandelari) – Les jambes en l’air / César Grandblaise (Jean Dewever) – 1971  La grande maffia… (Philippe Clair) – 1972  Na !… (Jacques Martin) – 1973  Le grand bazar (Claude Zidi) – Le plumard en folie (Jacques Lem [Lemoine]) – L’histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise (Nina Companeez) – 1974  Les quatre Charlots mousquetaires (André Hunebelle) – Impossible… pas français ! (Robert Lamoureux) – 1975  Opération Lady Marlène (Robert Lamoureux) – Bons baisers de Hong-Kong (Yvan Chiffre) – 1976  Le trouble fesses (Raoul Foulon) – 1977  La zizanie (Claude Zidi) – 1978  Le gendarme et les extra-terrestres (Jean Girault) – 1979  Les joyeuses colonies de vacances (Michel Gérard) – 1981  San Antonio ne pense qu’à ça (Joël Séria) – Cargo (Serge Dubor) – 1983  Un homme à ma taille (Annette Carducci) – Le tombeau des musiciens (Patrick Jeudy, CM) – 1985  Le roi blanc (Dominique Ladoge, CM) – 1986  Le retour de Kyoto (Luc Bongrand, CM) – Remous (Benjamin Jules-Rosette, inédit en salles) – 1987  L’habitude de monsieur J. (Olivier Queysanne, CM) – 1988  Anna – der film (Frank Strecker) – Une journée (Intolérances) (Hervé Lièvre, CM) – 1989  Le messie (Edwige Busson & Gilles Alvarez, CM) – Carrousel (Georges Andreeff, CM) –  1990  En voiture ! (Patrick Rufo, CM) – 1992  Le collecteur (Ronan  Fournier-Christol, CM) – 1994  Le montreur de boxe / Lucky Punch (Dominique Ladoge) – 1995  Loin du front [sketch : « Douaumont repris ! »] (Vladimir Léon) – L’histoire du petit homme bizarre (Éric Le Roch, CM) – 2000  Le soleil au dessus des nuages (Éric Le Roch). Nota : André Badin est crédité à tort dans Nathalie (Christian-Jaque, 1957) , « Les lavandières du Portugal » (Pierre Gaspard-Huit, 1957) – « Les petits matins » (Jacqueline Audry, 1961) – dans « L’histoire du Cinéma Français »; le rôle du « satyre » est tenu par Pierre Repp, dans le sketch avec Lino Ventura -, « Le gendarme à Saint-Tropez » (Jean Girault,  1964) , « À nous quatre, cardinal » (André Hunebelle, 1974) – le générique est commun avec « Les quatre Charlots mousquetaires » -. 

 

 André Badin dans « Les bricoleurs »

 Télévision : (notamment) : 1959  Les maris de Léontine (André Leroux) – 1965  Thierry la Fronde : Moi, le roi  (Robert Guez) – 1969  Allô Police : Le déjeuner de Suresnes (Michel Strugar) – Les oiseaux rares (Jean Dewever) – Laure (Mosché Mizrahi, série TV) – Songe d’une nuit d’été (Jean-Christophe Averty) – 1970  Original Dixieland Jass band (Jean-Christophe Averty, série TV) – La brigade des maléfices : Voir Venise et mourir (Claude Guillemot) – Alice au pays des merveilles (Jean-Christophe Averty) – 1971  Arsène Lupin : L’arrestation d’Arsène Lupin (Jean-Pierre Decourt) – Al Jolson (Jean-Christophe Averty) – Ubu enchaîné (Jean-Christophe Averty) – 1972  Avec le cœur (Rémy Grumbach, variétés) – 1973  Les malheurs de la comtesse (Bernard Deflandre) – La vie rêvée de Vincent Scotto (Jean-Christophe Averty) – Musidora (Jean-Christophe Averty) – 1975  Messieurs les jurés : L’affaire Lambert (André Michel) – Les enquêtes du commissaire Maigret : La folle de Maigret (Claude Boissol) – 1976  Adios (André Michel) – 1977  Impressions d’Afrique (Jean-Christophe Averty) – 1979  Le crime des innoncents (Roger Dallier) – Il y a plusieurs locataires à l’adresse indiquée (François Chatel) – Azouk (Jean-Christophe Averty) – 1980  Julien Fontanes, magistrat : Une femme résolue (Bernard Toublanc-Michel) – Fantômas : L’étreinte du diable (Juan Luis Buñuel) – Des vertes et des pas mures (Maurice Delbez) – C’est pas Dieu possible (Edmond Tyborowsky) – Opération trafics : La sainte famille (Christian-Jaque) – 1981  Nana (Maurice Cazeneuve)  – Médecins de nuit : Amalgine (Gilles Legrand) – Les avocats du diable (André Cayatte) – Gaston Lapouge (Franck Appréderis) – Ursule Mirouët (Marcel Cravenne) – 1982  L’adieu aux as (Jean-Louis Lignerat) – L’amour s’invente (Didier Decoin) – Le sage de Sauvenat (Jean Pignol) – 1984  Emportez-la avec vous (Jean Sagols) – Disparitions : Double fond (Yves Elléna) – 1985  Comment devenir une mère juive en dix leçons (Jeannette Hubert, captation) – 1988  Un château au soleil (Robert Mazoyer) – 1989  Le Masque : En scène pour la mort (Pascal Goethals) – L’agence : Les médecines du prince (Jean Sagols) –  1990  Le grand dîner (Gérard Pullicino, divertissement) – 1991  Cas de divorce : Cremer contre Cremer – 1996  Tendre piège (Serge Moati) – 1999  H : Une histoire de démission (Williams Crépin).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jean Martin

Jean Martin dans l’entretien « Dans la peau d’un para » en 2004

Annonce de la mort de Jean Martin, grand comédien de théâtre, il fut le créateur en France de quelques pièces parmi les plus importantes du XXème siècle, dont Samuel Beckett (« En attendant Godot », « Fin de partie »). Après quelques rôles mineurs au cinéma – on le reconnait bien dans la cour des miracles dans « Notre dame de Paris » (Jean Delannoy, 1956) – il ne trouva au cinéma son plus grand rôle dans « La bataille d’Alger », qu’en 1965, bien qu’il adorait ce média. Il témoigne de sa rencontre avec le cinéaste Gillo Pontecorvo dans l’un des bonus du DVD « Dans la peau d’un para » en 2004, réalisé par Jonas Rosales, chez Studio Canal. C’est Lola Mouloudji, célèbre agent artistique qui le présente au metteur en scène italien. Jean Martin témoigne qu’il cherchait un comédien pas connu « qui réponde à des critères physiques précis, un colonel de l’armée française pas scrogneugneu, un type relativement ouvert et intelligent. Il était très décidé sur l’apparence extérieure du personnage, je crois que je répondais à ce qu’il cherchait ». Il est retenu après des essais rue Saint-Germain dans Paris 6ème,  en uniforme de para. Il était contre la guerre d’Algérie et était l’un des signataires du manifeste des 121, ce qui lui valut d’être « tricard » notamment au théâtre – il fut renvoyé du TNP – et à la radio. Il avait une filmographie courte mais originale de Jacques Rivette à Claude Zidi. Le tournage fut très difficile du fait de l’emploi de non professionnels et par le côté dirigiste du réalisateur qui lui soufflait les intonations, voulant éviter que ce dernier joue la comédie. Si la version originale fut réalisée en son direct en français, Martin dut resynchroniser la totalité du film. Il fut très probant dans ce rôle du colonel Mathieu, amalgame de personnages réels « confronté à une situation exacte », évitant le manichéisme attendu. Sa performance est d’autant plus remarquable que le réalisateur a voulu souligner le côté vériste du film, il réussit à se fondre dans l’atmosphère documentaire du film. Le cinéma italien l’emploiera un peu, tel son rôle de propriétaire d’une mine d’or chargé de tuer Henry Fonda dans « Mon nom est personne »,  un rôle de « Marie-salope » confiera-t-il dans le bonus du DVD du film, « Nobody is perfect ». On le retrouvait souvent à la télévision, tel son rôle de grand méchant dans « Les compagnons de Baal » chef d’œuvre de Pierre Prévert, écrit par Jacques Champreux en 1968 – édité en DVD chez Koba films vidéo -, flanqué d’un certain Jean Herbert (futur Popeck, alors dans un contre-emploi). Dans le rôle particulièrement réjouissant à déguisements multiples du comte Saint-Germain, il excelle dans l’excentricité. Il devait revenir souvent au cinéma, souvent dans des rôles de notables, mais il permettait que son autorité naturelle soit malmenée, notamment par Claude Zidi dans des comédies rythmées. On le revit au cinéma pour la dernière fois dans « Lucie Aubrac » (Claude Berri, 1996), en résistant face à Daniel Auteuil. A noter qu’un annuaire du cinéma avait annoncé sa mort par erreur il y a une dizaine d’année. Ce comédien a réussit à marquer de sa personnalité tous ses rôles.  Annonce également de la mort du cinéaste François Villiers et du vétéran comédien James Whitmore. Yvan Foucart m’informe aussi de la mort d’André Badin, j’y reviendrai dès que possible…

 

Jean Martin dans « La bataille d’Alger »

Filmographie établie avec Armel de Lorme, initialement pour « Les gens du cinéma » : 1942  La main du diable (Maurice Tourneur) – 1943  Cécile est morte (Maurice Tourneur) – 1955  Les assassins du dimanche (Alex Joffé) – 1956  Notre dame de Paris (Jean Delannoy) – 1958  Paris nous appartient (Jacques Rivette) – 1960  Fortunat (Alex Joffé) – 1962  Ballade pour un voyou (Claude-Jean Bonnardot) – 1963 La foire aux cancres (Louis Daquin) – 1965  La battaglia di Algeri (La bataille d’Alger) (Gillo Pontecorvo) – Un dollaro bucato (Le dollar troué) (Giorgio Ferroni) – 1966  La religieuse (Jacques Rivette) – Adiós gringo (Adios Gringo) (George Finley [Giorgio Stegani]) – Martin soldat (Michel Deville) – 1967  Manon 70 (Jean Aurel) – Je t’aime, je t’aime (Alain Resnais) – 1969  Promise at Dawn / La promesse de l’aube (Jules Dassin) – L’apocalypse (Jean-Claude See) ((inédit) – Cran d’arrêt (Yves Boisset) – Les lettres de Stalingrad (Gilles Katz) – 1972  Le rempart des béguines (Guy Casaril) – L’héritier (Philippe Labro) – The day of the Jackal (Chacal) (Fred Zinnemann) – 1973  Il mio nome è nesuno (Mon nom est personne) (Tonino Valerii) – Glissements progressifs du plaisir (Alain Robbe-Grillet) – 1974  Le cri du coeur (Claude Lallemand) – La moutarde me monte au nez (Claude Zidi) – Il tempo dell’inizio (Luigi Di Gianni) – Un genio, due compari, un pollo (Un génie, deux associés, une cloche) (Damiano Damiani) – Rosebud (Id)  (Otto Preminger) – 1975  Peur sur la ville (Henri Verneuil) – La course à l’échalotte (Claude Zidi) – Il Messia (Le Messie) (Roberto Rossellini) – Black out (Philippe Mordacq, inédit) – Une femme à sa fenêtre (Pierre Granier-Deferre) – Le juge Fayard dit « le shérif » (Yves Boisset) – 1977  Il gatto (Qui a tué le chat ?) (Luigi Comencini) – 1978  Le dossier 51 (Michel Deville) – Éclipse sur un ancien chemin vers Compostelle (Bernard Férié) – 1979  Bête mais discipliné (Claude Zidi) – L’associé (René Gainville) – La femme flic (Yves Boisset) – 1980  Inspecteur La Bavure (Claude Zidi) – La puce et le privé (Roger Kay) – Le roi et l’oiseau (Paul Grimault, animation, voix) – 1983  Le crime d’Ovide Plouffe (Gilles Carle) – 1992  Justinien Trouvé ou le bâtard de Dieu (Christian Fechner) – 1996  Lucie Aubrac (Claude Berri). Nota :  Il y a un Jean Martin dans « Die Letzte Chance » (« La dernière chance ») (1945) de Leopold Lindtberg  et dans « L’homme en colère » (Claude Pinoteau, 1978), est-ce de l’homonymie seulement ? Il convient de ne pas le confondre avec le cascadeur Jean Martin : « À toi de faire… mignonne » (Bernard Borderie, 1963), « Le pacha » (Georges Lautner, 1967), « Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages » (Michel Audiard, 1968), « Une veuve en or » (Michel Audiard, 1969), « Laisse aller… c’est une valse » (Georges Lautner, 1970), « L’hippotamours » (Christian Fuin, 1974). Il y a souvent une confusion avec le comédien Maritin pour (À tout casser, John Berry, 1967). 

avec Jean Herbert [Popeck] dans « Les compagnons de Baal »

Télévision : (notamment) : 1965  Le théâtre de la jeunesse : David Copperfield (Marcel Cravenne) – Le théâtre de la jeunesse : Ésope (Éric Le Hung) – 1966  Le chevalier des Touches (Claude-Jean Bonnardot) – 1967  La cigale (Guy Lessertisseur) – L’invention de Morel (Claude-Jean Bonnardot) – 1968  La prunelle (Emond Tyborowski) – Les compagnons de Baal (Pierre Prévert) – Les enquêtes du commissaire Maigret : L’inspecteur « Cadavre » (Michel Drach) – Le tribunal de l’impossible : Qui hantait le presbytère de Borley (Alain Boudet) – 1970  Le dernier adieu d’Armstrong (Gilbert Pineau) – Un otage (Marcel Cravenne) – La femme en blanc (Pierre Gautherin) – Rendez-vous à Badenberg (Jean-Michel Meurice) – 1972  Mandrin (Philippe Fourastié) – La dame aux camélias (Robert Maurice) – 1973  La duchesse d’Avila (Philippe Ducrest) – 1974  Histoires insolites : Une invitation à la chasse (Claude Chabrol) – 1975  Les classiques de l’étrange : Alouqua ou la comédie des morts (Pierre Cavassilas) – 1976  Torquemada (Jean Kerchbron) – Le château des Carpathes (Jean-Christophe Avery) – Le gentleman des Antipodes (Boramy Tioulong) – Le voyage à l’étranger (Philippe Ducrest) – 1977  La création du monde (Pierre Cavassilas) – Rendez-vous en noir (Claude Grinberg) – 1978  Madame le juge : Autopsie d’un témoignage (Philippe Condroyer) – Il était un musicien : Monsieur Rachmaninoff (Roger Hanin) – Commissaire Moulin : L’intoxe (François Dupont-Midy) – Les pieds poussent en Novembre (Pierre Viallet) – Harold et Maude (Jean-Paul Carrère, captation) – 1980  Histoires étranges : La mort amoureuse (Peter Kassovitz) – Julien Fontanes, magistrat : Par la bande (François Dupont-Midy) – Médecins de nuit : Palais-Royal (Nicolas Ribowski) – 1981  L’ennemi de la mort (Roger Kahane) – Zadig ou la destinée (Jean-Paul Carrère) – Cinéma 16 : Une mère russe (Michel Mitrani) – Une histoire sans nom (Jeannette Hubert) – 1982  Le soulier de Satin (Alexandre Tarta, captation) – Mozart (Marcel Bluwal) – Conrad Killian (Jacques Tréfouel) – 1983  Les chardons de la colline (Édouard Logereau) – Emmenez-moi au théâtre : Orphée (Claude Santelli) – 1985  Colette (Gérard Poitou-Weber) – 1984  Cadavres exquis : Christmas Carol / Le chant de Noël (Pierre Boutron) – 1984  Le piège du fourmillon (André Bonnardel) – 1985  Les colonnes du ciel : Marie Bon Pain (Gabriel Axel) – 1987  L’heure Simenon : Strip-Tease (Michel Mitrani) – 1989  Les jupons de la Révolution : Théroigne de Méricourt, l’amazone rouge (Jeannette Hubert) – The free frenchman (Un français libre) (Jim Goddard) – Champagne Charlie (Allan Eastman) – 1990 Tribunal : Ligne à haute tension – Héritage oblige (Daniel Losset) – Le mari de l’Ambassadeur (François Velle) – 1991  La dame de Berlin (Pierre Boutron) – The Maid (Un amour de banquier) (Ian Toynton) – 1993  Jules Ferry (Jacques Rouffio) – 1995  Julie Lescaut : La fiancée assassinée (Elizabeth Rappeneau) – 1997  Maigret et l’enfant de choeur (Pierre Granier-Deferre) – Da Costa : Les témoins de l’oubli (Nicolas Ribowski) – 1998  Dossier : disparus : Serge et Paul (Philippe Lefebvre) – 2003  La cliente (Pierre Boutron). Non datés : Torna Felicita (F. Zinnemann) ; Les cent livres : Le comte de Monte Cristo (Michel Favart) ; Don Quichotte (série interrogatoire)  ; Colette (Jean Patou).            

 

 

 

 

 

 

Théâtre : De nombreuses pièces, notamment : EN ATTENDANT GODOT de Samuel Beckett, mis en scène par Roger Blin (1953) ; AMÉDÉE OU COMMENT S’EN DÉBARRASSER, d’Eugène Ionesco, mis en scène par Jean-Marie Serreau (1954) ; TETE D’OR de Paul Claudel ; RHINOCEROS d’Eugène Ionesco, mis en scène par Jean-Louis Barrault (1958) ; LE GARDIEN ; LE PERSONNAGE COMBATTANT ; ONCLE VANIA, mis en scène par Christian BENEDETTI ; REGARDE REGARDE ; DE TOUS TES YEUX, mis en scène par Brigitte JACQUES ; LES OISEAUX, mis en scène par Jean Louis BARRAULT ; MON FAUST, de Paul VALÉRY,  mis en scène par Pierre FRANCK ; IL FAUT PASSER PAR LES NUAGES, mis en scène par Lucian PINTILIE ; L’IMPOSTURE de Georges BERNANOS, mis en scène par Brigitte JACQUES ; FRAGMENTS D’UNE LETTRE D’ADIEU LUS PAR DES GÉOLOGUES de Normand CHAURETTE, mis en scène par de Gabriel GARRAN (1990) ; LES BACCHANTES d’EURIPIDE,  mis en scène par Philippe ADRIEN (1991) ; ROBERTO ZUCCO, mis en scène par Bruno BOEGLIN (1991) ; LES SILENCES DU QUATUOR CONRAD, mis en scène par Gabriel GARRAN et Pascale ROZE (1991) ; AUTOMNE ET HIVER, mis en scène par Antoine JULIENS (1994).

 

ARTICLE

  

LE MONDE du 07/02/2009 

  

Jean Martin, par Brigitte Salino

 

La dernière voix de la création d’En attendant Godot s’est tue. Le comédien Jean Martin, qui jouait le rôle de Lucky quand la pièce de Samuel Beckett a été présentée pour la première fois, en 1953, est mort d’un cancer, à Paris, lundi 2 février. Il avait 86 ans. Sa longue carrière, discrète et passionnante, traverse cinquante ans de théâtre (dont la riche période du théâtre d’avant-garde des années 1950), de télévision et de cinéma. Pour ce qui est du grand écran, Jean Martin restera, en particulier, comme le commandant Mathieu de La Bataille d’Alger, de Gillo Pontecorvo, en 1966, un film en phase avec les engagements politiques de l’acteur. Né le 6 mars 1922, Jean Martin était issu d’une famille berrichonne, mais il a passé une partie de son enfance à Biarritz, où son père était employé chez un fourreur chic. Pendant la seconde guerre mondiale, le jeune homme se cache pour échapper au STO (service du travail obligatoire), qui l’aurait conduit en Allemagne. En 1943, il tourne dans un premier film, Cécile est morte, de Maurice Tourneur. Dix ans plus tard, il entre dans l’Histoire en rejoignant Roger Blin, qui met en scène En attendant Godot au Théâtre Babylone, une salle parisienne de la rive gauche tenue par Jean-Marie Serreau. Dans ses mémoires, Roger Blin rapporte que le Babylone était en faillite, et que Serreau lui avait dit : « Je vais fermer boutique, autant finir en beauté. » Ce fut le cas, au-delà des espérances. Les réactions outrées de certains spectateurs, qui trouvaient qu’on se moquait d’eux avec cette attente sans fin de deux hommes au bord d’une route, ont créé un scandale qui a attiré le public. La bombe Godot était lancée. Elle allait changer la face du théâtre, en introduisant sur les scènes une vision du monde d’après Hiroshima. Tous les témoignages de l’époque s’accordent : Jean Martin était « hallucinant » dans le rôle de Lucky. Pendant son monologue, il tremblait de la tête aux pieds, créant un tel effroi que certains quittaient la salle. Jean Martin était cette présence singulière qu’il a conservée par la suite. Très grand, très mince, avec les yeux un peu exorbités qui lui conféraient une étrangeté parfois inquiétante, toujours lucide. Samuel Beckett l’appréciait énormément. La création de Godot a scellé entre l’auteur et le comédien le début d’une longue relation. En 1970, Beckett a dirigé lui-même Jean Martin dans La Dernière Bande. Il en fut de même avec Roger Blin, dont Jean Martin fut un indéfectible compagnon de route. Roger Blin a joué dans Le Gardien, d’Harold Pinter, que Jean Martin a été le premier à mettre en scène en France, en 1961. Il avait retrouvé Blin pour la création de Fin de partie, de Beckett, en 1957. Il y a des comédiens plus célèbres que Jean Martin. Mais rares sont ceux qui, comme lui, représentent un monde, aujourd’hui disparu : la mouvance de la deuxième génération des surréalistes, lisant André Masson, Georges Bataille, Paule Thévenin, Arthur Adamov… Beaucoup d’entre eux se retrouvent sur la liste du Manifeste des 121. Publié le 6 septembre 1960 dans le magazine Vérité-Liberté, ce texte rassemble 121 intellectuels, universitaires et artistes, qui réclament le « droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie ». Ils prennent le parti de l’indépendance, dénoncent la torture et la politique du général de Gaulle. Comme de nombreux signataires (Laurent Terzieff, Simone Signoret, Alain Cuny…), Jean Martin paie son engagement : il est de fait interdit de radio ou de télévision, sans que cela n’ait été notifié officiellement. Six ans plus tard, Jean Martin est le seul comédien professionnel de La Bataille d’Alger, tourné par l’Italien Gillo Pontecorvo. Son personnage de commandant rappelle le général Massu. La charge que représente le film contre les méthodes militaires françaises en Algérie vaut à La Bataille d’Alger d’être interdit en France, en 1966. Cette même année, le film reçoit le Lion d’or au Festival de Venise, et le Prix de la critique à Cannes. Quand il sort à Paris, en 1971, le cinéma Saint-Séverin est plastiqué. En province aussi, des troubles ont lieu. Le film est retiré des écrans. Il faudra attendre 2004 pour qu’il ressorte en salles. Homme de culture : Jean Martin n’avait pas la réputation d’un comédien facile. Il était exigeant. Au cinéma et à la télévision, son physique lui a souvent valu de jouer les prêtres, évêques, ou personnages officiels. Il aimait particulièrement se souvenir de Jacques Rivette, avec lequel il a tourné Paris nous appartient (1960), et La Religieuse (1966) ; d’Alain Resnais, qui l’a dirigé dans Je t’aime, je t’aime (1968), et de Sergio Leone (Mon nom est personne, réalisé avec Tonino Valerii, 1973). Mais il a aussi tourné avec Roberto Rossellini (il est Ponce Pilate dans Le Messie, 1975), Fred Zinnemann (Chacal, 1973), Otto Preminger (Rosebud, 1975). Au théâtre, il a travaillé aussi bien avec Jean-Louis Barrault (Les Nuits de Paris, 1975) que Bruno Boëglin, pour la création très mouvementée de Roberto Zucco, de Koltès, en 1991. Il a aussi fait beaucoup de radio. Jean Martin habitait un cinquième étage sans ascenseur, rue de Lille, dans le 7e arrondissement de Paris. Il n’a jamais déménagé, à cause des milliers de livres qu’il possédait. Homme de culture, il avait une passion pour la République de Weimar, le cabaret allemand et la musique de Kurt Weill, dont il était un fin spécialiste. Depuis des années, il travaillait à un livre sur Beckett à propos duquel il possédait beaucoup de documents inédits. Ce travail devrait être édité prochainement. Dates : 6 mars 1922 : Naissance à Paris ; 1952 : Joue « La Parodie » d’Arthur Adamov, à sa création ; 1953 : Crée le rôle de Lucky dans d' »En attendant Godot », de Samuel Beckett ; 1960 : Signe le Manifeste des 121 sur la guerre d’Algérie ; 1961 : Met en scène « Le Gardien », d’Harold Pinter ; 1966 : Joue dans le film de Gillo Pontecorvo « La Bataille d’Alger »; 2 février 2009 : Mort à Paris.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Roland Lesaffre

Roland Lesaffre dans « Il faut vivre dangereusement »

Annonce de la mort de Roland Lesaffre, le 3 février dernier, à l’âge de 82 ans. Son physique de baroudeur-charmeur – c’était un grand sportif et champion en boxe et en natation, il était d’abord militaire dans la marine pendant 5 ans -. en faisait un successeur idéal du comédien Roland Toutain. Il suit des cours de comédie auprès de Maurice Escande, Gabrielle Fontan, et Jean Marchat. En 1991, il fera le récit de cette jeunesse dans un livre de souvenir « Le mataf » (éditions Pygmalion-Gérard Watelet). Marcel Carné le prend dès ses débuts sous son aile, et lui confie un rôle de boxeur prometteur face à Jean Gabin. Une rencontre déterminante qui commença pourtant plutôt mal, quand Lesaffre rencontre un photographe connu en Indochine qui lui proposa de faire un tour aux studios de Joinville. « …Mon ami photographe me dit : « Va donc voir Carné, il te trouvera peut-être du boulot ». L’après-midi je rentre sur le plateau B qu’on m’avait indiqué et je vois un petit bonhomme assis sur un perchoir à deux mètres du sol. Soudain il m’aperçoit (c’était Carné) et se met à hurler : « Qu’est-ce que c’est que ce c… là ? Sortez-le moi s’il vous plaît et en vitesse ! » Un type me prend par le bras en me disant : « Vous ne voyez pas qu’il y a le rouge ? » « Quel rouge » – « Je vous prie de quitter le plateau » – « Mais je suis venu voir mon pote Gabin » – « Tout à l’heure maintenant, sortez ! «  Une heure après, à la cantine, Gabin me rejoignait et on tombait dans les bras l’un de l’autre. Puis il m’a présenté à Carné : « Un copain du Sirocco, il est dans la mélasse. Fais lui faire un peu de figuration. C’est comme ça que j’ai débuté dans « La Marie du port », à mille franc par jour » (Ciné-Paris, 1966) (1). La critique le remarque comme André Bazin, dans « Radio-Cinéma » (1) : « Il y a dans le personnage de Lesaffre quelque chose de Gabin jeune. Du Gabin de « Gueule d’amour » et de « Pépé le Moko », mais sans la force grave, l’espèce de sagesse du malheur qui domine justement maintenant en Gabin vieux ». Il restera associé à Marcel Carné, qui en fit son acteur fétiche jusqu’à Mouche (1992), un film inachevé d’après Guy de Maupassant, avec Virginie Ledoyen et Wadeck Stanczak. On retiendra ses rôles de maître-chanteur et délateur dans « Thérèse Raquin », de suspect victime des brutalités policières dans « Les assassins de l’ordre » et celui du bedeau dans le curieux « La merveilleuse visite », accueillant un ange déchu dans un village breton. Il se marie avec la comédienne Yoko Tani en 1956, et tente sa chance en Italie sans trop de succès, René Tabès parle même de sa prestation dans « La saison cinématographique 1962 » : « …On rit pourtant beaucoup en voyant « La fille des Tartares » surtout au moment de la conversion de celle-ci et dans les scènes où le pauvre Roland Lesaffre cesse de faire de la figuration pour dire quelques mots ». On le vit aussi en géologue dans un « space-opera » fauché « Destination planète Hydra », qui connu une programmation tardive en France en 1974.  Volontiers sous-estimé par la suite, il se fera plus rare à l’écran, mais on le revit volontiers jouer la carte de l’autodérision en malabar bourlingueur et mal en point dans un train de nuit dans « Il faut vivre dangereusement » (Claude Makovksi, 1975). Ces derniers temps, on le revit surtout à la télévision et au cinéma dans le rôle du père de Bernadette Soubirous dans deux redoutables films de Jean Delannoy, dont le deuxième opus ne semble avoir connu une sortie en salles qu’à Lourdes. Ce sympathique comédien valait mieux que sa réputation, mais son « amitié » avec Marcel Carné semble avoir nuit finalement à sa carrière. Tout comme Jacques Mazeau et Didier Thouart dans l’excellent « Les grands seconds rôles du cinéma français » (Éditions Pac, 1984) : « On peut se demander pourquoi Roland Lesaffre va connaître une carrière à ellipses. Ce n’est pourtant pas faute de ne pas s’incarner totalement dans la peau de ses personnages. Garçon de café dans « Casque d’or » il fait un stage d’un mois dans un bistrot. Mécano dans « Les tricheurs », il se fait engager dans une station-service. Pour « Du mouron pour les petits oiseaux », il se promène pendant trois semaines avec l’Armée du Salut, et pour « Le bluffeur », il s’initie dans les coulisses du Lido aux mystères de la prestidigitation. Curé dans « La jeunesse aux pieds nus » tourné, tourné au Japon, il a de fréquents entretiens avec des missionnaires français. Pilote dans « Trois chambres à Manhattan, il reste quinze jours à Orly ; flic dans « L’or du duc », il fait un stage aux commissariat du dix-huitième… ». A lire son portrait dans le site « La bande à Carné » très complet sur sa « carrière » qui a également la bonne idée d’y faire figurer l’intégralité des « Immortels du cinéma » tiré de « Ciné-Revue », par Joe Van Cottom et un article de « Jeunesse et cinéma ». Remerciements à Yvan Foucart.

(1) cités dans « Les grands seconds rôles du cinéma français ».

 

  Photo source : Agence Christian Juin

Filmographie établie avec Armel de Lorme : 1949  La Marie du port (Marcel Carné, rôle coupé au montage) – 1950  L’étrange Madame X (Jean Grémillon) – Juliette ou la clef des songes (Marcel Carné) – Parigi è sempre Parigi (Paris est toujours Paris) (Luciano Emmer) – 1951  Casque d’or (Jean Becker) – 1952  Nous sommes tous des assassins (André Cayatte) – 1953  Thérèse Raquin (Marcel Carné) – Quand tu liras cette lettre (Jean-Pierre Melville) – L’amour d’une femme (Jean Grémillon) – 1954  Navigation marchande (Georges Franju, CM, voix du récitant) – L’air de Paris (Marcel Carné) – To catch a thief (La main au collet) (Alfred Hitchcock) – 1955  Si Paris nous était conté (Sacha Guitry) – Soupçons (Pierre Billon) – 1956  La loi des rues (Ralph Habib) – Crime et châtiment (Georges Lampin) – Fukuaki no sheishun / La jeunesse aux pieds nus (Senkichi Taniguchi, inédit en France) – 1957  Méfiez-vous fillettes (Yves Allégret) – Filous et compagnie (Tony Saytor) – La bonne tisane (Hervé Bromberger) – Le piège (Charles Brabant) – 1958  Les tricheurs (Marcel Carné) – Amour, autocar et boîtes de nuit (Walter Kapps) – 1959  Le septième jour de Saint-Malo (Paul Mesnier) – 1960  Terrain vague (Marcel Carné) – La fête espagnole (Jean-Jacques Vierne) – 1961  Les menteurs (Edmond T. Gréville) – Ursus e la ragazza tartara (La fille des Tartares) (Remigio Del Grosso) – 1962  Du mouron pour les petits oiseaux (Marcel Carné) – L’accident (Edmond T. Gréville) – 1963  Le bluffeur (Sergio Gobbi) – I desparati della gloria (Parias de la gloire) (Henri Decoin) – 1964  L’étrange auto-stoppeuse (Jean Darcy & Raoul André, inédit) – 1965  L’or du duc (Jacques Baratier) – Trois chambres à Manhattan (Marcel Carné) – Pas de panique (Sergio Gobbi) – 2 + 5 : Missione Hydra (Destination : planète Hydra) (Pietro Francisci) – 1967  Les jeunes loups (Marcel Carné) – Le bal des voyous (Jean-Claude Dague) – 1968  Les enfants de Caïn (René Jolivet, CM, inédit) – Traquenards (Jean-François Davy) – Maîtres chiens (Christian-Jaque, film d’entreprise) – Le bourgeois gentil mec (Raoul André) – L’amour, oui ! mais… / Les confidences d’un patron d’hôtel (Philippe Schneider) – 1970  Kiss (Jean Le Vitte) – Les coups pour rien (Pierre Lambert) – Le mur de l’Atlantique (Marcel Camus) – Les assassins de l’ordre (Marcel Carné) – 1973  La merveilleuse visite (Marcel Carné) – Maître Pygmalion ou comment devenir un bon vendeur (Jacques Nahum & Hélène Durand, film d’entreprise) – Il faut vivre dangereusement (Claude Makoski) – 1975  El avispero (Ramón Barco) – 1977  Le casque (Roger Legrand, CM) – 1980  Arch of Triumph (Daniel Mann, film inachevé) – 1981  Salut, j’arrive (Gérard Poteau) – 1985  Carné, l’homme à la caméra (Christian-Jaque, documentaire, + scénario) – 1987  Bernadette (Jean Delannoy) – Le jardin d’Alice (Charles Tible, CM) – 1988  Éternelle prison (Medhi Nassradine Haddaoui, CM) – Pauvre petit garçon (Allan Wisniewski, CM) – 1989  La passion de Bernadette (Jean Delannoy, film inédit en salles) – 1990  Noce (Didier Decoin, CM) – Dames galantes (Jean-Charles Tacchella) – 1991  Langlois monumental (Jacques Richard, CM, documentaire) – 1992  Mouche (Marcel Carné, film inachevé). Nota : Il est parfois crédité à tort « Ah ! les belles bacchantes » (Jean Loubignac, 1954) –  « Annuaire biographique du cinéma et de la télévision » édition 1962-1963 (Contact-éditions) – et pour « Le fantôme d’Henri Langlois » (Jacques Richard, documentaire, 2004).

Télévision (notamment) : 1960  Surprise-partie chez Mme Azais (André Leroux, CM) – 1965  Les survivants (Dominique Genée) – 1966  Allô police : L’affaire Dreux (Dominique Genée) – 1968  Les contes du chat perché (Arlen Papazian) – 1969  S.O.S fréquence 17 : Chien à abattre (Christian-Jaque) – 1971  Madame êtes-vous libre (Jean-Paul Le Chanois) – 1974  Eugène Sue (Jacques Nahum) – 1975  Les grands détectives : L’inspecteur Wens : Six hommes morts (Jacques Nahum) – 1977  La poupée de Ploubalay (Daniel Martineau) – La vie de Roland Lesaffre (Jean-Daniel Christophe, documentaire) – 1980  Opération trafics : La sainte famille (Christian-Jaque) – Au bout du chemin (Daniel Martineau) – 1981  Mon ami Socia (Daniel Martineau) – Ultimatum (Georges Farrel) – 1988  Le retour d’Arsène Lupin : Le triangle d’or (Philippe Condroyer) – 1983  Cinéma 16 : Venise attendra (Daniel Martineau) – 1990  Édouard et ses filles (Michel Lang) – Le gang des tractions : La java bleue (François Rossini) – 1994  Les nouveaux exploits d’Arsène Lupin : La robe de diamants (Nicolas Ribowski) – 1995  Quatre pour un loyer (un épisode).

Roland Lesaffre sur le tournage de « Terrain vague »