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Fragments d’un dictionnaire amoureux : Giselle Pascal

Annonce de la mort de la comédienne Giselle Pascal – et non Gisèle -, décédée à Nîmes à l’âge de 83 ans. L’agence de manière un peu condescendante déclare « Elle se fit connaître comme fiancée du prince Rainier de Monaco mais sa filmographie compte peu d’oeuvres marquantes ». Elle était pourtant une des plus grandes vedettes françaises, souvent associée à son époux Raymond Pellegrin, depuis 51 ans. Ils furent partenaires sur 4 films et au moins un téléfilm. Mais il est vrai que le cinéma est parfois ingrat avec ses vedettes, comme dans le film « Les compères » (1983) de Francis Veber, où elle figurait la mère du personnage joué par Anny Duperey, elle ne figurait plus qu’au générique de fin, par liste alphabétique. Andrzej Zulawski avait proposé à cette sympathique comédienne un curieux contre-emploi en personnage revêche qui accueille Valérie Kaprisky dans un studio photo dans « La femme publique » en 1983 également. Elle instille le malaise qui va continuer avec le personnage du photographe joué par Roger Dumas, interpellé par la grande sensualité de la jeune femme. Yvan Foucart lui avait rendu un superbe hommage pour le site des « Gens du cinéma », nous démontrant qu’elle valait mieux que quelques lignes au sujet de sa mort dans une dépêche.

Dans « Les cinq dernières minutes », épisode « Un cœur sur mesure »

Filmographie : 1941  Les deux timides (Yves Allégret) – L’Arlésienne (Marc Allégret) – 1942   La belle aventure (Marc Allégret) – La vie de bohème (Marcel L’Herbier) – 1944   Lunegarde (Marc Allégret) – 1943  Madame et son flirt (Jean de Marguenat) – Les J 3 (Roger Richebé) – 1946   Tombé du ciel (Emile-Edwin Reinert) – Amours, délices et orgues (André Berthomieu) – Dernier refuge (Marc Maurette) – 1947   Après l’amour (Maurice Tourneur) – Mademoiselle s’amuse (Jean Boyer) – 1949  La femme nue (André Berthomieu) – La petite chocolatière (André Berthomieu) – Véronique (Robert Vernay) – 1950   Bel amour / Le calvaire d’une mère (François Campaux) – 1952  Horizons sans fin (Jean Dréville) – 1953 Si Versailles m’était conté (Sacha Guitry) – Boum sur Paris (Maurice de Canonge, cameo) – 1954  Marchandes d’illusions (Raoul André) – Le feu dans la peau (Marcel Blistène) – 1955   La madone des sleepings (Henri Diamant-Berger) – Mademoiselle de Paris (Walter Kapps) – Si Paris nous était conté (Sacha Guitry) – Pitié pour les vamps (Jean Josipovici) – 1957  Sylviane de mes nuits (Marcel Blistène) – 1958   Ça n’arrive qu’aux vivants (Tony Saytor) – 1961   Seul… à corps perdu (Jean Maley & Raymond Bailly) – 1962  Le masque de fer (Henri Decoin) – 1968  La promesse / L’échelle blanche (Paul Feyder & Robert Freeman) – 1969   Un caso di conscienza (Un cas de conscience) (Giovanni Grimaldi) – 1982  En haut des marches (Paul Vecchiali) – 1983   La femme publique (Andrzej Zulawski) – Les compères (Francis Veber) – 1988   Juillet en septembre, (Sébastien Japrisot). Télévision (notamment) : 1960  La princesse de Cadignan (Jean-Paul Carrère) – 1962  La caméra explore le temps : L’affaire du collier de la reine (Guy Lessertisseur) – 1963  Et sur toute la gamme (Jean Kerchbron) – 1964  Le coeur oublié (Abder Isker) – 1971  La mort des capucines (Agnès Delarive) – 1972  La mort d’un champion (Abder Isker) – 1976  La vérité tient à un fil (Pierre Goutas, série TV) – 1978  Les amours sous la Révolution : André Chénier et la jeune captive (Jean-Paul Carrère) – 1980  La vie des autres : La croix dans le cœur (Pierre Goutas, série TV) – 1981  Les cinq dernières minutes : Un cœur sur mesure (Claude Loursais) – 1983  Emmenez-moi au théâtre : L’exil (Alexandre Tarta, captation) – Madame S.O.S. : Trois tuteurs pour un géranium (Alain Dhénaut) – 1985  Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret au Picaratt’s (Philippe Laïk) – Médecins de nuit : Happy birthday (Jean-Pierre Prévost) – 1987  Symphonie (Jean-Pierre Desagnat, série TV) – 1987/1990  Fest im Sattel (Tous en selle) (Christine Kabisch, série TV) – 1988  Nick chasseur de têtes (Jacques Doniol-Valcroze, pilote).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Michel Roux

Annonce de la mort de Michel Roux, ce vendredi 2 février. Il reste associé à l’enfance de beaucoup d’entre nous, de par sa très riche voxographie – « Mary Poppins », « Pinocchio », la voix française de Cary Grant dans « La mort aux trousses » -, par exemple -, voir la liste de sa fiche Wikipédia. Son doublage de Tony Curtis, avec Claude Bertrand qui doublait Roger Moore, dans « Amicalement vôtre reste un modèle du genre, d’invention et d’humour. C’est le théâtre qu’il avait popularisé, citons notamment « L’hôtel du libre échange » (1973), « Féfé de Broadway » (1976), « La cage aux folles » – où il succédait à Jean Poiret en 1978 -, « Domino » (1981), « Le vison voyageur » (1983), « Le canard à l’orange » (1985), repris de 1992 à 1993, « Au secours elle me veut » (1986), « Monsieur Mazure » (1987), « Un Suédois ou rien » (1989), « Bon week-end Monsieur Bennett » (1990), « Le dîner de cons » – où il succédait à Claude Brasseur en 1995 -, « Tromper n’est pas jouer » (1997), « Max et Charly » (1998), « Face à face » (1999), « Faut-il tuer le clown » (2001), et « Le charlatan » de Robert Lamoureux en 2002, repris en 2005 . On le revoyait souvent dans des captations, mais si elles étaient tardives – notamment les soirs d’été sur France 2 -, et il avait participé à l’émission « Au théâtre ce soir », 25 fois, et il y faisait plusieurs représentations. C’étaient des performances originales, car il n’y avait qu’une seule représentation pour le public, filmée par Pierre Sabbagh ou Georges Folgoas. Le cinéma l’aura délaissé, même s’il avait des débuts précoces dans des rôles d’enfants sous l’occupation. Mais il tourne dans l’un des meilleurs films de Julien Duvivier, l’original « La fête à Henriette », où il joue le fiancé sympathique de Dany Robin. Après un long silence sur le grand écran, Tonie Marshall qui fut sa partenaire pour l’engager dans « Pas très catholique » en 1993, où il jouait le responsable d’une agence de détective, doté d’une improbable « moumoute » et qui devait supporter le tempérament du personnage joué par Anémone. Il ne devait ensuite retrouver qu’un petit rôle d’un responsable du loto face à Jacques Villeret dans le médiocre « Golden boy ». Nous lui devons bien des éclats de rires, et une gratitude face à ses divertissements de qualités.

Bibliographie : « L’ABC du cinéma ».

Photo : Denis Charmot

Filmographie : 1943  La cavalcade des heures (Yvan Noé) – Le carrefour des enfants perdus (Léo Joannon) – 1947  J’ai 17 ans (André Berthomieu) – 1947  Blanc comme neige (André Berthomieu) – 1948  Roulons (court-métrage) – L’impeccable Henri (Charles-Félix Tavano) – 1949  Interdit au public (Alfred Pasquali) – La petite chocolatière (André Berthomieu) – Tire-au-flanc (Fernand Rivers) – 1952  La fête à Henriette (Julien Duvivier) – 1953  Piédalu député (Jean Loubignac) – Maternité clandestine (Jean Gourguet) – 1953  Le secret d’Hélène Marimon (Henri Cerf) – 1954  Leguignon guérisseur (Maurice Labro) – 1956  La joyeuse prison (André Berthomieu) – 1957  En liberté sur les routes d’U.R.S.S. (documentaire, voix du récitant) – 1958  La femme et le pantin (Julien Duvivier) – Croquemitoufle / La femme des autres (Claude Barma) – 1959  Détournement de mineures (Walter Kapps) – 1964  Soleil (Roland Bacri, CM, voix du récitant) – 1965  Souvenir d’Épinal (Jean Image, CM, voix du récitant) – 1973  Le crayon magique (Jean Image, CM, voix du récitant) – 1984  Le bon roi Dagobert (Dino Risi, voix du récitant, version française) – 1993  Pas très catholique (Tonie Marshall) – 1995  Golden boy (Jean-Pierre Vergne). Télévision (notamment) :  1954  La chambre bleue (Stellio Lorenzi) – 1957  Le plus heureux des trois (Marcel Bluwal) – 1958  Le voyage de Monsieur Perrichon (Stellio Lorenzi) – Le canari (Claude Dagues) – Misère et noblesse (Marcel Bluwal) – 1959  Madame Aïcha voyante (Jean Faurez) – 1964  Assurance des mes sentiments les meilleurs (Marcel Bluwal) – 1965  Les cinq dernières minutes : Le bonheur à tout prix (Claude Loursais) – 1966  L’effet Glapion (Georges Vitaly) – 1967  Laure et les Jacques / Ève et les hommes (Henri Spade) – 1970  Don César de Bazan (Guy Lessertisseur) – 1973  Au théâtre ce soir : Maître Bolbec et son mari (Pierre Sabbagh)) – Au théâtre ce soir : Folie douce (Georges Folgoas) – 1975  L’effet Glapion (Alain Quercy, seconde version, captation) – 1977  Au théâtre ce soir : Attends-moi pour commencer (Pierre Sabbagh) –  Recherche dans l’intêrêt des familles (Philippe Arnal, feuilleton 35×13 minutes) – Les folies d’Offenbach : Monsieur Choufleuri restera chez lui (Michel Boisrond) – 1979  Féfé de Broadway (Jeannette Hubert, captation) – Monsieur Masure (Jean Cohen, captation) – Au théâtre ce soir : Monsieur Amilcar (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : La plume (Pierre Sabbagh) – 1980  La grande duchesse de de Gerolstein (Claude Dagues, captation) – Cabrioles (Yves-André Hubert, captation) – Les amours des années folles : Prince ou pitre (Philippe Galardi) – 1981  À nous de jouer (André Flédérick) – 1988  Au secours ! Elle me veut (Bernard Deflandre, captation) – 1998  Face à face (Jean-Philippe Viaud, captation) – 2004  Faut-il tuer le clown (Jean-Philippe Viaud, captation) – 2005  Le charlatan (Stéphane Bertin, captation). Au théâtre ce soir : Détails de ses participations disponibles sur le site de Fred Kiriloff.

©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Dominique Zardi

 Dominique Zardi dans "Les misérables" (Robert Hossein, 1982)

Dominique Zardi dans « Les misérables » (Robert Hossein, 1982)

« Au pays du cinéma, il possède la double nationalité. Tantôt chabrolien, tantôt mockyste. Il incarne dans les deux troupes la francité dans toute son horreur. Son crâne rasé et son allure de catcheur le renforcent dans le rôle du méchant d’opérette. Inutile de préciser que les deux grands cinéastes de l’anti-France ne  résistent jamais au plaisir de charger son personnage au maximum ». Telle était la définition de Dominique Zardi par Hervé Le Roux et Alain Philippon dans leurs « Fragments d’un dictionnaire amoureux » – dont j’ai repris le titre de manière éhontée pour faire cette rubrique -, dans « Les Cahiers du cinéma » N°408″ (Mai 1988). On peut dire de lui qu’il est connu, mais pas vraiment reconnu, car tout le monde connaît son visage, roux avec calvitie, désormais chauve et sa silhouette trapue. J’avais évoqué ses débuts, voir la fiche de ce blog consacrée à son ami Henri Attal, mais il est intéressant de s’occuper de son parcours « cavalier seul ». Il est difficile de l’éviter quand on suit le cinéma français, il prétend avoir arrêter de comptabiliser ses films à partir du N° 500.  On se demande d’ailleurs, si ce grand prolifique, n’avait pas le don de l’ubiquité, d’autant plus que volontiers bagarreur, il était à ses débuts, selon Claude Chabrol… interdit de séjour ! Sa filmographie est un véritable casse-tête, même s’il est vrai que son CV officiel reste très précieux pour les recherches, mais il est difficile de prétendre avec lui à l’exhaustivité d’autant plus qu’il avait déclaré à l’émission « Le club » sur « CinéClassic » en 1998, avoir fait une trentaine de film de dos ! – (1) d’où une tentative d’une seconde filmographie « dorsale » donc difficilement vérifiable -. Dans cette émission, il nous embrouille encore plus en parlant d’une participation au film « Malaria » de Jean Gourguet en 1942, – le sieur étant né en 1930, il avait donc 12 ans ! – face à Sessue Hayakawa, avec un débutant nommé… Jean-Pierre Mocky. Mais si on se met à penser qu’il affabule, il est vrai qu’il a souvent raison, on le voit finalement partout en passager du métro dans « Pickpockett » (1959) de Robert Bresson, qu’en voyageur dans une gare derrière Paul Newman, dans « Paris Blues » (1961), en badaud à deux reprises dans un décor de rue avec Brigitte Bardot dans « La vérité » (1960), un spectateur dans un cabaret dans « Strip-tease » (1962), etc… Il a toujours un art assez remarquable de se mettre en avant, même dans une scène de groupe. Au petit jeu de rajouter sur sa fiche IMDB des films oubliés de son CV, je n’avais trouvé après nombre de visionnages, que « Les yeux de l’amour » (Denys de la Patellière), où il suit Danielle Darrieux dans une gare – décidément ! -, ou dans « Les bonnes causes » (Christian-Jaque, 1962), en participant d’une audience au tribunal. Dans cette quête métaphysique d’optimiser sa filmographie, sans tomber dans l’extrême du dispositif barbare élaboré pour que Malcolm McDowell dans « Orange mécanique », pour qu’il garde les yeux ouverts, on finit par s’interdire de cligner de l’œil à la vision des films français de des années cinquante à 70, de peine de le manquer. Né à Belleville-près-Paris, selon sa formule, ses copains de classe lui disant « Ah ! t’es pas de Paris ! », il raconte que son parrain était le célèbre « Pierrot le fou ». Ironie du sort, il tournera dans le film homonyme de Jean-Luc Godard – qui n’a pas grand chose à voir, il est vrai avec le truand notoire -, avec le rôle titre Jean-Paul Belmondo qui fut le parrain de sa fille. L’homme multiplie « les casquettes » et est un auteur complet, conférencier passionné – pour l’avoir rencontre en avril 2004, il est très disert sur sa carrière, il m’avait évoqué le tournage de « Touristes, oh yes ! », de Jean-Pierre Mocky – toujours inédit -, où il me racontait la difficulté des comédiens de parler tous… hollandais, durant tout le film, pour une sorte d’hommage à Jacques Tati -. Il est d’ailleursamusant dans ce film disponible en DVD en guide sourd. Il faut l’entendre comme souvent dans les émissions de TV, ou les bonus DVD se présenter comme – exhausteur de goût -, voir l’anecdote de la gousse d’ail dans sa fiche « Wikipédia » qui répertorie de plus ses rôles. Il est également écrivain, « Le génie du judaïsme » (1971), « Dublin des étoiles  » (1972), « Le monde des truands » (Éditions Tatamis, 2008), etc…, quelques-uns uns de ses livres, dont certain serait dit-on controversé sont disponibles aux éditions « Dualpha », « Tendre ghetto, si le Marais m’était conté » (2003), « Les immortels de la boxe » (2003),  « Le génie du judaïsme » (2004, réédition de son livre de 1971), « L’Algérie des mirages » (2006). Passionné par la boxe il dirigea pendant vingt-huit ans la revue « Euro Boxes show », référence pour les amoureux de ce noble art. Il aussi acteur compositeur de chansons pour Claude Chabrol : – « La tabatière » dans « La femme infidèle », « Isabel » dans « La rupture », « Le petit chien » dans « Docteur Popaul », ect… »Capri petite île » virera même au culte dans « Le boucher » -,  Pierre Granier-Deferre –  « Le petit yoyo » dans « Noyade interdite » – , ou Jean-Pierre Mocky : – « O Manon » dans « La bête de miséricorde » -.

 

 

Dominique Zardi dans « Fleur d’oseille »

 

L’acteur est souvent cantonné dans les rôles de bagnards  – il se paiera le luxe de l’être dans plusieurs adaptations des « Misérables » d’après Victor Hugo chez Marcel Bluwal (1972), Robert Hossein (1982) et l’ineffable Josée Dayan (2000), dans cet emploi,  il paniquera dans une scène de déminage dans « Un nommé la Rocca » de Jacques Becker. On le retrouve très souvent dans des rôles d’affreux, tel l’admirateur odieux de Brigitte Bardot dans « Vie privée » (1961) de Louis Malle, ou le satyre harcelant Marlène Jobert dans « Le dernier domicile connu » (1968). Il déclarait à « Travelling Avant N°10 » : « On m’a donné les pires rôles dans le cinéma français : J’ai joué des psychopathes, des tordus, des tarés, des violeurs d’enfants, des assassins, des pourris, des tueurs aux abattoirs, j’ai fait des choses ignobles, j’ai tué des chiens, des cochons, des poules, des petites filles, des vieillards, j’ai fait des choses abominables… Jamais personne ne m’en a tenu rigueur… ». Mais il est aussi à l’aise dans la farce, en braconnier roublard dans « Le gendarme en balade », l’auto-stoppeur remuant, énervant Eddie Constantine, dans « Les femmes d’abord » (1963), le nageur idiot malmené par Johnny Hallyday dans le cornichonesque « Les poneyttes » (1967),  le notaire trop obséquieux pour être vraiment honnête dans « O.K. Patron » (1973) ou dernièrement le papy séquestré par un François Levantal d’anthologie dans « L’amour aux trousses » (2004). Il a même droit à sa réplique culte chez Michel Audiard dans « Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages » : Blier : « J‘ai bon caractère mais j’ai le glaive vengeur et le bras séculier. L’aigle va fondre sur la vieille buse », Zardi : « C’est pas une métaphore, c’est une périphrase », un comparse : « Ah, fais pas chier ! »,  Zardi : « Ca c’est une métaphore ! ». Il fait finalement de belle rencontre notamment avec Jean-Pierre Melville, Claude Sautet –  pour 4 films -, Luc Moullet – voir son jubilatoire rôle de propriétaire combinard d’une salle de cinéma dans « Les sièges d’Alcatraz » (1988) .Maurice Ronet qui le citera avec chaleur dans son autobiographie, lui donnera l’un de ses meilleurs rôles dans « Bartleby » (1976), où avec Maurice Biraud, il forme un duo réjouissant d’huissiers mesquins. Trois metteurs en scènes en font l’un de leurs acteurs fétiches Pierre Granier-Deferre – 17 films et un téléfilm – qu’il qualifie de « demoiselle d’autrefois » ! en raison de ses bonnes manières, l’utilise souvent avec inventivité, on se souvient du clochard fou face à Yves Montand dans « Le fils » (1972), notamment. Claude Chabrol – 26 films et trois téléfilms -, l’emploi également très souvent, jusqu’à son rôle de gardien du musée dans « Au cœur du mensonge » en 1998. Il le sort très souvent de ses emplois habituels tel l’inspecteur soucieux dans « Que la bête meure » (1969), ou le chefaillon de la poste dans « Poulet au vinaigre » (1964). Il lui fera même jouer un sympathique marchand de ballons, que Stéphane Audran droguée par Jean-Pierre Cassel, finit par prendre pour Dieu, dans un délire psychédélique, dans l’étonnant « La rupture » (1970). Jean-Pierre Mocky – 39 films et deux courts-métrages – lui restera fidèle jusqu’à ces dernières années, il est l’un des supporters les plus virulents d’ « A mort l’arbitre ». Mais il lui donne souvent ces derniers temps des rôles de notables comme dans « Vidange », ou d’importants personnages comme dans « Tout est calme » et l’humanise parfois comme l’ouvrier au chômage qui tente de se suicider en se jetant dans la mer dans « Robin des mers ». On le retrouve dans les derniers films de Mocky, ne dédaignant pas jouer des rôles troubles, comme l’odieux pédophile voyeur dans « Les ballets écarlates ». Saluons ce comédien atypique, parfois virulent, délaissé selon sa formule par les « boutiques » de « Georges Cravenne » – Les Césars – et Bernard Pivot, l’un des comédiens les plus singuliers du cinéma français. Il convient de visiter son site officiel, d’où sont tirées les photos qui illustrent cette note. En juin 2007, paraît enfin son livre de souvenirs de cinéma « Le comédien fétiche du cinéma » – qui semblait faire peur aux éditeurs par son ton polémiste – aux éditions Dualpha. Le livre est réédité, légèrement remanié aux éditions Alphée – Jean-Paul Bertrand. On retrouve son mordant dans cet ouvrage riche en anecdotes et dévoilant quelques facettes de la personnalité de son compère Henri Attal. 

Bibliographie : « L’autre journal N°7 » décembre 1990.

« Travelling Avant » N°10 

 

Dominique Zardi dans le rôle de « Dieu » ! dans « La rupture » 

Filmographie : 1958  Christine (Pierre Gaspard-Huit) – La femme et le pantin (Julien Duvivier) – Pourquoi viens-tu si tard ? (Henri Decoin) – Maxime (Henri Verneuil) – Croquemitoufle / La femme des autres (Claude Barma) – 1959  Pickpocket (Robert Bresson) – Les bonnes femmes (Claude Chabrol) – Le trou (Jacques Becker) – Le dialogue des Carmélite (Philippe Agostini & R.L. Bruckberger) – Austerlitz (Abel Gance) – Tête folle (Robert Vernay) – À rebrousse-poil (Pierre Armand) – Les yeux de l’amour (Denys de la Patellière) – 1960  La vérité (Henri-Georges Clouzot) – Crack in the mirror (Drame dans un miroir) (Richard Fleischer) – Goodbye again (Aimez-vous Brahms ?) (Anatole Litvak) – Les godelureaux (Claude Chabrol) – Une femme est une femme (Jean-Luc Godard) – Vive Henri IV, vive l’amour (Claude Autant-Lara) – Saint-Tropez Blues (Marcel Moussy) – Comment qu’elle est (Bernard Borderie) – 1961  Les trois mousquetaires : Les ferrets de la reine (Bernard Borderie) – Un nommé La Rocca (Jean Becker) – Ophélia (Claude Chabrol) – Un cheval pour deux (Jean-Marc Thibault) – Gigot (Gigot, le clochard de Belleville) (Gene Kelly) – Les Parisiennes [épisode : « Sophie »] (Marc Allégret) – Les petits matins (Jacqueline Audry) – Vie privée (Louis Malle) – 1962  Un chien dans un jeu de quille (Fabien Collin) – The longest day (Le jour le plus long) (Ken Annakin, Andrew Marton, Gerd Oswald, Bernhard Wicki & Darryl Zanuck) – Les ennemis (Édouard Molinaro) – Le monte-charge (Marcel Bluwal) – L’assassin est dans l’annuaire (Léo Joannon) – Paris Blues (Id) (Martin Ritt) – 1962  Arsène Lupin contre Arsène Lupin (Édouard Molinaro) – Dossier 1413 (Alfred Rode) – Les femmes d’abord (Raoul André) – L’empire de la nuit (Pierre Grimblat) – Landru (Claude Chabrol) – Le vice et la vertu (Roger Vadim) – Les vierges (Jean-Pierre Mocky) – L’aîné des Ferchaux (Jean-Pierre Melville) – Le doulos (Jean-Pierre Melville) – Les grands chemins (Christian Marquand) – Les bonnes causes (Christian-Jaque) – Strip-tease (Jacques Poitrenaud) – 1963  Un drôle de paroissien (Jean-Pierre Mocky) – À toi de faire, mignonne (Bernard Borderie) – Blague dans le coin (Maurice Labro) – Peau de banane (Marcel Ophuls) – Château de Suède (Roger Vadim) – Le bon roi Dagobert (Pierre Chevalier) – Méfiez-vous Mesdames (André Hunebelle) – Coup de bambou (Jean Boyer) – La bande à Bobo (Tony Saytor) – Les plus belles escroqueries du monde [épisode « L’homme qui vendit la Tour Eiffel »] (Claude Chabrol) – La ronde (Roger Vadim) – Faites sauter la banque (Jean Girault) – Le journal d’une femme de chambre (Luis Buñuel) – Des frissons partout (Raoul André) – L’assassin connaît la musique… (Pierre Chenal) – La mort d’un tueur (Robert Hossein) – 1964  Le Tigre aime la chair fraîche (Claude Chabrol) – La chasse à l’homme (Édouard Molinaro) – Échappement libre (Jean Becker) – Week-end à Zuydcoote (Henri Verneuil) – Requiem pour un caïd (Maurice Cloche) – Fantômas (André Hunebelle) – Nick Carter va tout casser (Henri Decoin) – La grande frousse ou la cité de l’indicible peur (Jean-Pierre Mocky) – Jaloux comme un tigre (Darry Cowl) – Cent briques et des tuiles (Pierre Grimblat) – Le vampire de Düsseldorf (Robert Hossein) – Le majordome (Jean Delannoy) – Comartiment tueurs (Costa-Gavras) – Ces dames d’en mêlent (Raoul André) – Fifi la Plume (Albert Lamorisse) – 1965  Pierrot le fou (Jean-Luc Godard) – Hotel Paradiso (Paradiso, hôtel du libre-échange (Peter Glenville) – La grosse caisse (Alex Joffé) – Pleins feux sur Stanislas (Jean-Charles Dudrumet) – Furia à Bahia pour O.S.S. 117 (André Hunebelle) – Le gendarme à New York (Jean Girault) – Fantômas se déchaîne (André Hunebelle) – La métamorphose des cloportes (Pierre Granier-Deferre) – Angélique et le Roy (Bernard Borderie) – La bourse et la vie (Jean-Pierre Mocky) – Masculin, féminin (Jean-Luc Godard) – Paris au mois d’Août (Pierre Granier-Deferre) -1966  La curée (Roger Vadim) – La ligne de démarcation (Claude Chabrol) – Brigade anti-gangs (Bernard Borderie) –  Monsieur le Président-Directeur Général (Jean Girault) – L’attentat (Jean-François Davy, inédit en salles) – Le scandale (Claude Chabrol) – Les compagnons de la marguerite (Jean-Pierre Mocky) – Le soleil des voyous (Jean Delannoy) – Fantômas contre Scotland Yard (André Hunebelle) –  Un idiot à Paris (Serge Korber) – Roger-la-Honte (Riccardo Freda) – 1967  Fleur d’oseille (Georges Lautner) – Le grand dadais (Pierre Granier-Deferre) – Les risques du métier (André Cayatte) – Les Poneyttes (Joël Le Moigne) – Les grandes vacances (Jean Girault, rôle coupé au montage ?) – Les biches (Claude Chabrol) – La petite vertu (Serge Korber) – Caroline Chérie (Denys de la Patellière) – Le pacha (Georges Lautner) – 1968  Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvage (Michel Audiard) – Ho ! (Robert Enrico) – Le gendarme se marie (Jean Girault) – Sous le signe de Monte-Cristo (André Hunebelle) – Faites donc plaisir aux amis (Francis Rigaud) – Le cerveau (Gérard Oury) – La femme infidèle (Claude Chabrol) – L’amour (Richard Balducci) – L’amour c’est gai, l’amour c’est triste (Jean-Daniel Pollet) – 1969  Que la bête meure (Claude Chabrol) – Une veuve en or (Michel Audiard) – Delphine (Éric Le Hung) – Solo (Jean-Pierre Mocky) – L’étalon (Jean-Pierre Mocky) – Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas… mais elle cause (Michel Audiard) – La horse (Pierre Granier-Deferre) – Les choses de la vie (Claude Sautet) – Dernier domicile connu (José Giovanni) – La promesse de l’aube / Promise at dawn (Jules Dassin) – Qu’est-ce qui fait courir les crocodiles ? (Jacques Poitrenaud) – 1970  La rupture (Claude Chabrol) – Sortie de secours (Roger Kahane) – Les novices (Guy Casaril) – Ils (Jean-Daniel Simon) – Comme larrons en foire (Edmond Freess, CM) – Le gendarme en balade (Jean Girault) –Le cinéma de papa (Claude Berri) – Juste avant la nuit (Claude Chabrol) – L’albatros (Jean-Pierre Mocky) – Le cri du cormoran, le soir, au-dessus des jonques (Michel Audiard) –Max et les ferrailleurs (Claude Sautet) – On  est toujours trop bon avec les femmes (Michel Boisrond) – L’explosion (Marc Simenon) – 1971  La grande maffia (Philippe Clair) – Jo (Jean Girault) – Chut ! (Jean-Pierre Mocky) – L’odeur des fauves (Richard Balducci) – Les galets d’Étretat (Sergio Gobbi) – Une larme dans l’océan (Henri Glaeser) – 1972  Docteur Popaul (Claude Chabrol) – Elle cause plus… elle flingue (Michel Audiard) – Trop jolies pour être honnêtes (Richard Balducci) – La scoumoune (José Giovanni) – Le fils (Pierre Granier-Deferre) – Don Juan 73 ou Si Don Juan était une femme (Roger Vadim) – Le complot (René Gainville) – 1973  Les aventures de Rabbi Jacob (Gérard Oury) – Par ici la monnaie (Richard Balducci) – Deux hommes dans la ville (José Giovanni) – O.K. Patron (Claude Vital) – Nada (Claude Chabrol) – La race des seigneurs (Pierre Granier-Deferre) – Les quatre Charlots mousquetaires ! (André Hunebelle) – 1974  Les innoncents aux mains salles (Claude Chabrol) – Un linceul n’a pas de poches (Jean-Pierre Mocky) – La cage (Pierre Granier-Deferre) – 1975  L’ibis rouge (Jean-Pierre Mocky) – Adieu poulet (Pierre Granier-Deferre) – Andréa (Henri Glaeser) – L’intrépide (Jean Girault) – Folies bourgeoises (Claude Chabrol) – 1976  Mado (Claude Sautet) – Dracula, père et fils (Édouard Molinaro) – Le roi des bricoleurs (Jean-Pierre Mocky) – Bartleby (Maurice Ronet, téléfilm diffusé en salles) – Le pensionnat et ses intimités (Catherine Balogh [= René Gainville]) – 1977  L’homme pressé (Édouard Molinaro) – Violette Nozière (Claude Chabrol) – Comment se faire réformer (Philippe Clair) – 1978  Les réformés se portent bien (Philippe Clair) – Le témoin (Jean-Pierre Mocky) – 1979  Le piège à cons (Jean-Pierre Mocky) – Le toubib (Pierre Granier-Deferre) – Le mors aux dents (Laurent Heynemann) – L’associé (René Gainville) – Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour avoir une femme qui boit dans les cafés avec les hommes ? (Jan Saint-Hamon) – 1980  Un mauvais fils (Claude Sautet) – 1981  Une étrange affaire (Pierre Granier-Deferre) – Pour la peau d’un flic (Alain Delon) – Tais-toi quand tu parles ! (Philippe Clair) – L’Étoile du Nord (Pierre Granier-Deferre) – Les misérables (Robert Hossein, + version TV) – Litan, la cité des spectres verts (Jean-Pierre Mocky) – 1982  Y a-t-il un français dans la salle ? (Jean-Pierre Mocky) – N’oublie pas ton père au vestiaire… (Richard Balducci) – Plus beau que moi, tu meurs (Philippe Clair) – 1983  L’ami de Vincent (Pierre Granier-Deferre) – On l’appelle catastrophe (Richard Balducci) – Retenez-moi… ou je fais un malheur ! (Michel Gérard) – À mort l’arbitre ! (Jean-Pierre Mocky) – Le sang des autres (Claude Chabrol, + version TV) – 1984  Par où t’es rentré… on t’a pas vu sortir (Philippe Clair) – Y a pas le feu (Richard Balducci) – Poulet au vinaigre (Claude Chabrol) – 1985  Banana’s boulevard (Richard Balducci) – Le pactole (Jean-Pierre Mocky) – 1986  Masques (Claude Chabrol) – Cours privé (Pierre Granier-Deferre) – Le miraculé (Jean-Pierre Mocky) –1987  Noyade interdite (Pierre Granier-Deferre) – Le cri du hibou (Claude Chabrol) – Agent trouble (Jean-Pierre Mocky) – Les saisons du plaisir (Jean-Pierre Mocky) – La comédie du travail (Luc Moullet) – 1988  Une nuit à l’assemblée nationale (Jean-Pierre Mocky) – Le dénommé (Jean-Claude Dague) – Divine enfant (Jean-Pierre Mocky) – 1989  Les sièges de l’Alcazar (Luc Moullet, MM) – Jours tranquilles à Clichy (Claude Chabrol) – L’autrichienne (Pierre Granier-Deferre) – 1990  Madame Bovary (Claude Chabrol) – Delicatessen (Jean-Pierre Jeunet & Marc Caro) – 1991  Mocky story (Jean-Pierre Mocky, inédit) – Le huitième jour ou les pieds gelés (Roland Platte, CM) – La voix (Pierre Granier-Deferre) – Ville à vendre (Jean-Pierre Mocky) – 1992  Bonsoir (Jean-Pierre Mocky) – 1993  Le petit garçon (Pierre Granier-Deferre) – 1994  Noir comme le souvenir (Jean-Pierre Mocky) – 1996  Jour de pêche (Brice Ansel, CM) – 1996  Alliance cherche doigt (Jean-Pierre Mocky) – 1997  Robin des mers (Jean-Pierre Mocky) – 1998  Au cœur du mensonge (Claude Chabrol) – Vidange (Jean-Pierre Mocky) – 1999  Tout est calme (Jean-Pierre Mocky) – 2000 Vidocq (Pitof) – 2001  Les araignées de la nuit (Jean-Pierre Mocky) – La bête de miséricorde (Jean-Pierre Mocky) – 2002  Le furet (Jean-Pierre Mocky) – 2004  L’amour aux trousses (Philippe Chauveron) – Touristes ? oh yes ! (Jean-Pierre Mocky) – Les ballets écarlates (Jean-Pierre Mocky) – Grabuge !  (Jean-Pierre Mocky) – 2005  Le bénévole (Jean-Pierre Mocky) – 2006  Le deal (Jean-Pierre Mocky) – 2007 13 French Street (Jean-Pierre Mocky).

 

 

Dominique Zardi, Ingrid Bergman et Henri Attal… de dos dans « Aimez-vous Brahms? »

(1) Filmographie « dorsale » : 1945  La ferme du pendu (Jean Dréville) – 1946  La revanche de Roger La Honte (André Cayatte) – 1947  Carré de valets (André Berthomieu) – Le bateau à soupe (Maurice Gleize) – 1953  Les trois mousquetaires (André Hunebelle) – Maternité clandestine (Jean Gourguet) – 1954  La fille perdue (Jean Gourguet) – 1958  Cette nuit-là (Maurice Cazeneuve, figuration non confirmée) – La chatte (Henri Decoin, figuration non confirmée) – Le bossu (André Hunebelle, figuration non confirmée) – 1961  La belle américaine (Robert Dhéry, source sa fiche Wikipédia) – 1962  Charade (Id) (Stanley Donen, figuration non confirmée) – 1963   Carambolages (Marcel Bluwal) – 1965  Paris brûle-t’il ? (René Clément, figuration non confirmée) – 1966  Tendre voyou (Jean Becker, figuration non confirmée) – 1967  Jerk à Istambul (Francis Rigaud) – J’ai tué Raspoutine (Robert Hossein, figuration non confirmée) – 1970  Le boucher (Claude Chabrol, chanson seulement, « Capri petite île ») – Topaz (Alfred Hitchcock, rôle coupé au montage) – 1971  La décade prodigieuse (Claude Chabrol, chanson seulement « Pour moi mon chagrin ») – 1973  Le mâle du siècle (Claude Berri, rôle coupé au montage ?) – 1982  Surprise party (Roger Vadim , rôle coupé au montage ?) – La baraka (notifié « Aimé Prado » dans sa filmographie officielle) (Jean Valère) – 1988  La couleur du vent (Pierre Granier-Deferre) – 1989   Il gèle en enfer (Jean-Pierre Mocky, rôle coupé au montage ?).

Nota : crédité au générique, avec Henri Attal,  de « À nous quatre, Cardinal ! » (André Hunebelle, 1973), ils n’apparaissent pas dans ce second volet des « Quatre Charlots mousquetaires ».

 

 

 

Dominique Zardi dans « Myster Mocky présente : De quoi mourir de rire »

Télévision(notamment) : 1953  Amédée et les hommes en rang (Jean-Claude Carrère, sous réserves) – 1963  Le scieur de longs (Marcel Bluwal) – 1964  L’abonné de la ligne U (Yannick Andréi) – 1965  La famille Green (Abder Isker) – Docteur Grunel (Éric Le Hung) – Frédéric le guardian (Jacques R. Villa) – 1966  Antony (Jean Kerchbron) – La trompette de la Bérésina (Jean-Paul Carrère) – 1967 L’amateur / S.O.S. Fernand : Le coup de fil – Docteur Gundel (Éric Le Hung) – Pichi-Poï ou la parole donnée (François Billetdoux) – Vidocq :  L’auberge de la mère tranquille (Marcel Bluwal) – Malican père et fils : (épisode ?) –  Max le débonnaire : Le point d’honneur (Jacques Deray) – Jean de la Tour Miracle (Jean-Paul Carrère) – Lagardère : Les noces du bossu (Jean-Pierre Decourt) (1) – 1968  La boniface (Pierre Cardinal) – 1969  L’invité du dimanche : Claude Chabrol (Roger Kahane) – 1971  Les coups (Jacques Lefebvre) – Madame êtes vous libre ? (Jean-Paul Le Chanois) – 1972  Les misérables (Marcel Bluwal) – 1973  La ligne de démarcation : Guillaume (Jacques Ertaud) – Les nouvelles aventures de Vidocq : Les deux colonels (Victor Vicas) – 1974  Histoires insolites : Une invitation à la chasse (Claude Chabrol) – Les brigades du tigre : Ce siècle avait sept ans (Victor Vicas) – 1975  Jo Gaillard : Cargaison dangereuse (Christian-Jaque) –  Adieu Amédée (Jean-Paul Carrère) – 1976  Les brigades du tigre : L’homme à la casquette (Victor Vicas) – 1977  Emmenez-moi au Ritz (Pierre Grimblat) – Richelieu (Jean-Pierre Decourt) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Au rendez-vous des Terre-Neuvas (Jean-Paul Sassy) – 1978  Claudine s’en va (Édouard Molinaro) – Il était un musicien : Monsieur Litz (Claude Chabrol) – 1979  Histoires insolites : Une dernière fois Catherine (Pierre Grimblat) – Le journal (Philippe Lefebvre) – Staline-Trotsky : Le pouvoir et la révolution (Yves Ciampi) – Fantômas : L’échafaud magique (Claude Chabrol) – 1980  Les enquêtes du commissaire Maigret : L’affaire Saint-Fiacre (Jean-Paul Sassy, + chanson du film) – Les dossiers de l’écran : Le grand fossé (Yves Ciampi) – Jean Jaurès : vie et mort d’un socialiste (Ange Casta) – Arsène Lupin joue et perd (Alexandre Astruc) – 1981  Anthelme Collet ou le brigand gentilhomme (Jean-Paul Carrère) – Histoires extraordinaires : Le scarabée d’or (Maurice Ronet) – L’atterrissage (Éric Le Hung) – 1982  Démobilisation générale (Hervé Bromberger) – 1983  Médecins de nuit : Jo Formose (Stéphane Bertin) – La veuve veuve rouge (Édouard Molinaro) – Thérèse Humbert (Marcel Bluwal) – 1984  L’âge vermeil (Roger Kahane) – 1985  Music Hall (Marcel Bluwal) – 1986  Maguy : Aux armes mitoyens (Ariane Ardiani, CM) – 1988  Marc et Sophie : Agents très spéciaux (Georges Bensoussan, CM) – Tourbillons (Josée Dayan, mini-série) – À corps et à cris (Josée Dayan) – 1989  Les deux frères (Roger Kahane) – La goutte d’or (Marcel Bluwal) – 1991  Le gang des tractions : Le dernier round (Josée Dayan) – Myster Mocky : La méthode Barnol (Jean-Pierre Mocky, CM) (diffusé en 2007 par « 13ème rue » dans la collection « Mister Mocky présente… d’après les nouvelles d’Alfred Hitchcock) – 1992  Aldo tout risque : Direct au cœur (Claude Vital) – Tout ou presque (Claude Vital) – 1994  Tribunal : Terrain glissant (George Bensoussan, CM) – 1995  La rivière espérance (Josée Dayan) – La dernière fête (Pierre Granier-Deferre) – 1996  La nouvelle tribu (Roger Vadim) – 2000  Les misérables (Josée Dayan) – 2002  Michel Audiard et le mystère du triangle des Bermudes (François-Régis Jeanne & Stéphane Roux, documentaire DVD) – 2006  Mocky circus (Emmanuel Barnault, documentaire) – 2008  Myster Mocky présente : Dans le lac (Jean-Pierre Mocky, CM) – Myster Mocky présente : Témoins de choix (Jean-Pierre  Mocky, CM) – 2009  Myster Mocky présente : De quoi mourir de rire (Jean-Pierre Mocky, CM).

(1) il n’apparaît pas dans la version cinéma de la série, présenté en 1968, en deux parties sous le titre « Les aventures de Lagardère »

Mise à jour du 14/10/2009

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Olivier Gourmet

 

Désormais, il ne faut plus se lamenter qu’il n’y ait plus de comédiens d’envergure, on peut toujours compter sur le talent d’Olivier Gourmet. C’est grâce aux frères Dardenne que nous avons fait connaissance avec cet acteur wallon, dans « La promesse », où il incarne un père frustre. Il reçoit le prix d’interprétation à Cannes pour « Le fils » en 2002, où il campe un professeur de menuiserie s’attachant à un de ses élèves. Même son dos impressionne- on pourrait écrire des pages sur ce fait -, le public international y découvre cet homme au jeu à la fois physique et sensible. Il retrouvera les deux frères pour « Rosetta » en employeur de restauration rapide d’Émilie Dequenne, et en policier pour « L’enfant ». Sa stature imposante le prédispose à jouer des rôles forts, on se souviendra du truand menaçant et propriétaire d’une boîte de nuit dans « Sur mes lèvres » chez Jacques Audiard. Mais il est aussi à l’aise dans des rôles plus légers, en commissaire bon enfant dans « Mercredi folle journée », il campe un truculent Roger Richebé dans « Laissez-passer », réalisateur qualifié de manière définitive par Henri Jeanson de « Richebé…, pauvre C… « , ou un policier goguenard dans « Pour le plaisir ».  Il est vrai qu’au théâtre il privilégiait les rôles comiques. Il fait une composition saisissante dans « Nationale 7 », vision pas très tendre du monde du handicap de Jean-Pierre Sinapi. Il y joue un myopathe insupportable et ingérable, obsédé par l’idée d’avoir un rapport sexuel, malgré son diabète. Il est un proviseur autoritaire et rigoriste des années 70, dans « Les fautes d’orthographe » de Jean-Jacques Zilbermann, très dur avec son fils joué par le brillant Damien Jouillerot. Mais même dans ses interprétations les plus antipathiques, il y a toujours une dose d’humanité. S’il y a une constante dans ses rôles, c’est sans doute la grande dignité des personnages qu’il incarne. Il garde une grande fidélité au cinéma d’auteur, et, notamment, à Dominique Cabrera comme dans le superbe « Adieu » d’Arnaud des Pallières, où il incarne un homme qui n’aspire qu’à avoir une vie simple. Il trouve un de ses plus grands rôles dans « La petite chartreuse », beau film de Jean-Pierre Denis face à la toute jeune Bertille Noêl-Bruneau. Il y interprète un libraire austère qui retrouve le sens de la vie en voulant sauver du coma une petite fille qu’il a percuté avec sa fourgonnette. Il s’obstine à s’occuper d’elle, en lui faisant la lecture, malgré la méfiance de sa mère – la toujours juste Marie-Josée Croze, il est bouleversant de sensibilité. S’il ne dédaigne pas le cinéma commercial, c’est pour cautionner la qualité comme dans  « Les brigades du tigre » de Jérôme Cornuau, où il reprend le célèbre rôle du « colosse de Rhodez » popularisé par Pierre Maguelon, s’il n’est pas toujours à l’aise avec l’accent méridional, sa bonhomie étincelle. Il apporte également des beaux moments aux films de Bruno Podalydès « Le mystère de la chambre jaune » et « Le parfum de la dame en noir », tout en marquant l’évolution de son personnage qui finit par devenir assez opaque pour son entourage… On le retrouve en curé bourru mais compatissant dans « Jacquou le croquant », donnant du souffle à ce film qui en manque cruellement. Dans « Le couperet », il nous livre une de ses performances le plus saisissante, en homme blessé, en parfait état d’ébriété, victime du stratagème diabolique de José Garcia, un rôle bref, mais inoubliable…  L’homme est de plus d’une grande probité, ce qui est tout à son honneur, interrogé par le « Film français » : « c’est une industrie puante ! Aujourd’hui, on crée souvent l’événement autour de rien, et ça marche. Et pourtant, je reste persuadé que la France, qui m’a accueilli à bras ouverts, demeure le pays le plus ouvert en matière de culture ». (…)  « je constate une baisse de qualité des scénarios par rapport aux années précédentes ».  (…) « le cinéma dit d’auteur a vraiment de plus en plus de mal à exister. Si je prends par exemple les dix scénarios qui sont sur mon bureau, je crois qu’un seul parviendra à se faire (…). Il est regrettable que des jeunes auteurs talentueux soient obligés de se battre contre des moulins pour monter leurs projets. « . Source :  « Cinéma.fluctuanet ». 

 

dans « La petite chartreuse »

L’homme reste engagé, comme dans « Sauf le respect que je vous dois« ,

en employé qui se révolte contre le harcèlement moral. Il participe ainsi au téléfilm original de William Karel, « Poison d’avril », critique acerbe évoquant le rôle des médias le 21 avril 2002, alternant scènes d’archives télévisées avec des scènes de comédie. Il y incarne Charles, un rédacteur en chef d’une grande probité. Il ne pourra contrecarrer les plans d’un journaliste cynique incarné par Bruno Todeschini, prêt à tout pour faire de l’audience, quitte à abandonner l’éthique des choix éditoriaux de l’équipe qu’il a désormais en charge. Charles doit se rendre à l’hôpital au chevet de son père mourant, regrettant finalement le temps passé à son métier. Olivier Gourmet fait preuve à nouveau d’une grande  émotion, notamment dans les échanges avec une infirmière. Il est formidable dans « Congorama », comédie décalée, où il est un inventeur laborieux – rôle écrit pour Benoît Poelvoorde ! -, inventant un curieux robot-tondeuse. Ses rapports avec son père mutique et grabataire, incarné superbement par Jean-Pierre Cassel, sont très touchants. Il y fait preuve aussi de tendresse avec sa femme d’origine congolaise et son jeune fils. La révélation de sa véritable identité, il a été abandonné par des parents canadiens, finissent par ébranler ses habitudes. La rencontre fortuite avec un Canadien azimuté – Paul Ahmarani, étonnant – et … d’un émeu, finiront par faire basculer sa vie, montrant une partie peu glorieuse de sa personnalité. Dans ce film, il est d’une grande drôlerie, mais finit comme toujours par éveiller notre empathie avec son personnage. Il déclare dans « Le soir » du 17 janvier 2007 à Philippe Manche : « …On m’a rarement proposé des personnages qui ont autant de légèreté humoristique tout en ayant un véritable ressort humain… ». Pour incarner « Mon colonel » en 2006, dans le film de Laurent Herbiet, il perd 25 kilos pour incarner un militaire sec, austère, et déterminé durant la guerre d’Algérie. Il manipule une jeune recrue incarnée par Robinson  Stévenin, un idéaliste qui finit par céder à son autorité, quitte à nier ses propres convictions. Sa prestation évite tout manichéisme, pour ce personnage convaincu de bien faire, quitte à pratiquer la torture, finissant par s’arranger avec « son sens du devoir ». Il réalise là une de ses meilleures performances. On retrouve sa silhouette affûtée dans « Pars vite et reviens tard », où il incarne un crieur public, livrant des messages dans le quartier de Beaubourg à Paris. Il y est tellement crédible que l’on finit par s’étonner que ce type de personnage ne figure pas dans notre quotidien. Dans une scène de bistrot, avec Michel Serrault, un comédien de sa trempe, il donne à son personnage une intégrité, refusant de monnayer de mystérieux messages. Il est convaincant en impresario de Coluche partagé entre ses intérêts et de l’empathie dans « Coluche, l’histoire d’un mec ». Il a toujours une belle exigence en participant à des films originaux, avec son rôle de père taiseux et pris par son travail dans « Mon fils à moi » ou dans celui de l’époux d’Isabelle Huppert habitant près d’un tronçon d’autoroute dans « Home ». Il est convainquant en policier rongé par la culpabilité de ne pas avoir retrouvé le fils disparu de « Miou-Miou » dans « Pour un fils ». Il amène une complexité dans sa composition de Réaux dans « Vénus noire », forain jouisseur se servant du personnage de Saartjie Baartman, entre manipulation perverse et empathie, pour ses propres intérêts. Il montre également sa vis comica en employé d’une quincaillerie dans Bancs Publics et le prêtre enthousiaste de « Rien à déclarer ». Il est aussi à l’aise dans les polars noirs, en frère marginal de François Cluzet et Jonathan Zaccaï, s’occupant d’un chenil dans « Blanc comme neige » et le truand implacable de « Légitime défense ». Il est saisissant dans sa composition de manager survolté d’un comédien raté dans « Robert Mitchum est mort », dans la démesure, il trouve avec ce film original l’un de ses meilleurs rôles. L’homme garde les pieds sur terre, même le succès venant. Il reste attaché à sa Belgique natale, et continue à s’occuper de l’hôtel familial avec sa femme, dans un petit village des Ardennes, à Mirwart, depuis 1999. Régis Wargnier, rencontré lors d’une avant-première, m’a confirmé qu’il répond même au téléphone, et s’occupe des clients, mais ne propose plus désormais que les petits déjeuners, abandonnant les autres repas. Sa gamme et sa puissance de jeu étant absolument remarquable, et ses choix judicieux, c’est un comédien à suivre assurément… Génial dans son métier, et humainement remarquable.

dans « Mon fils à moi » DR

Filmographie : 1988  Hostel Party (Roland Lethem, CM) – 1991 Couru d’avance (Xavier Chitaens, CM) – 1995  Le huitième jour (Jaco Van Dormel) – La promesse (Luc et Jean-Pierre Dardenne) – 1997  Le bal masqué (Julien Vrebos) –  Sombre (Philippe Grandrieux) – Je suis vivante et je vous aime (Roger Kahane) – Le signaleur (Benoît Mariage, CM) -Toreros (Éric Barbier) – Cantique de la racaille (Vincent Ravalec) – Ceux qui m’aiment prendront le train (Patrice Chéreau) – 1998  Le voyage à Paris (Marc-André Dufresne) –  Rosetta (Luc et Jean-Pierre Dardenne) –  J’adore le cinéma (Vincent Canoo, CM) – Peut-être (Cédric Klapisch) – 1999  Nadia et les hippotames (Dominique Cabrera) (+ version TV : Retiens la nuit) – Princesses (Sylvie Verheyde) – Nationale 7 (Jean-Pierre Sinapi) –  De l’histoire ancienne (Orso Miret) – L’héritier (Philippe de Pierpont, CM) – Sauve-moi (Christian Vincent) – 2000  Mercredi, folle journée (Pascal Thomas) – Le lait de la tendresse humaine (Dominique Cabrera) – Petite sœur (Ève Deboise, CM) – Laissez passer (Bertrand Tavernier) – 2001 Sur mes lèvres (Jacques Audiard) – Une part du ciel (Bénédicte Liénard) – Un moment de bonheur (Antoine Santana) – Le fils (Luc et Jean-Pierre Dardenne) – Peau d’ange (Vincent Perez) – Le temps du loup (Michael Haneke) – 2002  Le mystère de la chambre jaune (Bruno Podalydès) – Adieu (Arnaud des Pallière) –  Les mains vides (Marc Recha) – Trouble (Harry Cleven) – 2003  Pour le plaisir (Dominique Derrudderre) – Folle embellie (Dominique Cabrera) – Quand la mer monte (Yolande Moreau et Gilles Porte) – Les fautes d’orthographes (Jean-Jacques Zilbermann) – Le pont des arts (Eugene Green) – 2004  La petite Chartreuse (Jean-Pierre Denis) – Le parfum de la dame en noir (Bruno Podalydès) – Le couperet (Costa-Gavras) – L’enfant (Luc & Jean-Pierre Dardenne)  – Sauf le respect que je vous dois (Fabienne Godet) – 2005  Un homme ordinaire (Vincent Lannoo) – Mon fils à moi (Martial Fougeron) – Jaquou le croquant (Laurent Boutonnat) – Les brigades du tigre (Jérôme Cornuau) – Congorama (Philippe Falardeau) – Madonnen (Maria Speth) – Cow-boy (Benoît Mariage) – 2006  Mon colonel (Laurent Herbiet) – Madre e ossa (L’amour caché) (Alessandro Capone) – Pars vite et reviens tard (Régis Wargnier) – 2007  Go fast (Olivier Van Hoofstadt) – Mesrine : L’ennemi public N°1 (Jean-François Richet) – Home (Ursula Meier) – Bancs publics (Bruno Podalydès) – Coluche, l’histoire d’un mec (Antoine de Caunes) – Le silence de Lorna (Luc & Jean-Pierre Dardenne) – 2008  Pour un fils (Alix de Maistre) – Un ange à la mer (Frédéric Dumont) – Robert Mitchum est mort (Olivier Babinet & Fred Kihn) – Altiplano / Fragment of Grace (Jessica Woodworth & Peter Brosens) – 2009  Blanc comme neige (Christophe Blanc) – La vénus noire (Adbellatif Kechiche) – Le roman de ma femme (Djamshed Usmonov) – 2010  Rien à déclarer (Dany Boon) – Légitime défense (Pierre Lacan) – Le garçon à vélo (Jean-Pierre et Luc Dardenne) – L’exercice de l’État (Pierre Schoeller) – 2011  Montana (Stephan Streker) – Le guetteur (Michele Placido) – Hénaut président (Michel Muller) – 2012  Violette (Martin Provost) – Grand central (Rebecca Zlotowski) – SK1, la traque de Guy Georges (Frédéric Tellier) – 2013  La marche (Nadir Ben Yadir) – La tendresse (Marion Hänsel) – Terre battue (Stéphane Demoustier). Télévision : 1994  Maigret en vacances (Pierre Joassin) – 1995  Les Steenford, maîtres de l’orge (Jean-Daniel Verhaeghe) – Folle de moi / Y a pas de lézard (Pierre Joassin) – 1997  Papa est monté au ciel (Jacques Renard) – 2000  Dossier dopage : contre la montre (Jean-Pierre Sinapi) – 2006  Poison d’avril (William Karel) – Candidat libre (Jean-Baptiste Huber) – 2007  L’affaire Ben Barka (Jean-Pierre Sinapi) – 2012  Les anonymes – Ùn’ pienghjite micca (Pierre Schoeller, + diffusion en salles).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Soleig Dommartin

Annonce du décès de Solveig Domamartin, à l’âge de 48 ans qui fut la muse et la compagne de Wim Wenders, à l’âge de 48 ans, d’une crise cardiaque, le 11 janvier dernier. Elle reste inoubliable dans le rôle de Marion dans « Les ailes du désir » et sa suite le curieux « Si loin, si proche », réflexion d’une Allemagne après la chute du mur de Berlin. Elle était radieuse dans son rôle de trapéziste et on pouvait comprendre que Bruno Ganz abandonne son statut d’ange pour devenir un simple humain, par amour pour elle. Dans le mésestimé « Jusqu’au bout du monde », elle figurait une femme énigmatique que suivait William Hurt. Elle en avait proposé le sujet, mais le film semble avoir souffert d’avoir beaucoup été coupé au montage. Elle était également l’héroïne du confidentiel « Je t’ai dans la peau », où elle jouait une femme meurtrie devenue religieuse après la mort de son enfant, et qui découvre l’engagement politique en rencontrant un syndicaliste communiste joué par Philippe Clévenot. Elle figurait la douceur, dans un monde d’homme dans le saisissant « S’en fout la mort » de Claire Denis, et elle traversait « J’ai pas sommeil ». Elle avait une grâce particulière subtilement évoquée par Véronique Cayla, directrice générale du CNC , vendredi dernier dans les médias : « Elle était une actrice magique qui illuminait l’écran, et comme dans l’ange dans les « Ailes du désir », éblouissait chacun d’entre nous ». En 1998, elle était passée à la réalisation avec le court-métrage « Il suffirait d’un pont » bénéficiant d’une brillante distribution, Luis Rego, Catherine Frot, Romane Bohringer, Philippe Clévenot, Elli Medeiros, Garance Clavel, Georges Claisse… Dans le  quartier du Canal Saint-Martin, elle observait 4 couples, entre une écluse, deux barrières et un pont. Elle a été inhumée hier dans les Vosges. Remerciements à Marc Lacroix.

Solveig Dommartin dans « Les ailes du désir »

Filmographie : 1983  Lettre de la Sierra Morena (Jacques Rozier) 1986  Der himmel über Berlin (Les ailes du désir) (Wim Wenders)  – 1988  The prisoner of St. Petersburg (Ian Pringle) – Je t’ai dans la peau (Jean-Pierre Thorn) – 1990  S’en fout la mort (Claire Denis) – 1991  Bis ans ende der welt (Jusqu’au bout du monde) (Wim Wenders) – 1992  In weiter ferne, so nah ! (Si loin, si proche) (Wim Wenders) – 1993  J’ai pas sommeil (Claire Denis) – 1997  Eiffel Tower tilogy : Height, weight & gravity (Paul Nalin, CM) – 2005  Ma folie, ma liberté (Michel de Linas, documentaire, CM, voix seulement). Télévision : 1994  Navarro : Sentiments mortels (Nicolas Ribowski) – 1996  Commandant Nerval : À qui profite le crime ? (Henri Helman) – Montage : Tôkyô-Ga (Wim Wenders, documentaire) – Comme réalisatrice : 1998 Il suffirait d’un pont, CM. 

©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

DOROTHÉE BLANCK PAR DOROTHÉE BLANCK

Dorothée Blanck dans « L’or du duc » de Jacques Baratier

Note du 4/02/2016 : Je suis très attristé d’apprendre la disparition de Dorothée Blanck sur la page facebook d’Agnès Varda Officiel : « Je considère que mon seul métier, c’était ni d’être une femme, ni une maîtresse, ni une mère de famille, mais une égérie. »
Dorothée Blanck vient de nous quitter : amoureuse dans « L »opéra-Mouffe » & modèle amie de Cléo dans « Cléo de 5 à 7 » chez Varda, qui l’avait repérée en danseuse à la Cigale dans « Lola » de Demy. Sa gentillesse, sa bonne humeur, ses yeux de chat vont nous manquer… » Je garderai en mémoire le souvenir de cette femme lumineuse aux multiples talents. Merci à Frédéric Norbert

En navigant sur le web, en cherchant des informations sur « L’or du duc » de Baratier, je découvrais le blog de la comédienne Dorothée Blanck, Le journal d’une dériveuse, montrant ses qualités d’observations et d’écritures, aussitôt il figurait dans mes favoris. On retrouve aussi ses textes et beaucoup de documents sur son site.  Puis Agnès Varda nous donna de ses nouvelles, en la retrouvant avec Corinne Marchand dans l’un des formidables boni du DVD de « Cléo de 5 à 7 ». Malicieusement, la réalisatrice lui fit redescendre la rue qu’elle arpentait dans le film, nommée… « Rue des artistes » à Paris. J’eu la bonne surprise de découvrir un jour un courriel de Dorothée après avoir fait une note sur « Cléo… », film que j’estime énormément. Grâce à nos échanges qui suivirent, j’eu le temps d’apprécier les qualités humaines de cette personne et son grand talent de plume. Profitant de nos échanges, je lui ai proposé de commenter sa filmographie, remarquable s’il en est. Ce qu’elle fit volontiers avec modestie et faconde, en annonçant sur son blog « C’est plus amusant d’écrire sur commande, et cela règle les problèmes d’identité: Lira…Lira pas… ». S’il elle n’avait fait que « Cléo de 5 à 7 » et les films de Jacques Demy, ça lui suffirait pour rester dans le coeur des cinéphiles. Mais le parcours de celle qui fut le modèle de Josef Von Sternberg pour une leçon de cinéma pour un documentaire d’Harry Kümel, est encore plus riche, et ainsi elle vous propose une réponse au court-métrage que lui a consacré Haydée Caillot « Qui êtes-vous Dorothée Blanck ? », en 1987. Elle n’a pas finit de nous surprendre…

Longs-métrages :

1953 Les Enfants de l’amour, (Léonide Moguy)

De ce mélo avec une ravissante Etckika Choureau larmoyante, je ne me souviens que des seins de Nadine Tallier. J’étais danseuse aux Capucines où elle menait la revue avec son charme canaille de titi parisien. Nos lits étaient côte à côte dans un grand dortoir. Nous avions toutes la même blouse grise de l’orphelinat, il faisait très chaud sur le plateau, elle s’éventait, je pouvais donc voir sa gorge parfaite. En dehors de ça, Léonide Moguy avait un charme slave auquel je n’étais pas insensible.

1954 La Reine Margot, (Jean Dreville).

Quelques danseuses du Mogador avait auditionné pour danser une Pavane. J’adore ces danses anciennes où l’on ne fait que des grâces, des révérences.

1955 French Cancan, (Jean Renoir) (1)

« … J’avais 15 ans et je donnais tous les soir à Mogador quand Renoir est venu nous auditionner pour son film « French-Cancan ». Après avoir vu toutes les danseuses de Paris, il en a retenu 24, je faisais partie du lot… Sur les 24, il y en avait 4 qui jouaient un petit rôle. Je faisais aussi partie des 4, mais j’ignorais tout de mon rôle. Je l’ai apris par le régisseur qui m’a annoncé que je devais tourner une scène nue dans un tub, j’étais mortifiée, mais de peur d’être renvoyée je n’ai pas osé dire non. (…) Il n’y a pas eu de scène du tub. Le jour du « costume », c’est-à-dire, le jour de la scène, j’ai vu Renoir et je lui ai avoué que cela me gênait beaucoup car j’étais une vraie « Jeune fille », et je me gardais pour l’homme que j’aimerais ! Il a dit : « O.k., je comprends, tu danserais dans le balais » (…) L’atmosphère était joyeuse et bon enfant. Comme nous avions toutes le même costume, Renoir craignait d’avoir oublié de nous dire « bonjour ». Alros, toute la journée, il nous retournait en disant : « Toi, je t’ai dit bonjour ! » et il nous embrassait de nouveau, ce qui d’ailleurs nous ravissait car nous étions bien entendue amoureuse de lui (…) Il était d’une politesse exquise, et dès qu’une femme entrait dans le studio ou à la cantine, il se levait pour la saluer. Mais sa courtoisie ne s’adressait pas qu’aux femmes. Pour saluer un machiniste, il traversait le plateau s’il le fallait…

1956 Elena et les hommes , (Jean Renoir) (1)

« Je me souviens que les figurants étaient presque au nombre de mille. Il était impossible aux principaux acteurs d »étre dans le champ de la caméra et l’opérateur, son fils Claude le lui a signalé. Alors Renoir a pris un porte-voix et s’est adressé à la foule des figurants qui encombrait le champ car tout le monde rêve d’être du film. « Vous êtes tous des artistes », leur a-t-il dit, « Alors, faites les choses comme vous le sentez, bougez, embrassez-vous, courrez, sautez ». Et le miracle s’est produit. Tous les figurants étaient tellement émus, qu’ils n’on plus encombré le devant du plateau sauf dans les limites qu’il fallait, et Renoir a pu filmer ses acteurs…

1959 Enigme aux Folies Bergère, (Jean Mitry).

J’ai rencontre Jean Mitry qui était alors critique de cinéma dans un cinéma d’art et essai que Jacques Loew fréquentait. Il en avait lui même été un certain temps le directeur. Nous avons tourné cette scène d’une loge de danseuses en train de se préparer au spectacle Aux Bouffes Parisiens, joli théâtre à l’italienne.

1960 Une femme est une femme, (Jean-Luc Godard)

Jean-Luc Godard avait vu Opéra Mouffe de Varda, il a imaginé me faire faire un pastiche de Belmondo dans à bout de souffle en streaptiseuse avec l’imper et le chapeau melon de celui-ci, en dessus j’avais un collant entier vert. Mais le temps a manqué pour cette improvisation, Godard tournait avec Anna Karina de jour dans une petite boite de nuit de Pigalle. Alors, il a demandé à Agnès de lui donner un plan de son film avec moi nue. C’est ainsi que je figure de dos dans la scopitone que regardent Jean paul Belmondo et Jacques  Brialy.

1961 Lola, (Jacques Demy)

Jacques Demy accompagnait Agnès Varda dans la rue, elle m’a présentée à lui et proposé de danser dans le film de celui-ci qui serait tourné à Nantes. J’ai tout de suite dit oui! Comme le costume que l’on me montrait au studio lors d’essai n’était pas particulièrement sexy, je me suis acheté une guépière et je l’ai agrémentée de bas résilles noirs et d’une rose sur une jarretière, mon cachet y passait mais c’était pour la gloire, nous étions une demi-douzaine de danseuses je voulais me démarquer. Quand arrivées à l’hôtel on nous a demandé de mettre nos costumes pour nous présenter à Demy, j’ai plaqué mes mains sur les hanches et bombé la poitrine. Agnès toute petite se trouvait là. J’ai demandé à la costumière ce qu’elle faisait là: « Comment, tu ne sais pas, C’est la femme de Jacques! » Génée, j’ai rengorgé mes avantages. Avec le charleston en musique de fond, cela a été un plaisir de tourner durant huit jours. Anouk Aimée fait partie de mon phantéon d’actrice et Corinne Marchand en simple collant noir et chapeau claque faisait rêver. Ce film est un bijou… 

1961 Cléo de cinq à sept, (Agnès Varda)

Agnès Varda, pendant que son mari tournait, elle écrivait Cléo. J’ai dû apprendre à conduire, je m’y suis reprise à deux fois avant d’avoir le permis, sinon je ne pouvait tourner ce rôle de modèle, métier que je pratiquais à l’époque. Les étrangères, sans carte de travail avait cette ressource pour vivre, dans les ateliers le massier passait avec un chapeau à la fin des poses pour rétribuer le modèle. Retrouver la superbe Corinne qui grande, généreuse, et très directe me traitait comme une petite soeur était aussi un plaisir. Mes scènes préférées sont celles où elle répète avec ses musiciens Serge Korber et Michel Legrand. Je revois le film il n’a pas pris une ride.

1962 Il segno del vendicatore, (Roberto Mauri)

Roberto Mauri, quand les cancans allaient bon train : »Voilà les concierges de la culotte! Il faut dire que nous étions à Gubbio, une petite ville moyennageuse tenue par les curés. Le moindre écart de conduite, la permission de tourner dans les lieux était otée. Pour ma part, j’étais sage comme une image car amoureuse d’un amant resté à Paris. Et puis l’équipe sicilienne n’otait pas son chapeau lors des repas et faisaitmine d’ignorer la gente féminine. La production ne donnait que des bouts de pellicules, si bien que ne sachant jamais le métrage qu’il y avait dans le magasin, il fallait retourner la scène sans savoir si l’on arriverait au bout; J’étais assignée à résidence avec mon passeport polonais, je devais me présenter chaque semaine au consulat à Rome; Quand quelqu’un est venu me proposer de jouer Maris-Madeleine, j’ai voulu d’abord retrouver Paris.

1962 Le Vice et la vertu, (Roger Vadim)

Roger Vadim Vadim lui aussi avait vu le court- métrage de Varda, il m’a convoquée ainsi que plusieurs vestales, filles enlevées par des allemands pour leur plaisir dans un chateau fort. A la cantine du studio Robert Hossein usait de son charme slave. Il m’a regardé: « Toi, je ne te fais pas la cour tu ne me croirais pas! » Vadim est un seigneur, il nous mettait sur le planning même s’il n’était pas sûr de nous faire tourner, c’est la seule fois où j’ai gagné de l’argent, manque de pot, je n’avais pas le temps de déposer mon cachet à la banque, à l’époque on recevait des enveloppes en liquides, un photographe indélicat hébergé par mon partenaire s’est chargé de me délester.

1963 Les Parapluies de Cherbourg, (Jacques Demy)

Jacques Demy à toujoujours fait référence dans tous ses films aux personnages des précédents, c’est ainsi qu’il m’a permit de remettre ma guépière dans une boite de nuit à Cherbourg.

1963 Le Journal d’un fou, (Roger Coggio)

J’avais vu Roger Coggio dans sa prestation au théâtre, génial. Je l’avais rencontré dans les couloirs du Trocadéro lorsqu’il jouait pour Vilar, moi, j’étais élève au Cours Dullin. Pour le film, il a voulu visualisr les personnages avec lesquels il dialoguait dans sa folie, nous étions donc des comparses muets. Sa mégalomanie a fait qu’il n’a mit personne au générique, les techniciens lui en ont voulu et le film a quitté l’affiche jusqu’à ce qu’il fasse un générique. Un an a passé, le film n’a plus été distribué en France, ma mère l’a vu au Canada

1964 Ces dames s’en mêlent, (Raoul André)

C’est Serge Valin, connu lors de French Cancan,le plus réputé des premiers assistants qui m’encourageait face à Eddy Constantine,   » Soit plus chatte! Encore plus chatte! » J’en ai tellement fait que je n’ai jamais osé aller voir le film de Raoul André.

1965 L’Or du duc, (Jacques Baratier)

Je n’avais pas de rôle dans l’Or du Duc, Baratier filmait des gags au fur et à mesure qu’il les trouvait au bistrot le soir, cela se rajoutait sur le plateau, le producteur fâché lorsqu’il m’y  voyait: Vous avez encore passé la soirée avec Baratier, vous allez  finir par  me couter cher! Une fille qui se douche dans un immeuble en construction et qui reçoit le jet des laveurs de vitres; Une malle offerte par Jacques Dufilho vient des Indes pour le maharaja joué par Pierre Brasseur, une  femme nue est dedans; Puis je fais la danse du ventre déguisée en  indienne toujours pour Pierre Brasseur lequel meurt du coeur; Une soirée parisienne très snob avec Dutilho j’ai une perruque et un costume 1920; Une jeune fille à vélo double un autobus dans lequel se trouve Claude Rich, Monique Tarbès et leur famille dans le film, ainsi qu’une belle  passagère Elsa Martinelli. Jacques Baratier voulait un petit personnage multiple à la Helsapoppin qui n’a rien à faire dans le scénario mais apparait et disparait.

1965 La Métamorphose des cloportes, (Pierre Granier-Defferre)

Je ne sais plus comment j’ai atterri sur ce plateau, je crois que le journaliste avec qui je vivais alors, Gilles Durieux, connaissait le metteur en scène. Lorsque celui-ci à demandé à Lino Ventura sur qui il fallait rester à la fin du plan,celui-ci a répondu: « Sur la petite bien sûr! » Ma soeur qui n’a fait aucune remarque sur ma courte prestation était jalouse que j’ai pù approcher Lino Ventura…

1965 Pleins feux sur Stanislas, (Jean-Charles Dudrumet)

Je me souviens que j’ai complètement occulté ce film car Jacques Sternberg y jouait son propre rôle d’auteur dramatique. Dans la loge il y avait une petite blonde très sexy dans ses cuissardes sur des jambes grêles et une grosse bouche. J’ai tout de suite su que je serais cocue. Sternberg a disparu puis est venu me trouver: « laissez-moi encore une quinzaine, voir si j’en ai toujours envie! » Je n’ai jamais disputé le bout de gras, j’ai pris mes cliques et mes claques et suis partie travailler en Suisse.

1965 Lady L, (Peter Ustinov)

C’est Margot Cappelier qui faisait les beaux jours du casting des petits rôles pour les films américains tournés en France à l’époque.Toujours une floppée de starlettes pour un boxon célèbre Le One….. Catherine Allégret était si belle à seize ans, un vrai Renoir, j’en étais jalouse. et Peter Ustinov :  « De toi, je ne connais que le dos! »  Ces dames se disputaient les créneaux devant la caméra en plan américain, je n’avais pas envie de me battre. Je me disais qu’un comédien doit être bon de dos.

1967 J’ai tué Raspoutine, (Robert Hossein)

Robert Hossein rencontré sur le plateau « Du Vice et de la Vertu » m’a fait l’honneur d’interprêter le Tsarine qui acceuille Gagliostro. Au cinéma, je n’ai pas vu passer la scène, peut-être y a t-il eu des coups de ciseaux au montage!

1967 Les Demoiselles de Rochefort, (Jacques Demy)

Toujours par réminiscence, Demy m’a fait descendre à Rochefort pour dire une seule phrase à Gene Kelly: » Vous avez de la chance »! Celui ci n’a pas voulu me faire cadeau du plan, il se retournait comme un danseur et j’étais de trois-quart dos. Alors Demy me dit : » Tu t’en va lentement en arrière, en le regardant! Comme ça je t’aurais dans le champ! En bon professionnel,  Kelly me dit: « Chérie, tu n’es pas gentille! » Alors, j’ai lâché, je suis partie droit devant moi, tel un soldat. Il m’a remercié par un baise main: »tu dines avec moi, ce soir? -Non! Je reprends le train! » Quand je pense qu’en le voyant à l’écran je le trouvais si sexy… Lors d’une projection privée, François Chalais qui était devant moi s’est retourné  » Excusez-moi Dorothée, j’ai éternué, je ne vous ai pas vu passer! »

1969 A Quelques jours près, (Yves Ciampi)

Je me souviens avoir fait des essais, Corinne Marchand qui avait refusé cette épreuve à eu le rôle. Le lendemain l’assistant m’a téléphoné, que je ne l’apprenne pas par les journaux, j’ai ri, « Au moins, avec votre franchise on pourra se dire bonjour lorsqu’on se rencontrera dans la
rue! » (c’était Yves Boisset) Je ne me souviens de rien d’autre.

1969 Une Femme douce, (Robert Bresson)

Je suis une infirmière qui soigne Dominique Sanda dans le fond du décor derrière un paravent. Bresson m’a mise au générique, comme nous n’étions que trois en tout, tout le monde a pensé que j’avais eu un grand rôle et qu’il avait été coupé.

1970 Peau d’âne, (Jacques Demy)

Je vais finir par croire que j’étais sa mascotte, ce qu’il avait dit
lorsqu’il m’a fait venir pour Les Demoiselles.

1971 Hellé, (Roger Vadim).

( Je ne sais plus quoi!)

1993 La lumière des toiles mortes, (Charles Matton).

Le titre est si triste, j’ai eu peur pour son impact commercial. Toujours le plan
unique, j’ai été la femme d’un seul plan dans les grands films, et j’avais
le rôle titre dans les courts-métrages…

2001 Tanguy (Étienne Chatiliez)

Ils ont demandé à des habitués de la « Brasserie Lipp » de figurer, nous avons été payés comme figurants, j’ai vu le film, je ne suis pas dans le champ.

Les herbes folles (Alain Resnais, 2008)

Rôle d’une passagère

Jours de France (Jérôme Reybaud, 2015)

Court-métrages :

L’Opéra-mouffe, (Agnès Varda 1957)

Agnès Varda cherchait » un nu froid » Le contraire d’une » streepteaseuse », elle est allé voir du côté des peintres. Je posais dans l’atelier de Roederer à la grande Chaumière, il m’a présentée; je venais de voir le film d’Ingmar Bergman « Elle n’a dansé qu’un seul été » J’avais été très émue par la les deux amoureux dans l’herbe. » Est-ce que ce sera aussi pur? – Ce ne sera pas pareil mais aussi pur que ça! m’a répondu Agnès Varda. »  Pour les scènes de lit avec José Varela, Agnès nous a demandé: « Vous êtes des dauphins, retournez-vous l’un sur l’autre en jouant comme eux! »

Fabliau, (Annie Tresgot 1957)

Une bleuette tournée au bois de Boulogne avec deux amoureux. Annie, beaucoup plus tard a fait un très beau documentaire sur l’école de Strasber- Kasan. C’est une leçon extraordinaire de voir ces vedettes Hollywoodiennes se ressourcer au milieu de débutants.

La leçon de beauté, (Fernand Aubry 1961)

Un documentaire sur le maquillage et les masques. à force de m’épiler, j’ai perdu mon côté sauvageonne et pris dix ans d’âge. Aubry voulait une image à la Hollywood. Heureusement, Agnès a mit le « holla! » pour le rôle de modèle de peintre dans  » Cléo de cinq à sept ». Le plaisir que j’ai eu a été de présenter les masques en improvisant des attitudes pour les photographes italiens dans les arenes. On se sent protégé derrière un masque,on ose tout.

Concerto pour violoncelle, (Monique Lepeuve 1962)

J’étais une jeune fille qui passe par tous les trous des instruments de musique, façon de présenter ceux-ci; le film a été à Locarneau, je n’ai rien vu, ce que c’est que de jouer les passe-muraille.

Coup de feu à 18h, (Daniel Costelle 1962)

Oui, c’est ce polar que j’ai joué avec l’acteur américian parisien Jess Hann, scénarisé par Philippe Labro.

L’Annonciation, (Philippe Durand 1963)

Philippe revenait de la guerre d’algérie, il était légèrement subversif et dénonçait « les barres, cités dortoirs » Il m’avait enduite de glaise, ne permettant plus qu’un cri. On s’est fai huer au festival de Tours.  Jean-Claude Averty avait aussi fait les frais de cette vindicte avec « Les petits vieux de Nanterre. » Nos retraités étaient filmés lors d’une sortie du samedi, revenant à la maison de retraite passablement éméchés, tentant encore de bousculer leurs camarades féminines dans le fossé avec le litron sous le bras. Cela a été un tollé.

Plus qu’on ne peut donner, (François Chevassu – Claude Aveline 1963)

Une jeune fille aime un jeune homme joué par Gilles Durieux mon partenaire à la ville comme à l’écran à ce moment là. Le jeune homme porte un masque qu’il refuse d’enlever avant le mariage, demandant une pleine confiance à sa fiancée. Celle-ci craque, le garçon se suicide, elle enlève le masque pour voir le pur visage de son futur, intact de tout tare.

Le producteur, Bromberger voulait faire tourner sa femme, le réalisateur a résisté, le film à été gelé.

Le Maître, (Paul Carotti, 1963)

C’est le scénario d’un écrivain Jacques Cousseau qui joue son propre rôle. Il avait écrit chez Gallimard, « le chien gris »

La Folie avec Jacques Dufilho (Éric Duvivner, film d’entreprise) 1964

Nous avons tourné cette histoire de stop sur les routes du Midi, une femme prend plusieurs fois Dufilho dans sa voiture, à chaque fois, celui-ci joue une autre forme de folie, c’était une démonstration pour des médecins. J’ai été surprise et charmée par le raffinement de cet acteur. Mais lors des prises, comme tout comique, tant qu’il n’avait pas fait rire sa partenaire, il se jugeait mauvais, et quand je riais, je ne pouvait pas être à l’écran… Visible sur Canal-U

Entends-tu la mer ?, (Jacques Rouland 1966)

Je ne sais pourquoi, Rouland qui est un grand marchand d’art a refusé de me donner la fiche technique, il préfère oublier cet épisode. A Etretat, sur le haut de la falaise, je devais simuler une femme prête à se suicider, l’assistant, couché au sol, me retenait par les chevilles afin
que je ne m’envole pas par le vent, la caméra placée en contre bas  sur le sable.

Faire quelque chose, (César Polognio 1966)

Je venais de quitter le domicile conjugal, ce jeune portugais m’a hébergée dans sa mansarde, sous prétexte de calins du matin, il fouinait sous mon oreiller et finissait par: tu n’aurais pas un ticket de métro?

L’Espace vital, (Patrice Leconte 1969)

Bruno Nuytten qui avait tourné pour Jacques Ledoux (cinémathèque belge) le reportage sur le tournage de von Sternberg m’a présenté à Patrice Leconte. je n’ai jamais vu le film, le réalisateur n’en à guère de copie, à cette époque, il n’y avait pas de cassettes, les tirages coutant chers, seul le producteur détenait la pellicule et partait avec en cas de faillite, c’est pour ça qu’il n’y a pas de témoignages des courts tournés dans ce temps là. J’en ai tournés 26, et les trois-quart, je ne les ai jamais vus.

Pour que Jeanne et Pierre, (René Gilson 1984)

Je ne sais même pas si Gilson a fait tirer ce film au labo.

Qui êtes-vous Dorothée Blanck ?, (Haydée Caillot 1987)

Nous avions fait notre stage de montage au studio Eclair, ensemble avec Haidée. Nous courions avec les bobines dans les couloirs pour satisfaire l’étalonneur vedette Pierre…qui riait des facéties d’Haidée laquelle en bonne marseillaise avait une tchatche redoutable. Quant on a tourné ensemble, on a moins rit, Sternberg me disait: « Elle veut que vous soyez née d’elle! » C’est toujours un rapport de force entre le créateur et sa créature, et je ne me suis jamais laissée faire même par mes amants aimés, alors avec les femmes…
( Documentaire de fiction, 27mn)

L’Anniversaire de Paula, (Haydée Caillot 1993)

C’est Eric Rhomer qui a produit le film d’Haidée, il avait été interessé par le premier. J’ai adoré tourner dans le froid, le vent, c’est salvateur.

François vous aime, (Frédéric Tachou 1993)

Frédéric Cousseau était copain de Tachou. C’est le grand-père âgé de 80 ans de l’autre Frédéric qui à acceuilli toute l’équipe du petit-déjeuner au souper, nous faisant la tambouille, j’étais sous le charme, je l’aidais pour la vaisselle.

Commerce, (Philippe-Emmanuel Sorlin 1998)

Personnage troublant et pervers que ce Sorlin, impossible de communiquer, sauf s’il a besoin de vous charmer, comme beaucoup de metteurs en scène qui ne s’embarrassent pas de vos désiratas.

Problèmes de hanche, (Frédéric Tachou 2003)

Tachou s’est inspiré de la vie de deux comédiennes, l’une ancienne bourge et l’autre toujours bohémienne, nous avons joué nos rôles sur l’écran comme dans la vie.

Première prise, kino de Christian Laurence, Festival Off-Court Trouville 2004 avec Christian Cardon

2 femmes, kino de Jean Antoine Charest, Festival Off-Courts Trouville 2005), avec Lucie Muratet

Cléo de 5 à 7 : Souvenirs et anecdotes (Agnès Varda, bonus DVD, 2005)

Les petits sablés (Cloé Micout) (Kino off-courts Trouville, 2006), avec Diane Dassigny et Dorothée.

La mort vous aime aussi, (Simon Laganière & Carol Courchesne-Marco Andréoni – Documenteur Trouville 2007) visible sur MySpace

Une fois de plus (Sandra Coppola, 2009) visible sur MySpace

Voyageuse (Sergueï Vladimirov, 2010) visible sur MySpace

Naufragée (Juliette Chenais, 2010)

7 kinos, cuvée 2011, à Off-Courts -Trouville :

Quelques premières fois (Kristina Wagerbauer, 2011)

Contaminés (Dorothée de Silguy, 2011)

La méthode du docteur Blousemental (Anne Revel, 2011)

À tous mes Jules (Émilie Rosas, 2011)

Tiamoti kino (Alexis Delamaye, 2011)

Sois belle et tais-toi (Sido Nie, 2011)

Excuse(s)-moi (Stephen Morel-Mogan, 2011)

Red Tales : Mad Tales (Hugues Fléchard, 2012)

La fin de la pellicule (Laetitia Lambert, 2014)

Fantômes (Ariane Boukerche, 2015)

Télévision :

Le Mariage de Figaro (Marcel Bluwal, 1961)

Télé mon droit et Décor pour un auteur (1966)

Leçon d’éclairage, Joseph von Stenberg (RTF) 1968 (repris dans l’émission « Cinéma, Cinéma » de Michel Boujut, en 1985)

Les dossiers de Jérôme Rendax : Pola, (Jean-Paul Carrère 1966)

Anna, (Pierre Koralnik, 1967) (Comédie musicale de Serge Gainsbourg)

(1) Sur Jean Renoir : extraits d’un article de « Ouest-France », propos confiés à Dominique Wallard.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Peter Boyle

Annonce de la mort de Peter Boyle, à l’âge de 71 ans, le 12 décembre dernier, après une longue bataille contre des mélanomes et une maladie cardiaque. Notre très chère amie la Camarde continue donc à s’occuper de nos artistes de manière particulièrement insistante ces derniers temps. Si elle continue, je songe à me renommer « le coin du sarcophage »… Il prêtait souvent sa silhouette trapue à des rôles d’américains moyens, capable de canaliser en lui toutes les haines contemporaines. C’est un curieux destin pour un homme qui souhait devenir moine dans l’ordre des « Frères chrétiens »-. Il fut popularisé par son rôle dans « Joe… c’est aussi l’amérique » (John G. Avildsen , 1969), où il représentait une sorte de chantre de l’auto justice, aidant un P.D.G. à se venger de la mort du fils de ce dernier par overdose. Le duo va continuer les meurtres de manière violente. Il est aussi le détective privé engagé par George C. Scott pour retrouver son adolescente de fille disparue dans « Hardcore » (Paul Schrader, 1978). Il est idéal pour être le passeur d’une réalité sordide, malmenant les certitudes d’un père rigoriste et calviniste. Dans « Taxi driver » (Martin Scorsese, 1976), il est mémorable en chauffeur de taxi sentencieux face à Robert de Niro. Conscient de ne pas se laisser enfermer dans un certain type de rôles – il aurait refusé un rôle dans « French connection » selon IMDB -, il alternait des comédies burlesques à des films plus tragiques. Il est inoubliable de gaucherie et de drôlerie en créature de Frankenstein dans l’un des meilleurs films de Mel Brooks « Frankenstein Junior », il fallait le voir danser en frac sur une scène de théâtre. Il était très populaire à la télévision dans la série TV « Tout le monde aime Raymond » de 1996 à 2005, – 5 nominations pour les Emmy, récompense qu’il avait obtenu pour un épisode de X-Files, aux frontières du réel -dans le rôle du père de Ray Romano. Dernièrement il était particulièrement impressionnant en père de Billy Bob Thorton dans « À l’ombre de la haine » (Marc Foster, 2001), transmettant sa haine et son racisme à son fils. Ce comédien qui avait une présence très rare dans le cinéma mondial, marquait durablement les esprits à chacune des ses apparitions.  Bibliographie : « Quinlan’s Character Stars », de David Quinlan.

Filmographie : 1966  The group (Le groupe) (Sidney Lumet) – 1968  The virgin president (Graeme Ferguson) – Medium cool (Objectif vérité) (Haskell Wexler) – 1969  The monitors (Jack Shea) – Joe (Joe, c’est aussi l’Amérique (John G. Avildsen) – 1970  Diary of a mad housewife (Journal intime d’une femme mariée) (Frank Perry) – 1971   T.R. Baskin (Rendez-vous avec une fille seule) (Herbert Ross) – 1972  Steelyard Blues (Le monde à l’envers) (Alan Meyerson) – The candidate (Votez McKay) (Michael Ritchie) – FTA (Francine Parker) – 1973  Slither (Howard Zieff) – The friends of Eddie Coyle (Les copains d’Eddie Coyle) (Peter Yates) – Kid Blue (James Frawley) – Ghost in the noonday sun (Peter Medak) – 1974  Crazy Joe (Jo le fou) (Carlo Lizzani) – Young Frankenstein (Frankenstein junior) (Mel Brooks) – Swashbuckler (Le pirate des Caraïbes) (James Goldstone) – Taxi Driver (Id) (Martin Scorsese) – 1978  Hardcore (Id) (Paul Schrader) – F.I.S.T. (Id) (Norman Jewison) – 1979  Beyond the Poseidon adventure (Le dernier secret du Poseïdon) (Irwin Allen) – The  Brink’s job (Têtes vodes cherchent coffre plein (William Friedkin) –  In god we tru$t (La bible ne fait pas le moine) (Marty Feldman) – 1980  Where the buffalo roam (Art Linson) – Hammett (Id) (Wim Wenders) – 1981  Outland (Outland… loin de la terre) (Peter Hyams) – Group madness (Michael Mileham & Phillip Schuman, documentaire) – 1983 Yellowbeard (Barbe d’or et les pirates) (Mel Damsky) – 1984  Johnny Dangerously (Johnny le dangereux) (Amy Heckerling) – 1985  Turk 182 ! (Bob Clark) – 1987  Surrender (Cordes et discordes) (Jerry Belson) – 1986  Walker (Id) (Alex Cox) – Red heat (Double détente) (Walter Hill) – Funny (Bran Ferren, documentaire) – The in crowd (Un destin pour deux) (Mark Rosenthal) – Speed zone (Vidéo : Cannonball III) (Jim Drake) – 1989  The dream team (Une journée de fou) (Howard Zieff) – 1990  Men of respect (Un homme à respecter) (William Reilly) – Solar crisis / Kuraishisu niju-goju nen (Richard C. Sarafian) – 1991  Nervous tick (Rocky Lang) – Kickboxer II: The road back (Kickboxer II: Le successeur) (Albert Puyn) – 1992  Honeymoon in Vegas (Lune de miel à Las Vegas) (Andrew Bergman) – Death and the compass / La muerta y la brújula (Alex Cox) – Malcolm X (Id) (Spike Lee) – 1994  Exquisite tenderness (Vidéo : Clinic) (Carl Schenkel) – The shadow (Id) (Russell Mulcahy) – Killer / Bulletproof heart (Mark Malone) – The Santa Clause (Super Noël) – 1995   While you were sleeping (L’amour à tout prix) (Jon Turtleltaub) – Born to be wild (Vidéo : Drôle de singe) (John Gray) – 1996  Surrogate mother / Final vendetta (Les griffes de la cigogne) (René Eram) – 1997  That darn cat (Le nouvel espion aux pattes de velours) (Bob Spiers) – 1998  Milk & Money (Michael Bergmann) – Doctor Dolittle (Dr. Doolittle) (Betty Thomas) – Species II (La mutante II) (Peter Medak) – 2001  Monster’s ball (À l’ombre de la haine) (Marc Foster) – Neko no ongaeshi (Le royaume des chats) (Hiroyuki Morita, animation, voix de la version américaine) – 2002  The adventures of Pluto Nash (Pluto Nash) (Ron Underwood) – The Santa Clause 2 (Hyper Noël) (Michael Lembeck) – Bitter jester (Maija Di Giorgio, documentaire) – 2003  Imagine New York (Peter Putka, CM) – A decade under the influence (Une décade sous influence) (Ted Demme & Richard LaGravenese, documentaire) – Scooby -Doo 2: Monsters unleashed (Scooby Doo 2 : les monstres se déchaînent) (Raja Gosnell) – 2006  The Santa Clause 3 : The escape Clause (Super Noël méga givré – Super Noël 3) (Michael Lembeck) – Shadows of Atticus (Dennis Fallon) – 2008  All road lead home (Dennis Fallon).

 

 

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Claude Jade

 

Annonce de la mort de Claude Jade, d’un cancer de l’œil, ce 1 décembre 2006, des suites de métastases hépatiques. Elle venait de reprendre avec Patrick Préjean, la pièce de Jacques Rampal « Célimène et le Cardinal » au théâtre du Lucernaire, et elle devait la continuer en 2007 à Colombes puis à Boulogne-Billancourt. Elle fait des débuts timides auprès de son cousin Guy Jorré dans la dramatique « Le crime de la rue de Chantilly » sous le nom de Claude Jorré. Son charme y est indéniable le temps de deux scènes montrant l’insouciance d’un quartier de Paris avant la découverte d’un crime crapuleux au XIXème siècle, bien avant d’être remarqué par François Truffaut. Elle restera dans nos mémoires, avec son visage lumineux et sa grâce naturelle,  dans son rôle de Christine, jeune fille sage, qui deviendra la femme d’Antoine Doinel – Jean-Pierre Léaud -. Son évolution sera intéressante à suivre sur trois films « Baisers volés » (1968), « Domicile conjugal » (1970) et « L’amour en fuite » (1978). Dans ce dernier film, en femme divorcée et mère du petit Alphonse, elle devient sûre d’elle et indépendante. Le cinéma l’engage, pour un parcours inégal où elle passera d’une curieuse adaptation contemporaine de l’oeuvre d’Alexandre Dumas, avec « Le signe de Monte-Cristo » (André Hunebelle, 1968), avec Paul Barge et Pierre Brasseur, au rôle de la fille de Dany Robin dans « L’étau » (1969)  grand film malade d’Alfred Hitchcock, qui l’engagea grâce aux conseils de Tuffaut. Elle joue une jeune fille vierge dans « Mon oncle Benjamin » (1969), succombant au charme de Jacques Brel, surveillée par son père, un aubergiste fruste campé par Robert Dalban, qui fait tout pour son protéger la virginité de sa fille, qu’il appelle son « petit capital ». Elle rayonne dans les années 70, en une femme séduisante dans « Le bateau sur l’herbe » (1970), qui casse une amitié entre deux hommes. Dans l’amusant « Le pion » (1978), elle est une mère esseulée d’un des élèves le plus turbulents du pion timide, campé par Henri Guybet. Elle travaille régulièrement à la télévision, où on lui propose des rôles souvent romantiques. Elle est éblouissante dans le feuilleton « L’île aux trente cercueils » (1979), adaptation brillante de l’œuvre de Maurice Leblanc, signée Marcel Cravenne, qui supprimera de son adaptation le personnage d’Arsène Lupin. Dans le rôle de Véronique d’Hergemont, elle est une infirmière, travaillant dans un hôpital militaire en 1917, qui apprend la mort de son mari Vorski – excellent Jean-Paul Zehnacker, qui traumatisa toute une génération -, homme brutal et violent. L’œuvre reste forte et est à redécouvrir en DVD. Les rôles se font plus rares, on la retrouve régulièrement dans en vedette invitée de série policière, mais le cinéma ne lui à offert ces dernières années, mais Jean-Pierre Mocky tente de casser son image pour « Bonsoir » (1992), où elle incarne une lesbienne qui s’offre les charmes de Corinne Le Poulain, mais qui est dérangée par un trouble-fête joué brillamment par Michel Serrault. Elle est très touchante, dans le rôle d’une femme d’une cinquantaine d’année, montant avec difficultés les escaliers pour rentrer chez elle, et se cachant de ses voisins souffrant de dépendances à l’alcool dans « la rampe » (diffusé en 2000), un court-métrage de 6 minutes dans le cadre de la série « Scénarios sur la drogue ». Il est dommage que la gravité qu’elle montrait dans cette œuvre, n’ai pas inspiré les metteurs en scènes. Elle avait signé son autobiographie « Baisers envolés » en 2004. Son souvenir restera chèr à notre cœur.

Photo source « Act1 »

Filmographie : 1968  Baisers volés (François Truffaut) – Sous le signe de Monte-Cristo (André Hunebelle) – Topaz (L’étau) (Aldred Hitchcock) – 1969  Le témoin (Anne Walter) – Mon oncle Benjamin (Édouard Molinaro) – 1970  Domicile conjugal (François Truffaut) – Le bâteau sur l’herbe (Gérard Brach) – Nijinsky (Tony Richardson, inachevé) – 1972  Les feux de la chandeleur (Serge Korber) – Home sweet home (La fête de Jules) (Benoît Lamy) – 1973  Number one (Gianni Buffardi) – Prêtres interdits (Denys de la Patellière) – La ragazza di Via Condotti (Meutres à Rome) (German Lorente) – 1975  Trop c’est trop (Didier Kaminka) – Le malin plaisir (Bernard Toublanc-Michel) – Kita No Misaki (Le cap du Nord) (Kei Kumai) – Le choix (Jacques Faber) – 1976  Una spirale di nebbia (Caresses bourgeoises) (Eriprando Visconti) – 1978  Le pion (Christian Gion) – L’amour en fuite (François Truffaut) – 1980  Le bahut va craquer ! (Michel Nerval) – Téhéran 42 (Alexandre Alov & Vladimir Naoumov) – 1981  Lenin V Parize (Serguei Yutkevitch) – 1982  L’honneur d’un capitaine (Pierre Schoendoerffer) – 1985  L’homme qui n’était pas là (René Féret) – 1987/90  Le radeau de la Méduse (Iradj Azimi) – 1991  Tableau d’honneur (Charles Némès) – 1992  Bonsoir (Jean-Pierre Mocky) – 1993  Tombés du ciel (Philippe Lioret) – 1998  Vénus, beauté (institut) (Tonie Marshall, rôle coupé au montage) – Scénario sur la drogue : La rampe (Santiago Otheguy, CM) – 2003  À San Remo (Julien Donada, CM).Nota : 1975  Maître Pygmalion comment devenir un bon vendeur (Jacques Nahum & Hélène Durand) est un film d’entreprise, destiné à la formation à la technique des ventes en 10 épisodes. Nota : Elle ne témoigne pas dans les films consacrés à François Truffaut : « Vivement Truffaut » (Claude de Givray, 1985) et « François Truffaut : Portraits volés » (Serge Toubiana & Michel Pascal, 1992).

Claude Jade dans « Le crime de la rue Chantilly »

Télévision : 1965  Le crime de la rue Chantilly (Guy Jorré) – 1967  Prunelle (Edmond Tiborowsky) – 1968  Les oiseaux rares (Jean Dewever) – Mauregard (Claude de Givray, série TV) – 1969  Le songe d’une nuit d’été (Jean-Christophe Averty) – Allô Police : Retour à l’envoyeur (Daniel Le Comte) – 1971  Au théâtre ce soir : Il y a longtemps que je t’aime (Georges Folgoas) – Shéhérazade (Pierre Badel) – 1972  La mandragore (Philippe Arnal) – 1973  Le château perdu (François Chatel) – Au bout du chemin (Daniel Martineau) – 1974  Mamie Rose (Pierre Goutas) – Les oiseaux de lune (André Barsacq) – Malaventures : Monsieur seul (Joseph Drimal) – 1976  Les anneaux de Bicêtre (Louis Grospierre) – Antenne à Francis Perrin (Jean Kerchbron, variétés) – Le collectionneur de cerveaux (Michel Subiela) – 1977  Les amours sous la Révolution : La passion de Louis et Camille Desmoulins (Jean-Paul Carrère) – Claude Jade lit Madame de Sévigné (Jacques Cornet) – 1978  Au théâtre ce soir : Volpone (Pierre Sabbagh) – Ulysse est revenu (Claude de Givray) – La grotte au loups (Bernard Toublanc-Michel) – 1979  Nous ne l’avons pas assez aimé (Patrick Antoine) – L’île aux trente cercueils (Marcel Cravenne) – Cinéma 16 : Fou comme François (Gérard Chouchan) – 1981  Treize (Patrick Villechaise) – Commissaire Moulin : L’amie d’enfance (Jean Kerchbron) – Lise et Laura (Henri Helmann) – 1982  Rendezvous à Paris (Rendez-vous à Paris) (Gabi Kubach) – 1984  Une petite fille dans les tournesols (Bernard Ferie) – Voglia di volare (Pierre Giuseppe Murgia) – 1985  Vivement Truffaut (Claude de Givray, documentaire) – 1987  Le grand secret (Jacques Trébouta) – Qui sont mes juges (André Thiéry) – 1989  Regulus 93 (Jean-Luc Tardieu, captation) – 1990  Fleur bleue (Plusieurs réalisateurs) – V comme vengeance : Le bonheur des autres (Charles Bitsch) – The hitchhiker (Le voyageur) : Windows (René Manzor) 1992  Eugène Grandet (Jean-Daniel Verhaeghe) – 1993  La tête en l’air (Marlène Bertin) – 1994  Tabou (Jacques Richard) – Julie Lescaut : Rumeurs (Marion Sarraut) – Navarro : Sentiments mortels (Nicolas Ribowski) –1995  Porté disparu (Jacques Richard) – Belle époque (Gavin Millar) – 1996  Inspecteur Moretti : Un enfant au soleil (Gilles Béhat)  – 1997  Les Rapapommes (Myron Meerson, voix seulement) – Une femme d’honneur : Mémoire perdue (Michèle Hauteville) – 1998  Une femme d’honneur : Mémoire perdue (Michèle Hauteville) – 1998  Cap des pins (Emmanuel Fondallosa & Bernard Dumont) – 2000  Sans famille (Jean-Daniel Verhaeghe) – 2003  Meutres pour mémoire (Michel Sidoroff) – La crim’ : Le secret (Dominique Guillo) – 2004  Groupe flag : Vrai ou faux (Étienne Dhaene).

Théâtre :  notamment : 1966  L’école des femmes, de Molière (Dijon) – 1967  Henri IV, de Luigi Pirandello, m.e.s. de Sacha Pitoëff – 1971  Je t’aime, de Sacha Guitry, m.e.s. de Julien Bertheau – 1974  Les oiseaux de lune, de Marcel Aymé – Il y a longtemps que je t’aime, de Jacques Deval – 1975  La guerre de Troie n’aura pas lieu, de Jean Giraudoux, m.e.s. de Jacques Mauclair –  1977  Port-Royal, d’Henry de Montherlant, m.e.s. de Jean Meyer – 1978  Intermezzo, de Jean Giraudoux, m.e.s. de Jean Meyer – Volpone, de Jules Romain – 1983  Les exilés, de James Joyce, m.e.s. de Jean Meyer – 1984  Le faiseur, d’Honoré de Balzac, m.e.s. de Christian Alers – 1986  L’interrogatoire, de Vladimir Volkoff, m.e.s. de Christian Alers – 1988  Regulus 93, de  Catherine Decours, m.e.s. de Jean-Luc Tardieu – 1991  Un château au Portugal, de Julien Vartet, m.e.s d’Idriss – 1992  Dissident il va sans dire, de Michel Vinaver, m.e.s. de Jean Maisonnave – 2001  Lorenzaccio, une conspiration en 1534, de George Sand & Alfred de Musset, m.e.s de Henri Lazarini – 2006 Célimène et le Cardinal, de Jacques Rampal, m.e.s de Jacques Rampal.

Mise à jour du 14/03/2009

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Annie Grégorio

Annie Grégorio, photo source « Artmedia »

Si vous êtes nostalgiques des grands excentriques du cinéma français, ne vous lamentez plus, voici Annie Grégorio ! Un tempérament qui très souvent s’ingénie à voler les scènes à ses partenaires qui font parfois pale figure face à elle. Le grand public l’avait peut être découvert dans « Le petit théâtre de Bouvard » sur Antenne 2, de 1986 à 1988, fameux vivier de talents grâce à la grande intuition de Philippe Bouvard. Sa drôlerie constante l’amène évidemment à tourner dans beaucoup de comédies, dans des caractères forts, dans des personnages hauts en couleurs méridionaux ou du sud-ouest. Dans « Désiré » (1995) captation cinématographique de Sacha Guitry, elle reprend le rôle d’Adèle campé déjà au cinéma par Pauline Carton. Elle tire son épingle du jeu, d’une distribution prestigieuse, mais hélas, elle va être cantonnée assez souvent dans ce rôle de bonne à tout faire à la langue bien pendue. Dans un autre remake d’un des chefs d’œuvres de Marcel Pagnol « Le Schpountz » (1999), elle forme un couple très drôle avec Ticky Holgado dans son rôle de Tante Clarisse, dans une adaptation contemporaine d’Albert Algoud assez vaine finalement. Elle ne trouve au cinéma que très peu de rôles à la mesure de son talent, mais elle est particulièrement remarquable dans la comédie décalée de Claude Duty : « Bienvenue au gîte », en femme énergique mais un peu cyclothymique, qui reçoit un couple de parisiens (Marina Foïs et Philippe Harel) partis s’installer dans la France profonde. Sa prestation est un absolu régal. Le théâtre lui ouvre heureusement d’autres horizons. Elle retrouve souvent Roger Louret comme metteur en scène, pour des adaptations de grands classiques de Marivaux et  Molière dans les années 80. Consécration, elle est excellente dans la pièce « Théâtre sans animaux », elle obtient en 2002, le Molière de la meilleure comédienne dans un second rôle.  La télévision la demande souvent, elle est une des héroïnes récurrentes de la série « Un homme en colère » pour TF1. Elle campe Mitzi Goldberg, une policière déterminée, aidant Richard Bohringer, un journaliste indigné, dans son combat pour la vérité. C’est finalement dans les téléfilms, qu’elle montre aussi des fêlures dans ses personnages. Si elle apparaît comme sympathique et rassurante, elle peut avoir un jardin secret assez inquiétant comme dans le subtil « Ambre a disparu » avec Miou-Miou en 2003. Elle est jubilatoire dans l’un des épisodes des « Inséparables » avec Michel Boujenah et Charles Berling, il faut la voir déclamer une poésie érotique, voire salace, devant un public médusé de villageois dans une kermesse de village. Dans « Monsieur Léon », (2006), elle joue la bonne de Michel Serrault, qui joue un grand-père « père tranquille » et médecin sous l’occupation. Si l’œuvre est assez formatée, les échanges entre elle et un Michel Serrault sobre et grandiose sont très toniques. Elle renvoie son mari complaisant avec les Allemands, et s’attache aux humeurs de son employeur. Arrive Yvon, le petit-fils du docteur, qui va réveiller sa fibre maternelle, quelle appelle son « petit poulet ». Elle tourne dans le film de Claude Miller « Un secret », mais hélas son rôle est coupé au montage, mais par hommage du metteur en scène, elle figure au générique final. Elle y incarnait Léone, une femme recueillant le personnage joué par Patrick Bruel, et qui disserte sur la vie avec faconde à la naissance de son second fils. Elle trouve également un rôle à sa mesure dans « La prophétie d’Avignon », Florence Broizat salue sa composition dans Télérama N°3007 : « …Annie Grégorio est excellente dans son rôle de commissaire franche du collier… ».Elle domine la distribution pléthorique de « Musée haut, musée bas », en épouse volubile de Daniel Prévost qui exècre Picasso. Cette comédienne qui marque durablement la moindre de ses apparitions, devrait beaucoup nous surprendre, pour peu que les metteurs en scènes  deviennent un peu plus imaginatifs à son égard.

Avec Marina Foïs dans « Bienvenue au gîte »

Filmographie : 1984  Tranches de vie (François Leterrier) – 1986  Cours privé (Pierre Granier-Deferre) – Manège (Jacques Nolot, CM) – 1988  Périgord noir (Nicolas Ribowski) – 1989  L’alligator (Laurent Bounhick, CM) – 1991  Caty (Alain Minier, CM) – Vincennes Neuilly (Pierre Dupouey) – Le zèbre (Jean Poiret) – 1993 Les ténors (Francis de Gueltz, inédit en France) – 1995  Désiré (Bernard Murat) – Fantôme avec chauffeur (Gérard Oury) – Les aveux de l’innocent (Jean-Pierre Améris) – 1996  Fallait pas ! (Gérard Jugnot) – Les sœurs Soleil (Jeannot Szwarc) – 1997  Une fée m’habite (Pierre Core, CM) – La voie est libre (Stéphane Clavier) – 1998  Un pur moment de rock’n’roll (Manuel Boursinhac) – Le Schpountz (Gérard Oury) – 1999  À vot’service [épisode : « La station service »] (Laurence Katrian, inédit en salles) – 2001  Le cœur sur la main (Marie-Anne Chazel, CM) – C’est la vie (Jean-Pierre Améris) – 2002  Bienvenue au gîte (Claude Duty) – 2003  Tout l’univers (Fabrice Benchaouche, CM) – Au secours, j’ai 30 ans ! (Marie-Anne Chazel) – 2004  Victoire (Stéphanie Murat) – L’antidote (Vincent de Brus) – 2005  Comme un air… (Yohann Gloaguen, CM) – 2006  Un secret (Claude Miller, rôle coupé au montage) 2007 Modern love (Stéphane Kazandjian) – Musée haut, musée bas (Jean-Michel Ribes) – 2009  Tête de Turc (Pascal Elbé) – 2013  Brèves de comptoir (Jean-Michel Ribes) – Saint-Loin-la-Mauderne (Stéphane Meunier).

Télévision: 1984  L’arbitrage du ravi (Maurice Failevic) –  L’ombre des bateaux sur la ville (Jacques Krier) – 1985  Main basse sur l’automobile (Dominique Guymont) – 1987  Bonjour M. Pic (Maurice Failevic) – 1988  Les enquêtes du commissaire Maigret : La morte qui assassina (Youri) – 1989  Bébé express (François Dupont-Midi) – 1990  Les fossoyeurs de la nuit (Éric Le Hung) – 1993  Les années FM (Emmanuelle Dubergey) – 1994  Maigret se trompe (Joyce Sherman Buñuel) – 1995  L’allée du roi (Nina Companeez) – 1996 Un printemps de chien (Alain Tasma) – Un petit grain de folie (Sébastien Grall) – L’orange de Noël (Jean-Louis Lorenzi) – 1997  L’amour à vif (Jean-Pierre Améris) – 1998  Un homme en colère : Un silence coupable (Caroline Huppert) – Un homme en colère : L’affaire Caroline) – Le refuge : Entre chien et loup (Christian François) – 1999  Chère Marianne : La sous préfète (Pierre Joassin) – Tramontane (Henri Helman) – Mary Lester : Maéna (Christiane Leherissey) –  Un homme en colère : Mort d’un juge (Larence Katrian) – Un homme en colère : Une femme réduite au silence / Sous l’aile du corbeau (Dominique Tabuteau) – Un homme en colère : Meurtre pour deux (Dominique Tabuteau) – Un homme en colère : Un amour sans limite (Élisabeth Rappeneau) – Un homme en colère : La peur de l’autre (Didier Albert) – 2000 Rastignac ou les ambitieux (Alain Tasma) – Un homme en colère : L’ange déchu (Didier Albert) – Un homme en colère : La seconde maman (Marc Angelo) – Un homme en colère : Pour un monde meilleur (Didier Albert) – 2001  Joséphine, ange gardien : La comédie du bonheur (Dominique Baron) – Un homme en colère : Une mort si douce (Marc Angelo) – 2003  Ambre a disparu (Denys Granier-Deferre) – 2004  Maigret en meublé (Laurent Heynemann) – 2005  Les courriers de la mort (Philomène Esposito) – Merci, les enfants vont bien : Ca déménage (Stéphane Clavier) – Merci, les enfants vont bien : Restons zen ! (Stéphane Clavier) – Les inséparables : Tout nouveau, tout beau (Élisabeth Rappeneau) – 2006  Joséphine, ange gardien : Un passé pour l’avenir (Philippe Monnier) – Marie Besnard, l’empoisonneuse (Christian Faure) – Monsieur Léon (Pierre Boutron) – Merci les enfants vont bien ! : Vive les mariées (Stéphane Clavier) – Merci les enfants vont bien ! : Coup de foudre (Stéphane Clavier) – L’étrangère (José Pinheiro) – Les diablesses (Harry Cleven) – 2007  La prophétie d’Avignon (David Delrieux) – Merci les entans vont bien ! [épiosde 5 et 6] (Stéphane Clavier) – Adrien (Pascale Bailly) – 2008  De feu et de glace (Joyce Buñuel) – 2009  Mourir d’aimer (Josée Dayan) – Folie douce (Josée Dayan) – Clem : Pilote (Joyce Buñuel) – Au siècle de Maupassant : Contes et nouvelles du XIXème siècle : On purge bébé (Gérard Jourd’hui) – 2010  Le sang des Atrides (Bruno Gantillon) – Chez Maupassant : Mon oncle Sosthène (Gérard Jourd’hui) – Clem : Bienvenue à Valentin (Joyce Buñuel) – Clem : Vive les vacances : (Joyce Buñuel) – Clem : C’est la rentrée (Joyce Buñuel) – Ripoux anonymes : Une paire d’as (Pilote) (Claude Zidi & Julien Zidi) – Les nouvelles brèves de comptoir (Jean-Michel Ribes, captation) – 2011  Les enquêtes de La Violette : Le tombeau d’Hélios (Bruno Gantillon) – Week-end chez les Toquées : Week-end en famille (Laurence Katrian) – Week-end chez les Toquées : Mon coeur est à papa (Emmanuel Jeaugey) – Clem : La famille c’est sacrée (Joyce Buñuel) – Clem : La mutation (Joyce Buñuel) – Clem : La guerre des familles (Joyce Buñuel) – 2012  Week-end chez les Toquées : L’art de la fuite (Emmanuel Jeaugey) – Week-end chez les Toquées : Une cigogne à la Grenouille (Emmanuel Jeaugey) – Les enquêtes de La Violette : Le secret des andrônes (Bruno Gantillon) – Week-end chez les toquées : Un parfum de liberté (Vincent Giovanni) – 2013  Les enquêtes de La Violette : Le commissaire est dans la truffière (Bruno Gantillon) – Théâtre sans animaux (Jean-Michel Ribes, captation).

Mise à jour du 05/04/2014

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Philippe Noiret

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Annonce de la mort à 76 ans de Philippe Noiret, des suites d’un cancer. . Je vous renvoie au beau livre écrit par Dominique Maillet : « Philippe Noiret », (éditions Henri Veyrier, 1989), où l’acteur parlait avec lucidité de chacun de ses films, y compris les mineurs. C’était un comédien digne de figurer au panthéon des plus grands monstes sacrés du cinéma mondial, il apportait toujours, une crédibilité et un vécu, à n’importe quelle oeuvre par sa seule présence. Jacques Zimmer l’avait bien défini dans « La revue du cinéma » N° 426 : « …Rabelaisien ? Bonhomme ? Aux pieds de ce monstre sacré les clichés fleurissent si naturellement qu’il faut ruser et contourner la montagne pour apercevoir la face cachée de sa carcasse de seigneur. Ayant patiemment élaboré une image publique de hobereau paisible, il lui arrive de s’en amuser et, par éclairs d’entrouvrir le rideau… ». Ce grand comédien a découvert sa vocation grâce à un abbé, le père Bouyer, qui le considérant comme cancre, devine en lui une vocation d’acteur. Il fit venir Julien Green et Marcel Jouhandeau à l’un des spectacles qui avait joué avec ses camarades. Le jeune Philippe Noiret, fréquente pendant un an à l’EPIJD (Éducation par le jeu dramatique), cours animés à Paris, par Edmond Beauchamp, François Vibert et Roger Blin, où il rencontre Delphine Seyrig et Daniel Emiflork. Il entre ensuite au Centre d’art dramatique de l’Ouest d’Hubert Gignoux, où il rencontre Jean-Pierre Darras. Il eu une autre grande rencontre prépondérante avec Jean Vilar, il restera 7 ans au TNP. Il devait y jouer des pères nobles, et fut même, de part sa stature et sa célèbre voix de bronze, le père de Jean Vilar dans « Don Juan », et celui de Maria Casarès dans « Le cid ». Il y rencontre sa future femme, la grande comédienne Monique Chaumette. En parallèle, il forme avec Jean-Pierre Darras,  un duo comique dans plusieurs cabarets, animant également avec lui quelques émissions TV de Denise Glaser, « Discorama ». Avec son compère, il se produit à l’Écluse, aux « Trois Baudets », à la « Villa d’Este », à l' »Échelle de Jacobs », où il crée un personnage de « Roi-Soleil »désopilant » Il fait des débuts assez tardif à l’écran, en remplaçant Georges Wilson, malade pour « La pointe courte », film assez radical, où assez maladroit, il partage la vedette avec Silvia Monfort. Il confessait avoir eu la nausée, pour s’être vu à l’écran. Il quitte en 1960 le TNP, et trouve finalement des rôles à la mesure de son talent au cinéma, bien que boudé par la « Nouvelle vague ». Il est formidable dans le rôle de l’oncle excentrique et travesti de Catherine Demongeot dans « Zazie dans le métro » pour Louis Malle (1960) ou le mari empoisonné par Emmanuelle Riva dans l’adaptation de Françoise Mauriac par Georges Franju dans « Thérèse Desqueyroux » (1962), rôle qu’il retrouvera dans une dramatique TV « La fin de la nuit » en 1966, un rôle austère auquel il confère une grande humanité. Il excelle très vite dans la comédie, avec « La vie de château », petit bijou de la comédie signée Jean-Paul Rappeneau, en 1965. Il travaille aussi avec de grands maîtres, comme René Clair, George Cukor, et surtout Alfred Hitchcock avec « L’étau » (1969), il est formidable d’ambiguïté dans le rôle d’un agent double, distillant une angoisse, en ouvrant et fermant, simplement un tiroir. Yves Robert, lui offre également ses premiers meilleurs rôles, avec « Les copains » (1967), où il livre une scène d’anthologie avec un faux prêche dans une messe, « Alexandre le bienheureux », en paysan fatigué qui découvre les vertus du farniente à la mort de sa femme tyrannique, et « Clérambard » (1969), d’après Marcel Aymé, en aristocrate, ruiné et violent, touché par la grâce. Il accède au vedettariat dans les années 70, se trouvant des affinités avec certains metteurs en scènes comme Pierre Granier-Deferre ou Philippe de Broca, tout en aidant les jeunes metteurs en scènes, comme Marco Pico  avec la comédie mélancolique « Le nuage entre les dents » (1973), où il est un pittoresque journaliste spécialisé en faits-divers et flanqué de Pierre Richard en photographe, ou Jacques Renard. Il joue un M Lepic tout en retenu dans « Poil de carotte » (1972), face à Monique Chaumette redoutable Mme Lepic, sous la direction d’Henri Graziani – Le couple retrouvera ce metteur en scène pour « Nous deux » (1991), en jouant des retraités faisant un retour aux sources en Corse -. Il soutient Bertrand Tavernier, pour son premier film également, avec lequel il trouvera ses meilleurs rôles. Pour ce dernier, il est le père meurtri de Sylvain Rougerie dans « L’horloger de Saint-Paul » (1973), d’après Georges Simenon, un Régent jouisseur dans « Que la fête commence » (1974), le juge déterminé dans « Le juge et l’assassin » (1975), l’unique policier d’une petite bourgade de l’Afrique occidentale, en proie avec ses démons dans « Coup de torchon » (1981) et un militaire borné dans « La vie et rien d’autre » (1988). C’est une belle composition qui durera 20 ans jusqu’à son interprétation de D’Artagnan fatigué dans « La fille de D’Artagnan » (1993) : « …Bertrand Tavernier a le goût du plaisir, il n’enfante pas dans la douleur du moins pendant le tournage. Si l’écriture a été difficile, il a au moins la courtoisie de ne pas en faire part. Je suis toujours irrité par ceux qui parlent des douleurs de leur création. Qu’ils souffrent en silence… » (1) Il est touchant en vieux garçon désabusé dans « La vieille fille » de Jean-Pierre Blanc (1971), aux côtés d’Annie Girardot, qu’il retrouvera dans des comédies de Philippe de Broca. Il est aussi à l’aise avec l’audace de Marco Ferreri avec « La grande bouffe » et « Touchez pas à la femme blanche », « …On parle de la folie de Ferreri, mais elle est très contrôlée, il maîtrise tout parfaitement… » (1). Dans « La grande bouffe », en petit juge d’instruction de province, retrouvant Michel Piccoli, Marcello Mastroianni et Ugo Tognazzi, pour une orgie gastronomique, il se révèle le personnage le plus touchant de ce film provocateur. Mais Jean-Pierre Mocky le convainc moins, avec l’un de ses premiers personnages totalement antipathique avec « Le témoin » – il avait refusé le rôle de Jean Yanne pour « Que la bête meure » pour Claude Chabrol en 1969 – : « … Par contre chez Mocky, c’est le désordre total, je ne m’y sens pas bien… ». (1). Il est vrai que même s’il ne reculait pas devant certaines audaces, il aimait à se qualifier comme « un saltimbanque qui aime le confort ». Il devait retrouver Claude Chabrol, pour l’un de ses meilleurs rôles dans « Masques » (1986), en présentateur TV cynique. Fort du succès de « La grande bouffe », l’Italie l’adopte, à l’instar d’un Bernard Blier, en lui donnant de grands rôles, de son rôle de farceur iconoclaste dans « Mes chers amis » ((Mario Monicelli, 1975) – et sa suite boudée en france -, du magistrat chargé de reprendre l’instruction d’un magistrat abbatu par une organisation terroriste dans « Trois frères » (Francesco Rosi, 1980), de l’homosexuel vieillissant pour « Les lunettes d’or » (Giuliano Montaldo, 1987), du projectionniste bougon dans « Cinéma Paradiso » (Giuseppe Tornatore, 1988), au le truculent Pablo Neruda face au touchant Massimo Troisi – qui devait mourir le lendemain du dernier jour de tournage – dans « Le facteur » (Michael Radford, 1994). Il a marqué de son humanité beaucoup de succès populaires, comme dans « Le vieux fusil » (1975), pour lequel il obient son premier César, film pourtant assez contestable de par son côté revanchard – mais on se souvient de sa belle déclaration d’amour à Romy Schneider – et dans « Les ripoux » et ses deux suites, il est jubilatoire en policier corrompu. On lui doit une des carrières les plus riches du cinéma français. Il est idéal pour personnifer un émule de Romain Gary, en écrivain s’inventant une nouvelle identité, dans « Faux et usage de faux » (Laurent Heynemann, 1990), et il est à l’aise dans l’ambiguité en journaliste partageant la vie d’Ivan Desny dans « J’embrasse pas » (André Téchiné, 1991), et profitant de la précarité d’un jeune homme joué par Manuel Blanc. Le cinéma l’avait délaissé cette dernière décennie, il avait fait un retour aux sources en revenant au théâtre avec Bertrand Blier en 1997, pour les « Côtelettes », qui connu une captation cinématographique. Mais il y était toujours remarquable, comme dans son rôle de père indigne dans « Père et fils » (2003), où assureur roublard dans le mésestimé « Edy » (2005). Pudique et modeste, il avait une conception bien à lui de son métier : « …Je suis vraiment agacé par les comédiens qui se vantent de prendre des risques. Il faut en prendre le moins possible ! Nous avons déjà une profession à risques comme les cascadeurs, essayons donc des les limiter. Mettons des genouillères pour ne pas nous abîmer. Le reste n’est que vantardise, nous ne jouons pas les héros, nous faisons simplement notre boulot… » (1). Nos pensées vont à sa fille Frédérique et à sa femme Monique Chaumette. A lire l’hommage d’Yvan Foucart, pour « Les gens du cinéma ».

(1) « La revue du cinéma » N°426 : Propos de Philippe Noiret à Danièle Para.

 

 

 

 

 

Philippe Noiret à Cannes pour la représentation de « Père et fils »

Filmographie : 1948  Gigi (Jacqueline Audry, figuration) – 1950  Olivia (Jacqueline Audry, figuration) -1951  Agence matrimoniale (Jean-Paul Le Chanois, figuration) – 1955  La pointe courte (Agnès Varda) – 1960  Zazie dans le métro (Louis Malle) –  Ravissante (Robert Lamoureux) – Le capitaine Fracasse (Pierre Gaspard-Huit) – 1961  Les amours célèbres [épisode : « Lauzun »] (Michel Boisrond) – Le rendez-vous (Jean Delannoy) – Tout l’or du monde (René Clair) – Comme un poisson dans l’eau (André Michel) – Le crime ne paie pas [ épisode : « L’affaire Hugues » (Gérard Oury) – 1962  Thérèse Desqueyroux (Georges Franju) – Ballade pour un voyou (Jean-Claude Bonnardot) – Le massaggiatrici  (Les faux-jetons) (Lucio Fulci) – Cyrano et d’Artagnan (Abel Gance) – Clémentine chérie (Pierre Chevalier) – 1963  La porteuse de pain (Maurice Cloche) – Mort, où est ta victoire ? (Hervé Bromberger) –  Les amoureux du France (François Reichenbach & Pierre Grimblat, voix du récitant) – 1964  Les copains (Yves Robert) – Monsieur (Jean-Paul Le Chanois) – Lady L (id) (Peter Ustinov) – 1965  La vie de château (Jean-Paul Rappeneau) – Qui êtes-vous Polly Maggoo ? (William Klein) -1966  Les sultans (Jean Delannoy) – Le voyage du père (Denys de la Patellière) – Tendre voyou (Jean Becker) – The night of the generals (La nuit des généraux) (Anatole Litvak) – Woman times seven (Sept fois femme) [épisode « Snow » (« La neige »] (Vittorio de Sica) – 1967  L’une et l’autre (René Allio) –  Alexandre le bienheureux (Yves Robert) – Adolphe ou l’âge tendre (Bernard Toublanc-Michel) – The immortal story (Une histoire immortelle) (Orson Welles, voix française d’Orson Welles) – 1968  Bruegel (Paul Haesaerts, documentaire, voix du récitant) – The assassination  bureau  (Assassinats  en  tous  genres) (Basil Dearden) – Mister Freedom (William Klein) – Justine (Id) (George Cukor & Joseph Strick) – Topaz (L’étau) (Alfred Hitchcock) – 1969  Clérambard (Yves Robert) – Les caprices de Marie (Philippe de Broca) – 1970  Le monde des animaux sauvages (Eugène Schumacher, documentaire, voix du récitant)1971  Time for loving (Christopher Miles) – Les aveux les plus doux (Édouard Molinaro) – Murphy’s war (La guerre de Murphy) (Peter Yates) – La vieille fille (Jean-Pierre Blanc) – La mandarine (Édouard Molinaro) – Siamo  tutti  in  libertà  provisoria (Manlio Scarpelli) – Le trèfle à cinq feuilles (Edmond Frees) – 1972  Jean Vilar, une belle vie (Jacques Rutman, documentaire) – L’attentat (Yves Boisset) – Poil de carotte (Henri Graziani) – Le serpent (Henri Verneuil) – 1973  La grande bouffe (Marco Ferreri) – Touche pas à la femme blanche (Marco Ferreri) – L’horloger de Saint-Paul (Bertrand Tavernier) – Un nuage entre les dents (Marco Pico) – Les gaspards (Pierre Tchernia) – 1974  Le secret (Robert Enrico) – Le jeu avec le feu (Alain Robbe-Grillet) – Que la fête commence (Bertrand Tavernier) – 1975  Amici miei (Mes chers amis) (Mario Monicelli) – Le vieux fusil (Robert Enrico) – Monsieur Albert (Jacques Renard) – Le juge et l’assassin (Bertrand Tavernier) – Il comune senso del pudore (Alberto Sordi) – 1976  Il deserto dei tartari (Le désert des tartares) (Valerio Zurlini) – Une femme à sa fenêtre (Pierre Granier-Deferre) – Un taxi mauve (Yves Boisset) – 1977  Coup de foudre (Robert Enrico, inachevé) – La barricade du Point du Jour (René Richon) – Tendre poulet (Philippe de Broca) – Who is  killing  the great chefs  of  Europe ? (La grande cuisine) (Ted Kotcheff) – 1978  Le témoin (Jean-Pierre Mocky) – Due pezzi di pane (Deux bonnes pâtes) (Sergio Citti) – 1979  Rue du Pied-de-Grue (Jean-Jacques Grand-Jouan) – On a volé la cuisse de Jupiter (Philippe de Broca) – 1980  Une semaine de vacances (Betrand Tavernier) – Pile ou face (Robert Enrico) – Tre fratelli (Trois frères) (Francesco Rosi) – 1981  Il faut tuer Birgitt Haas (Laurent Heynemann) – Coup de torchon (Bertrand Tavernier) – L’étoile du Nord (Pierre Granier-Deferre) – 1982  Amici miei atto secondo (Mes chers amis II) (Mario Monicelli) – L’Africain (Philippe de Broca) – 1983  L’ami de Vincent (Pierre Granier-Deferre) – Le grand carnaval (Alexandre Arcady) – Fort Saganne (Alain Corneau) – 1984  Les Ripoux (Claude Zidi) – Qualcosa di biondo (Aurora) (Maurizio Ponzi) – Souvenirs, souvenirs (Ariel Zeitoun) – L’été prochain (Nadine Trintignant) – Les rois du gag (Claude Zidi, cameo) – 1985  Le quatrième pouvoir (Serge Leroy) – Speciamo che sia femmina (Pourvu que ce soit une fille…) (Mario Monicelli) – Round Midnight (Autour de minuit) (Bertrand Tavernier) – 1986  Twist again à Moscou (Jean-Marie Poiré) – La Harka (Alain de Bock & José Jornet, CM) – La femme secrète (Sébastien Grall) – Masques (Claude Chabrol) – 1987  Glio occhiali d’oro (Les lunettes d’or) (Giuliano Montaldo) – Noyade interdite (Pierre Granier-Deferre) – Chouans ! (Philippe de Broca) – L’homme qui plantait des arbres (Frédéric Back, animation, voix du récitant) – 1988  Il giovane Toscanini (Toscanini) (Franco Zeffirelli) – Il frullo del passero (La femme de mes amours) (Gianfranco Mingozzi) – Nuovo cinema Paradiso (Cinéma Paradiso) (Giuseppe Tornatore) – The return of the musketeers (Le retour des mousquetaires) (Richard Lester) – La vie et rien d’autre (Betrand Tavernier) – 1989  Ripoux contre Ripoux (Claude Zidi) – Dimenticare Palermo (Oublier Palerme) (Francesco Rosi) – 1990  Faux et usage de faux (Laurent Heynemann) – Uranus (Claude Berri) – 1991  Rossini ! Rossini (Id) (Mario Monicelli) – Nous deux (Henri Graziani) – J’embrasse pas (André Téchiné) – Contre l’oubli [épisode : « Joaquim Elema Boringue, Guinée équatoriale »] (Jean Becker) – Arsène né terrien (Laurent-Pierre Paget, CM, voix du récitant) – La  domenica specialmente (Le  dimanche de  préférence) [épisode « Il cane blu » (« Le chien bleu »] (Giuseppe Tornatore) – Zuppa di pesce (Soupe de poisson) (Fiorella Infascelli) – 1992  Max et Jérémie (Claire Devers) – Tango (Patrice Leconte) – 1993 Grosse fatigue (Michel Blanc) – Le roi de Paris (Dominique Maillet) – La fille de d’Artagnan (Bertrand Tavernier) – 1994  Il postino (Le facteur) (Michael Radford & Massimo Troisi) – Veillées d’armes (Marcel Ophuls, documentaire) – Prílis hlucná samota (Une trop bruyante solitude) (Věra Cais) – Les Milles (Sébastien Grall) – 1995  Les grands ducs (Patrice Leconte) – Facciamo paradiso (Mario Monicelli) – Fantôme avec chauffeur (Gérard Oury) – 1996  Marianna Ucrìa (La vie silencieuse de Marianna Ucria) (Roberto Faenza) – Les palmes de Monsieur Schutz (Claude Pinoteau) – Dragonheart (Cœur de dragon) (Rob Cohen, voix française du dragon) – 1997 Soleil (Roger Hanin) – Le bossu (Philippe de Broca) – 1998  Le pique-nique de Lulu Kreutz (Didier Martiny) – 2000  Un honnête commerçant (Philippe Blasband) – 2001  Le chien, le général et les oiseaux (Francis Nielsen, animation, voix du récitant) – 2002 Les côtelettes (Bertrand Blier) – Père et fils (Michel Boujenah) – 2003 Ripoux 3 (Claude Zidi) – 2004  Edy (Stéphan Guérin-Tillié) – 2005  Marcello, una vita dolce (Marcello, une douce vie) ( Mario Canale & Annarosa Morri, documentaire) – 2006 Voie d’eau (Matthieu David Cournot, CM, voix du récitant) -Trois amis (Michel Boujenah).

Nota : il est parfois crédité à tort pour « Paris brûle-t’il ? » (René Clément), et « La mano spietata della legge » (« La fureur d’un flic ») (Mario Gariazzo, 1975, confusion avec Philippe Leroy ?).  « Laughter in the dark » (Laszlo Papas, 1986), avec Marina Vlady et Maximilien Schell, est une petite énigme, est-ce un film inédit, un inachevé, ou un simple projet ? En 1968, il est le récitant de la version sonorisée de « Häxan » (« La sorcellerie à travers les âges ») (Benjamin Christensen, 1922). Il a participé à 2 spectacles audiovisuels mis en scènes par Jean Chouquet, « Les grandes heures de France » (1973) et « Notre-Dame de Paris » (1977).

Télévision : notamment : 1955  Le réveillon (Marcel Bluwal) – 1959  Clarisse Fenigan (Jean Prat) – Macbeth (Claude Barma) – En votre âme et conscience : L’affaire Meyer (Jean Prat) – 1960  De fil en aiguille (Roger [Lazare] Iglésis) – Cyrano de Bergerac (Claude Barma) – 1961  Flore et Blancheflore (Jean Prat) – 1962  Enfin bref ! (Maurice Chateau) – Le mal court (Alain Boudet) – 1963  L’inspecteur Leclerc enquête : La chasse (Mick Roussel) – Blagapar : Les Grecs (Roger [Lazare] Iglésis) – 1964  Château en Suède (André Barsacq) – 1966  Anatole (Jean Valère) – La fin de la nuit (Albert Riéra) – 1970  Dim dam dom (Roger Ikhless) – 1996  Le veilleur de nuit (Philippe de Broca) – Balthus de l’autre côté du miroir (Damian Pettigrew, documentaire, voix du récitant) – 1999  Mi figlio ha 70 anni (Mon fils a 70 ans) (Giorgio Capitani).

 

Avec Anouk Aimée dans « Love letters »

 

 

 

 

Théâtre : 1951 Lorenzaccio, de Alfred de Musset, m.e.s. Jean Vilar – Le Cid, de Pierre Corneille, m.e.s. Jean Vilar – 1953  La tragédie du roi Richard II, de William Shakespeare, m.e.s. Jean Vilar – Don Juan, de Molière, m.e.s. Jean Vilar –  1954  Ruy Blas, de Victor Hugo, m.e.s. de Jean Vilar – Cinna, de Pierre Corneille, m.e.s. de Jean Vilar – Macbeth, de William Shakespeare, m.e.s. de Jean Vilar – 1955  La ville, de Paul Claudel, m.e.s. de Jean Vilar – Marie Tudor, de Victor Hugo, m.e.s. de Jean Vilar – Le triomphe de l’amour, de Marivaux, m.e.s. de Jean Vilar – 1956  Les femmes savantes, de Molière, m.e.s. de Jean Vilar – Ce fou de Platonov, d’Anton Tchekhov, m.e.s. de Jean Vilar – Le mariage de Figaro, d’Aldred de Musset, m.e.s. de Jean Vilar – 1957  Le malade imaginaire, d’Aldred de Musset, m.e.s. de Jean Vilar – Le faiseur, d’Honoré de Balzac, m.e.s. de Jean Vilar – 1958  L’école des femmes, de Molière, m.e.s. de Jean Vilar – Les caprices de Marianne, d’Alfred de Musset, m.e.s. de Jean Vilar – Œdipe, d’André Gide, m.e.s. de Jean Vilar – Lorenzaccio, d’Alfred de Musset, m.e.s. de Jean Vilar – Marie Tudor, de Victor Hugo, m.e.s. de Jean Vilar – 1959 Le songe d’une nuit d’été, de William Shakespeare, m.e.s. de Jean Vilar (Broadway Theater New-York City) – La fête du cordonnier, de Michel Vinaver, m.e.s. de Georges Wilson – 1997/99  Les côtelettes, de Bertrand Blier, m.e.s. de Bernard Murat – 2000/01  L’homme du hazard, de Yasmina Reza, m.e.s. de Frédéric Belier-Garcia – 2002 Les contemplations (et autres textes de Victor Hugo), m.e.s. de Frédéric Belier-Garcia – 2005 Love letters, de A.R. Gurney, m.e.s. de Sandrine Dumas.

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