Grâce à l’amabilité coutumière de François Berléand, j’ai assisté aujourd’hui à une journée de tournage du dernier Claude Chabrol « La comédie du pouvoir ». Un rêve quoi !

Il y a une distribution de luxe, pour ce film dont le sujet est un scandale financier, outre François Berléand, on retrouve les habitués, Isabelle Huppert, Robin Renucci, Jean-François Balmer, Yves Verhoeven, Thomas Chabrol, Roger Dumas, Pierre Vernier…  Et il y a Pierre-François Dumeniaud qui a commencé, me confiait Chabrol, dans le ventre de sa mère enceinte dans « Le beau serge » !

Il y a aussi les nouveaux : Marilyne  Canto, Patrick Bruel, Jacques Boudet, Michèle Goddet, Jean-Christophe Bouvet, Jean-Marie Winling, Hubert Saint-Macary, etc…

Ce jour, seul François Berléand tournait son arrivée et sa sortie à la prison de la « Santé », et deux scènes d’arrivées en prison, dans une école voisine, adaptée en mini-studio pour l’occasion. Claude Chabrol, n’avait pas tourné à Paris, depuis « Rien ne va plus » en 1997.

L’atmosphère du tournage peut paraître étonnement sereine pour un néophyte comme moi – J’avais vu quelques jours de tournage de « Mon idole », et du premier film de Stéphan Guérin-Tillié grâce à François, ainsi que « Bon voyage ».

Chacha, au travail…

Aidé par ses deux anges gardiens, sa femme Aurore Chabrol et sa belle-fille, Cécile Maistre, et par la précision et le calme du chef opérateur Eduardo Serra, Chabrol s’évertue à donner une bonne ambiance, tout en faisant preuve de maîtrise. Il s’occupait autant des figurants, impose le respect aux passants, tout en distillant une ironie sur lui même constante.

La rue « Messier » même écrasée de soleil, est impressionnante et très surveillée. L’ambiance bon enfant détonnait donc sous ces hautes grilles. Grâce à un maquillage subtil et la formidable interprétation de François Berléand, son personnage nommé Humeau, d’arrogant se révèle seul et blessé à la sortie, souffrant d’un eczéma gênant. François a plaisanté comme à la coutumée, surtout dans la rituelle scène d’arrivée dans la prison, contournant ainsi l’incongruité de se retrouver à enlever son pantalon plusieurs fois de suites !

C’était donc un grand privilège de voir Claude Chabrol au travail, très abordable et de goûter à son humour, son érudition, son goûts pour les nanars – il m’a recommandé « De l’autre côté de Minuit » actuellement sur le câble avec Marie-France Pisier -. Il n’a d’ailleurs aucune indulgence sur lui-même, il déplorait avoir le sentiment de réussir le dernier plan de « Folies bourgeoises » – film qu’il dénigre allégrement -, avant de dire qu’à la récente vision du film sur le câble, il pense aujourd’hui le contraire.

J’ai eu la chance d’apprécier ses anecdotes, son côté subversif, entre deux prises, un grand moment de bonheur ! Merci M. Chabrol, merci François de m’avoir toléré auprès d’eux.

Note du 23/06/2005 :

France Inter a donné comme information ce jour que le film est basé sur l’affaire « Elf » et que le rôle inspiré par Roland Dumas est joué par… Roger Dumas. Par discrétion je n’avais pas donné cette information qui est désormais publique…