« Le silence est d’or » de René Clair, un film produit par la « Continental » ?

J’ai raillé ici-même Jean-Jacques Bernard avec une méchanceté totalement gratuite, mais force est de constater qu’il est assez agaçant à suffoquer en lisant son prompteur à la présentation des films sur CinéCinéma-Classic. Et en ce moment il fait très fort ! Bon il nous fait un cycle aux petits oignons sur le cinéma français sous l’occupation. Sont présentés : « Mollenard » (1937 !) un de mes films préférés de Robert Siodmak, avec le génial Harry Baur, « La main du diable » (1942) dont le tournage est évoqué par Bertrand Tavernier dans « Laissez-passer », « Les mystères de Paris » (1943), filmé par Jacques de Baroncelli, « La malibran » (1943), « Le silence est d’or » (1946 !!), et « La beauté du diable » (1949 !!!). Pas étonnant que l’on ne retrouve pas trois de ces films dans le formidable livre de Jacques Siclier «  La France de Pétain et son cinéma », ce dernier devant ignorer comme la plupart d’entre nous que l’occupation nazie… a duré 12 ans ! Cette chaîne ne brille pas par son inventivité pour sa programmation actuellement. De plus pour le cycle Isabelle Huppert, nous avons eu la mauvaise surprise de voir « Violette Nozière » déprogrammé et remplacé par « Alfie », mais il existe chez René Château vidéo. On veut bien imaginer qu’il y ait des problèmes de droits ou de catalogue, mais dans les 220 films analysés par Siclier dans son livre, il semble difficilement imaginable qu’il n’y ait pas eu moyen de trouver d’autres films, que ceux proposés dans ce cycle artificiel. – il y a aussi dans ce cycle un documentaire inédit de Serge Korber, mais je ne l’ai pas encore vu -. Il suffisait aussi de retarder la programmation de « L’honorable Catherine » (1942), diffusé il y a peu. Quand on pense aux films proposés sur le même sujet, il y a environ 7 ans, lors d’une carte blanche accordée à Bertrand Tavernier, sur le même sujet – une présentation est visible en bonus du DVD du film « Laisser-passer » -, on mesure le chemin parcouru à la baisse de cette chaîne. Mais si on pouvait avoir des doutes sur la passion du sieur Bernard style service minimum, là on n’a désormais aucun. Bon à partir de là tout est possible… un cycle du cinéma du front populaire avec « A bout de souffle » et « Les 400 coups », un cycle biographies filmées avec « La soupe aux choux » sur l’extraterrestre de Roswell, « Free cinéma » avec « Quatre mariage et un enterrement », un cycle « téléphone blanc » avec « L’arbre aux sabots »… Il faudrait qu’il soit moins désinvolte le Jean-Jacques, sinon il va se retrouver à monter sur scène dans un spectacle de Dieudonné…