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Fragments d’un dictionnaire amoureux : Clément Harari

 

Annonce de la mort de Clément Harari le 16 mai dernier, à Sèvres où il habitait, par les gens du cinéma, faite par sa petite fille Morgan. Max Biro avait publié pour le site Altermonde-sans-frontières.com, la passionnante et foisonnante histoire de sa vie « Le roman biographique de Clément Harari » en 17 parties. Il définissait bien son utilisation au cinéma : « …Il se jura de ne plus être sage, il eut raison. De ce jour, il fit les films avec Constantine, et au bout de chacun trouvait autre chose. Il n’est pas un rôle de petite fripouille, huissier, trafiquant juif, usurier ou diable, notaire ou scorpion d’outre-mer que l’on ne pensa à lui, cantonné dans le mal… ». Il est vrai qu’il excelle dans les méchants, il vole même la vedette face à l’impressionnante galerie d’affreux dans « Les espions » (1957) d’Henri-Georges Clouzot, film à revisiter malgré la phrase assassine d’Henri Jeanson faite à son auteur « Clouzot a fait Kafka dans sa culotte ». Voir roder Clément Harari est déjà pour le spectateur objet d’inquiétude. Le cinéma français peu imaginatif face aux fortes personnalités le cantonne dans des rôles d’hommes de main ou de malfrats. Il est ainsi un honnête commerçant dans « Échec au porteur » (1957), qui est en fait un redoutable trafiquant entouré des inquiétants Gert Froebe et Reggie Nalder. Il est rare de le voir dans un autre emploi, notons cependant l’installateur de juke-box dans « Une aussi longue absence » (Henri Colpi, 1960) désorienté face à Alida Valli. Ses personnages sont souvent envahissants. Il est irrésistible en manager d’une troupe de danseuses dans « Cargaison blanche ». Il faut le voir déplorer dans un cabaret qu’elles ne suscitent pas l’intérêt du public présent. Il sera impitoyablement envoyé à la porte par son « écurie » quand il voudra entrer dans leur loge. Dans « Charade » (Stanley Donen, 1962), il est un touriste allemand, paisiblement attablé à la terrasse du café. Audrey Hepburn en pleine filature du personnage incarné par Cary Grant, s’installe auprès de lui pour mieux se dissimuler. Hélas pour elle, car Harari devient particulièrement collant, lui lançant des « Fraulein » énamourés pensant que la belle a succombé à son charme. Il n’aura jamais manqué, en réaction contre son emploi dans des personnages déplaisants, d’autodérision, son regard bleu trahissant une malice. On le voit même en femme (!) dans « Compartiment tueurs », pocharde hallucinée dans un café, et en fou qui se voit en sosie d’Einstein dans l’ahurissant « Tais-toi quand tu parles ». Il joue même l’amant que l’on devine être célèbre de Jane Birkin dans « La moutarde me monte au nez »… totalement de dos ! Il est formidable en savant fou pour Georges Franju dans la série télévisée « L’homme sans visage » (1973) sur un scénario avisé de Jacques Champreux, et dans « Les nuits rouges » montage différent de la précédente version et qui fut diffusée en salles. Claude Beylie le saluait ainsi dans la revue « Écran 75 » N°32 : « …Le personnage du docteur Dutreuil, par exemple, superbement incarné par Clément Harari, est une charge inénarrable de tous les médecins fous de l’écran, de « Galigari » à Phibes », jusqu’au Pierre Brasseur dans « Les yeux sans visage », il roule des yeux exorbités comme aux plus beaux jours du Grand-Guignol ». Les mânes de Frédérick Lemaître ont dû rougir d’aise ». Il est à l’aise dans l’humour noir tel son rôle de parrain inquiétant dans « Vous ne l’emporterez pas au paradis ». La démesure lui sied toujours. Il est un « très méchant » échappé d’un cartoon dans « Valparaiso, Valparaiso » (Pascal Aubier, 1970). Du trio de bourreaux qu’il forme avec Hans Meyer et Rufus, torturant un imperturbable Alain Cuny, il est assurément le plus dangereux, jouant de l’arme blanche à grand renfort de rires sardoniques, dans un grand moment de burlesque. Dans « Tous le monde peut se tromper » (1982), il est un joaillier très sympathique, philosophe et prévenant pour son employée jouée par Fanny Cottençon, le scénario sera pourtant cruel avec son personnage. Il est hallucinant dans « La note bleue » (1990) où il est un démon païen et muse de la création pour le couple George Sand – Frédéric Chopin. Il entre à son aise dans l’univers survolté d’Andrzej Zulawski et montre ses capacités burlesques. Il trouve peut être son plus beau rôle en rabbin dans « Train de vie » (1997), très beau film de Radu Mihaileanu, variante de « La vie est belle » de Roberto Benigni, mais une folie salvatrice et une subtilité en plus. Le théâtre lui a donné plus de satisfactions que le cinéma – dans des mises en scène de Robert Hossein, André Engel ou Marcel Maréchal -. Il était également metteur en scène de théâtre. Nos pensées vont à sa famille. 

 

 

Dans « Maigret et la fenêtre ouverte »

 

 

Filmographie établie avec Christophe Bier et Armel de Lorme, initialement établie pour « Les gens du cinéma » : 1941  La terre du Nil (André Vigneau) – 1950  Nous n’irons plus au bois (Claude Sautet) –  1952  It happened in Paris (C’est arrivé à Paris) (Henri Lavorel & John Berry) – 1954  Ca va barder (John Berry) – 1956  Notre dame de Paris (Jean Delannoy, rôle coupé au montage ?) – Les louves (Luis Saslavsky) – Que les hommes sont bêtes (Roger Richebé) – L’homme et l’enfant (Raoul André, rôle coupé au montage ?) – La traversée de Paris (Claude Autant-Lara) – Mon curé chez les pauvres (Henri Diamant-Berger) – 1957  Les espions (Henri-Georges Clouzot) – Marchands de filles (Maurice Cloche) – Tamango (John Berry) – Cargaison blanche (Georges Lacombe) –  Me and the colonel (Moi et le colonel) (Peter Glenville) – Échec au porteur (Gilles Grangier) – 1958  Arrêtez le massacre (André Hunebelle) – En cas de malheur (Claude Autant-Lara) – 1959  La nuit des espions (Robert Hossein) – Le saint mène la danse (Jacques Nahum) – Fanny (Id) (Joshua Logan) (rôle coupé au montage ?)  – Une aussi longue absence (Henri Colpi) – La fête espagnole (Jean-Jacques Vierne) – 1961 Cause toujours mon lapin (Guy Lefranc) – Le couteau dans la plaie / Five Miles to Midnight (Anatole Litvak) – 1961/62  The longest day (Le jour le plus long) (scènes sous la direction de Darryl F. Zanuck) –  1962  Le diable et les dix commandements [épisode  « Homicide point ne seras »] (Julien Duvivier) – Le scorpion (Serge Hanin) – Champagne flight (Lewin) (sous réserves) – Les bricoleurs (Jean Girault) –  Charade (Id) (Stanley Donen) – 1963  Des frissons partout (Raoul André) – Le train (John Frankenheimer, rôle coupé au montage ?) –  Les aventures de Salavin / La confession de minuit (Pierre Granier-Deferre) – 1964  Sursis pour un espion (Jean Maley) – Les gorilles (Jean Girault) – Passeport diplomatique, agent k 8 (Robert Vernay) – Compartiment tueurs (Costa-Gavras) – 1965         Le spie uccidono a Beirut (Les espions meurent à Beyrouth) (Nino Loy & Luciano Martino) – Pleins feux sur Stanislas (Jean-Charles Dudrumet) – Monkeys, go home ! (Andrew Mac Laglen) – 1966  Roger La Honte (Ricardo Freda) – Triple cross (La fantastique histoire vraie d’Eddie Chapman) (Terence Young) – Sette volte donna (Sept fois femmes) (Vittorio de Sica) – 1968  La belle cérébrale (Peter Foldes,  voix seulement) – Faites donc plaisir aux amis (Francis Rigaud) – 1970  Valparaiso, Valparaiso (Pascal Aubier) – Macédoine (Jacques Scandélari) –  1973  Nuits rouges (Georges Franju) – Défense de savoir (Nadine Trintignant) – 1974  La moutarde me monte au nez (Claude Zidi) – Vous ne l’emporterez pas au paradis (François Dupont-Midy) – 1976  March or die (Il était une fois la légion) (Dick Richards) – 1978  Ils sont grands ces petits (Joël Santoni) – La petite fille en velours bleu (Alan Bridges) – Once in Paris (Frank D Gilroy) – Les égouts du paradis (José Giovanni) – 1979            Gros câlin (Jean-Pierre Rawson) –  The fiendish plot of Dr. Fu Manchu (Le complot diabolique du Dr. Fu Manchu) (Piers Haggard) –  1980  Inspecteur La Bavure (Claude Zidi) – Docteur Jekyll et les femmes (Walerian Borowczyk) – 1981  Ingenjör Andrées luftfärd (Le vol de l’aigle) (Jan Troell) – Tais toi quand tu parles ! (Philippe Clair) – 1982  La déchirure (Whaim Dia Mokhouri) – Tout le monde peut se tromper (Jean Couturier) – 1983  La garce (Christine Pascal) – 1987  Saxo (Ariel Zeïtoun) – 1988  Radio corbeau (Yves Boisset) – 1989  J’aurais jamais dû croiser son regard (Jean-Michel Longval) – Milena (Véra Belmont) – 1990  La note bleue (Andrzej Zulawski) – Isabelle Eberhardt (Ian Pringle) – 1991  Les clés du paradis (Philippe de Broca) – 1996  Un amour de sorcière (René Manzor) – 1997        Train de vie (Radu Mihaileanu) –  2003     L’heure dite (TomHarari, CM) –Le grand rôle (Steve Suissa). Nota : Clément Harari a participé à ses débuts à plusieurs films égyptiens non identifiés.

Télévision : (notamment) 1955  L’ombre du cardinal (Stellio Lorenzi) – 1956  Entre chien et loup (Claude Barma) – Le révizor (Marcel Bluwal) – 1958  La fille de la pluie (Jean Prat) – 1959  Le juge de Malte (Bernard Hecht) – 1960  L’histoire dépasse la fiction : Lorenzino de Médicis (Jean Kerchbron) – Le fils du cirque (Bernard Hecht & Brigitte Muel) – 1961  Le petit ramoneur (Gérard Pignol) – Flore et Blancheflore (Jean Prat) – 1962  L’inspecteur Leclerc enquête : La trahison de Leclerc (Marcel Bluwal) – 1963  Commandant X : Le dossier Pierre Angelet (Jean-Paul Carrère) –  Le chemin de Damas (Yves-André Hubert) –  Monsieur Laplanche (Bertrand Dunoyer) – 1964  Le théâtre de la jeunesse : Le matelot de nulle part (Marcel Cravenne) –  Les beaux yeux d’Agatha (Pierre Cardinal) – Alerte à Orly (Jacques Renzo-Villa) – 1965  Ce fou de Platanov (François Gir) – David Copperfield (Marcel Cravenne) – Théâtre de la jeunesse : Une certaine jeune fille : Marie Curie (Claude Santelli) – Les facéties du sapeur camember (Pierre Boursaus) – 1966  Théâtre de la jeunesse (L’homme qui a perdu son ombre) (Marcel Cravenne) – Le parfum de la dame en noir (Yves Boisset) – 1967  Huckleberry Finn (Marcel Cravenne) –  La prunelle (Edmond Tyborowski) – La valse de Monsieur Bontemps (André Teisseire) – Antoine et Cléôpatre (Jean Prat) – 1968  Graf Yoster gibt sich die Ehre (Le comte Yoster a bien l’honneur) : Fiat Justicia (Michael Braun) – Les grandes espérances (Marcel Cravenne) –  1969  Que ferait donc Faber ? (Dolorès Grassian) – Allô police : La petite planète (Pierre Goutas) – Thibaud ou les croisades : Les pèlerins (Henri Colpi) – 1972  Mauprat (Jacques Trébouta) – La malle de Hambourg (Bernard Hecht) – 1973  L’Alphomega (Lazare Iglèsis) – L’homme sans visage (Georges Franju, série TV) -1975  Les Rosenberg ne doivent pas mourir (Stellio Lorenzi) – 1976  Commissaire Moulin : La surprise du chef (Jacques Trébouta) – Lulu (Marcel Bluwal) – Pas d’orchidée pour Miss Blandisch (Robert Hossein, captation) – 1979   Les dossiers éclatés : Mort non naturelle d’un enfant naturel (Roger Kahane) – 1980  Mont-Oriol (Serge Moati) – 1983  Par ordre du Roi : Madame Tiquet (Michel Mitrani) –  Merci Sylvestre : Du caviar dans le ketchup (Serge Korber) – Louisiane (Philippe de Broca) (version TV seulement) – 1984  Disparitions : Double fond (Yves Ellena) – 1986  Le maestro (Serge Korber) – Monte Carlo (Anthony Page) – 1988  Palace (Jean-Michel Ribes) – 1989  L’or du diable (Jean-Louis Fournier) – Les cinq dernières minutes : Ah ! mon beau château (Roger Pigaut) – Une fille d’Ève (Alexandre Astruc) –  1990  La goutte d’or (Marcel Bluwal) – La nuit des fantômes (Jean-Daniel Verhaeghe) – 1991  Le gang des tractions : Station liberté (François Rossini) – Blood and dust (Les croisades) (Jim Goddard) – L’affaire Seznec (Yves Boisset) – 1994  Highlander : Prodigal son (Dennis Berry) – 2000  Maigret : Maigret et la fenêtre ouverte (Pierre Granier-Deferre).

Remerciements : à Jean-Jacques Jouve

Mise à jour du 22/07/2009

Fragments d’un dictionnaire amoureux : John Phillip Law

John Phillip Law dans une photo de studio pour la Columbia en 1971

Annonce de la mort de John Phillip Law, à l’âge de 70 ans des suites d’un cancer. Ce fils d’un shérif et de l’actrice, Phyllis Sallee, étudie auprès d’Elia Kazan au début des années 60, et très vite sa haute stature et sa blondeur sont utilisées au cinéma, il est un russe membre de l’équipage d’un sous-marin dans la comédie « Les russes arrivent… ». C’est grâce à l’Europe qu’il connaîtra une consécration dans des films de séries et adaptations de bande-dessinées. Il évite le ridicule par son charisme – ce qui n’est pas une mince performance – dès son apparition emplumée en  ange aveugle dans l’étonnant « Barbarella », devenu culte par nostalgie de par son décorum très « sixties ». Il est choisi par Vadim, sur les conseils de Jane Fonda, qui jouait sa cousine dans « Que vienne la nuit », en lutte contre le Klu Klux Klan. Il est aussi un tireur vengeur initié par Lee Van Cleef qui participa à l’assassinat de son père, dans un des meilleurs westerns européens dans « La mort était au rendez-vous ». Sa prestation assez expressionniste dans « Diabolik » pour Mario Bava, tiré d’une B.D. culte des soeurs Giussani, participe au résultat jouissif de l’ensemble. Il est idéal pour camper un gentleman cambrioleur, et le couple qu’il forme avec Marisa Mell fonctionne parfaitement, quand ils font tourner en « bourrique » un officier de police joué Michel Piccoli.  Il tourne en 1967 dans « Le Sergent » avec Rod Steiger et Ludmila Mikaël, sujet jugé plus sérieux, traitant de l’homosexualité à l’armée, mais Guy Allombert est sévère sur son jeu dans « La saison cinématographique 1969 » : « …John Phillip Law, fade, sans éclat, sans volonté ne soutient pas la comparaison [en comparaison du jeu de Rod Steiger qui joue Callan] et ne justifie jamais qu’un homme comme Callan l’ai remarqué ». Pour Roger Corman, il est un baron, pilote allemand obstiné de la première guerre mondiale dans « Le baron rouge » (1971). En 1973, en compagnie de la belle Caroline Munro, il est « Sinbad » dans « Le voyage fantastique de Sinbad », film qui bénéficie du grand talent de Ray Harryhaussen, maître des effets spéciaux. Jean-Marie Sabatier n’est pas tendre non plus dans la « Saison cinématographique 1976 » : « …John Phillip Law donne une interprétation bien pâle de l’intrépide capitaine Sinbad ». En 1975, il retrouvera un autre personnage adapté d’une B.D., « Docteur Justice », d’Ollivier et Marcello, réalisé par le vétéran Christian-Jaque, où il arrive à animer un film assez terne en médecin justicier spécialiste en arts-martiaux. Suivent dans les années 80, de nombreuses incursions dans des films de séries B., voire Z. Vient le temps des hommages – il est l’invité de « L’étrange festival » en 2003 -, Roman Coppola l’utilise comme citation du « Barbarella » de Vadim dans « C.Q ». Il figure même dans un court-métrage expérimental français – impossible d’en trouver le titre pour l’instant, si quelqu’un pouvait m’aider…-, variantes autour des scènes de voitures du « Diabolik », en hommage à Mario Bava. Il méritait vraiment mieux que certaines critiques acerbes à son sujet, ces films étant souvent cultes. A lire son portrait dans l’indispensable « Nanarland » .

avec Marisa Mell dans « Danger Diabolik », provenant de son site officiel

Filmographie : 1950  The magnificent yankee (John Sturges) – 1951  Show Boat (George Sidney) – 1961  Smog (Franco Rossi) – 1963  Alta infidelità (Haute infidélité) [Sketch : « Scandaloso »] (Franco Rossi) – 1964  Tre notti d’amore [sketch : « Fatebenefratelli »] (Luigi Comencini) – 1966  The Russians are coming, the Russians are coming (Les russes arrivent) (Norman Jewison) – Hurry Sundown (Que vienne la nuit) (Otto Preminger) – 1967  L’harem (Le harem) (Marco Ferreri) – Da uomo a uomo (La mort était au rendez-vous) (Giulio Petroni) – Barbarella (Roger Vadim) – Diabolik / Danger : Diabolik (Danger Diabolik) (Mario Bava) – 1968  Skidoo (Otto Preminger) – The sergeant (Le sergent) (John Flynn) – 1969  Certo, certissimo, anzi… probabile (Marcello Fondato) – 1970  The Hawaiians / Master of the island (Le maître des îles) (Tom Gries) – 1971  The last movie (Id) (Dennis Hopper) – Strogoff (Michel Strogoff) (Eriprando Visconti) – Von Richthofen and Brown / The Red Baron (La baron rouge) (Roger Corman) – The love machine (Id) (Jack Haley jr.) – 1973  Polvere di stelle (Titre TV : Poussière d’étoiles) (Alberto Sordi) – The golden voyage of Sinbab (Le voyage fantastique de Sinbab) (Gordon Hessler) – Open Season / Los Cazadores (Vidéo : La chasse sanglante) (Peter Collinson) – 1975  The spiral staircase (La nuit de la peur) (Peter Collinson) – Docteur Justice (Christian-Jaque) – 1976  Tigers don’t cry (Un risque à courir) (Peter Collinson) – The Cassandra crossing (Le pont de Cassandra) (George Pan Cosmatos) –Tu dios y mi infierno / Your God my hell (Rafael Romero Marchent) – 1977  L’occhio dietro la parete (Vidéo : Voyeur pervers) (Giuliano Petrelli) – 1978  Der schimmelreider (Aldred Weidenmann) – 1979  Un’ombra nell’ombra (Vidéo : Les vierges damnées) (Pier Carpi) – 1979  The Z men (Attack force Z) (Tim Burstall & Jing Ao Hsing) –  1981  Tarzan the ape man (Tarzan l’homme singe) (John Derek) – 1982  Tin man (John G. Thomas) – 1984  American commandos / Hitman (Le commando du triangle d’or) (Bobby A. Suarez) – L.A. Bad / Rainy day friends (Vidéo : Rémission pour un voyou) (Gary Kent) – 1985  Night train of terror (Vidéo : Train express pour l’enfer) (John Carr, Philip Marshak, Tom McGowan, Gregg C. Tallas & Jay Schlossberg-Cohen) – 1986  Moon in scorpio (Gary Graver) – Johann Strauss – Der könig ohne krone (Johann Strauss, le roi sans couronne) (Franz Antel) – 1987  Stricker (Enzo G. Castellari) – Colpo di stato (Fabrizio De Angelis) – Space mutiny (David Winters & Neal Sundstrom) – Blood Delirium / Delirio di sangue (Sergio Bergonzelli) – 1988  Thunder III (Fabrizio de Angelis) – A case of honor (Vidéo : American heroes 1) (Eddie Romero) – Nerds of a feather (Gary Graver) – 1989  Cold heat (Ulli Lommel) – Alienator (Fred Olen Ray) – 1990  The guest / L’ospite (Alberto Marras) – 1991  Il giorno del porco (Sergio Pacelli) – 1992  Marilyn alive and behind bars (John Carr) – Shining blood (Stash Klossowski) – 1993  Angel eyes (Gary Graver) – 1994  Brennendes herz (Peter Patzak) – 1996  Hindsight (John T. Bone) – 1998  Bad guys (Bryan Genesse) – Wanted (Harald Sicheritz) – 1999  Vic / Final act (Sage Stallone) – 2000  Citizens of perpretual indulgence (Alex Monty Canawati) – CQ (Id) (Roman Coppola) – 2002  Curse of the forty-niner (John Carl Buechler) –  2004  I tre volti del terrore (Sergio Stivaletti) – L’apocalisse delle scimmie (Romano Scavolini) – 2005  Chinaman’s chance (Aki Aleong) – 2006  Ray of sunshine (Norbert Meisel). Télévision (notamment) : 1977  Love boat – 1978  The devil’s bed (Helmut Pfandler) – 1979  The best place to be (David Miller) – 1984  La signora in giallo – Danger : Keine zeit zum sterben / No time to die (Vidéo : La forêt explosive) (Helmut Ashley) – 1985  Una grande storia d’amore (Duccio Tessari) – 1989  Quatro piccole donne (Gianfranco Albano) – 1990  Le Gorille : Le Gorille sans cravate (Peter Patzak) – 1994  Intrighi internazionali (Fernando Cicero) – 1996  My ghost dog / My magic dog (John Putch) – 1999  Working with dinosaurs (Louis Heaton, documentaire).   

Bibliographie : « Attori stranieri del nostro cinema » d’Enrico Lancia & Fabio Melelli (Gremese editore, 2006), « Quinlan’s film stars » de David Quinlan (Bastford, 2000).

DVDRAMA, UN SITE PAS TRES CLASSE

 

Comme souvent je m’apprêtais à compléter un ancien portrait, de la rubrique « Fragments d’un dictionnaire amoureux » , consacré à François Berléand. Je pensais ainsi faire des ajout sur celui, qui a eu depuis la dernière mise à jour, une très riche actualité – théâtre, télévision pour Claude Chabrol, films, théâtre en direct à la télévision, réédition en poche . Mais je découvre par hasard la rubrique « classe, pas classe »  – cliquez sur le lien -consacrée à François Berléand disponible du Site « Dvdrama » qui s’autoproclame : « premier quotidien du DVD, du cinéma et des séries ».

En lisant ce portrait signé par… 5 ou 6 personnes Alex Masson, Stanislas Bernard, Nicolas Houguet, Pitou WH et Gilles Botineau, Je constate qu’il y a beaucoup de similitudes avec le portrait que j’avais fait sur mon blog, citations, films méconnus « ôte-toi de mon soleil », quelques phrases à peine remaniées « Ma petite entreprise »  : exemples « C’est un acteur tellement bon que quoi qu’on écrive, il y a forcément un rôle pour lui…», citation reprise agrémentée d’autres – j’en citais la source « Studio » ; « Ôte-toi de mon soleil » : « où il profite d’une totale liberté de jeu pour expérimenter des techniques différentes, et même de participer au piano à la musique du film. En visualisant le grand nombre de rushes, il étudie la manière de progresser » devient pour DVDramort : »Pourquoi pas pour Berléand d’expérimenter plusieurs techniques de jeu, ou de composer en partie la musique du film »; Ma petite entreprise : « Pour Pierre Jolivet, il devient un réjouissant assureur escroc dans « Ma petite entreprise », taraudé par ses origines slaves incapable de voir l’amour que lui porte le personnage de Catherine Mouchet »  devient : « Berléand est un réjouissant assureur (et escroc, donc), taraudé par ses origines slaves, incapable de voir l’amour que lui porte le personnage de Catherine Mouchet »; « H.S. »: « en truand usé dans un climat qui se veut « Tarantinesque » dans « HS » (2000) » devient « …et dont les références tarantinesques »; « Edy » : « Il déclare volontiers que ce film reste son préféré » – il me l’avait confié et j’étais sur le tournage – devient « Berléand lui-même considère ce film comme son meilleur »; « L’homme idéal » : « Quelle que soit l’importance de la durée de ses rôles, il arrive toujours à faire exister un personnage, tel celui, muet, du dîneur victime d’un quiproquo dans « L’homme idéal » devient « celui interprété par notre ami Berléand, qui ne souffle mot dans cette scène ; il mange, simplement », etc… 

Il y avait eu une première version de ce texte pour « Les gens du cinéma »Pourquoi « se casser le cul sur l’herbe tendre », comme chantaient en chœur Serge Gainsbourg et Michel Simon dans « Ce sacré grand-père », quand on peut trouver tout rôti chez les autres ou matière à fournir un canevas. Je trouve ce type d’agissement hautement regrettable, d’autant plus que j’agis dans un but non lucratif, ce qui n’est pas le cas de ce site marchand, dont les membres reçoivent des DVD  par service de presse, ce qui n’est pas mon cas. Un blog étant peu exposé par rapport à ce site, et se veut partageur – même si on trouve ce texte en page 2 de Google -. Il devient donc très facile de se servir ici ou là. Ce n’est pas la première fois, ayant même vu un extrait d’un texte sur Henri Attal publié ! Mais au moins certains font un effort de réécrire un tantinet. Pour le fragment d’un dictionnaire amoureux, je bénéficiais de conversations inédites avec François Berléand, le connaissant un peu, et continuant à le voir, comme en avril dernier au théâtre dans « Batailles ». Il reste d’ailleurs toujours aussi abordable, malgré sa grande notoriété et un emploi du temps dément – tout en jouant au théâtre, il tournait à Marseille « Le transporteur 3  » et répétait « Tailleur pour dames » pour France 2. Le retrouver est toujours un bonheur, Il a même pris la peine de me présenter à Jean-Pierre Marielle – l’une de mes idoles – et Agathe Natanson, présents ce-soir là, malgré une journée chargée.

Si ce type de comportement devient légion, il est parfois difficile de retrouver les sources exactes, comme ici. On peut imaginer que de bâcler ainsi en pillant ici ou là n’est pas une attitude très professionnelle. Si j’ai laissé trois commentaires, et bénéfice du doute suite au pont « viaduc » dernier, attendu une réponse de leur part à l’adresse mail de la rédaction du site, le tout est resté bien évidemment lettre morte. Petit rappel de la législation sur le droit d’auteur même sur le web : « …Ainsi tous les éléments présents sur Internet (images, vidéos, extraits sonores, textes) sont soumis de facto au droit d’auteur, même si leur accès est libre et gratuit et qu’aucune mention ne précise qu’ils sont protégés ! « . On peut reprendre des éléments à condition de citer l’auteur initial ». Source « webmaster.hub »

Addenda du 19/06/2008, voir le forum de DevilDead, DVDrama semble coutumier du fait… A noter également les agissements d’un contributeur de Wikipédia « Scoubidou75 », véritable sérial plagieur pour le cinéma français reprenant beaucoup de textes d’Yvan Foucart – et accessoirement mézigue pour Marie-Pierre Casey. Mais heureusement on peut contacter les modérateurs de ce site avec facilité et réactivité. Addenda du 2/12/2009, Novembre 2009, DVDRama disparaît et devient excessif.com, le texte reste mais plus de commentaires, c’est donc la méthode karcher. Mais bon le temps est au recyclage, on peut d’ailleurs féliciter à cet effet quelques sites « carmardophiles » et « CinéCopistes » qui font leur marché chez à peu près tout le monde. Visiblement ce n’est pas la probité qui vont les étouffer et pour avoir rencontré certains, on ne peut qu’être admiratif d’une roublardise visiblement hissée au niveau des beaux arts.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Bernard Musson

Parmi les prolifiques du cinéma français, il y a un comédien qui a une place particulière, c’est Bernard Musson. Il est assez vain de tenter de faire son portrait après celui excellent fait par Etienne Colson dans « La lettre des comédiens », mais je tente tout de même. Ce portrait formidablement rédigé était important, car ce comédien était oublié des dictionnaires, dans la foulée Jean Tulard s’en sert pour le faire figurer dans son dictionnaire. Colson rapportait un extrait du livre de Frédéric Dard, « Les oreilles et la queue » (1984), où il parlait du comédien, on peut le retrouver dans les mémoires du comédien consultables, initiative intéressante sur le web, avis aux éditeurs… . Dès le début des années 50, on le remarque, même s’il est souvent l’un des éternels non crédités des génériques. De par sa prestance et son côté incisif, il transforme la moindre de ses figurations en véritable rôle. Il est vrai qu’il a une tête de plus que tout le monde, on ne voit que lui par exemple dans « Les dents longues », quand il figure en journaliste fumeur. On trouve toujours un film à rajouter à sa filmographie, au détour d’une diffusion du câble, on le découvre ainsi en unique client d’un magasin d’électroménager d’un petit village dans « C’est arrivé à 36 chandelles », que l’on imagine presque installé à demeure. Sa voix est aussi très familière, il n’est pas rare de l’entendre au cours d’un doublage de film. Le premier réflexe est de le chercher parmi les domestiques, les valets, les laquais, les majordomes ou les concierges d’hôtel. Il est souvent l’huissier présentant le petit monde des élites à la cantonade, on le voit ainsi à Matignon dans « Chacal » version Zinnemann ou dans une cérémonie huppée dans « Comment épouser un premier ministre ». On n’en finit plus de le répertorier dans ce type d’emploi, sa voix aide à le reconnaître quand il le portier d’un casino que visite Jean Gabin, caché dans la pénombre ! Il est souvent zélé comme dans « Les bonnes causes » (1962), où il figure le domestique d’un homme assassiné. Ne dormant que d’un oeil, il se lève bien entendu au moindre bruit suspect, perçoit ainsi des secrets d’alcôves compromettants, et livre allégrement ses informations à la police. On le retrouve aussi en réceptionniste d’un hôtel, face à Cary Grant dans « Charade » (1962), où découvrant des impacts de balles, il imagine son interlocuteur en voyeur. Tout en bouchant les trous, il lui conseille de se servir plutôt du traditionnel trou de serrure. Dans ce film, il dort très peu également, affalé sur un fauteuil mais aux aguets il finira par découvrir un cadavre dans un ascenseur. Il est souvent dans le contrôle, comme dans l’un des sketches « Le repas gastronomique » dans « Les veinards » où il est un maître d’hôtel qui régente, avec Jean-Henri Chambois, une séance gastronomique et photographique, face à un France Blanche complètement dépassé, tout en vérifiant constamment son nœud pap’. Mais loin de n’être qu’un serviteur obséquieux, il est parfois mordant et sardonique, comme dans « Les lions sont lâchés » (1961), où il est au service de sa patronne jouée par Danielle Darrieux, tout en s’amusant visiblement de ses excentricités. Henri Verneuil en fait l’un de ses acteurs fétiches, lui donnant des rôles mémorables comme celui de Pommier dans « La vache et le prisonnier » (1959), en prisonnier hâbleur et frustre – il faut le voir manger de la soupe -. Son personnage est très réjouissant, se définissant comme connaisseur en femmes … et en vaches, la vérité sera tout autre… Citons le aussi, au début de « Mélodie en sous-sol » (1962) en passager banlieusard d’un train, regrettant ses vacances et faisant un redoutable raccourci du Parthénon aux constructions modernes dans la langue d’Audiard. On le voit aussi camper des affreux de tous poils, dans « Les misérables » version Le Chanois (1957), il est Bamatabois, un jeune oisif, constamment à faire la fête, et poussant le sadisme jusqu’à glisser de la neige dans le dos de la pauvre Fantine – Danièle Delorme -, provoquant ainsi un désordre public, Javert, le représentant de l’ordre – magistral Bernard Blier – punira de ce fait la malheureuse. Le Chanois l’engagera souvent, on se souviendra de son personnage d’huissier tatillon et sentencieux dans « Papa, maman, ma femme et moi » (1955), visitant Fernand Ledoux dans sa maison en construction, et l’obligeant à couper sa maison en deux pour respecter des lois absurdes. Curiosité il jouait un autre personnage dans le précédent opus « Papa, maman, la bonne et moi » (1954), en spectateur venu en critique et finalement conquis par Gaby Morlay lors d’une représentation théâtrale. S’il représente l’autorité, c’est souvent sur son mode le plus abject et le plus tatillon, le patron de Jean-Louis Trintignant dans « Le 17ème ciel » (1965), déplorant ses retards, ou le chef du personnel sourcilleux dans « Je sais rien, mais je dirai tout » (1973). Mais il est parfois hospitalier, comme son personnage de ministre qui fait visiter Paris au pas de course, à Sami Frey qui campe un prince d’opérette dans « Qui êtes vous Polly Maggoo ? » (1965). Il a toujours un petit côté borné, il est un agent de circulation qui provoque la colère de Michel Simon dans « L’impossible M Pipelet » car il ignore les piétons, un officier de police désabusé qui pense que de surveiller une gare ne sert à rien dans « Les nuits de Montmartre », un inspecteur franchement déplaisant dans « Max et les ferrailleurs » (1970)… Il compose un commissaire d’anthologie dans « Le temps des oeufs durs » (1957), constamment sur « les dents » quand il traque des trafiquants de faux billets. Il a de plus, des idées particulières : « Le soupçon est l’ennemi de la police » déclare-t-il pour se débarrasser de fâcheux. La plupart de ses personnages de notables sont détestables, capables d’ourdir des plans machiavéliques comme dans l’un des épisodes de « Vidocq », première saison. Qu’il soit diminué et totalement impotent, ça ne l’empêche pas de dévoiler libidineux, comme dans « La révolte des enfants » (1990). La comédie se l’accapare, notamment Christian Gion, qui lui confie des rôles plus longs qu’à l’accoutumée. Il est ainsi l’associé bègue souffre-douleur de Jean-Pierre Marielle dans « Pétrole, pétrole ».

Bernard Musson dans « Papa, les petits bâteaux »

On peut déplorer que les cinéastes ne soient pas plus imaginatifs à son égard, Nelly Kaplan sut utiliser avec brio ses aptitudes à la loufoquerie. En effet dans « Papa, les petits bâteaux » (1971), il est hilarant en truand corse, beau-frère de Pierre Mondy, toujours prompt à se servir d’une arme à feu. Ainsi artiste de cirque, il sait aussi utiliser le couteau, et va nous régaler d’un saut de la mort particulièrement absurde, laissant son personnage dans une position assez ridicule et à moitié nu dans les bras de Sheila White. On se souviendra aussi particulièrement du médecin survolté d’un des épisodes de « L’ami Maupassant » : « L’enfant » où il se délecte à faire un diagnostic particulièrement brutal. Il participe aussi aux œuvres de Jean Rollin, et même à quelques comédies érotiques cultes des années 70. Mais sa plus belle rencontre est celle faite avec Luis Buñuel, qui utilise aux mieux son excentricité. Il est un sacristain particulièrement inquiétant dans « Le journal d’une femme de chambre » (1963), des hurlements de chiens saluant, ses visites nocturnes. Lecteur de « L’action française », militant d’extrême droite, il ourdit des manifestations antisémites avec Georges Géret. Il est un redoutable maître de cérémonie dans « Belle de jour » (1966), où il est à nouveau un majordome caché derrière des lunettes noires. Il prépare Catherine Deneuve pour un mystérieux rituel mortuaire pour son maître un duc nécrophile – Georges Marchal -. Devant le fiasco final, il finira par la flanquer dehors avec une rudesse incroyable. Dans « La voie lactée » (1968), il est un aubergiste peu accueillant, qui jette le trouble dans l’esprit de François Maistre, magistral en curé fou, en utilisant la métaphore du « lièvre dans le pâté » pour expliquer les subtilités de la « transsubstantiation » à un Claude Cerval déboussolé. Dans « Le charme discret de la bourgeoisie » (1972), en maître d’hôtel d’un salon de thé, on lui doit une scène particulièrement absurde. Il annonce avec un sérieux papal à Bulle Ogier, Delphine Seyrig et Stéphane Audran, qu’il n’a ni thé, ni café à leur proposer suite à une affluence imprévue. Avec Marcel Pérès, Guy Montagné et Paul Le Person, il forme un quatuor atypique de moines dans « Le fantôme de la liberté » (1974). Ils sont coincés par la pluie dans une auberge tenue par Paul Frankeur. Ils s’avéreront de redoutables joueurs de cartes, en jouant des scapulaires et des médailles. Musson apporte toujours un décalage quand il parle à Milena Vukotic du stress de son époque ou discute de la versatilité de la notion de la sainteté au sein de l’église catholique. Il finira avec ses compagnons par prendre la poudre d’escampette devant les délires sado-masochistes de Michael Lonsdale. On le retrouve une dernière fois chez Buñuel dans « Cet obscur objet du désir » (1977), en policier qui s’annonce par un mielleux « N’ayez pas peur, nous sommes des amis », à Angela Molina et sa mère, pour mieux annoncer un avis d’expulsion… Il fut un passeur remarquable dans « L’irrationnel récréatif » – selon une expression de Raymond Lefèvre -, de ce grand réalisateur. Des metteurs en scène sauront se souvenir de cette association fructueuse pour l’employer autrement, comme Radovan Tadic et Jean-Charles Fitoussi. On le retrouve régulièrement  jusque dans les années 90, comme dans le rôle d’un employé de la morgue face à Carole Bouquet dans « Lucie Aubrac » (1996). Il faut saluer ce comédien, qui a su à la moindre de ses apparitions faire exister un personnage, et on a toujours autant de plaisir à rajouter un titre dans sa filmographie dans des bases de données comme IMDB. Voir également le site L’aide-mémoire apportant de nouveaux titres dans sa déjà très riche filmographie. Il faut aussi saluer un parcours théâtral remarquable de « À chacun selon sa faim » en 1950 à « Bérénice » (2001) dans une mise en scène de Lambert Wilson. Un comédien indispensable qui fait la richesse du cinéma français et participe à son foisonnement. 

 

Filmographie établie avec Christophe Bier, Armel de Lorme et l’équipe de « La lettre des comédiens » (initialement établie pour « Les gens du cinéma ») :  1951  Nez de cuir (Yves Allégret) – Le costaud des Batignolles (Guy Lacourt) – Jeux interdits (René Clément) – Le vrai coupable (Pierre Thevenard) – Un grand patron (Yves Ciampi) – Agence matrimoniale (Jean-Paul Le Chanois) – 1952  Nous sommes tous des assassins (André Cayatte) – Les belles de nuit (René Clair) – Un caprice de Caroline Chérie (Jean Devaivre) – C’est arrivé à Paris (Henri Lavorel & John Berry) – L’île des femmes nues (Henri Lepage) – Les dents longues (Daniel Gélin) – Un caprice de Caroline Chérie (Jean Devaivre) – Lucrèce Borgia (Christian-Jaque) – 1953  L’esclave (Yves Ciampi) – Virgile (Carlo Rim) – Les trois mousquetaires (André Hunebelle) – La belle de Cadix (Raymond Bernard) – Le guérisseur (Yves Ciampi) – Le grand jeu (Robert Siodmak) – Mam’zelle Nitouche (Yves Allégret) – L’affaire Maurizius (Yves Allégret) – Les trois mousquetaires (André Hunebelle) – Le comte de Monte-Cristo (Robert Vernay) – Le témoin de minuit (Dimitri Kirsanoff) – Les hommes ne pensent qu’à ça (Yves Robert) – 1954  Ah ! les belles bacchantes (Jean Loubignac) – Escalier de service (Carlo Rim) – Les évadés (Jean-Paul Le Chanois) – Le fils de Caroline Chérie (Jean Devaivre) – Marchandes d’illusions (Raoul André) – Pas de souris dans le Bizness (Henri Lepage) – Série noire (Pierre Foucaud) – Papa, maman, la bonne et moi (Jean-Paul Le Chanois) – Huis-clos (Jacqueline Audry, sous réserves) – 1955  Lola Montès (Max Ophuls) – L’impossible M. Pipelet (André Hunebelle) – Chantage (Guy Lefranc) – Mémoires d’un flic (Pierre Foucaud) – Bonjour sourire (Claude Sautet) – Marguerite de la nuit (Claude Autant-Lara) – Marie-Antoinette, reine de France (Jean Delannoy) – Papa, maman, la bonne et moi (Jean-Paul Le Chanois) – Pas de pitié pour les caves (Henri Lepage) – Les nuits de Montmartre (Pierre Franchi) – Soupçons (Pierre Billon) – Gueule d’ange (Marcel Blistène) – 1956  Bonjour Paris, bonjour l’Amour (Ralph Baum) – C’est une fille de Paname (Henri Lepage) – Courte tête (Norbert Caronnaux) – L’homme à l’imperméable (Julien Duvivier) – Paris Palace hôtel (Henri Verneuil) – Pitié pour les vamps (Jean Josipovici) – Le septième commandement (Raymond Bernard) – Les truands (Carlo Rim) – La vie est belle (Roger Pierre & Jean-Marc Thibault) – Love in the afernoon (Ariane) (Billy Wilder) – Comme un cheveu sur la soupe (Maurice Régamey) – Que les hommes sont bêtes (Roger Richebé) – 1957  À pied, à cheval et en voiture (Maurice Delbez) – Clara et les méchants (Raoul André) – Le dos au mur (Édouard Molinaro) – Les misérables (Jean-Paul Le Chanois) – Le septième ciel (Raymond Bernard) – Sois belle et tais-toi (Marc Allégret) – Le souffle du désir (Henri Lepage) – Le temps des œufs durs (Norbert Carbonnaux) – C’est arrivé à 36 chandelles (Henri Diamant-Berger) – 1958  Archimède le clochard (Gilles Grangier) – Houla-Houla (Robert Darène) – Maxime (Henri Verneuil) – Le gendarme de Champignol (Jean Bastia) – Oh ! que Mambo (John Berry) – Taxi, roulotte et corrida (André Hunebelle) – Les vignes du seigneur (Jean Boyer) – Minute papillon (Jean Lefebvre) – Gigi (Id) (Vincente Minelli) – Messieurs les ronds de cuir (Hervé Diamant-Berger) – 1959  La marraine de Charley (Pierre Chevalier) – Pantalaskas (Paul Paviot, sous réserves) – Meurtre en 45 tours (Étienne Périer) – Par-dessus le mur (Jean-Paul Le Chanois) – Rue des prairies (Denys de la Patellière) – La vache et le prisonnier (Henri Verneuil) – Le Baron de l’Écluse (Jean Delannoy) – 1960  L’affaire d’une nuit (Henri Verneuil) – Le Capitan (André Hunebelle) – Les amours de Paris (Jacques Poitrenaud) – La française et l’amour [épisode « L’adultère »] (Henri Verneuil) – L’imprevisto (L’imprévu) (Alberto Lattuada) – Le mouton (Pierre Chevalier) – Le passage du Rhin (André Cayatte) – Le président (Henri Verneuil) – Au cœur de la ville (Pierre Gautherin) – 1961  Le miracle des loups (André Hunebelle) – Le monte-charge (Marcel Bluwal) – Five Miles to Midnight (Le couteau dans la plaie) (Anatole Litvak) – Amours célèbres [épisode « Agnès Bernauer »] (Michel Boisrond) – Les lions sont lâchés (Henri Verneuil) – Tout l’or du monde (René Clair) – Le comte de Monte-Cristo (Claude Autant-Lara) – 1962  Les bonnes causes (Christian-Jaque) – Comment réussir en amour (Michel Boisrond) – Le glaive et la balance (André Cayatte) – Mélodie en sous-sol (Henri Verneuil) – Les mystères de Paris (André Hunebelle) – Les veinards [épisode « Le repas gastronomique »] (Jean Girault) – Pourquoi Paris ? (Denys de la Patellière) – Charade (Id) (Stanley Donen) – 1963 Cherchez l’idole (Michel Boisrond) – Des frissons partout (Raoul André) – Le journal d’une femme de chambre (Luis Buñuel) –  La porteuse de pain (Maurice Cloche) – 1964  Les amitiés particulières (Jean Delannoy) – L’horoscope (Christian Duvaleix, CM) – Premier avril (Christian Duvaleix, CM) – Comment épouser une premier ministre (Michel Boisrond) – Fantômas (André Hunebelle) – Moi et les hommes de quarante ans (Bernard Borderie) – Une souris chez les hommes (Jack Poitrenaud) – Un monsieur de compagnie (Philippe de Broca) – Week-end à Zuydcoote (Henri Verneuil) – Up from the beach (Le jour d’après) (Robert Parrish) – 1965  Le caïd de Champignol (Jean Bastia) – Paris au mois d’Août (Pierre Granier-Deferre) – La seconde vérité (Christian-Jaque) – Un milliard dans un billard (Nicolas Gessner) – Le dix-septième ciel (Serge Korber) – Les bons vivants [épisode « Le procès »] (Gilles Grangier) – Qui êtes-vous Polly Maggoo ? (William Klein) – 1966  Belle de jour (Luis Buñuel) – Brigade anti-gangs (Bernard Borderie) – Le jardinier d’Argenteuil (Jean-Paul Le Chanois) – Le soleil des voyous (Jean-Delannoy) – Une femme en blanc se révolte (Claude Autant-Lara) – 1968  Faites donc plaisir aux amis (Francis Rigaud) – Sous le signe de Monte-Cristo (André Hunebelle) – La voix lactée (Luis Buñuel) – 1969  Les caprices de Marie (Philippe de Broca) – Le clan des Siciliens (Henri Verneuil) – Dernier domicile connu (José Giovanni) – Une veuve en or (Michel Audiard) – La peau de Torpédo (Jean Delannoy) – La vampire nue (Jean Rollin) – 1970  Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques (Michel Audiard) – Macédoine (Jacques Scandélari) – Max et les ferrailleurs (Claude Sautet) – Mourir d’aimer (André Cayatte) – On est toujours trop bon avec les femmes (Michel Boisrond) – Peau d’âne (Jacques Demy) – 1971  Papa, les petits bateaux (Nelly Kaplan) – La part des lions (Jean Larriaga) – 1972  Elle cause plus, elle flingue (Michel Audiard) – Le charme discret de la bourgeoisie (Luis Buñuel) – L’insolent (Jean-Claude Roy) – Les voraces (Sergio Gobbi) – The day of the Jackal (Chacal) (Fred Zinnemann) – Les anges (Jean Desvilles) – 1973  Le magnifique (Philippe de Broca) – La dernière bourrée à Paris (Raoul André) – La merveilleuse visite (Marcel Carné) – Les quatre Charlots mousquEtaires (André Hunebelle) – Deux hommes dans la ville (José Giovanni) – Je sais rien mais je dirai tout (Pierre Richard) – Les gaspards (Pierre Tchernia) – O.K. patron (Claude Vital) – 1974  Le fantôme de la liberté (Luis Buñuel) – Impossible… pas français (Robert Lamoureux) – Le rallye des joyeuses (Serge Korber) – Comme un pot de fraises (Jean Aurel) – La vie sentimentale de Walter Petit / Jeunes filles perverses / Hard love (Serge Korber) – La sein glin glin / Les nuits chaudes de Justine / Pour être heureux vivons couchés (Patrick Aubin [Jean-Claude Roy]) – L’amour pas comme les autres / Les enhambées (Jeanne Varoni [Jeanne Chaix]) – La donneuse (Jean-Marie Pallardy) – 1975  Les amours difficiles / La grande perversion (Raphaël Delpard) / Cuisses en chaleurs / Vous l’avez dans le dos (Patrick Aubin [Jean-Claude Roy]) – C’est dur pour tout le monde (Christian Gion) – L’essayeuse (Serge Korber) – Opération Lady Marlène (Robert Lamoureux) – L’incorrigible (Philppe de Broca) –Catherine et compagnie (Michel Boisrond) – Silence… on tourne (Roger Coggio) – 1976  Le chasseur de chez Maxim’s (Claude Vital) – 1977  Cet obscur objet du désir (Luis Buñuel) – Le maestro (Claude Vital) – 1978  Le pion (Christian Gion) – Le temps des vacances (Claude Vital) – On Two Two, 122, rue de Provence (Christian Gion) – Grandison (Joachim Kurz, inédit en France) – 1979  Monique et Julie, deux collégiennes en partouze (Alain Payet) – Retour en force (Jean-Marie Poiré) – Le gagnant (Christian Gion) – 1980  Cherchez l’erreur (Serge Korber) – Le journal érotique d’une Thaïlandaise (Boris Bradley [Jean-Marie Pallardy]) – 1981  Belles, blondes et bronzées (Max Pécas) – Pétrole, pétrole (Christian Gion) – Jamais avant le mariage (Daniel Ceccaldi) – 1982  Ça va faire mal (Jean-François Davy) – Éducation anglaise (Jean-Claude Roy) – Les diplômés du dernier rang (Christian Gion) – Rebelote (Jacques Richard) – 1983  Y-a-t-il un pirate sur l’antenne ? / Titre vidéo : Superflic se déchaîne(Jean-Claude Roy) – Le fou du roi (Yvan Chiffre) –  1984  Neuville, ma belle (Mae Kelly [collectif de plusieurs réalisateurs]) –  Vive le fric (Raphaël Delpard, inédit sauf province) – 1985  Pirates (Id) (Roman Polanski) – Dressage (titre TV : Éducation perverse) (Pierre B. Reinhard) – 1986  Bitumes (François Velle, CM) – 1988  L’invité surprise (Georges Lautner) – Erreur de jeunesse (Radovan Tadic) – 1989  Prisonnier de guerre (François Loubeau, CM) – 1990  La révolte des enfants (Gérard Poitou-Weber) – 1991  Sup’ de fric (Christian Gion) – 588 rue du Paradis (Henri Verneuil, + version TV) – Le fond de l’air est frais (Thierry Boscheron, CM) – 1996  Lucie Aubrac (Claude Berri) – Comme des rois (François Velle) – 2000 La fiancée de Dracula (Jean Rollin) – 2001  Les jours où je n’existe pas (Jean-Charles Fitoussi) – 2003  Pellis (Yann Gozlan, CM) – 2005  O Botânico no Alentejo (Le botaniste) (Francis Manceau). Nota : Bien que crédité dans À nous quatre, Cardinal !, d’André Hunebelle, il n’apparaît pas dans ce second volet des « Quatre Charlots mousquetaires ». Il est parfois crédité par erreur dans dans « Justice est faite » (André Cayatte, 1950),  « Gervaise » (René Clément, 1955) – le rôle du scribe -, « En cas de malheur » (Claude Autant-Lara, 1957) – rôle de l’agent bousculé – et dans « Le petit prof » (Carlo Rim, 1958) –  rôle du croque mort -. Voxographie (notamment) : 1959  Le confident de ces dames (Jean Boyer) – 1965  Paris brûle-t-il ? (René Clément) – 1966  Paris au temps des ceristes : La commune (Jean Desvilles & Jacques Darribehaude, CM, voix du récitant) – Tintin et le temple du soleil (Eddie Lateste, animation, voix) .

Télévision : (notamment) : 1956  En votre âme et consciense : La mort de monsieur de Marcellange (Claude Barma) – 1957  Énigmes de l’histoires : La double mort du tsar Alexandre 1er (Stellio Lorenzi) – Aimer rire et chanter : Johann Strauss (Marcel Bluwal) – Quadrille de diamants (Claude Barma) – 1958  Châteaux en Espagne (François Gir) – Le tour de France par deux enfants : Perdus (William Magnin) – Les cinq dernières minutes : Tableau de chasse (Claude Loursais) – 1959  Le bois sacré (André Leroux) – Les maris de Léontine (André Leroux) – 1960  Week-end surpise (André Leroux) – Bastoche et Charles-Auguste (Bernard Hecht) – Le théâtre de la jeunesse : Le prince et le pauvre (Marcel Cravenne) – Rouge (André Leroux) – 1961  La caméra explore le temps : L’énigme de Saint-Leu (Stellio Lorenzi) – Revue (André Leroux) – 1962  Les caprices de Marianne (Claude Loursais) – Leclerc enquête / L’inspecteur Leclerc enquête : Le saut périlleux (André Michel) – Les célibataires (Jean Prat) – Le gendre de Monsieur Poirier (André Leroux) – Le plus grand théâtre du monde : Rien que la vérité (Claude Loursais) – 1964  Le théâtre de la jeunesse : Méliès, le magicien de Montreuil (Jean-Christophe Averty) – Un homme en or (André Leroux) – Félix (Christian Duvaleix) –  L’abonné de la ligne U (Yannick Andréi) – 1965  Ubu roi (Jean-Christophe Averty) – Mademoiselle de la Ferté (Gilbert Pineau) – Les cinq dernières minutes : Le bonheur à tout prix (Claude Loursais) – Embrassons-nous, Folleville ! (Éric Le Hung) – 1966  Il faut que je tue monsieur Rumann (Guy Casaril) – Rouletabille chez les Bohémiens (Robert Mazoyer) – Comment ne pas épouser un milliardaire (Roger [Lazare] Iglèsis) – Les cinq dernières minutes : La rose de fer (Jean-Pierre Marchand) – 1967  La marseillaise de Rude (Alain Boudet) – Interrogatoire : Terrain vague (Guy Laforêt) – Vidocq : Le crime de la mule noire (Claude Loursais) – 1968  Les grandes espérances (Marcel Cravenne) – Joanny Leniot (Jean Bescont) – Province : La coupe (île de France) (Robert Mazoyer) – Au théâtre ce soir : La toile d’araignée (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : Baby Hamilton (Pierre Sabbagh) – 1969  D’Artagan : Les ferrets (Claude Barma) – Trois étoiles : Arbois :  Le poulet au vin jaune (Maurice Régamey) – 1970  Les saintes chéries : Ève cherche du travail (Jean Becker & Nicole de Buron) – Les aventures d’Alice au pays des merveilles (Jean-Christophe Averty) – Lancelot du Lac (Claude Santelli) – La main de singe (Roger [Lazare] Iglèsis) – Les nouvelles aventures de Vidocq : La caisse de fer (Marcel Bluwal) – 1971  Al Johnson (Jean-Christophe Averty) – Madame, êtes-vous libre ? (Jean-Paul Le Chanois, série) – Al Jolson (Jean-Christophe Averty) – Au théâtre ce soir : Arsenic et vieilles dentelles (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : Herminie (Pierre Sabbagh) – Pas moral pour deux sous (Jean Archimbaud) – Ubu enchanté (Jean-Christophe Averty) – François Gaillard ou la vie des autres : René (Jacques Ertaud) – 1972  Figaro-ci, Figaro-là (Hervé Bromberger) – Kitsch-Kitsch (Janine Guyon) – 1973  Les malheurs de la comtesse (Bernard Deflandre) –  Les grands musiciens : La vie et l’oeuvre de Georges Bizet (Jean-Paul Sassy) – Joseph Balsamo (André Hunebelle) – Molière pour rire et pour pleurer ; Les feux de l’enfer (Marcel Camus) – L’éducation sentimentale (Marcel Cravenne, mini-série) – La dernière carte (Marcel Camus) – Musidora (Jean-Christophe Averty) – La paroi (Jean-Paul Le Chanois) – 1974  On tue pour moins que cela (Philippe Galardi, inédit) – Au théâtre ce soir : Le chien des Baskerville (Georges Folgoas) – La dernière carte (Marcel Cravenne) – Les cinq dernières minutes : Si ce n’est toi (Claude Loursais) – Graf Yoster gibt sich die Ehre :  Der Papageienkäfig (Le comte Yoster a bien l’honneur : La cage aux perroquets) (Jean Herman [Jean Vautrin]) – La voleuse de Londres (Marcel Cravenne) – Les faucheurs de Marguerite (Marcel Camus) – 1975  Au théâtre ce soir : Dix minutes d’alibi (Pierre Sabbagh) – Paul Gauguin (Roger Pigaut) – Les cinq dernières minutes : Le coup de pouce (Claude Loursais) – Le théâtre de Tristan Bernard : L’anglais tel que l’on parle (Georges Folgoas) – Le secret des dieux (Guy-André Lefranc) – Le mystère Frontenac (Maurice Frydland) – Marie-Antoinette (Guy-André Lefranc) – Erreurs judiciaires : La cuillère dans l’arsenic (Jean Laviron) – Härte 10 (La reine des diamants) : Martin (Gordon Flemyng)  – 1976  Au théâtre ce soir : Seul le poisson rouge est au courant (Pierre Sabbagh) – Les brigades du tigre : Don de Scotland-Yard (Victor Vicas) – Douze légionnaires : Delta du Tonkin : Adjudant Pierre Duffel (Bernard Borderie) – 1977 Emmenez-moi au Ritz (Pierre Grimblat) – Les folies d’Offenbach : Le train des cabots (Michel Boisrond) – La filière (Guy-André Lefranc) – 1978  Émile Zola ou la conscience humaine (Stellio Lorenzi) – Voltaire (Marcel Camus) – Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut (Jean Delannoy) – Les héritiers : Photos de famille (Juan Luis Buñuel) – 1979  Avoir été (Roland-Bernard) – Comme chien et chat (Roland-Bernard) – L’âge bête (Jacques Ertaud) – Le moustique (Maurice Frydland) – Au théâtre ce soir : La route des Indes (Pierre Sabbagh) – 1980  Les faucheurs de marguerites (Marcel Camus, mini-série) – La mort en sautoir (Pierre Goutas) – Les liaisons dangereuses (Claude Barma) – Nana (Maurice Cazeneuve, mini-série) – 1981  Au théâtre ce soir : Comédie pour un meutre (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : Une sacrée famille (Pierre Sabbagh) – Ubu cocu ou l’archeopteryx (Jean-Christophe Averty) – Le voyage du Hollandais (Charles Brabant) – Bekenntnisse des Hochstaplers Felix Krull (Les confessions du chevalier d’industrie Felix Krull) (Bernhard Sinkel) – Jupiter 81 (Maurice Frydland) – 1982  Paris-Saint-Lazare (Marco Pico, mini-série) – Les dossiers de l’écran : Le pouvoir d’inertie (Jean-François Delassus) – Papa poule : Le Papa poule moins un (Roger Kahane) – Les dossiers de l’écran : Jupiter 81 (Maurice Frydland) – Démobilisation générale (Hervé Bromberger) – Merci Sylvestre (L’homme de ménage) (Serge Korber) – 1983  Les cinq dernières minutes : Meutre sans pourboire (Jean Chapot) – Médecins de nuit : Le bizutage (Gérard Clément) – Les amours des années folles : Féeries bourgeoises (Agnès Delarive, mini-série) – Emmenez-moi au théâtre : Orphée (Claude Santelli) – Il cane de Jérusalem (Les chiens de Jérusalem) (Fabio Carpi) –  1984  Jacques le fataliste et son maître (Claude Santelli) – Le tueur triste (Nicolas Gessner) – Les amours des années 50 : Passez muscade (Agnès Delarive, mini-série) – 1985  La politique est un métier (Maurice Frydland) – L’année terrible (Claude Santelli) – L’ami Maupassant : L’enfant (Claude Santelli) – L’affaire Marie Besnard (Yves-André Hubert) – L’homme au képi noir : Les bois d’enfer (Serge Korber, mini-série) – Jeu, set et match (Michel Wyn, mini-série) – 1987  Une occasion en or : Les mémés sanglantes (Bruno Gantillon) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Les enquêtes du « Majestic » (Maurice Frydland) – 1988  L’ami Giono : Ennemonde (Claude Santelli) – Hemingway (Bernard Sinkel) – Les cinq dernières minutes : Pour qui sonne le jazz (Gérard Gozlan) – Les nuits révolutionnaires : Les deux n’en font qu’une (Charles Brabant) – Le Gorille compte ses abattis (Jean Delannoy) – 1990  Marc et Sophie : Divine Diva (Georges Bensoussan, CM) – Les héroïnes de Colette : Duo (Claude Santelli) – Héritage oblige : Erika mon amour (Maurice Frydland) – 1991  Quiproquos ! (Claude Vital) – Maxime et Wanda : Les belles ordures (Claude Vital) – 1992  Tout ou presque (Claude Vital, mini-série) – Aldo tous risques : Direct au cœur (Claude Vital) – 1993  Maguy : Les papilles font de la résistance (Francis Pernet, CM) – 1994  Les caprices de Marianne (Jean-Daniel Verhaeghe, captation) –  1995  L’allée du Roi (Nina Companeez) – La comète (Claude Santelli) – 1996  Les allumettes suédoises (Jacques Ertaud) – 1999 Louis la brocante : Louis et les amoureux du manège (Maurice Frydland) – 2001 La grande brasserie (Dominique Baron). Divers : « Vivement lundi » ; Sketches de Karl Zéro (« Le vrai journal »), etc…. Bibliographie : « Les fictions françaises à la télévision » de Jean-Marc Doniak (Dixit-SACD, 1998).

Remerciements : à Jean-Jacques Jouve et Alain Plège.

Bibliographie : « La lettre des Comédiens » N°20 Mai-Juin 1999 : « Le métier de Bernard Musson » par Étienne Colson (+ filmo) 

IMDB’S BLUES

 1 an et demi, après une précédente missive de ce blog sur IMDB, voir ici : rubrique Carnet trouvé chez une fourmi, l’un des membres de la famille des formicidés d’IMDB, commence sérieusement à avoir sérieusement assez des échanges avec ce site. En fin d’année dernière, je me suis aperçu que plusieurs de mes mises à jours restaient inédites – des téléfilms « Opération turquoise », « La boîte à images » -. Bon ils vous répondent que certains titres ne figurent pas dans la rubrique « higher priority » (sic), mais tout de même, plusieurs mois après… Il fallait revenir sur la rubrique « updates » puis relancer les fiches restées lettres mortes. Ma connerie ayant tout de même des limites (quoique… ) – , je renonce désormais à faire un travail de ressemelage quotidien. D’abord il y a les films, je fais des petites expériences d’en compléter certains et d’en oublier d’autres, une jeune mise à jour d’une fiche de film « Deux jours à tuer » (!) – et encore avec quelques fautes corrigées depuis -. Les « pros » semblent s’en ficher complètement, ou bien quelques échanges hagards dissuasifs, ont eu raison de plusieurs collaborateurs habituels du site – sauf le plus bête : Mézigue ! -. Résultat, depuis le début de l’année je visite les dossier de presse sur le web – facilement trouvables, -et fiables car un site comme « allociné », les recopie parfois n’importe comment -. De plus les crédits dans ces supports sont réduits à une dizaine de nom – excepté pour ces films comme « Cash » et « 48 heures par jour », aux génériques bien fournis -. Pour le coup et de mémoire, je rajoute quelques seconds rôles – Fred Personne, Jenny Clève et Christophe Rossignon dans « Bienvenue chez les Ch’tis », Clément Michu, Moussa Maaskri, Jean-Paul Zehnacker, Tony Gaultier dans « MR73 », etc…- Il y a des oublis, mêms chez les Américains comme les excellents Guillaume Gallienne et Scali Delpeyrat oubliés du générique du morne « Benjamin Gates et le livre des secrets ». Bon, ce sont ceux que je connais bien, et bien évidemment plusieurs autres se retrouvent à la trappe, en attendant une diffusion TV ou DVD devant un générique qui risque d’être illisible – Astérix aux jeux Olympiques un modèle d’illisibilité même au cinéma ! – Evidemment j’ai une fois par an, le plaisir de revisualiser mes trouvailles dans « L’annuel du cinéma », qui continue à repomper IMDB. J’aime aussi à visiter les CV en ligne via agencesartistiques.com, un Daniel Isoppo se retrouve bien placé ainsi dans des films récents. D’autres sites vont recopier la base, ce comédien par exemple, ne risque de pas trop comprendre cet engouement à son sujet. Mais cet exercice à aussi des limites, Bernard Bloch se retrouve ainsi bien placé dans la fiche du  » Nouveau protocole », alors qu’il est coupé au montage ! La mise à jour devient donc un exercice assez étonnant, avec pléthore de mails automatiques depuis le début de l’année seulement, pour mettre vos ajouts en doute. Bon par exemple, je crée un téléfilm de Marcel Bluwal, « Mitzi » de 1978, d’après Arthur Schnitzler, avec Danièle Lebrun, Françoise Giret, Robert Murzeau et un débutant Pascal Greggory. Envoi d’un mail d’IMDB Helpdesk, réponse ils veulent un lien internet avec un site ou un festival pour valider la fiche. Mais sur ce téléfilm, comment souvent pour la télévision, il n’y a rien, nada, que couic sur le web… Allez expliquer que l’info est complètement inédite, d’où l’intérêt de la rajouter. Bon gueulez un bon coup, et vous aurez une réponse d’une certaine Katie, tout miel tout sucre, expliquant les subtilités nouvelles. Ils finissent par mettre la fiche tout de même. Pareil pour le beau documentaire de René Vautier « Afrique 50 », diffusé sur CinéCinéma classic, tragiquement absent de la base alors, il faut insister de plus belle… Mais ce n’est pas très constructif, voire la fois où j’avais crée un téléfilm « complot d’amateurs » avec Jean-François Stévenin, co-production franco-belge, diffusé sur La Une, RTBF. Ils trouvent que la fiche manque d’informations signifiantes… alors qu’elle est déjà en ligne !  En fait, il suffit de la relancer derrière, un autre moins sourcilleux la valide derrière et hop. Yvan Foucart me signale une erreur, IMDb a fusionné deux films à l’aveugle, mettant en scène le personnage du commissaire Muller, campé par Raymond Souplex, manière d’exploiter au ciné le succès des « Cinq dernières minutes ». Le premier « Chaque minute compte » (1959), avec Georges Rollin, Véra Valmont, Denise Carven, Robert Berri, avec lequel « La saison cinématographique 1960 n’est pas tendre :  » …Il faut bien se résigner à voir revenir à cycle régulier ces films inutiles et ennuyeux », le second « Alibi pour un meutre » (1960), avec Alan Scott, Yves Vincent, Georges de Caunes, Véra Valmont, Robert Berri et le génial Jean Tissier, est décrié aussi par « La saison 62… » : « …ce film n’a été tourné – et avec quelle rapidité – que pour bénéficier de la popularité du commissaire Bourrel, celui de la T.V. ».  J’avise donc nos amis d’IMDB de l’existence de ces deux films. Et là, la croix et la bannière, évidemment citer « La saison » support papier ne les convainc pas, il est vrai que j’étais mal habitué, ils me prenaient toutes mes infos de suite… Il faut que j’envoie un lien avec le site de la BIFI pour les convaincre. La bonne volonté a ses limites, et il est vrai que beaucoup d’internautes sont confiants avec le site – l’erreur des deux films est recopiée partout, notamment par Wikipédia, il est vrai il y a même un logiciel qui permet de mettre en page la fiche d’une personnalité sur le site, directement en ligne – sans les réalisateurs pour les acteurs bien sûr -. Et donc certaines fiches restent sur le carreau « Mademoiselle Christine » de Raoul Ruiz, la nouvelle série de « France 3 » « Adresse inconnue », etc…. Si saisir des infos, ne me dérange pas, batailler contre les moulins à vents, un tantinet tout de même. Soient les collaborateurs ne sont plus les mêmes, soient les critères de vérification sont plus ardus. Mais alors pourquoi ils laissent des projets de films, avec le statu « completed », loin d’être tourné comme des films à sortir « Aux armes, etc… », « La bombe humaine », je finis par trouver une parade rajouter « unconfirmed » à côté des noms. Certes IMDB, innove, la naissance d’une rubrique personnage, et encore il y a beaucoup de manques – évidemment, si un français, ne leur dit pas, il ne vont pas savoir que Porphyre est la variante de Porfiry dans Les adaptations de « Crime et châtiment », et que La Fayette, ne se résume pas seulement à la dénomination à Marquis de la Fayette. Donc il y toujours plus à faire, d’autant plus que je rentre aussi les titres français et les dates de sorties de « Saison » – ce qui est un peu idiots car ces informations figurent dans l’excellent cite « Encyclociné » et même d’autres inédites en support papier-. Le piège est de faire comme moi, 5 minutes par ici, 10 minutes par là, dans une journée c’est peu. Mais au final, ça représente une masse de travail assez conséquente, même si mon ordinateur me régale d’ « erreurs fatales », et que je suis plutôt d’humeur badine en ce moment, et que j’ai plutôt envie de roucoulades. Certes, je suis le premier à bénéficier des infos que je mets sur cette base – un épisode de « Preuves à l’appui »,  dans la filmo TV de Jacques Morel, oubliée du très exhaustif livre de Jean-Marc Doniak sur la télévision française, car il passait en fin d’après-midi sur la 3ème chaîne en 1978 -. Mais basta, tout de même, avec la nouvelle politique 2008 de ce site glouton. Le festival de Cannes arrive et c’est assez contraignant de tout vouloir compléter – m’étant « fadé » plusieurs festivals de TV comme Luchon -, et d’être constamment vigilant. Bon, en plus ça devenait pathologique, alors… Je vais donc freiner sérieusement mes contributions – « Mitterrand à Vichy » et « Tailleur pour dames » seront mes dernières interventions-  en création du moins, je viens de rentrer une trentaine de noms pour « 48 heures par jour -. Il sera amusant de vérifier si « La maison Tellier » et « Sarah Bernhardt, une étoile en plein jour », figureront sur la base. Je rentrerai cependant des épisodes de séries TV, – comme un internaute désormais, mais qui ne le fait que pour TF1 ! -.  Reste qu’hélas en agissant de la sorte, je risque d’avoir un peu plus de temps pour ce blog, …hélas pour vous qui ne méritiez pas autant de platitudes.

MINUIT, LE SOIR : ATTENTION CHEF D’OEUVRE

La diffusion intégrale de la série canadienne « Minuit, le soir » (2005-2007), sur CinéCinéma Culte le 29 et 30 mars dernier, permettait sûrement à quelques inconscient comme moi de faire une salutaire séance de rattrapage. La série passait il y a quelques mois, tous les samedis soir à raison de 3 épisodes. Elle compte 3 saisons, soit 38 épisodes de 23 minutes. Le propriétaire d’un bar de Montréal,  « Le Manhattan » – Benoît Girard – décide de prendre sa retraite et de vendre son affaire à une jeune femme Fanny, elle-même fille d’un immigré italien qui en possédait plusieurs. Trois « doormens », videurs assez frustres, sont les figures du lieux… Marc Forest, ancien bourlingueur, poissard, impulsif et au « cœur d’artichaut » – Claude Legault très charismatique -, Louis Bergeron, trentenaire comme Marc, – Louis Champagne faussement débonnaire -, naïf et corpulent, travaillant chez les « cols bleus » – la voirie – le jour, et le doyen Gaétan Langlois, un quinquagénaire toujours prompt à vouloir aider les autres – formidable Julien Poulin, remarquable de justesse, conférant grande humanité à son personnage, sans doute le plus touchant -. Le trio est soudé et a une grande complicité. Ils partagent un langage codé commun – utilisation du prénom « Jo » pour définir un état d’âme -, et ils se serrent entre eux dans « une boule d’amour » en cas de coup dur.  Fanny trouve les trois copains assez peu présentables pour son établissement, qu’elle voudrait transformer en endroit branché, « Le S.A.S. », où les habitants de Montréal pourraient décompresser. Mais le trio évincé, ayant perdu un équilibre, voire un refuge, dans un monde difficile, vont persister à rester dans le lieu. Quel bonheur cette œuvre magnifique vierge de toutes informations – évitez de visiter le web avant de la voir, le site Canoé notamment -. Le scénario est signé par Pierre-Yves Bernard et Claude Legault lui même. Il fourmille d’idées, comme le kit baptême pour animaux, une utilisation incongrue du costume de Batman. Il y a un gag d’anthologie, quand Marc passe ses nerfs, sur la poche en plastique, difficile à saisir quand on veut se servir des fruits et légumes dans un étal de supermarché. Cette oeuvre trouve matière à se renouveler constamment, sans jamais se répéter durant ses trois saisons. Montréal est montré de manière réaliste, de manière rude aussi parfois, mais toujours avec humour – une pancarte précisant dans un parc que le lieu est resté inachevé parque qu’un élu est parti avec l’argent qui devait servir pour les travaux ! –. Elle utilise aussi formidablement l’onirisme, et la mise en scène valorise le monde intérieur des personnages. Voir le personnage de Fanny, surveillé par elle-même déclinée de l’enfant à l’adolescente, montrant les freins que l’on a dans son existence.

Louis Champagne, Claude Legault & Julien Poulin dans « Minuit, le soir »

Les personnages sont très attachants, ce qui pourrait surprendre quand on des idées reçues sur le petit monde des videurs, on peut en tirer une leçon salutaire. Pour ma part, je me suis trouvé rapidement happé par la série, me précipitant pour visionner tous les épisodes, – mon appareil enregistreur n’a pas trop résisté -. Cela ne m’est arrivé que pour « Six feet under » et « Sur écoute », visionnés en DVD, un épisode en appelant un autre, on devient vite « accro ». Les autres personnages autour du trio, sont tous formidables. Fanny cache une sensibilité à fleur de peau derrière l’image d’une femme d’affaires dynamique. Ses lapsus à répétition et ses gaffes, démontrent qu’elle est loin de l’image de la femme froide qu’elle aimerait se donner. Autour des 4 principaux, tous les autres existent de Brigitte – Julie LeBreton – une call-girl qui tente de décrocher de son « métier » – à Agnès, une serveuse qui a un « grain » dans la tête – Marie-Eve Beaulieu -, en passant par le psychologue des toilettes (sic) – grande trouvaille – diplômé de Buenos Aires, joué par Igor Ovadis très convaincant, sans oublier Nino, le frère encombrant de Fanny – singulier Danny Gilmore – . Les méchants sont aussi à hauteur humaine. C’est un peu l’illustration du « tout le monde a ses raisons »» de Jean Renoir dans « La règle du jeu », comme le maffieux qui deale pour l’éducation de son fils. Il y a aussi un personnage central, Yan – excellent Stéphane Gagnon, on le déteste d’emblée -, rival de Marc, fat et déplaisant à souhait, qui finit cependant par obtenir une certaine empathie de notre part. Télérama nous annonce la diffusion prochaine de cette série sur France 2… en version doublée ! Évidemment sur la chaîne des Eve Ruggieri, Jean-Luc Delarue et autre Christophe Hondelatte, on ne va pas tout de même pas faire confiance à l’intelligence du spectateur. A l’heure du triomphe des « Bienvenue chez les Ch’tis », c’est un comble, ou comme dit Martin Winkler si justement dans son blog : « pire qu’un crime : une faute, un contresens absolu… Une hérésie pareille était très prévisible dans notre pôvrinet service public qui crie à l’événement quand il adapte Guy de Maupassant. Les films sont d’une grande qualité certes, mais c’était la norme il y a 20 ans avec celles de Claude Santelli… Si vous voyez un jour une édition DVD, et ou une diffusion TV, précipitez-vous, vous ne le regretterez pas.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Farid Chopel

Farid Chopel dans "Les fauves"

 

Annonce de la mort de Farid Chopel, d’un cancer foudroyant ce 20 avril. Un comédien aux capacités formidables sur la scène, comme on peut le constater avec la liste complète de ses activités sur son site officiel. Avec Ged Marlon notamment dans « Les aviateurs », il révolutionne le monde de la scène par une drôlerie très innovante. On le retrouve sur tous les fronts, de la publicité à l’enregistrement de deux singles. Le cinéma n’utilise que trop rarement ses capacités physiques, il est pourtant hilarant dans une des scènes de « Suivez mon regard », joli film assez mésestimé de Jean Curtelin, quand il essaie de laver les vitres d’une porte qui s’ouvre automatiquement dès que l’on s’y approche. Il va bien évidemment attirer l’attention dans ce lieu public, et petit rappel sociologique tout de même, il essuie quelques réflexions racistes. Il connaît surtout une reconnaissance dans les années 80. Il est particulièrement inquiétant en prisonnier caïd harcelant Richard Berry dans « L’addition ». Soucieux de ne pas se laisser enfermer dans cet emploi, il utilise sa vis-comica. C’est Josiane Balasko, qui l’utilise avec le plus d’originalité dans le très acide « Sac de nœuds », son premier film très réussi en l’utilisant sur un mode assez désespéré dans son rôle d’évadé de prison. Il est la vedette d’un exercice de style intéressant « Iréna et les ombres » (1986), en projectionniste rencontrant une femme fatale et dans « Un vampire au paradis » (1990) dans le rôle de Nosfer, homme mystérieux qui provoque le trouble de jeunes filles et qui se révèle être un vampire. Hélas ces films ne connaissent qu’un accueil confidentiel. Marco Ferreri l’utilise avec brio dans « Le banquet » d’après Platon à la télévision. Il lui donne un beau rôle dans « La chair » (1990) où il est touchant en artiste de cabaret philosophe – on le voit dans un numéro de claquettes -, compagnon de Philippe Léotard. Mais personne ne l’écoute, alors qu’il rêve de devenir un artiste dramatique. Où trouve tu la force de devenir un artiste dramatique. Il connaît ensuite une traversée du désert, voir l’article joint de « Libération » de 2005  – que j’avais conservé et ajouté sur un forum d’Allôciné car il m’avait beaucoup touché de même que l’une de ses interventions dans l’émission « Tout le monde en parle » -. Il avait connu un grand succès sur la scène avec « Le pont du milieu ». On pouvait espérer le revoir, comme dans « C’est beau une ville la nuit » où il jouait un berbère aveugle. Il laisse l’impression d’un talent gâché, peut-être est-il arrivé vingt ans trop tôt pour s’épanouir dans son génie.

© Pascal GELY Agence Bernand

Filmographie : 1982  Les princes (Tony Gatlif) – 1983  La femme de mon pote (Bertrand Blier) – Les fauves (Jean-Louis Daniel) – La poudre aux yeux (Dominique Delcourt & Philippe Gautier, CM) – L’addition (Denis Amar) – 1984  La vengeance du serpent à plumes (Gérard Oury) – Sac de noeudes (Josiane Balasko) – 1985  Poésie en images – Condamné (Abel Bennour, CM) –  Cinématon N°550 (Gérard Courant, CM) – Suivez mon regard (Jean Curtelin) – 1986  Le toréro hallucinogène (Stéphane Clavier, CM) – Irèna et les ombres (Alain Robak) – 1987  Jane B. par Agnès V. (Agnès Varda) – 1990  Un vampire au paradis (Abdelkrim Bahloul) – La carne (La chair) (Marco Ferreri) – 1995  Rainbow pour Rimbaud (Jean Teulé) – 1996  Mo’ (Yves-Noël François) – 2005  L’homme inventé, presto agitato (Elisée Fritz, CM) – C’est beau une ville la nuit (Richard Bohringer) – C’est Gradiva qui vous appelle (Gradiva) (Alain Robbe-Grillet) – 2007  Un si beau voyage (Kahled Ghorbal). Télévision : 1988  Le banquet (Marco Ferreri) – 1990  La goutte d’or (Marcel Bluwal) – 1991  Le Gorille : Le Gorille et le barbu (Jean-Claude Sussfeld) – 1993  L’homme dans la nuit (Claude Boissol) – Chambre froide (Sylvain Madigan) – 1994  Avanti ! (Jacques Besnard) – 1996  Alla turca (Macha Méril) – 1997  La fine équipe (Yves Boisset) – 1998  La guerre de l’eau (Marc F. Voizard).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Hazel Court

Annonce de la mort d’Hazel Court à l’âge de 82 ans. Elle valait mieux que ce qu’en disaient Raymond Lefevre et Raymond Lacourbe dans « 30 ans du cinéma britannique » (Éditons cinéma 76) : « …Une beauté rousse qui n’a guère réussi  surmonter le handicap d’une récente spécialisation dans les films d’épouvante ». Cette anglaise, fille d’un joueur de cricket réputé, G.W. Court, débute au théâtre et fait sa première apparition à l’âge de 16 ans dans « Champagne Charlie ». Cette rousse flamboyante a un physique idéal pour personnifier les héroïnes victimes de monstre, elle rencontre une martienne dans « Devil girl from Mars », et devient Elizabeth dans « Frankenstein s’est échappé », renouvellement complet du genre pour la Hammer par un Terence Fisher très inspiré, elle a pour partenaire Peter Cushing et Christopher Lee. Elle retrouve ce metteur en scène dans « L’homme qui trompait la mort » – inédit en salles en France -, face à Anton Diffring en professeur fou découvrant le secret de jouvence. Elle connaît grâce aux succès de ces films, une consécration internationale qui lui vaut de participer à des adaptions de l’univers d’Edgar Allan Poe par Roger Corman. Elle est la partenaire de Ray Milland qui joue un médecin cataleptique dans « Emmuré vivant » (1962), celle de Vincent Price, Boris Karloff et Peter Lorre dans « Le corbeau » farce bien éloignée du poème original, et de Vincent Price toujours dans « Le masque de la mort rouge » Un certain âge d’or de ce cinéma terminé, elle devient une vedette invitée pour nombre de séries comme « Alfred Hitchcock présente », 4 épisodes dont un signé par le maître lui-même, « Arthur » (1959), petit bijou d’humour noir avec Laurence Harvey, irrésistible en éleveur de poulets industriels. On la retrouve aussi notamment dans, »Destination danger », « La quatrième dimension », « L’homme à la Rolls », « Les mystères de l’Ouest », « Mission impossible », « Mannix », etc… Elle épouse le comédien Don Taylor – en secondes noces après son mariage avec le comédien irlandais Dermot Walsh – en 1964, et décide de s’éloigner de l’écran pour s’occuper de ses enfants Jonathan et Courney, elle restera avec lui jusqu’à sa mort en 1998. Elle se consacre alors à la peinture et à la sculpture. Elle se retire définitivement au début des années 80, après une apparition dans « La malédiction finale ». Elle fut une des plus célèbre « scream queen » de l’histoire du cinéma fantastique, souvent célébrée par les fans du genre. A lire son portrait par Benoît Chénier, sur le site « Astronef magazine ».

Filmographie : 1944  Champagne Charlie (Alberto Cavalcanti) – Dreaming (John Baxter) – 1946  Gaiety George (Titre USA : Showtime) (George King & Léontine Sagan) – Carnival (Stanley Haynes) – Hungry Hill (Brian Desmond Hurst) – 1947  Meet me at dawn / The Gay Duellist (Thornton Freeland & Peter Creswell) – Root of All Evil (Brock Williams) Dear Murderer (Mon cher assassin) (Arthur Crabtree) – Holiday camp (Ken Annakin) – 1948  My sister and I (Harold Huth) – Bond Street (Gordon Parry) – Forbidden (George King) – 1952  Ghost Ship (Vernon Sewell) – 1953  Counterspy (Titre USA : Undercover Agent) (Vernon Sewell) – 1954   Devil girl from Mars (La martienne diabolique) (David MacDonald) – Scarlet Web (Charles Saunders) – Tale of Three Women (sketch « Wedding Gift’ story ») (Thelma Connell & Paul Dickson) – Present for a bride Edward J. Danziger) – 1956  The narrowing circle (Charles Saunders) – Behind the Headlines (Charles Saunders) – The curse of Frankenstein (Frankenstein s’est échappé) (Terence Fisher) – 1957  Hour of decision (C.M. Pennington-Richards) – 1958  A woman of mystery (Ernest Morris) – 1959  Model for murder (Terry Bishop) – Breakout (Peter Graham Scott) – The man who could cheat death (L’ homme qui trompait la mort / L’homme qui faisait des miracles) (Terence Fisher) – The Shakedown (Chantage à Soho) (John Lemont) – 1961  Doctor Blood’s Coffin (Belgique : Le cadavre qui tue) (Sidney J. Furie) – Mary had a little… (Edward Buzzell) – 1962  Premature burial (L’enterré vivant) (Roger Corman)1963  The raven (Le corbeau d’Edgar Poe) (Roger Corman) – 1964  The masque of the red death (Le masque de la mort rouge) (Roger Corman) – 1981  The Final Conflict (La malédiction finale) (Graham Baker) – 1997  Flesh and blood (Ted Newsom, documentaire) – 2000  I used to be in pictures (Peter Turner, documentaire).

SANS ARME, NI HAINE, NI VIOLENCE

Reprenons un peu les avant-premières, avec celle de l’UGC-Cité-Bordeaux du 25 mars dernier du film « Sans arme, ni haine, ni violence », en présence de son réalisateur, Jean-Paul Rouve et Gilles Lellouche. On retrouve donc le second film adapté de la vie romanesque d’Albert Spaggiari, avec l’assez oubliable « Les égouts du paradis » tourné en 1978, avec Francis Huster et Jean-François Balmer, pas le meilleur film de son metteur en scène convenons-en… On ne peut pas dire que Jean-Paul Rouve flirte avec la sympathie à l’issue du film. Il fallait le voir, proférant un tonitruant « ta gueule ! » à un jeune spectateur de 12 ans posant des questions pertinentes – déclaration rouvienne,  » il devrait travailler à Libération ! « -, donnant des détails sur l’absence d’Alice Taglioni, pourtant annoncée en se délectant des ravages d’une « gastro » chez cette superbe actrice -. Petite surprise, avec l’arrivée du chef-opérateur Christophe Offenstein, qui est de la région, le film lui doit beaucoup compensant les faiblesses de la réconstitution – il est un peu gênant de voir l’un des protagonistes lire un « Paris Match » d’époque ! -. Pour avoir eu la chance de voir travailler M. Offenstein sur « Mon idole » et « Edy » – grâce à François Berléand – il est évident que l’on retrouve sa patte. Mais hélas Jean-Paul Rouve le présente avec condescendance et minore sa participation au film. Car il a un sérieux côté content de lui – il ne voyait que lui-même – pour le rôle -, voire même cassant – sans doute une défense si on veut faire de la psychanalyse de « Prisu » -, mais on lui pardonne car son talent d’acteur est énorme – confère ce qu’il apporte au personnage de grand méchant dans le factice « La jeune fille et les loups ». Il privilégie l’aspect excentrique du personnage, ne voulant pas faire un biopic. Il le compare à un chanteur, qui n’aurait eu qu’un « tube » dans sa vie. Il déclare ne pas avoir souhaité faire un documentaire, bien qu’aimant ces histoires. Il était scotché à la vision de « Faites entrer l’accusé », présenté par l’ineffable Christophe Hondelatte – …la honte du Pays-Basque -. Evidemment tout le monde s’est mis à rire, mais non Rouve était bien sérieux… Il s’amuse visiblement avec cette figure cabotine, édulcorant certaines aspects négatifs de la personnalité du bandit. Son racisme est évoqué cependant, tel le malaise qu’il crée face à une jeune vendeuse de vêtement vietnamienne – Pom Klementieff, un nom à retenir -. . S’il montre aussi que le truand possède véritablement des armes, loin de sa légende, il préfère minorer ses idées avec de l’humour – le « gauchiste » proféré souvent – Imprimons donc la légende, avec pour danger de rendre sympathique un homme aux idées très douteuses – son flirt avec l’extrême-droite, son soutien à l’OAS, etc… -. L’histoire est dont très romancée, la compagne de Spaggiari, était moins magnifique que la belle Alice, et a juré fidélité à sa mémoire -.  Le personnage de journaliste joué par Gilles Lellouche  est inventé également. Le comédien est d’ailleurs très sympathique et modeste, déplorant avec humour, avoir évité son accès au vedettariat avec l’échec du très plaisant « Ma vie est une comédie romantique ». Le comédien s’étonne des rôles approchant les gangsters des années 70, après le décevant « Dernier gang », et avant la première partie du film de Jean-François Richet, sur la vie de Jacques Mesrine, il y interprète un dandy voyou.

Gilles Lellouche & Jean-Paul Rouve

Le film est assez ludique, même s’il se révèle décevant. Il y a pourtant de bonnes idées, comme l’utilisation d’un très important comédien français, venu par amitié. Je vous en laisse la surprise, mais en précisant que j’ai rajouté sadiquement son nom dans les fiches Wikipédia et IMDB du film, et que son nom est dans le dossier de presse trouvable sur le web et dans les magazines de cinéma. Il figure un grand truand marseillais soupçonné d’avoir aidé Spaggiari, mais comme l’individu est plutôt procédurier, Rouve à trouvé l’astuce de filmer le comédien en question, de manière à ce que personne ne le reconnaisse vraiment. Son nom figure avec humour au générique final – avec la mention « avec pour la première fois (pas) à l’écran » -. Disons que sans « Contestation générale » et sans en faire « Une question d’honneur » – comprenne qui pourra… – il nous a tout de même bien mis sur la voie pour identifier le caïd , en déclarant « Ça finit par… et ça commence par… ». Rouve en interprétant ce bandit médiatique phagocyte l’écran, laissant peu de place à Gilles Lellouche et Alice Taglioni, qui sauvent honorablement leurs personnages. Les seconds couteaux doivent se contenter des miettes, comme le trop rare sur le grand écran et excellent Maxime Leroux, qui a plus une silhouette à habiter que de rôle à tenir avec son personnage de « 68 ». Beaucoup de comédiens doivent se contenter de faire de la figuration intelligente, comme le trio de policier décalé – Alice Marivin, Jean-Philippe Puymartin et Renan Carteaux -, Patrick Bosso en truand – qui porte cependant magnifiquement les boucles d’oreilles -, Arsène Mosca en perceur de coffre, ou Florence Loiret-Caille en épouse du journaliste. Les autres n’ont l’occasion que de tenir des apparitions subliminales, tel François Berland en avocat. Au final, si le divertissement l’emporte, on se fatigue de voir ainsi glorifiée une certaine mythologie des voyous. Son auteur n’aura pas réussi à égaler l’originalité des ses camarades des Robins des Bois, Pierre-François Martin-Laval et surtout de Maurice Barthélémy, passant à la réalisation. Je croise Jean-Paul Rouve, en lui disant qu’il pourrait être un formidable Robert Le Vigan, dont il partage une certaine folie, des personnes lui en ont déjà parlé. Il trouve le personnage trop négatif – il a pourtant joué un « collabo » dans « Monsieur Batignolle » et repart en évoquant tout haut une hypothétique participation à un remake de « Goupi Mains-rouges »…

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jacques Morel

ROCHE/TF1/SIPA ¦ Jacques Morel sur le tournage de la serie «Julien Fontanes».

Annonce de la mort de Jacques Morel, dans la nuit de mercredi à jeudi. Sur le parcours étonnant de Jacques Morel, je vous renvoie vers l’indispensable livre de Jacques Lorcey « Tout Guitry ». Il cite les anecdotes multiples de son livre « Regards en coulisses » (Guy Authier, 1978), évidemment épuisé, et évoque longuement cet artiste complet. De son vrai nom Jacques Houstraete, il est prédestiné à travailler dans les métiers du carburant comme sa famille. Il rencontre Jane Sourza, puis Raymond Souplex. Il se lance dès 1941, dans l’animation de cabarets, avec bien évidemment quelques zones d’ombre, comme quelques interventions à la radio dans « Radio-Paris », qui lui vaut quelques déboires face aux comités d’épurations à la Libération. Sa voix aussi, est souvent utilisée – selon lui il participe à plusieurs milliers d’émissions radio, tel le culte « Maîtres du mystère ». Il sera plus tard Obélix formant un contraste amusant avec Roger Carel dans les premiers dessins animés adaptés de l’œuvre de René Goscinny et Albert Uderzo, il sera aussi « le bon gros toutou », dans le dessin animé « La maison de toutou », à la télévision. Il alterne les films passant de grands metteurs en scène – Marcel Pagnol, Jean Renoir, Sacha Guitry – dont il témoigne longuement dans le livre de Lorcey -. Il confère une humanité remarquable au Louis XVI dans l’académique « Marie-Antoinette » de Jean Delannoy, il est sans doute l’un des comédiens à l’avoir le mieux incarné avec Jean-François Balmer dans – « La Révolution française » -. On le voit parfois dans des rôles patelins, veules – son personnage de Castel-Vagnac dans « Topaze » face à Fernandel -, ou au contraire bonhomme, confiant, voire mari trompé.  La télévision l’utilise souvent depuis « Joueurs », d’après Nicolas Gogol, filmé en 35mn en 1950 avec un certain Louis de Funès.  Il est un rédacteur en chef, chapeautant Jean Amadou et Daniel Cauchy dans « De nos envoyés spéciaux » (1965-1966), l’ami d’une veuve d’un commissaire de police – Danielle Darrieux – s’improvisant enquêtrice dans le plaisant – sans-plus  -, « Miss » (1980), réalisé par Roger Pigaut, jusqu’aux mésaventures d’un studio télé dans le très bâclé « Studio Folies », avec Patrice Laffont en vedette, mais que sauve Ticky Holgado en cafetier toulousain. On le retrouve en 1974, dans une tonalité inhabituelle pour lui dans « Maigret et la grande perche » de Claude Barma, en fils soumis de Madeleine Renaud. Particulièrement peu coopératif avec le commissaire Maigret joué par Jean Richard, sa femme ayant disparu, il excelle dans la complexité. On peut déplorer, que cette facette de son talent ne fut pas assez exploitée. Mais c’est avec « Julien Fontanes, magistrat »» qu’il retrouve enfin un rôle à sa mesure. La série évoquée en détails dans le livre de Jacques Baudou et Jean-Jacques Schleret « Meutres en série », a la bonne idée de s’inspirer des « Juges noirs », de la Direction des Affaires Criminelles, inconnus du public et qui représentent le dernier espoir des condamnés« . Cette série, très bien écrite par Jean Cosmos, se terminera en 1989, suite à la privatisation de TF1  en 1987, au profit de « Tribunal » !. Jacques Morel est remarquable, le livre citant un numéro de Télé 7 jours de 1984 : « Jacques Morel qui possédait un potentiel dramatique et une force intérieure qui méritaient d’être exploités et c’est tout naturellement, en fonction de sa personnalité que se sont précisé les contours et le comportement de Julien Fontanes ». La série parlant des problèmes de son époque, bénéficiant d’une distribution exceptionnelle – André Falcon, Jean-Claude Calon, Antoinette Moya, etc…- Son parcours reste étonnant, et il est très dommage comme le disait Jacques Lorcey dans son livre, qu’on l’ait oublié dans bien des dictionnaires de cinéma.

Dans « Les suspects »

 

Filmographie : 1945  Seul dans la nuit (Christian Stengel) – 1948  Toute la famille était là (Jean de Marguenat) – Entre onze heures et minuit (Henri Decoin) – Bonjour le monde (Jean-Jacques Mehu, CM) – 1949  Voyage à trois (Jean-Paul Paulin) – Au p’tit zouave (Gilles Grangier) – 1950  La dame de chez Maxim’s (Marcel Aboulker) – L’homme de joie (Gilles Grangier) – Topaze (Marcel Pagnol) – Au fil des ondes (Pierre Gautherin) – 1951  Victor (Claude Heynemann) – Le dindon (Claude Barma) – 1952  Nous sommes tous des assassins (André Cayatte) – Une fille dans le soleil (Maurice Cam) – Un trésor de femme (Jean Stelli) – Les amours finissent à l’aube (Henri Calef) – Rue de l’Estrapade (Jacques Becker) – 1953  Une nuit à Megève (Raoul André) – Mandat d’amener (Pierre-Louis) – Si Versailles m’était conté (Sacha Guitry) – Les hommes ne pensent qu’à ca… (Yves Robert)  – 1954  Après vous, duchesse (Robert de Nesle) – Escalier de service (Carlo Rim) – 1955   Les grandes manoeuvres (René Clair) – La môme Pigalle (Alfred Rode) – Si Paris nous était conté (Sacha Guitry) – Marie-Antoinette (Jean Delannoy) – Elena et les hommes (Jean Renoir) – 1956  L’homme aux clés d’or (Léo Joannon) – Folies-Bergère (Henri Decoin) – Le septième commandement (Raymond Bernard) – Les suspects (Jean Dréville) – 1957  Un certain monsieur Jo (René Jolivet) – Clara et les méchants (Raoul André) – Sacrée jeunesse (André Berthomieu) – La vie à deux (Clément Duhour) – Madame et son auto (Robert Vernay) – Drôles de phénomènes (Robert Vernay) – 1959  Maigret et l’affaire Saint-Fiacre (Jean Delannoy) – À rebrousse-poil (Pierre Armand) – 1960  Le panier à crabes (Joseph Lisbona) – L’imprevisto (L’imprévu) (Alberto Lattuada) – 1961  Rencontres (Philippe Agostini) – 1964  Les mordus de Paris (Pierre Armand) – Le gentleman de Cocody (Christian-Jaque) – La corde au cou (Joseph Lisbona) – 1965  Pleins feux sur Stanislas (Jean-Charles Dudrumet) – Un milliard dans un billard (Nicolas Gessner) – 1969  L’auvergnat et l’autobus (Guy Lefranc) – 1976  L’excercice du pouvoir (Philippe Galland) – 1977  Ça fait Tilt (André Hunebelle) – 1978  L’amour en question (André Cayatte). Nota : IMDB seul le crédite dans « L’aventure est au coin de la rue » (Jacques Daniel-Norman, tourné en 1943) dans le rôle de « L’homme mystérieuse » (sic) et sous le pseudonyme de Jacques Murel, gourrance, gourrance ? Voxographie : 1950  La poison (Sacha Guitry) – 1967  Astérix le Gaulois (René Goscinny, Albert Uderzo & Raymond Leblanc, animation) – Deux romains en Gaule (Pierre Tchernia, animation, TV) – La maison de Toutou (Georges Croses, animation, série TV) – 1968  Astérix et Cléopâtre (René Goscinny, Lee Payant & Albert Uderzo, animation) – 1976  Les douze travaux d’Astérix (René Goscinny, Albert Uderzo & Pierre Watrin, animation) – 1977  La ballade des Dalton (René Goscinny, Morris, Henri Gruel & Pierre Watrin, animation).

 

 Dans « Julien Fontanes »

 

 

Télévision : (notamment) : 1950  Les joueurs (Claude Barma) – 1958  Le roman en neuf lettres (Marcel Cravenne) – 1962  La caméra explore le temps : L’affaire du collier de la reine (Guy Lessertisseur) – Système deux (Marcel Cravenne) – 1965  De nos envoyés très spéciaux (Jan Herman, Marc Monnet, Jean-Marie Coldefy, Claude Dagues & Jean-Patrick Lebel, saison 1) – Quelle famille ! (Roger Pradines) – 1966  De nos envoyés très spéciaux (Louis Grospierre, Jean-Patrick Lebel, Maurice Régamey & Pierre Cosson, saison 2) – Plainte contre X (Philippe Ducrest) – Au théâtre ce soir : Le père de Mademoiselle (Georges Folgoas) – Au théâtre ce soir : J’y suis, j’y reste (Pierre Sabbagh) – Edmée (Jean-Marie Coldefy) – 1967  Au théâtre ce soir : Les vignes du seigneur (Pierre Sabbagh) – 1968  Au théâtre ce soir : Mademoiselle (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : Le système deux (Si j’étais moi) (Pierre Sabbagh) – 1969  Au théâtre ce soir : Le mari ne compte pas (Pierre Sabbagh) – 1972  Au théâtre ce soir : La reine blanche (Georges Folgoas) – 1973  La duchesse d’Avila (Philippe Ducrest) – 1974  Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret et la grande perche (Claude Barma) – Au théâtre ce soir : L’or et la paille (Georges Folgoas) – Au théâtre ce soir : Hélène ou la joie de vivre (Georges Folgoas) – 1975  Au théâtre ce soir : La mandragore (Pierre Sabbagh) – 1976 Le comédien (Jeannette Hubert, captation) – Au théâtre ce soir : La frousse (Pierre Sabbagh) – 1978  Preuves à l’appui : Les loups du bois (Jean Laviron) – Jean-Christophe (François Villiers) – Les bijoux de Carine (Philippe Ducrest) – 1979  La belle vie (Lazare Iglèsis) – Au théâtre ce soir : Le troisième témoin (Pierre Sabbagh) – 1980  Miss (Roger Pigaut, six épisodes) – Les dossiers éclatés : Le querellé ou la nécessité d’être comme tout le monde (Alain Boudet)  -Cabrioles (Yves-André Hubert, captation) – Julien Fontanes, magistrat : Un cou de taureau (Guy-André Lefranc) – Julien Fontanes, magistrat : Une femme résolue (Bernard Toublanc-Michel) – Julien Fontanes, magistrat : Par la bande (François Dupont-Midy) – Julien Fontanes, magistrat : Les mauvais chiens (Guy-André Lefranc) – 1981  Julien Fontanes, magistrat : Le soulier d’or (François Dupont-Midy) – Les bons bourgeois (Pierre Desfons, captation) – Tovaritch (Jeannette Hubert, captation) – La vie des autres : Pomme à l’eau (Emmanuel Fonlladosa) Julien Fontanes, magistrat : Un si joli petit nuage (Jean Pignol) – Julien Fontanes, magistrat : La dernière haie (François Dupont-Midy) – Julien Fontanes, magisrat : La 10ème plaie d’Égypte (Patrick Jamain) – 1982  Julien Fontanes, magistrat :  Une fine lame (François Dupont-Midy) – Julien Fontanes, magistrat : Cousin Michel (Guy-André Lefranc) – 1983  Mort d’un piéton (Pierre Billard) – Julien Fontanes, magistrat : Week-end au paradis (Guy-André Lefranc) – Julien Fontanes, magistrat : L’âge difficile (Serge Friedman) – Julien Fontanes, magistrat : Perpète (Jean-Pierre Decourt) – Julien Fontanes, magistrat : Un coup de bluff (Daniel Moosman) – 1984  Julien Fontanes, magistrat : La pêche au vif (Guy-André Lefranc) – Au théâtre ce soir : J’y suis, j’y reste ! (Pierre Sabbagh) – 1985  Châteauvallon (plusieurs réalisateurs) – Julien Fontanes, magistrat : Rien que la vérité (André Farwagi) – Julien Fontanes, magistrat : Mélanie sans adieu (Daniel Moosman) – 1986  Julien Fontanes, magistrat : Les nerfs en pelote (Jean-Pierre Decourt) – Julien Fontanes, magistrat : Jamais rien à Coudoeuvre (Roger Kahane) – Julien Fontanes, magistrat : Un dossier facile (Patty Villiers) – Julien Fontanes, magistrat : Retour de bâton (Guy-André Lefranc) – 1987  Julien Fontanes, magistrat : 10 petites bougies noires ( Christiane Spiero) – Julien Fontanes, magistrat : Le couteau sous la gorge (André Farwagi) – Studio folies (Yves Barbara, Pascal Goethals et Armand Wahnoun, 60 épisodes) – 1988  Julien Fontanes, magistrat : Le bête noire (Michel Berny) – 1989  Julien Fontanes, magistrat : Les portes s’ouvrent (Guy-André Lefranc).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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