Annonce de la mort d’Alain Payet, le 13 décembre dernier à l’âge de 60 ans, réalisateur hors normes s’il en est. Mais qui pouvait mieux en parler que Christophe Bier dans l’émission de samedi dernier de « Mauvais Genre » écoutable ici , avec son érudition habituelle et son enthousiasme. On le connait pour être une des signatures les plus originales du cinéma porno, souvent sous le nom de John Love, même si les amateurs déploraient un manque d’audace dans ses dernières productions en vidéo et à la télévision. Il a travaillé avec les plus grandes actrices du genre de Karen Lacaume à Catherine Ringer, mais il a travaillé aussi avec des personnalités sortant des sentiers battus comme le phénoménal Désiré Bastareaud – connu également pour le sitcom « Le miel et les abeilles », à des années lumières de ses prestations dans le porno hard crad -, ou Groseille. Payet, qui déclarait avec humour à la question quel autre métier qu’il aurait voulu exercer ? » : « Bourreau » (cité dans « Le cinéma X », aux éditions de la Musardine, 2002″, sous la direction de Jacques Zimmer), avait débuté dans l’érotisme avec le célèbre Lucien Hustaix. D’une filmographie difficile à établir, on peut retenir l’ahurissante parodie des « Visiteurs » – » les visiteuses » (1994), avec Roberto Malone, Tabata Cash et Alain L’Yle, ce dernier étant connu pour avoir des faux airs de Robin Williams. Mais il a oeuvré également dans le nanar désolant, « L’émir préfère les blondes » avec Roger Carel et Paul Préboist, en 1983, salué ainsi dans « La saison cinématographique 1983 » : « … le film repose sur ses interprètes, qui font leur numéro habituel sans se soucier du reste. Ils ont d’ailleurs bien raison, puisque cela leur permet de gagner leur vie, mais on n’est pas pour autant obligé de penser que le film mérite qu’on s’y arrête plus longuement », et dans les films cultes des productions Eurociné. Sur ces films fauchés, productions de Marius Lesoeur,  il convient de lire l’excellent ouvrage de Christophe Bier – toujours lui -, « Cinéma culte européen : Eurociné » (1999), riches en anecdotes sur « Train spécial pour Hitler », « La louve de Stilberg » ou « Les amazones du temple d’or » – avec des scènes additionnelles tournées dans le Bois de Vincennes !-. On y retrouve un entretien avec le metteur en scène qui leur rend hommage : « …La force d’Eurociné, c’est qu’ils ne se sont jamais faits passer pour ce qu’ils n’étaient pas ». A lire le blog de Nanarland. Annonce également de la mort du cinéaste polonais Jerzy Kawalerowicz, j’y reviendrai. Pour le reste, je vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’années (quand même), donc euh… à l’année prochaine.

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