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Annonce de la mort du comédien Claude Brosset. C’était un comédien attachant, doté d’un grand humour qu’il avait témoigné, il y a quelques années, dans l’émission de Franck Vallières « allôciné talkshaw », par exemple avec son imitation de la directrice de casting Margaux Capelier, absolument irrésistible… C’est au théâtre qu’il connaît ses premiers rôles. Il suit des cours au « Centre dramatique de la rue Blanche » auprès de Berthe Bovy et François Vibert, puis participe au « Conservatoire national d’art dramatique » auprès de Fernand Ledoux. Il reçoit le premier prix de comédie classique, le premier prix de comédie moderne et le 2ème prix de tragédie. Il devient stagiaire puis pensionnaire à la Comédie Française en 1965. Ce comédien féru de poésie, avait en 2002 crée « Les hommes océan », récital de poésie : « Je me souviens, je n’étais pas un bon élève, mais j’aimais comme on disait, « réciter des poèmes ». Là-dedans, il y avait pourtant des mots bien étranges ! Des phrases bien compliquées ! A l’appel de mon nom, je me plantais face à la classe et j’attaquais mon texte goulûment, le sens vitre dévoré, mais qu’importe ! Les mots, je les savourais avec délice et gourmandise. C’était bon, aussi bon que le goûter de grand-mère ! La classe prenait les couleurs de l’arc-en-ciel, mes joues rouges sonnaient de la trompette et la porte du fond s’ouvrait pour laisser entrer mes rêves… C’est bien, au suivant ! Et tout redevenait gris. », source Théâtre online. Sa silhouette massive – « Seniorplanet » le décrivait ainsi « Une authentique armoire normande (1m83 pour 115 kilos !) » -, le prédisposait à jouer des hommes de mains « patibulaires mais presque » pour reprendre l’expression de Pierre Dac et Francis Blanche dans « Signé Furax ». Sportif, on le retrouve souvent dans « La garde rapprochée » de Jean-Paul Belmondo, avec lequel il jouait souvent au foot dans le groupe des « polymusclés ». Il campait par exemple un gardien de prison dévoué auprès d’un caïd interprété par Jean-Pierre Jorris dans « L’alpagueur » (Philippe Labro, 1976), lui faisant même des piqûres. On le retrouve donc souvent dans rôles d’affreux, comme dans le picaresque « On est toujours trop bon avec les femmes » (Michel Boisrond, 1970) ou le sergent-chef autoritaire, provoquant la colère de Jean-François Balmer dans « R.A.S. » (Yves Boisset, 1972). Conscient du piège de se laisser cantonner dans ce type d’emploi, il se joue assez rapidement de cet te image comme dans « Le corps de mon ennemi » (Henri Verneuil, 1976), où il se retrouve travesti, déguisé en « maîtresse » (!) et fouettant avec ardeur le personnage joué par Daniel Ivernel. C’est à la télévision qu’il retrouve des rôles plus nuancés, il tient le rôle principal dans la dramatique « Cadoudal » où il campe Georges Cadoudal, héros de la chouannerie. Il connaît une grande popularité avec la série « Ardéchois coeur fidèle », où il est Tourangeau Sans Quartier, un compagnon, meurtrier du frère de Sylvain Joubert, ce dernier devant menuisier gavot pour ce venger. Jacques Baudou et Jean-Jacques Schleret évoquait son rôle ainsi dans « Les feuilletons historiques de la télévision française » (Éditions Huitième Art,1992) : « …Claude Brosset fait une magnifique composition dans le rôle de Tourangeau, une force de la nature, une grosse brute, un rustre illettré, mais un homme de coeur auquel on s’attache peu à peu ». Il a un rôle voisin au cinéma avec « A mort l’arbitre » (Jean-Pierre Mocky, 1983) où il est l’un des supporter les plus virulents, toujours prompt à la castagne, à la férocité galvanisée par la folie de Michel Serrault. Dans un registre proche de son personnage de Lenny Small au théâtre dans « Des souris et des hommes » pour Robert Hossein, il révèle chez Mocky la détresse de son personnage lors de la découverte du corps de son ami chauffeur de bus. Bertrand Tavernier, dont on connaît l’amour des comédiens, l’utilise également avec justesse, en policier des « stups » dans « L.627 » (1991) et un curé vétéran dans « Le capitaine Conan » (1995). On le retrouvait aussi égulièrement dans des doublages, il prêtait sa voix notamment à Robert Duvall, depuis 1991. Ces dernières années, son talent était utilisé surtout dans des comédies, du directeur influent d’un groupe de médias dans « Les rois mages », le supérieur de Jean Dujardin, au flegme britannique et amateur de blanquette de veau dans « O.S.S. 117, Le Caire nid d’espions », et le notaire goguenard dans le médiocre « Gomez Vs Tavarès ». Il avait tenu un restaurant « Le Cyrano » , à Carcassonne, tout près du Dôme dans le début des années 90 :  » …Il était très théâtral, y compris dans son restaurant. On savait à quelle on y arrivait… mais il valait mieux ne rien prévoir de la soirée car on ne savait jamais quand on pourrait en sortir ! »  (Valérie Belaud dans « La dépêche du Midi » du 27/06/2007). Si ce cinéma n’a pas toujours fait appel à sa sensibilité, il aura toujours donné une grande humanité à ses rôles. A lire son entretien dans « Voxofilm ».

GAMMA/DUFOUR-THOMAS

Filmographie : initialement élaborée pour « Les gens du cinéma ». : 1966  Un homme de trop (Costa-Gavras) – 1968  La désirade (Louis Cuniot) – La coqueluche (Christian-Paul Arrighi) – 1970  On est toujours trop bon avec les femmes (Michel Boisrond) – 1972  R.A.S. (Yves Boisset) –  1973  L’histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise (Nina Companeez) – 1975  Adieu poulet (Pierre Granier-Deferre) – L’alpagueur (Philippe Labro) – 1976  Le corps de mon ennemi (Henri Verneuil) – 1977  La barricade du Point du Jour (René Richon) – 1978  La carapate (Gérard Oury) – Flic ou voyou (Georges Lautner) – Je te tiens, tu me tiens par la barbichette (Jean Yanne) – 1979  A little romance (I love you, je t’aime) (George Roy Hill) – 1980  La flambeuse (Rachel Weinberg) – 1981  Putain d’histoire d’amour (Gilles Béhat) – Le crime d’amour (Guy Gilles) – Scratch (Claude Patin) – 1983  Le marginal (Jacques Deray) – À mort l’arbitre ! (Jean-Pierre Mocky) – 1984  Les ripoux (Claude Zidi) – 1987 Cayenne Palace (Alain Maline) – Il y a maldonne (John Berry) – 1987/90  Le radeau de la Méduse (Iradj Azimi) – 1988 France images d’une révolution (Alec Costandinos, moyen-métrage) – Le dénommé (Jean-Claude Dague) – 1991 L. 627 (Bertand Tavernier) – 1993 La braconne (Serge Pénard, inédit en salles) – 1994 La pasión turca (Vincente Aranda) – 1995 Capitaine Conan (Bertand Tavernier) – Mondokino, le dur métier de policier (Vincent Ravalec, CM) – 2001  Les Rois mages (Didier Bourdon & Bernard Campan) – 2005 OSS 117 : Le Caire nid d’espions (Michel Hazanavicius)- 2006  Gomez Vs Tavarès (Gilles Paquet-Brenner & Cyril Sebas). Voxographie : 2003 La légende de Parva (Jean Cubaud, animation) – 2007  Barnyard (La ferme en folie) (Steve Oedekeck, animation, version française).

Télévision : 1964  Les joyeuses commères de Windsor (Lazare [Roger] Iglèsis) – 1966 Edmée (Jean-Marie Coldefy) – 1967  Le roi cerf (André Barsacq) – Jean de la Tour Miracle (Jean-Paul Carrère, série TV) – 1968  Théâtre de la jeunesse : Ambroise Paré : Les défaites (Éric Le Hung) – Les joueurs (René Lucot) – 1969  Fortune (Henri Colpi, série TV) – La maison frontière (Henri Spade) – 1970 Le dernier adieu d’Armstrond (Gilbert Pineau) – Les cousins de « La Constance » (Robert Mazoyer, série TV) – 1971  Les cent livres : Aurélien (Michel Favart) – Les salauds vont en enfer (Abder Isker) – 1972   Les dossiers de Me Robineau : Main basse sur la campagne (Jean-Claude de Nesle) – Raboliot (Jean-Marie Coldefy) – Les rois maudits (Claude Barma, série TV) – 1973   La vie rêvée (Jeannette Hubert, série TV) – L’éducation sentimentale (Marcel Cravenne, série TV) – Histoire vraie (Claude Santelli) – Graine d’ortie (Yves Allégret) – Un homme, une ville (Joseph Drimal) – Un certain Richard Dorian (Abder Isker) – Les coqs de minuit (Édouard Logereau, série TV) – La ligne de démarcation : Ernest (Jacques Ertaud) – 1974  Cadoudal (Guy Séligmann) – Le port (Claude Santelli) – Ardéchois-cœur-fidèle (Jean-Pierre Gallo, série TV) – La dame de Chicago (Abder Isker) – 1975  Die Unfreiwilligen Reisen des Moritz August Benjowski (Benjowski) (Fritz Umgelter) – La Berthe (Philippe Joulia) – Les enquêtes du commissaire Maigret : La guinguette à deux sous (René Lucot) – 1976  Des souris et des hommes (Marcel Bluwal, captation) – 1977  Dossiers : danger immédiat : En verre et contre tout (Claude Barma) – La filière (Guy-André Lefranc, série TV) -1978  De mémoire d’homme : L’affaire Lafarge : Sur des traces de la poudre blanche (Jean-Pierre Marchand) – Douze heures pour mourir / Le jockey (Abder Isker) – 1979  La servante (Lazare Iglésis) – Le comte de Monte-Cristo (Denys de la Patellière, série TV) – Aéroport 2000 : Le dernier regard de l’aigle (Jean-Jacques Lagrange & Michel Viala) – 1980  Au bon beurre (Édouard Molinaro) – La vie des autres : L’autre femme (Gérard Clément) – 1981  Raspail ou la passion de la République (Jean Lallier) – Histoire contemporaine (Michel Boisrond) – Sans famille (Jacques Ertaud) – Rioda (Sylvain Joubert) – 1982 Le village sur la colline (Yves Laumet) – Adios, Antoinette (Gérard Clément) – Le truqueur (Abder Isker ) – Les cinq dernières minutes : Les pièges (Claude Loursais) – Madame S.O.S. : Le fruit déguisé (Alain Dhénaut) – Jupiter 81 (Maurice Frydland) – 1983 Les chardons de la colline (Édouard Logereau) – Supporters (Sylvain Joubert) – 1984 La groupie (Jean Streff) – Tout comme un homme (Michel Boisrond) – 1985  Un aventurier nommé Godin (Paul-Louis Martin) – 1986  Deux de conduite : Le chant de la sirène (François Dupont-Midy) – Félicien Grevèche (Michel Wyn) – Julien Fontanes, magistrat : Un dossier facile (Patty Villiers) – 1987  La culotte (Philippe Laïk, captation) – 1988  L’affaire Saint-Romans (Michel Wyn) – M’as-tu-vu ? : Le triangle d’or (Éric Le Hung) – 1989 Les cinq dernières minutes : Les chérubins ne sont pas des anges (Jean-Pierre Desagnat) – Les nuits révolutionnaires (Charles Brabant) – Jeanne D’Arc, le pouvoir et l’innocence (Pierre Badel) – 1990  Le déjeuner de Sousceyrac (Lazare Iglésis) – Le gorille : Le pavé du gorille (Roger Hanin) – Navarro : Le bal des gringos (Patrick Jamain) – 1991  Drôles d’histoires : Babard avec un D (Emmanuel Fonladossa) – L’alerte rouge (Gilles Katz) – Nestor Burma : pas de bavards à la muette (Henri Helman) – Nestor Burma : Les cadavres de la plaine Monceau (Claude Grinberg) – Intrigues : Chère complice (Jacques Audoir) – Intrigues : Les sangliers ne crèvent pas tout seuls (Antoine Garceau) – 1992 L’évasion (Jacek Gasiorowski) – Emma Zunz (Benoît Jacquot) – Le jour du serpent (Gilles Béhat) – Corey : Mort d’un zombie (Vittorio Barino) – Le jour du serpent (Gilles Béhat) –  1993  Prat et Harris (Boramy Tioulong) – A Year in Provence (Une année en Provence) (David Tucker) – Mésaventures : Les trois toques (Ader Isker) – 1994  Navarro : Meutre d’un salaud (Jacques Ertaud) – Navarro : Les chiffonniers de l’aube (Gérard Marx) – 1995  La rivière Espérance (Josée Dayan) – 1996 Une femme explosive (Jacques Deray) – Ma petite Mimi (Roger Kahane) – Flaires ennemis (Robin Davis) – Crédit bonheur (Luc Béraud) – Navarro : Un bon flic (José Pinheiro) – 1997  Inspecteur Moretti : Un enfant au soleil (Gilles Béhat) – 1999 Une femme d’honneur : Coupable idéal (David Delrieux) – Le bois du Pardoux (Stéphane Kurc) – 2000 L’aîné des Ferchaux (Bernard Stora) – 2001  Louis Page : Le bienfaiteur (Heikki Arekallio) – Central nuit (saison 1) (Didier Delaitre) – 2002 Commissaire Moulin : La fliquette (Yves Rénier) – 2003 Louis la brocante : Louis et le violon noir (Michel Favart)- Luther contre le pape (Jean-François Delassus, docu-fiction) – La ronde des Flandres (André Chantelle) – 2007 Les bleus, premiers pas dans la police : Rien ne va plus (Didier Le Pêcheur).

Non datés :Blanches colombes de Paul Delager / Bruno et Albert de F. Dupont-Midi / L’autre femme / La mariée de Glandier de J.P. Lemarchand.    Remerciements: À Patrick. Bibliographie: »Les fictionsfrançaises à la télévision » de Jean-Marc Doniak (Dixit-SACD, 1998), 2volumes.  

Théâtre :

Falstaff, de W. Shakespeare, Théâtre A. Dumas et Festival d’Avignon
Croque Monsieur, mise en scène : R. Aquaviva, Tournée et Télévision
Le bal des exclus de l’Abbé Pierre, mise en scène : Daniel Facerias
Les caprices de Marianne de Musset, mise en scène : Anne St Mor, Théâtre Mouffetard
Le baladin du monde occidental, mise en scène : Ph Adrien, Théâtre du Grand Huit à Rennes
Iphigénie, mise en scène : S. Monfort
Haggerty ou es-tu ? mise en scène : A. Barsacq/Roland Dubillard
La dame de Chicago, mise en scène : Jacques Charon
La mienne s’appelait Régine, mise en scène : A. Delcamp
L’enfant enfoui, mise en scène : D. Romand
La culotte, mise en scène : J. Rosner
Yalta, mise en scène : G. Savoisien
Bérénice, mise en scène : J. Seyres
Un tramway nommé Désir, mise en scène : M. Fagadeau
Hernani, mise en scène : Renaudin
29° à l’ombre, mise en scène : J. Régnier
La poudre aux yeux, mise en scène : J. Régnier
Horace, mise en scène : Jean Davy
Le gendarme est sans pitié, mise en scène :Georges Chamarat
Ah la police à papa, mise en scène : J. Charon
Cyrano de Bergerac, mise en scène : J. Charon
La soif et la faim, mise en scène : J.M. Serreau
Des souris et des hommes, mise en scène : R. Hossein
Othello, mise en scène : C. Brosset
Volpone, mise en scène : M. Germain
Ruy Blas, mise en scène : P. Dancet
Polyeucte, mise en scène : B. Jenny
Tartuffe, mise en scène : B. Jenny
Andromaque, mise en scène : Michel Vitold
Les justes, mise en scène : R. Kimmich
Britannicus, mise en scène : P. Nègre
Rodogune, mise en scène : D. Eyser
Les possédés, mise en scène : D. Llorca
Cyrano de Bergerac, mise en scène : D. Llorca
Androcles et le lion, mise en scène : G. Retore
Rendez-vous à Hollywood, mise en scène : E. Bruzzo
Les Suisses, mise en scène : J. Fabri
Huis clos, mise en scène : F. Rochard
Beckett, mise en scène : J. Anouilh et Pietri
Cavalier seul, mise en scène : J. Rosny

 

Publicité : Groupe France Mutuelle (Télévision)