Annonce de la mort de la comédienne Tina Aumont, à l’âge de 60 ans, samedi dernier d’une embolie pulmonaire. Elle était la fille de Jean-Pierre Aumont et de Maria Montez. Son père l’éleva avec Marisa Pavan, après la tragique mort accidentelle de sa mère dans une baignoire, Elle débute au cinéma sous le nom de Tina Marquand après avoir épousé le comédien Christian Marquand en 1963. Le cinéma italien des années 60, se l’arrache, elle tournera une singulière adaptation de « Carmen » de Prosper Mérimée, transformé en western : « L’homme, l’orgueil, la vengeance », avec Franco Nero et Klaus Kinski. « La saison cinématographique » de 1975, n’est d’ailleurs pas très tendre avec elle sur ce film : « …La Carmen interprétée par Tina Aumont est par contre décevante : l’actrice a l’âge de son rôle, mais elle manque de personnalité et on sent moins dans son jeu la passion fantasque de la gitane que les caprices d’une enfant gâtée »… Mais elle devient l’une des icônes des années 60-70,  avant de trouver un rôle important chez Bernardo Bertolucci dans « Partner » en 1968, avec Pierre Clémenti, sur de la schizophrénie à l’adolescence. Mais malgré des cinéastes prestigieux comme Federico Fellini, Roberto Rosselini – elle joue la femme adultère dans « Le Messie », ou Francesco Rosi, c’est surtout le cinéma bis qui la sollicite. Elle aura une traversée du désert, sa carrière étant brisée pour possession de drogue à la fin des années 70. Elle rentre en France, et a du mal à retrouver le vedettariat. Elle tourne avec Philippe Garrel, avant de retrouver de petits rôles, souvent d’ailleurs dans des rôles de prostituées. Les cinéphiles auront le souvenir d’une grande tristesse dans son beau regard.

Filmographie, établie avec Christophe Bier : 1965  Modesty Blaise (Id) (Joseph Losey) – La curée (Roger Vadim) – 1966  Texas across the river (Texas, nous voilà) (Michael Gordon) – 1967  Troppo per vivere… poco per morire (Qui êtes-vous inspecteur Chandler ?) (Michele Lupo) – L’ uomo, l’ orgoglio, la vendetta (L’homme, l’orgueil et la vengeance) (Luigi Bazzoni) – Scusi, lei è favorevole o contrario ? (Alberto Sordi) – 1968  Satyricon (Gian Luigi Polidoro) – Partner (Id) (Bernardo Bertolucci) – L’alibi (Vittorio Gassman, Adolfo Celi & Luciano Luciganini) – L’urlo (Tinto Brass) – 1969  Le lit de la vierge (Philippe Garrel) – Come ti chiami, amore moi (Umberto Silva) – Infanzia, vocazione e prime esperienze di Giacomo Casanova Veneziano (Casanova, un adolescent à Venise) (Luigi Comencini) – Trapianto, consuzione e morte di Franco Brocani (Mario Schifano, film underground) – 1970  Metello (Id) (Mauro Bolognini) – Necropolis (Franco Brocani) – Corbari (Le dernier guet-apens) (Valentino Orsini) – 1971  Il sergente Klems (Sergent Klems) (Sergio Grieco) – Bianco, rosso e… (Une bonne planque) (Alberto Lattuada) – 1972  Racconti proibiti… di niente vestiti (Brunello Rondi) – Arcana (Giulio Questi) – Malizia (Malicia) (Salvatore Sampieri) – Blu Gang / Blu gang e vissero per sempre felici e ammazzati (Luigi Bazzoni) – 1973  I corpi presentano tracce di violenza carnale (Sergio Martino) – Storia de fratelli e de cortelli (Mario Amendola) – 1974  Lifespan (Le secret de la vie) (Sandy Whitelaw) – Les hautes solitudes (Philippe Garrel) – Fatti di gente per bene (La grande bourgeoise) (Mauro Bolognini) – Il trafficone (Bruno Corbucci) – Divina creatura (Divine créature) (Giuseppe Patroni Griffi) – 1975  Il Messia (Le Messie) (Roberto Rosselini) – Salon Kitty (Id) (Tinto Brass) – Il Casanova di Fellini (Casanova) (Federico Fellini) –  1976  Cadaverri eccelenti (Cadavres exquis) (Francesco Rosi) – Giovannino (Paolo Nuzzi) –  La Principessa nuda (La Princesse nue / Parties déchaînées) (Cesare Canevari) – A matter of time (Nina) (Vincente Minelli) – 1977  Un cuor semplice (Giorgio Ferrara) – Le rouge de Chine (Jacques Richard) – 1978  Una splendide giornata per morire / Titre reprise 1980 : Holocaust parte seconda : I ricordi, i deliri, la vendetta (Subliminal) (Angelo Pannaccio) – Fratello crudelle (Mario de Rosa, inédit) – 1979  La bande du Rex (108-13 [Jean-Henri Meunier]) – 1982  Rebelote (Jacques Richard) – 1985  Cinématon N° 509 (Gérard Courant, CM) – 1986  Les frères Pétard (Hervé Palud) – 1991  Sale comme un ange (Catherine Breillat, rôle coupé au montage) – 1993  Dinosaur from de deep (N.G. Mount [Norbert Moutier] , vidéo) – 1995  Nico Icon (Id) (Susanne Ofteringer, documentaire) – Les deux orphelines vampires (Jean Rollin) – 1997  Le marquis de Slime (Quelou Parente, CM) – Cantique de la racaille (Vincent Ravalec) – 1999  Giulia (Roy Stuart) – La mécanique des femmes (Jérôme de Missolz).

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