« Basic instinct 2 : Risk addiction », rassurez-vous vous ne risquez rien ! Sur un canevas d’une inquiétante fragilité, Catherine Trammel, la romancière bien connue sévit à Londres et les meurtres imaginés dans ses livres prennent corps dans la réalité, voici donc cette séquelle tardive de « Basic Instinct ». On connaît la genèse mouvementée du film, plus intéressante que le résultat final. Côté thriller, esbrouffe, clinquant et ennui à signaler, côté scènes « hot », RAS, exit les scènes croquignolettes et l’obscénité bouffonne de Verhoeven, qui est lui, un grand metteur en scène… Saphisme, triolisme et tutti quanti figuraient dans trois scènes coupées au montage final. On n’aimerait pas être à la place d’Anne Caillon, belle comédienne qui se targuait partout de sa participation au film – à l’instar de son apparition dans l’émission « Tout le monde en parle » – et qui se retrouve à la trappe. A moins d’une hypothétique version intégrale DVD pour une roublardise de plus… Sharon Stone donne plus d’énergie à assurer une promo marathon qu’à donner un résulat probant. Nous avons droit à un grand numéro d’un opportunisme poussif – Sharon devant le « Mur des Lamentations », Sharon contre le CPE, Sharon met du vert à lèvres, Sharon contre « Mary Poppins », etc… -. On la préfère quand elle parle de rangements de placards chez Jarmusch, qu’ici, en appas pétrifié. Il aurait été plus intéressant de laisser éclater une beauté naturelle d’une femme de 48 ans, que de nous régaler de son joli minois échappé du musée Grévin. La comédienne est célèbre pour son Q.I. élevé, évidemment prouvé par ses choix artistiques assez désolants, à part Martin Scosese – Ah, le remake des « Diaboliques », sommet du film cornichon -. Elle a trouvé un partenaire qui ne risquait pas de lui faire de l’ombre, David Morrissey, falot membre de la prestigieuse « Royal Shakespeare Company », et qui nous montre tout son art en haussant les sourcils à la moindre contrariété. Il joue un psychiatre, qui est d’ailleurs l’un des plus improbables de l’histoire du cinéma mondial, il tombe évidemment amoureux de la belle, alors qu’il est chargé d’analysé le phénomène.

David Morrissey & Sharon Stone, le monde est stone…

Est-ce de l’humour d’avoir appelé le personnage « Andrew Glass », est-ce une allusion au regret de ne plus avoir Michael (Dou)glas, où est une petite perfidie de plus pour nous présenter un acteur transparent – Glass = Verre -. Je m’insurge contre l’article de « Libération », Gilles Renault qui en parlant de lui le déclare « aussi expressif qu’une méduse », pourquoi charger ce pauvre animal qui a déjà une si triste réputation. C’est donc le « miscast » de l’année.  Charlotte Rampling – même si elle cite Lacan -, n’a strictement rien à faire, on pouvait attendre un élément un peu vénéneux vu son parcours. Les autres comédiens sont des ectoplasmes. On peut d’ailleurs jeter un voile pudique On ne peut sauver ici que le cabotinage assez réjouissant de David Thewlis, en sous « Hank Quinlan » – le personnage joué par Orson Welles dans la « soif du mal ». Thewlis en rajoute, avec une bonne dose de drôlerie, retrouvera t’il un jour un personnage à la hauteur de son rôle dans « Naked », on le lui souhaite, car il se perd trop souvent en « guest » de luxe, de films improbables. Souvenons nous avec émotion de « L’île du docteur Moreau » où il arrivait presque à être aussi mauvais que Marlon Brando et Val Kilmer, ce qui tient de l’exploit. Peut-on tenir rigueur à l’honnête Michael Caton-Jones, qui devait avoir une latitude assez faible, il a dû penser pouvoir mettre quelques touches personnelles, comme une vision de Londres moderne, l’équivalent au fameux décroisement de jambes stonien, – largement commenté, mais assez subtil finalement -, et la vision d’un immeuble phallique. Le film est finalement à l’image du célèbre pic à glace, qui ici sert… à casser de la glace, c’est vain, à la hauteur de la non-attente du film. La machine tourne à vide, on attend la chute finale avec impatience, la vision du film nous faisant regretter de ne pas avoir de facilité à dormir en salle, elle signifie ici par son manque total d’intérêt au moins que le film touche à sa fin. Marketing, marketing… le cochon de payant ne te dit pas merci, pour cette oeuvrette que personne ne saura savourer même au 8627ème degré.