Premier round

Diffusion sur le câble hier soir des « Quatre Charlots mousquetaires », avec sa suite « À nous quatre cardinal ! », cette dernière étant rarement présentée à la télé, et étant inédite sauf erreur en DVD. Cette oeuvre réalisée en 1973, et sortie l’année suivante, est assez opportuniste, il s’agit de surfer sur la vague du succès des deux films pétillants de Richard Lester, adapté des « Trois mousquetaires » avec une interprétation prestigieuse. L’idée était de remplacer Claude Zidi, par un habile artisan, ici André Hunebelle, réalisateur des « Bossu », « Fantômas »…, qui sans être très inventif, est assez habile. L’adaptation parodique de l’œuvre de Dumas, est signée par son fils, Jean Halain, est assez laborieuse, et assez éloigné à l’esprit burlesque des « Charlots ». Il y a un co-réalisateur ici, de par les cascades d’Yvan Chiffre, qui tente un peu d’animer l’ensemble. Il devait prendre légitimement prendre le relais avec « Bons baisers de Hong Kong ». L’idée assez classique, étant de retracer l’histoire à travers les personnages secondaires des valets, de nos mousquetaires, Planchet – Gérard Rinaldi -, se retrouvant en vedette, avec Gérard Filipelli, Jean Sarrus et Jean-Guy Fechner – frère du producteur du film Christian Fechner -, manque à l’appel, Luis Régo, qui avait décidé de faire cavalier seul. Les valets avec malice, aide leurs maîtres assez falots ici – Jean Valmont, en D’Artagnan, Gib Grossac (sic) en Portos…-. Le film alterne donc des jeux de mots dignes de l’Almanach Vermot, son lot prévisible d’anachronismes, quelques scènes de duels, quelques scènes un peu burlesques étirées à l’envie sur plus de 200 minutes, si on regarde les deux parties. L’intérêt de ce film est le curieux mariage de raison entre deux univers différents. Si les Charlots, sont beaucoup moins drôle que chez Claude Zidi, qui avait trouvé un angle original pour ce quatuor de comiques, ils sont associés à une belle galerie d’acteurs excentriques.  Bernard Haller, qui dans le double rôle un Richelieu cadavérique et précieux et un duc de Buckinham, dépassé par les événements, et particulièrement réjouissant, de même Paul Préboist en père Joseph, personnage retord et égrillard, et l’un des chouchous de ce blog, Jacques Seiler, habituel, comparse des Charlots, est un jubilatoire Rochefort, gainé dans un costume austère, il est sans cesse humilié, finissant même par servir de monture à la perverse Milady de Winter, jouée par Karin Petersen, échappée de la série « La dame de Monsoreau ».

Second round

On retrouve dans les 2 parties, Daniel Ceccaldi dans le rôle de Louis XIII, avec un sérieux royal, Jocelyne Chaplin dans le rôle de Constance, se livrant à des chansons guimauves pour son D’Artagnan aimé, Catherine Jourdan, actrice fétiche d’Alain Fleischer, qui devait vouloir casser son image d’actrice « intello ». Le plaisir des films d’André Hunebelle, c’est la multitude de seconds rôles qui amène des touches de drôleries, dans le premier round « Les 4 charlots mousquetaires », dont le quatuor – André Badin-Philippe Castelli-Henri Attal et Dominique Zardi, en gardes du cardinal frappés de stupidité, – On retrouve toujours Dominique Zardi, en bourreau un peu plus tard -, Max Montavon en garde libidineux – forcément caricatural -, Jacques Legras, en écrivain public nommé Dumas ! ,qui note les aventures des mousquetaires, histoire d’inspirer un descendant éventuel, les « Frères ennemis » : Teddy Vrignault et André Gaillard, en garde du cardinal, dans leurs numéros habituels, Bernard Musson en garde-huissier, comme d’hab’, Paul Mercey en paysan bousculé, Jacques Dynam en aubergiste roublard, et même le jeunot Bernard Menez, en gardien intérimaire de la Bastille… Dans le second round « À nous quatre cardinal ! »,  il y a Georges Douking, en serviteur de Buckingham, Bernard Lajarrige et Jean-Marie Proslier, en aubergiste également. Curieusement le générique de fin est le même pour les deux volets, d’où la difficulté de compléter les fiches IMDB, certains noms crédités ne figurant pas dans la version susdite. Pour finir sur ce film, je me souviens d’une anecdote de Dominique Zardi, racontée dans l’émission « Le club », sur CinéClassic… Avec son compère Henri Attal il faisait souvent le forcing sur les plateaux. Voulant rencontrer, au début des années 60, le réalisateur Hunebelle, ils se présentent avec culot comme « Maîtres d’armes », et ils rencontrent une assistante, qui leur demande s’ils veulent voir « Hunebelle père », – Le fils étant donc Jean Halain, -. Dominique Zardi a réussit à outrager son interlocutrice, en lui répondant « Une belle paire » toi-même !.