« Revolver » : Légitimé par Luc Besson, Guy Ritchie – pas un yes man pour une fois pour Europa Corp -, sort son film, projet très personnel semble t’il… Il a du talent, « Arnaques, Crimes et Botanique », »Snach », sur le mode de l’esbroufe- mais sort d’un bide abyssal « À la dérive » avec sa femme Madonna, qui est un remake d’un film de Lina Wertüller. Difficile de trouver une cohérence, dans cette suite d’effets formalistes. Pour preuve, les citations fumeuses sont répétées à l’envie. Les fameuses scènes schizophréniques de dans l’ascenseur, rappelle furieusement le « Exit » d’Olivier Mégaton (2000), produit par… Luc Besson. Ce salmigondis reprend les idées de Quentin Tarantino – les mangas, les intertitres, « Mister Green », comme dans « Reservoir dogs » : citation ? Le tout est noyé dans une bande-son efficace et il reprend l’idée de récupérer un acteur perdu de vue – ici Ray Liotta, des « Affranchis » au … »Muppets dans l’espace » il est d’ailleurs ici assez culotté -. Le film narre une histoire de manipulation entre escrocs louchant l’œuvre de David Mamet, sans son brio. Dernier maniérisme final, il n’y a pas de générique, juste un fond noir sur une musique d’Erik Satie – las, Jean Cocteau l’avait déjà fait avec son « Testament d’Orphée -. On peut être intrigué par Jason Statham qui sort de son registre monolithique habituel mais semble avoir trop préparé son nouveau look devant une glace. André « 3000 » Benjamin – plus calme que dans « Be Cool », hélas – et Vincent Pastore – « Les Soprano » – forment un couple inattendu mais efficace. Les autres personnages sont assez creux, plus des présences que des rôles, à l’image de Francesca Annis – ex « Lady Macbeth » chez Polanski -, qui n’a juste qu’à faire preuve de raideur. Ritchie s’amuse avec les clichés – le jeu, la nièce -, mais il manque une tension, et une empathie avec ses personnages. Reste une ambiance et deux-trois scènes d’actions, c’est peu. Novateur non, racoleur oui. Le film semble avoir ses fans. Ce n’est pas ça qui va nous réconcilier avec le label « Europacorp », souhaitons au moins que le sieur Besson n’ai pas encore une responsabilité dans ce naufrage.