Attention, « Poussez-pas grand-père dans les cactus » (1969) est en partance pour la candidature au nanar suprême. Je viens de trouver le DVD, de ce film de Jean-Claude Dague – grande qualité c’est un prix mini -. L’EDF bordelais coupe l’électricité de mon quartier pour m’éviter cette épreuve, après ça allez dire qu’ils ne sont pas sympas les Bordelais !. Manque de bol, les voisins finissent par râler, ils ont l’habitude pourtant, le courant sautant souvent, que dans cette rue d’ailleurs, ils sont exigeants et vont pousser les ouvriers habituellement jusqu’à creuser le bitume une nuit entière par exemple, histoire de pouvoir voir TF1 tranquille. Abandonné lâchement par le service public, je finis par voir ce film dans la collection « DVD à la Une », en fait TF1 Video, le film étant tellement nul qu’ils ont honte de mettre leur logo sur la jaquette, ça ne devrait pourtant pas trop faire dégringoler le niveau de stupidité ambiant de la première des chaînes… Il y a les trois plus grands pourfendeurs de nanar du cinéma français – 2643 à eux trois, autant de raisons de se réjouir… sauf à ce film ! -, citons les lâchement par ordre alphabétique, Francis Blanche, Darry Cowl, Michel Galabru.  Le film est signé Jean-Claude Dague, vu dernièrement chez Thierry Ardisson, il parlait de son expérience en prison, et qui a signé un film maladroit mais sincère : « Le dénommé » (1988), sur son expérience des QHS. Bon c’est pour un hold-up qu’il a fait de la prison, pas pour avoir réalisé ce film – quoi que…- C’est ici son second film après « Le bal des voyous » (1967), et avant « Desirella » (1969) et « L’homme qui vient la nuit » (1970).

Affiche belge du film, source « Les gens du cinéma »

Le film essaie lamentablement de retrouver le ton des burlesques muets américains, le pôvre Francis Blanche se contentant de quelques borborygmes. Il joue un petit homme timoré aux prises avec une femme acariâtre joué par… Marielle Goitschel, oui la skieuse, dont j’ai gardé le souvenir d’une belle gueulante dans « Droit de réponse » de Michel Polac, sous les yeux étonnés de Claude Chabrol. Un physique de nageuse Est-Allemande, un air constant pas aimable – bon il ne devait pas y avoir de créatine alors -, on finit par comprendre que le Blanche blême – qui affamé se jette sur du Frolic ! -, se tire ailleurs. Suit un scénar navrant avec une histoire de double, Francis Blanche toujours – vraiment pas aidé ici -, jouant aussi un Al Capone au petit pied : Al Gregor. Un inspecteur rode dans le coin – Michel Galabru, visiblement désolé -, ce petit monde finit dans un asile de fou, tenu par un Henri Virlojeux cabotinant et que j’ai rarement vu aussi mauvais, alors que d’habitude il est plus subtil. Arrive Lionel Josp…, euh Darry Cowl – numéro connu – en psychiatre tellement bon qu’il guérit son monde en une semaine, il cherche donc de nouveaux patients… Le moindre gag confine au lamentable, reste un esprit curieux au milieu des nanars bavards de ces années là, gageons que Claude Zidi ici chef opérateur devait se servir de cette expérience pour les films des Charlots, avec plus d’inventivité. Il y a de bons seconds rôles, Georges Beller dans une dizaine d’ailleurs – c’est le seul à s’en sortir un peu -, Sébastien Floche en tueur triste, Gérard Croce en caïd minable – une rondeur abonné aux horreurs ces années là -, Carlo Nell en fou en toge et même Jean Carmet en cafetier cruel. C’est tellement improbable, qu’il faut évidemment se ruer sur cette daube abyssale, vous l’aurez compris… Gare aux coupures intempestives de courant…