The cable guy « Disjoncté » (1996) est le troisième film de Ben Stiller comme réalisateur après « Elvis Stories » (1989) et le générationnel « Realy Bites / Génération 90 » (1994). Le film qui est un mélange de loufoquerie et de thriller, avait désorienté le public de son interprète principal : Jim Carey – caché record à l’époque, et bide noir en France du moins -. Depuis on connaît la palette du comédien de « Man on the moon » à « Eternal sunshine of the spotless mind » déborde d’inventivité et compose un personnage hallucinant. Certes la dénonciation d’une société médiatisée est assez vaine et la réalisation n’est pas très inventive, mais Stiller a un regard assez noir sur la société et parle de la solitude en milieu urbain assez justement. L’homme du câble a besoin d’amour, d’être le centre intérêt alors qu’enfant sa mère se servait de la télévision comme une baby-sitter !

Il y a de grands moments, notre cinglé ne parlant que par référence avec les classiques télé ou cinéma, d’une scène tordante de parloir de « Midnight express » à celle du jeu du « mot de passe » devant Georges Segal et Diane Baker amusés. Matthew Broderick est à la hauteur de son prestigieux partenaire, son personnage qui vient de séparer de sa petite amie, va s’installer seul et donc tomber sous l’emprise d’un employé du câble zélé. Il y a des cameos amusants de Charles Napier en policier, Ben Stiller en jumeaux cathodiques, héros d’un fait divers, Eric Roberts qui incarne les rôles de ce dernier pour une série, plus quelques comédiens reconnus depuis comme Owen Wilson, Janeane Garofalo ou Jack Black. Une comédie noire à redécouvrir, et un portrait d’une certaine Amérique, et que reflète l’incertitude des personnages du film.